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BESOIN - MOTIVATION. PROBLEMATIQUE DE. DEVELOPPEMENT. Il y a manifestations d'un problème (indicateurs divers)… Situation éprouvée comme.
Le concept de la motivation: Définition et histoire
La motivation est défini comme le processus qui détermine comment l'énergie est utilisé pour satisfaire des besoins (PRITCHARD & PAYNE.
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» Prendre conscience que les besoins sont spécifiques à chaque individu (McClelland). II/ Rendre le travail plus intéressant pour motiver. A) La théorie bi-
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Communication – Chapitre 3 – Besoins & Motivations. 1. I). Les besoins. Un besoin est une sensation de manque physique (besoin primaire) ou psychique
Motivation des élèves et besoin dautonomie dans lenseignement
DEGRÉ D'AUTODÉTERMINATION : MOTIVATION AUTONOME MOTIVATION CONTRAINTE ET lien toutes ses composantes (besoin d'autonomie
Au cours du siècle dernier la définition du concept de besoin a subi
Dans l'Approche d'intervention favorisant l'autonomie on s'intéresse à la motivation en tant que déclencheur et moteur de l'action de l'individu. Dans cette
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Un besoin de motivation . Les enfants à haut potentiel intellectuel ont deux besoins fondamentaux : ? Se sentir bien avec eux-mêmes et avec leur ...
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continuellement une motivation du consommateur à satisfaire des besoins. Le besoin constitue le fondement même de l'activité.
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QUELS SONT MES MOTIVATIONS ET MES BESOINS DANS LE CADRE. PROFESSIONNEL ? Chaque individu a des besoins qui permettent de satisfaire leur bien-être
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Toujours dans l'optique selon laquelle c'est la volonté de satisfaction d'un besoin qui motive les individus McClelland a proposé en 1961 sa théorie selon
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Un besoin ne contribuera à la motivation de l'individu qu'à condition que les besoins d'un niveau inférieur aient été préalablement satisfaits Exemple :
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Tous deux s'intéressent aux contenus de la motivation à travers des classements (par besoins ou par facteurs) dont l'habileté pédagogique est indéniable Pour
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1 juil 1992 · La théorie des besoins d'Abraham Maslow est une des plus célèbres Elle propose une conception systématique des besoins de l'homme au travail et
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deux genres de motivation : la motivation-besoin et la motivation-aspiration qui repose sur deux critères : l'intensité de la tension vers l'objet désiré
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La motivation désigne les forces qui incitent une La pyramide des besoins de Maslow Théorie de la motivation et de l'hygiène de Herzberg
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Besoins motivations et valeurs Le besoin • est une resource ou une condition requise pour le bien-être d'une personne La motivation
Quel est la différence entre motivation et besoin ?
Un besoin satisfait n'a aucun pouvoir de motivation. Le principe de progression dit que le comportement humain est fondamentalement motivé par le besoin non satisfait situé le plus bas dans la hiérarchie des besoins. L'être humain essaie d'abord de satisfaire ses besoins physiologiques.Quels sont les théories des besoins et des motivations ?
Les théories des besoins et des motivations sont un ensemble pluriel de paradigmes sociologiques concernant l'influence des besoins sur l'homme, la nature et le rôle de la motivation (notamment chez l'homme au travail), et le rapport entre les deux notions.C'est quoi la motivation PDF ?
La motivation est l'ensemble de facteurs (conscients ou inconscients), de raisons et d'arguments qui déterminent, expliquent et justifient un acte ou une conduite et qui sont à l'origine du comportement individuel.- Pour Maslow, les motivations d'une personne résultent de la satisfaction de certains de ses besoins. Les travaux de Maslow, à partir des années 50, permettent de classer les besoins humains par ordre d'importance en 5 niveaux.
L'effet Matthieu dans la motivation scolaire
Mémoire professionnel présenté par
Christophe Moret
Haute Ecole Pédagogique de St-Maurice
Haute Ecole Pédagogique de Lausanne
Directeur : M. Nicolas Bressoud
Membre du jury: Nicolas Burel
Juin 2021
Remerciements
Ce travail est l'aboutissement de longues heures passées à pianoter sur mon ordinateur. Mespremières pensées vont donc à mon épouse qui durant toute cette période a assuré la majeure
partie des tâches inhérentes à la vie de famille. Je remercie aussi mes enfants pour toutes ces
fois où ils auraient voulu frapper à la porte de mon bureau et qu'ils se sont retenus pour me laisser travailler, ainsi que pour leur patience lorsque je ne répondais pas à leurs demandes. Ma gratitude à Nicolas Bressoud, mon directeur de mémoire, qui je crois affectionne ce mot.Je le remercie pour sa disponibilité, pour toutes ces fois où je l'ai appelé, envoyé un message
ou un m ail auquel il a répondu dans la journée ainsi que pour ses c onseils avisés , ses
réorientations, se s encouragements e t feed-back ainsi que sa confiance témoignée durant l'ensemble de cette démarche.Beaucoup de reconnaissance à l'ensemble des enseignant.e.s spécialisé.e.s qui ont été d'accord
de partic iper à cette étude en enca drant les élèves pour réc upérer les formulaires de
consentement - je sais que cela n'a pas toujours été évident - et pour les avoir accompagnés
durant la passation des questionnaires. Je les remercie aussi vivement d'avoir donné de leurtemps pour répondre à mes différents mails, téléphones, messages ainsi que pour leur propre
investissement pour remplir les questionnaires autorapportés.Merci à Nicolas Burel, chargé d'enseignement à la Haute École Pédagogique de Lausanne,
d'avoir accepté d'être membre du jury pour ce mémoire professionnel.Mes remerciements à Geniève Mageau, professeure titulaire à l'Université de Montréal pour
ses divers envois de recherches, questionnaires et ses apports spontanés qui m'ont aidé àorienter ce travail et à Damien Tessier, maître de conférences à l'Université de Grenoble Alpes,
pour l'envoi de différents documents et questionnaires. Raisons personnelles présidant au choix du sujetAvant d'avoir des enfants, j'étais le meilleur des pères. J'étais enseignant, j'avais lu plusieurs
livres sur l'éducation. En travaillant avec des adolescents, je réussissais à leur donner un cadre
et une structure qui permettaient d'étudier en classe, même si celui-ci était souvent mis en place
de façon coercitive. J'étais donc naturellement outillé pour réussir l'éducation de mes enfants,
il n' " y avait qu'à... »Les choses se sont compliquées lorsqu'ils sont nés, je suis père de trois garçons : comment
celui-ci pouvait me regarder droit dans les yeux et continuer à faire ce que je lui avais demandé
d'arrêter déjà cinq fois ? Et celui-là, pourquoi n'arrêtait-il pas de pleurer alors qu'il avait reçu
le cadeau qu'il demandait depuis longtemps ? Pourquoi ne m'obéissaient-ils pas ? Pourquoi faisaient-ils autant de caprices ? Pourquoi ? Mais surtout " Comment faire ? » En 2010, mon épouse m'a traîné par la main pour que nous suivions des ateliers " Faber et Mazlish » (Faber et al., 2017) pour apprendre à modifier notre manière de communiquer avecnos enfants. Cela a été une révélation : il existait des habiletés pour parler aux enfants avec
bienveillance et amener un cadre structurant dans notre foyer ! Très vite, je transférais cesnouvelles habiletés vers le monde scolaire et ma relation aux élèves s'en est trouvée modifiée.
Un climat plus serein s'est établi en classe. Dans les années qui ont suivi, nous nous sommes formés, mon épouse et moi-même, pour animer ces mêmes ateliers.Lorsque j'ai repris mes études à la HEP-VS pour devenir enseignant spécialisé, je me suis rendu
compte que ce bagage pourrait peut-être servir les intérêts de l'école. Par contre, si d'un point
de vue pratique, les habiletés de communication développée dans ces ateliers semblaient serévéler efficaces dans le monde scolaire, il n'existait, à ma connaissance, pas de recherches sur
leurs validités et le cadre théorique sur lesquelles elles venaient s'appuyer n'était pas identifié.
Désireux de travailler ce mémoire sur un thème qui m'intéressait grandement, j'ai pris contact
avec l'éditrice de la version francophone de ces ateliers, Roselyn Roy que j'avais connue lors de ma formation pour les animer. Elle m'a mis en relation avec Geniève Mageau et Mireille Joussemet, professeures à l'Université de Montréal qui effectuaient des recherches sur ces ateliers. Geniève Mageau a eu la gentillesse de me fournir de nombreux doc uments etrecherches en lien avec ce domaine. J'ai ainsi découvert la théorie de l'autodétermination (Deci
& Ryan, 2002) et rapidement je me suis rendu compte que je désirais m'approprier les concepts théoriques en lien avec celle-ci. Nicolas Bressoud, directeur de ce mémoire m'a guidé dans mes réflexions pour élaborer un projet de recherche en limitant mes ambitions démesurées et en me permettant d'investiguer ce champ de connaissances que je trouvais passionnant. De ces échanges est née l'idée de ce mémoire qui vise à comprendre les interactions entre le milieu scolaire, les comportements desenseignant.e.s spécialisés et la motivation des élèves. Le voici entre vos mains, bonne lecture...
Table des matières
INTRODUCTION .............................................................................................................................................. 1
PROBLÉMATIQUE ........................................................................................................................................... 3
CADRE THÉORIQUE ......................................................................................................................................... 5
QUELQUES BALISES .................................................................................................................................................. 5
MOTIVATION : DÉFINITIONS ET HISTOIRE ...................................................................................................................... 5
EFFET-MAÎTRE ET CONTEXTE ...................................................................................................................................... 6
LA TAD ................................................................................................................................................................. 8
LES BESOINS PSYCHOLOGIQUES FONDAMENTAUX ........................................................................................................... 9
STYLES DE SUPERVISION .......................................................................................................................................... 11
DEGRÉ D'AUTODÉTERMINATION : MOTIVATION AUTONOME, MOTIVATION CONTRAINTE ET AMOTIVATION .............................. 13
BESOINS PSYCHOLOGIQUES NOURRIS PAR LES ENSEIGNANT.E.S ET MOTIVATION DES ÉLÈVES .................................................. 14
POURQUOI LES ENSEIGNANT.E.S ADOPTENT-ILS SOUVENT UNE POSTURE CONTRÔLANTE ? .................................................... 15
AUTONOMIE, LAISSEZ-FAIRE, STRUCTURE ET CONTRÔLE ................................................................................................. 15
DIRECTION DU LIEN CAUSAL ..................................................................................................................................... 17
PROPHÉTIES AUTORÉALISATRICES .............................................................................................................................. 17
VERS UNE CAUSALITÉ CIRCULAIRE ............................................................................................................................. 18
L'ENGAGEMENT DES ÉLÈVES .................................................................................................................................... 19
L'engagement émotionnel ........................................................................................................................... 19
L'engagement comportemental .................................................................................................................. 19
L'engagement cognitif ................................................................................................................................. 20
L'engagement agentique ............................................................................................................................. 20
NOUVEAU MODÈLE THÉORIQUE ................................................................................................................................ 21
NOTRE RECHERCHE ...................................................................................................................................... 23
QUESTION DE RECHERCHE ....................................................................................................................................... 23
HYPOTHÈSE .......................................................................................................................................................... 23
MÉTHODOLOGIE ................................................................................................................................................... 24
PARTICIPANTS ET CONTEXTE .................................................................................................................................... 25
RÉCOLTES DE DONNÉES .......................................................................................................................................... 29
PROCÉDURES ................................................................................................................................................ 33
TRAITEMENT DES DONNÉES - ÉMÉ-S28 DE VALLERAND (1991) ADAPTÉ ....................................................................... 33
TRAITEMENT DES DONNÉES - TASC, WELLBORN ET AL. (1988). .................................................................................. 35
PRÉSENTATION DES RÉSULTATS ................................................................................................................... 37
TEMPS 1 : RÉSULTATS DE L'ÉMÉ-S28 DE VALLERAND (1991) ADAPTÉ - QUESTIONNAIRE ÉLÈVES ......................................... 37
TEMPS 2 ............................................................................................................................................................. 43
Sélection des élèves pour la suite de notre étude ........................................................................................ 43
Résultats du TASC, Wellborn et al. (1988) - questionnaire enseignant.e.s ................................................ 44
TEMPS 3 : MISE EN LIEN DU QUESTIONNAIRE-ÉLÈVES ET DU QUESTIONNAIRE-ENSEIGNANT.E.S ............................................. 46
INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS ................................................................................................................ 51
RÉSULTATS GLOBAUX ............................................................................................................................................. 51
VÉRIFICATION DE NOTRE HYPOTHÈSE ......................................................................................................................... 53
RÉSULTATS SÉLECTIFS ............................................................................................................................................. 54
Différences selon le lieu de scolarisation ..................................................................................................... 54
Différence selon le genre ............................................................................................................................. 55
Différence selon le degré scolaire ................................................................................................................ 55
Cas particulier de l'amotivation ................................................................................................................... 56
Différences individuelles .............................................................................................................................. 58
SYNTHÈSE ............................................................................................................................................................ 58
LIMITES ET PERSPECTIVES ............................................................................................................................. 61
IMPLICATION POUR L'ENSEIGNEMENT SPÉCIALISÉ ....................................................................................... 67
ProMoBE - Promouvoir la motivation et le bien-être à l'école, (Tessier & Shankland, s. d.) ..................... 68
Autonomy-supportive intervention program (ASIP), (Cheon & Reeve, 2015) .............................................. 68
Ateliers - Parler pour que les enfants apprennent (Faber et al., 2018) ..................................................... 69
Ateliers pour les élèves ................................................................................................................................ 70
CONCLUSION ................................................................................................................................................ 73
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................................................ 75
ANNEXES ......................................................................................................................................................... I
ANNEXE 1. QUESTIONNAIRE AUTORAPPORTÉ POUR LES ÉLÈVES. ......................................................................................... I
ANNEXES 2. QUESTIONNAIRE AUTORAPPORTÉ POUR LES ENSEIGNANT.E.S ......................................................................... III
ANNEXE 3. POUR ALLER PLUS LOIN - VERS UN MODÈLE GLOBAL ....................................................................................... VI
ANNEXE 4. FORMULAIRE DE CONSENTEMENT POUR LES ÉLÈVES ....................................................................................... IX
1Introduction
Edmond, Lisa, Driss, Martin, Isabelle, Lionel, Inès, Noham, Meddy, Élodie, Nadine et Anna(prénoms d'emprunt) sont tous scolarisés dans un cycle d'orientation, cycle d'une durée de trois
ans qui réunit les élèves qui terminent leur scolarité obligatoire dans le canton du Valais en
Suisse. Ils-elles sont âgé.e.s de 13 à 15 ans et ont généralement redoublé deux fois. Pour eux et
elles, le cycle se déroule en deux ans, ils-elles épuiseront leur crédit constitué de 11 ans d'école
avant de pouvoir poursuivre leur scolarité jusqu'à son terme. Puis, ils-elles intégreront une
filière de préapprentissage, d'apprentissage ou une autre structure étatique au terme de ces deux
ans. Rattachés à l'enseignement spéci alisé , ils-elles ont été étiqueté.e.s " élèves à besoins
particuliers, élèves en difficulté, élèves lent.e.s, élèves à risque ou élèves rebelles », ils-elles
bénéficient tous d'un programme adapté pour une ou plusieurs branches, programme élaboré
par un.e enseignant.e spécialisé.e. Ils-elles vivent une période de grands change ments, changements physiques et psychiques, en plus accompagnés d'une transition vers le mondeprofessionnel à construire. Or, à l'adolescence, il y a une réorientation des priorités, l'école
semble en général de moins en moins en être une, la motivation pour l'école " baisse à mesure
que l'enfant grandit. » (Gurtner & Genoud, 2006, p.115). La perception de leurs compétenceschuterait aussi à mesure qu'il s-elles s'approchent de la fin de leur scolarité, la difficult é
d'appréhender leur avenir après l'école deviendrait prédominant. (Genoud et al., 2009)Pour des élèves poursuivant leur scolarité avec un parcours classique, le passage au secondaire
s'accompagne souvent d'une perception plus négative du milieu scolaire que celle qu'ils-elles avaient au primaire (L. Fortin et al., 2011). Les enseignant.e.s seraient moins chaleureux et moins soutenants qu'auparavant (Midgley et al., 1989). Quant aux élèves à risque, ils-elleséprouveraient plus de difficultés pour s'adapter que leurs pairs (L. Fortin et al., 2011) au niveau
social, comportemental et émotionnel (Murray, 2002). La coopération et l'attitude desenseignant.e.s joueraient un rôle déterminant pour permettre aux élèves de se sentir efficaces et
créer un climat de coopération favorable au sein de la classe plutôt qu'un climat de compétition
(Gurtner & Genoud, 2006 ). Pl usieurs recherches ont mis en évidence l'importance des comportements des enseignant.e.s et des interactions en jeu pour favoriser la réussite scolaire des élèves, citons par exemple Good et Brophy (2000), Leroy et al. (2013) et Potvin et Paradis (1996). L'interaction enseignant.e-élève est un des facteurs qui influent les comportements etles actions des élèves. Nous chercherons dans ce mémoire à comprendre les mécanismes mis
2en action par des enseignant.e.s spécialisé.e.s pour générer chez les élèves l'envie d'apprendre
ou de s'impliquer dans les apprentissages et leurs effets sur ces derniers. 3Problématique
Nous avons décidé d'orienter notre compréhension du phénomène de la motivation scolaire
sous l'angle relationnel, celui de la relation maître-élève ainsi que de son contexte. Cette recherche a pour but d'explorer le lien de causalité entre la perception de la satisfactiondu besoin d'autonomie par des enseignant.e.s spécialisé.e.s envers leurs élèves, développé dans
la théorie de l'autodétermination (TAD) (Deci & Ryan, 2002) et le niveau de motivationautonome, contraint ou amotivé perçu par leurs élèves. En effet, la plupart des recherches ont
avancé que c'est le style adopté par l'enseignant.e qui influencerait les résultats et la perception
des élèves. Pourtant rien ne prouve qu'un flux inverse n'existe ou soit même prépondérant (P.
Sarrazin et al., 2006).
Les élèves de l'enseignement spécialisé fréquentant le cycle d'orientation constituent un public
pour qui l'école a rimé au moins deux fois avec échec, rappelons-le, ils-elles ont tous redoublé
deux fois. L'impact négatif d'un redoublement sur la motivation, sur le sentiment d'efficacitépersonnelle et sur les aspirations professionnelles a été montré dans de nombreuses recherches
(Therriault et al., 2012). La question de savoir si ces élèves pourraient être eux-mêmes ou elles-
mêmes, en quelque sort e " responsables » de la façon dont leur ensei gnant.e nourrit leur
autonomie pourrait ouvrir de nouvelles perspectives quant à la formation des enseignant.e.s spécialisé.e.s et des autres afin de modifier cette tendance.Si tel devait être le cas, les signes et les comportements visibles dans l'engagement des élèves
dans leurs tâ ches scolaires pourraient fonder des effets d'a ttente qui orienteraient lesenseignant.e.s vers une baisse du soutien à l'autonomie de leurs élèves, voire vers l'usage de
modèles coercitifs. En prendre conscience pourrait être le début de changements d'attitudes du
monde enseignant et permettre ainsi une augment ation de ce soutien qui aurait pour conséquence une hausse du degré d'autodétermination des élèves en difficulté. 4 5Cadre théorique
Quelques balises
La motivation, que désigne ce terme ? Désigne-t-il l'énergie qui pousse les êtres humains à
satisfaire leurs besoins ? À che rcher le ur bonheur ? Ou plus simplement leur équilibre ? Désigne-t-il la force qui meut les individus ou c herche-t-il à explique r la c ause des comportements humains ? Toutes ces questions semblent légitimes et montrent que chercher àdéfinir la motivation est un exercice périlleux, voire impossible. Il existe plus d'une centaine
de théories de la motivation (Lieury & Fenouillet, 2019).Après un très bref rappel historique de cert ains conc epts liés à la motivation, nous nous
attacherons à tenter de la définir dans le cadre de la relation enseignant.e-élève et de la théorie
de l'auto-détermination (TAD) (Deci & Ryan, 2002). Puis, nous présenterons les styles de supervision des enseignant.e.s qui soutiennent l'autonomie de leurs élèves ou, au contraire,l'empêchent. Nous interrogerons le lien de causalité entre l'apport d'un soutien à l'autonomie
de la part des enseignant.e.s et le type de motivations développé des élèves. Après quoi, nous
introduirons le concept d'engagement des élèves qui représente la manifestation extérieure de
la motivation. Nous chercherons à montrer que celui-ci pourrait créer des effets d'attente de la
part des enseignant.e.s qui influerait leur manière de nourrir le besoin d'autonomie de leursélèves. Finalement, nous proposerons un modèle théorique de la motivation scolaire mettant en
lien toutes ses composantes (besoin d'autonomie, type de motivations et engagements de desélèves).
Motivation : définitions et histoire
Par le passé, le terme de motivation n'apparaissait pas dans les différentes théories, le terme
d'instinct, ou d'" instincts fondamentaux » qu'il s'agissait de sati sfaire expliquaient les comportements humains. La finalité de ces comportements n'est pas forcément identifiée parson acteur. Le plaisir éprouvé n'est alors qu'une conséquence et non un but. Ce terme n'est plus
employé aujourd'hui, à cause de son caractère évolutionniste ne laissant pas de place aux
apprentissages et à la liste interminable d'instincts définis (Fenouillet, 2012). Cette conception
enferme aussi l'être humain dans une forme de déterminisme enlevant la faculté à l'homme d'être " l'agent de son propre comporte ment. » (Fenouillet, 2016). Si l'instinc t peut éventuellement permettre d'expliquer une toute petite partie des comportements, il ne suffitpas, tant leur nombre inné à notre nais sance sem ble restreint en regard de nos capac ités
d'apprentissage. 6Lors d'un colloque, en 1982, Charbonneau décrit déjà cette problématique en définissant trois
modèles dont les principes de base liés à ce concept sont fort différents. Pour donner quelques
brefs repères, dans le behaviorisme, la motivation provient de la recherche du plaisir et de la fuite de la douleur. Face à un environnement source de frustration et d'anxiété, l'individu cherchera à retrouver un équilibre qui provoquera des apprentissages. L'environnement physique et social est ainsi un des facteurs qui déterminent les conduites humaines. Selon le modèle cognitiviste, la perception que chacun a de son environnement et de lui-mêmedétermine ses actions, ainsi lorsqu'un individu perçoit sa capacité à faire ce qui est attendu de
lui, il pourra se vouer à la réalisation de la tâche demandée. Selon le modèle humaniste, la recherche de sens et de compétences est un des besoins naturels de l'humain. Le processus d'apprendre est naturel, il faut maintenir un environnement stimulant et nourrissant pour que la curiosité et l'intérêt à apprendre puissent émerger. Dans son ouvrage sur la motivation, Fenouillet (2016), propose comme définition de ce terme :" la motivation désigne une hypothétique force intra-individuelle protéiforme, qui peut avoir
des déterminants internes et/ou externes multiples, et qui permet d'expliquer la direction, ledéclenchement, la persistance et l'intensité du comportement ou de l'action. » (p.11). Pour cet
auteur, la motivation est donc à la fois une force et une explication de " la nature » des comportements ou des actions. Toujours sel on ce t auteur, " les théories modernes de la motivation ne se contentent pas d'avancer des causes, elles cherchent avant tout à prédire les conséquences de ses causes. » (p.6).Effet-maître et contexte
Nous pouvons nous interroger sur l'influence des enseignant.e.s sur la motivation. Nous avonstous un passé scolaire constitué de souvenirs de formateurs ou de formatrices nous ayant permis
d'apprécier telle ou telle branche, ayant nourri notre motivation ou au contraire, nous ayant fait
détester l'école et démotivé.e.s. Or, nos avis entre camarades de classe n'étaient souvent pas
unanimes, montrant la complexité inhérente à la mesure de ce phénomène. Bressoux (2001)
l'explique par le fait que nous ne pouvons le déterminer par " la simple comparaison dedifférences entre les classes puisqu'on ne sait pas alors faire la part des différences générées
par l'enseignement de celles qui sont générées du fait que les publics d'élèves sont différents. »
(p.38).L'effet-maître est généralement mesuré au travers de l'efficacité qui peut être définie comme
" la capacité à élever le niveau moyen d'une classe » (Bressoux, 2001, p.39), ce qui dans notre
7étude n'est pas pertinent puisque nous nous intéressons à un public qui bénéficie pour tout ou
partie des branches scolaires d'un programme adapté et ainsi d'évaluations individualiséespermettant difficilement des comparaisons même d'une année à l'autre. Réduire les qualités
d'un.e enseignant.e à l'efficacité, nous paraît ré ducteur et renvoie ce facteur à un
questionnement plus vaste sur le rôle de l'école. Dans le cadre de notre étude, nous faisons
référence à un public qui est rattaché à l'enseignement spécialisé, les élèves auxquels nous nous
intéressons ont déjà été mis.e en échec par l'école (ou ont-ils-elles mis l'école en échec ?), nous
nous permettons de poser comme postulat qu'outre permettre à ces jeunes d'accéder à un niveau
d'étude leur permettant d'entrer dans le monde professionnel, les enseignant.e.s spécialisé.e.s
ont un rôle de coach en les accompagnant dans leurs études et en cherchant des moyens de les (re)motiver pour l'objet scolaire. L'influence de l'enseignant.e semble déterminante avec lesélèves en difficultés. Espinosa (2003) indique que les enfants allouent à l'enseignant.e un rôle
tellement central dans leurs apprentissages scolaires que l'enseignant.e de l'année semble seconfondre avec les apprentissages réalisés en classe. Dans la même optique, Fortin, Plant et
Bradley (2011) avancent que " chez les élèves à risque de décrochage scolaire, une relation
enseignant.e-élève positive et chaleureuse produit généralement des bénéfices encore plus
grands que chez les jeunes sans difficulté. » (p.5). Selon eux, les élèves qui arrivent avec de
faibles attentes face à l'école et un historique de problèmes au primaire bénéficieraient le plus
d'une relation positive. Ce qui est le cas du public de notre étude. L'effet-maître peut être conçu c omme une inte raction (Bressoux, 2001). La relation enseignant.e-élève fait partie d'un proc essus dynamique, avec de s s ources d'influences multiples qu'il est difficile d'isoler au milieu d'interactions constantes (L. Fortin et al., 2011). Selon Viau (1997), la motivation dans le cadre scolaire est un " " état dynamique qui a sesorigines dans les perceptions qu'un élève a de lui-même et de son environnement et qui l'incite
à choisir une activité, à s'y engager et à persévérer dans son accomplissement afin d'atteindre
un but » (p. 7). La perception de l'environnement de l'élève est selon cette définition un des
constituants de la motivation. Une part ie de c ette percept ion provient des enseignant.e.s puisqu'ils-elles agissent sur cet environnement.La motivation a généralement ét é étudié e au travers des influences intrapsychique s de la
personne (Skinner & Belmont, 1993). Weiner (1990) désigne les approches cognitives comme les approches dominantes pour son époque, il cite par exemple, les attributions causales, l'auto- efficacité, les croyances d'efficacit é et de contrôle , l'impuissance apprise ou les buts 8recherchés. Cette approche informe sur le profil des croyances et des attitudes des élèves qui
prédisent la motivation (Skinner & Belmont, 1993).Par rapport à ces approches psychologiques, les recherches en éducation se sont focalisées sur
les comportements des enseignant.e.s pour promouvoir la motivation des élèves (Skinner & Belmont, 1993). C'est dans ce type d'approche que s'inscrit notre étude. Cherchant à ne pas uniquement centrer notre recherc he sur l'interaction e nseignant.e-élève, la théorie del'autodétermination (TAD) (Deci & Ryan, 2002) nous a paru être l'outil idéal à utiliser, car elle
tient compte de " l'environnement socioculturel immédiat dans lequel évoluent les personnes »
(Deci & Ryan, 2008, p.24).La TAD
La TAD stipule que la motivation (de rendement ou de bien-être) est au centre des interactions" entre la nature active inhérente à l'individu et les différents environnements sociaux qui la
soutiennent ou l'entravent. » (Sarrazin et al., 2011, p.276). Formulé plus simplement, nous pourrions considérer que la motivation est le résultat de la relation d'un individu avec sonmilieu, ainsi que de diverses composantes internes. L'être humain possède de façon innée des
capacités adaptatives telles que " l'engagement dans des activités qui présentent un défi à
surmonter, l'exercice et le développement de ses capacités, la recherche de liens sociaux,l'intégration des expériences dans une unité relative du moi. » (Sarrazin et al., 2011, p.275).
Selon cette théorie, trois besoins psychologiques fondamentaux servent de nutriments à lamotivation. Satisfaire ses trois besoins " est essentiel à la croissance psychologique, à l'intégrité
et au bien-être de l'être humain » (Sarrazin et al., 2011, p.288). Il s'agit du besoin d'autonomie,
du besoin de compétence et du besoin de proximité sociale. Lorsqu'un individu réalise uneactivité spontanément et par choi x, cette dernière est qualifiée d'a utodéterminée , la TAD
désigne ce type de motivation comme autonome. Au contraire, lorsqu'une contrainte externepousse un individu à agir, elle n'est pas autodéterminée, la TAD désigne ce type de motivation
comme contrôlée ou contraintes. Au fil du temps la TAD est devenue une macro-théorie regroupant cinq mini-théories (pour une revue complète, voir Sarrazin et al., 2011) : • La Théorie de l'Évaluation Cognitive (TEC) • La Théorie de l'Intégration Organismique (TIO) • La Théorie des Besoins Psychologiques (TBP) • La Théorie des Orientations de Causalité (TOC) 9 • La Théorie du Contenu des Buts (TCB)Ces théories " constituent une partie du puzzle global qui s'intègre dans la macro-théorie de la
motivation et de la personnalité qu'est la TAD. » (Sarrazin et al., 2011).Schéma 1. Variables principales des mini-théories de la Théorie de l'Autodétermination (Sarrazin et al., 2011, p.277).
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