[PDF] La lutte dune victime de lamiante La Maladière menace le centre-ville

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Fr.s. 2.-/ 1,30LUNDI 16 JANVIER 2006

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SNOWBOARD

Les régionauxvers Turin

Si les sélections définiti-

ves doivent encore être ava- lisées par Swiss Olympic,

Gilles Jaquet,Olivia Nobs

et Mellie Francon sont qua- simentassurés de participer

à la grand-messe italienne

le mois prochain. Le dou- ble champion du monde a assuré le coup grâce à la quatrième place décrochée ce week-end. page 19

La lutte d'une victime de l'amiante

Exposé aux fibres nocives au début des années 1960, il souffreaujourdhui dun mésothéliome. Témoignage.

page 3Vieilles fripouilles

Les trois ptits vieux des Peutch sont de

retour. Ils sortent du home des Endives pour aller commettre des actes pas tou- jours autorisés par la loi...page 13

LES PEUTCH

Rue de la Pierre-à-Mazel 39, 2002 Neuchâtel / Tél.: 032 723 53 00 / Abonnements: 032 723 53 90 / Rédaction: 032 723 53 01 - Fax: 032 723 53 09 / Annonces: 032 729 42 42 - Fax: 032 729 42 43 / Internet: www.lexpress.ch / e-mail: redaction@lexpress.ch

No 12 - JA 2002 Neuchâtel

Feuilleton 8

Cinés-loisirs 11

Culture et Société 13-14

Sports 19-24

Télévision 25

Adresses pratiques 26

Carnet 27

Swissair refait parler d'elle. Un film (photo), qui sera jeudi sur les écrans alémaniques, revient sur le grounding (immobilisation) de la compagnie le

mardi 2 octobre 2001. Coscénariste du long métrage et auteur d'un livresur le sujet, le rédacteur en chef de "Bilanz», René Lüchinger, estime que

cette issue fatale n'aurait jamais dû avoir lieu. Interview.

PHOTO KEYSTONE

page 15 "Naufrage évitable»

SWISSAIRRené Lüchinger, auteur dun livre sur le grounding et coscénariste dun film surlaffaire, estime que la compagnie aurait pu échapper au "mardi noir». Tout le monde savait

ÀLAUNE

VAL-DE-TRAVERS

Multitude de

portails web page 9

SKI ALPIN

Giorgio Rocca

intouchable page 20 H

ier, l"édition 2006 durallye Paris-Dakar s"estachevée au lac Rose,près de la capitale du Séné-gal. Dans la catégorie

"auto», l"ancien skieur fran-çais Luc Alphand a été cou-ronné. L"Espagnol MarcComa a reçu les lauriers chez

les motards. Côté sportif, c"esttoutcequ"ilyaàrete- nir. Et encore, seulement pour l"anecdote. Même le flot d"images impressionnantes déversésurlesécransTV doit être oublié.

Pourquoi? Simplement,

parcequela"coursemythi- que» alimente année après année sa réputation "d"épreuve de la mort». Et que 2006 n"y a pas coupé: troispersonnes...unmotard et deux enfants ... ont perdu la vie rien que durant la se-mainequivientdesetermi- ner. Si l"on jette un coup d"œildanslerétro,cenesont pas moins de 48 personnes ... pilotes, suiveurs, accompa- gnateurs, spectateurs ... qui ont péri sur le Dakar depuis sa création en 1978. Beau- coup trop!

Le rallye-raid le plus célèbre

de la planète vaut-il tant de vies? L"épreuve a-t-elle encore sa place dans le monde spor- tif? C"est vrai, le dilemme ne date pas d"aujourd"hui.

Après chaque édition, il re-

vient sur la table. A chaque fois aussi, les organisateurs promettent "un grand travail surlasécuritéetlapréven- tion (...) pourque ce type d"accidents ne se reproduise plus». Cependant, une fois les projecteurs éteints, plus personne n"en parle. Les exis-tences brisées sont laissées à l"appétit de cette insatiable "fatalité», trop souvent bran- d i ep o u r s ed d o u a n e r

En 2007, le Dakar aura

donc bien lieu. Les organisa- teurs l"ont déjà annoncé.

Mais il est désormais plus

que temps qu"ils assument leurs responsabilités. Qu"ils prennent la mesure de l"évo- lution de leur épreuve. Sa lé- gende s"est forgée sur l"aven- ture. Au fil des années, le ral- lye s"est transformé en

épreuvedevitesse,avectous

sesdangers.Mêmesilethéâ- tre est en Afrique, ce change- ment implique des devoirs.

Les mêmes que pour une

épreuvesedéroulantenEu-

rope. Et c"est certain, une compétition sportive aussi meurtrière ne survivrait pas sur le Vieux Continent. /PObSOMMAIRE

Par Patrick Oberli

Le Dakar doit être remis en question

OPINION

Les commerçants de la zone piétonne reconnaissent appréhender la venue de soixante concurrents dans le futur complexe de La Maladière.

PHOTO LEUENBERGER

page 5

La Maladière menacele centre-ville

NEUCHÂTELLes commerçantsdisent craindre larrivée du géant TÉMOIGNAGE POIGNANT D'UN SEXAGÉNAIRE BRISÉ PAR UN CANCER

ASILE-ÉTRANGERS

Soutien des

radicaux

Les délégués du Parti radi-

cal-démocratique, réunis sa- medi à Berthoud (BE), ont plébiscité les durcissements des lois sur lasile etles étran- gers. Selon le conseiller na- tional argovien Philipp

Müller, la loi sur les étran-

gers permet dappliquer un système dual. page 16 A tous les abonnés dePrenant le relais du Club E,nous avons le plaisir de vous accueillir au sein du Club espace.Une pleine page chaquemardi et vendredi de l'année pour tout savoir sur les "events» de la région et profiter des multiples offres que nous vous réservons.Dès le 17 janvier votre club bouge...Dès le 17 janvier votre club bouge...Nouveaupour chaque membre: "CARNET DE ROUTE»avec bons d'une valeur équivalente àFr. 200.-La carte du Club espace est offerte à chaque

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GRAND ANGLE3

L'Express

L'Impartial

Lundi 16 janvier 2006

FAUNE EXOTIQUE

Envahisseurs

parmi nous L e rat musqué nord- américain qui mine les berges, le moustique ti- gre asiatique qui pique dou- loureusementetqui pourrait transporter des virus, lécre- visse américaine qui décime les crustacés indigènes: 400 espèces animales exotiques envahissantes sont recensées en Suisse. Dautres sont à la porte, comme la gigantesque et très vorace grenouille tau- reau (15 à 20 cm) ou les lon- gicornes asiatiques, des co- léoptères qui détruisent les arbres feuillus. "Il ny a pas lieu de paniquer, mais il faut être vigilant»,adé- claré Marc Kenis, mercredi soir à Neuchâtel. Invité par les sociétés neuchâteloises dentomologie et des scien- ces naturelles, ce spécialiste des insectes a présenté ses re- cherches au Cabi Bioscience

Switzerland, basé rue desƒ

Grillons, à Delémont. Il es-

time que la récente prise de conscience de ces phénomè- nes invasifs, en Suisse et en

Europe, nest"pas exagérée»

au vu de leurimpactsurdau- tres continents. Les espèces animales et végétales non in- digènes causent aux Etats-

Unis des pertes économiques

évaluées à 137 milliards de

dollars par an.

Importés dans les plantes

Des mélanges despèces se

sont certes toujours produits.

Mais lentement, laissant à la

nature le temps de sacclima- ter. Or ce processus semballe depuis quelques années, car le développement du com- merce etdes transports multi- plie les importations volontai- res ou le plus souvent acci- dentelles danimaux exoti- ques. En labsence dennemis naturels, ceux-ci prolifèrent. P o u r l u tter c o n tr e l es i n v a sions dinsectes, il faut se concen- trer sur leurs modes dintroduc- tion», recommande Marc Ke- nis. Ainsi, plus de 40% des

340 espèces exotiques réper-

toriées en Suisse et en Autri- che sont venues dans des plantes ornementales (plants, fleurs coupées, bonsaïs).

Laxisme, législation insuffi-

sante? Il faut surtout agir à léchelle européenne, ré- pond le biologiste, et Bruxel- les commence à réglementer.

Le Cabi vaétudieren détail

limpactécologique des insec- tes envahissants, pas encore clairement établi en Suisse. Il savère en revanche que plus de 40% de ces invertébrés au- raientun impactéconomique plus ou moins important. No- tamment sur les cultures, la production de bois ou le bé- tail. Mais de là à espérer quun caméléon africain dé- barque pour les croquer, il ya un pas que le scientifique est loin de franchir. /AXB

UNIVERSITÉLeçon d"infor-

matique.Directeur de lInsti- tut dinformatique de lUni- versité de Neuchâtel, le profes- seur Peter Kropfdonnera mer- credi sa leçon inaugurale. Il se demandera si le partage din- formations sur internet est ou non un jeu denfant. Sachant quil évoquera les bases théori- ques, les systèmes répartis et réseaux pair à pair, on penche pour le non... A vérifier à

17h15 à laula dUnimail. /frk

EN BREFZ

Par

Caroline Plachta

D ans une langue précise et choisie, légèrement colorée par ses origi- nes étrangères, Alexandre* se fait violence pour tenter de dire lindicible. Depuis cinq ans, ce sexagénaire résidant dans le bassin lémanique na cessé de se battre, atteint dune maladie liée à linhala- tion de fibres damiante. Avec une opiniâtreté à la mesure de sa colère, il sest investi pour connaître et faire reconnaître lorigine de ses souffrances: la présence damiante floqué dans un bâtiment chaux-de- fonnier où il a travaillé, il y a plus de trente ans. "Comme toutes les personnes at- teintes dun cancer, jai tout dabord ressenti une profonde ré- volte: pourquoi moi?!»La voix tremblante, Alexandre maî- trise difficilementson émotion

à lévocation du mal qui le dé-

vore. Lorsquil a découvert, en juillet 2000, quil était atteint dun mésothéliome pleural (cancer de la plèvre), il na pas compris ce qui lui arrivait. "Cest bien simple, lamiante, je ne savais même pas ce que cétait.»

Une opération très lourde

Aux yeux des médecins et

des spécialistes, Alexandre est en quelque sorte un miraculé.

Il le sait. 153 jours dhôpital,

huit opérations, 18 anesthé- sies, huit mois de nourriture artificielle, six mois de mor- phine, 23% de poids perdu.

Mais aussi plusieurs amputa-

tions: le poumon, la plèvre et le diaphragme droits, le péri- carde, deux côtes. Radio- et chimiothérapie, trois infec- tions neusocomiales, 53 traite- ments ambulatoires, absorp- tion dune énorme quantité de médicaments."Etjesuis là», lâche-t-il, dans un souffle.

Cest en juillet 2000 que le

mésothéliome a été diagnosti- qué."Jai consulté un médecin parce que je ressentais une certaine difficulté à respirer. Ironie du sort, deux jours auparavant, je jouais encore au tennis, sans me douter de rien!»Selon lui, son physi- que d e s por t i f la a i dé s

en

sortir,"sinon, rien ne dit que mon coeur aurait tenu le coup».

Le développement du mé-

sothéliome est une consé- quence typique dune exposi- tion aux fibres damiante. Af- faibli par ces très lourds proto- coles opératoires, Alexandre ne veut cependant pas en res- ter là: il veut tout savoir sur la source de sa maladie."Pour moi, le délai a été de 36 ans»

Son enquête le fait remon-

ter au début des années 1960; il avait alors travaillé comme cadre dans une entreprise de

La Chaux-de-Fonds. Dans des

locaux tout neufs, dont les pla- fonds avaient été fraîchement floqués à lamiante."Ce maté- riau servait de protection ignifuge etphonique. A lépoque, on navait pas conscience de sa toxicité.»

Alexandre na travaillé que

38 mois dans ce bâtiment. Soit

une courte parenthèse, avant daccomplir trente ans de par- cours professionnel comme manager dans des sociétés vau-doises. Car le mal est haute- ment sournois; il ne se mani- feste que 20 à40 ans après lex- position."Pourmoi, le délai a été de 36 ans.»

Le mésothéliome est une

maladie foudroyante, généra- lement mortelle au bout de deux ans."Jemesuisrendu comptequejesuisundesseulsté- moins vivants de cette saloperie.»

Dun geste rapide, il essuie

une larme sur sa joue. "Jenesuispasleplusàplain- dre, jai la chance dêtre indépen- dantetautonome.»

Aujourdhui,

Alexandre se rend régulière-

ment au Chuv pour des con- trôles et ses souffrances sont constantes."La douleuresten soi une occupation à plein-temps. Jai dû reconstituer ma vie et faire le point: trier ce qui était toujours va- lableetcequiétaittotalement anéanti.»Fortdesapénible ex- périence, il soutient le Caova (lire ci-contre) aux côtés des victimes de lamiante et de leurs familles."Je tiens à témoi- gner, car il est important de sensi- biliser les gens à ce fléau.»/CPA *Prénom fictifBrisé par l'amiante

SANTÉSuite à une exposition aux fibres nocives dans un bâtiment chaux-de-fonnier dans lesannées 1960, un sexagénaire se bat depuis cinq ans contre un cancer de la plèvre. Témoignage

La nocivité des fibres d"amiante est liée à leur structure: elles pénètrent dans les poumons et s"y installent.PHOTO SP

D ans son douloureux chemin semé dembû- ches, Alexandre a dû mener le combat sur plu- sieurs fronts."Il faut déjà se battrepourvivreetila fallu se bat- treaussipourquelorigineprofes-quotesdbs_dbs26.pdfusesText_32

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