[PDF] LEurope à gauche enfin par Michel Rocard





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Institution et charisme dans lÉglise de 1846 à nos jours :

5 - Joachim BOUFLET – Philippe BOUTRY Un signe dans le ciel. Les apparitions de la Vierge



revue HISTOIRE DE LEDUCATION

Philippe MARCHAND: Sur l'histoire de l'enseignement de l'histoire. rer des formes anciennes d'encadrement scolaire comme les maîtres.



Ce document est le fruit dun long travail approuvé par le jury de

en France et Poa dans l'actuel Burkina Faso a été créé par un ancien coopérant en pharmacie. Jean-Pierre LEGAIT. 76 Le Comité Catholique contre la Faim et 



Analyses sémiologiques et sémiotiques comparées de discours

Monsieur Eric LANDOWSKI Directeur de recherche



DES NOMS ET DES LIEUX :

14 mai 2008 Jean-Robert PITTE Professeur



Archives de sciences sociales des religions 112

31 déc. 2000 conceptions des anciens nahuas ou des actuels tzeltals repousse-t-elle la vision ... les foules rassemblées par... le pape Jean-Paul II ...



BNP

27 oct. 2021 Jean-Michel Bezat. Le pape doit reporter son voyage en Irak. D'autres obstacles attendent Jean Paul II en l'an 2000 dans ses déplacements.



LEurope à gauche enfin par Michel Rocard

1 jui. 2022 paient à cette réunion. – (AFP.) Première béatification d'un gitan à Rome. VATICAN. Jean Paul II a béatifié un Gitan dimanche 4 mai à Rome





La perception de lislam par les élites françaises (1830-1914)

Jean Pierre Luis6 qui caractérise les élites « représentants du sommet de la écriture de l'histoire de l'islam ancien étant rejetée et un débat ...

LeMondeJob: WMQ0605--0001-0 WAS LMQ0605-1 Op.: XX Rev.: 05-05-97 T.: 11:26 S.: 111,06-Cmp.:05,12, Base : LMQPAG 24Fap:99 N

o :0413 Lcp: 196 CMYK

CINQUANTE-TROISIÈME ANNÉE ± N

o

16258 ± 7 FFONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY ± DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANIMARDI 6 MAI 1997

Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 9 F ; Autriche,25 ATS ; Belgique, 45 FB ; Canada, 2,25 $ CAN ;Côte-d'Ivoire, 850 F CFA ; Danemark, 14 KRD ;Espagne, 220 PTA ; Grande-Bretagne, 1£ ; Grèce,400 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 2900 L ; Luxembourg,46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; Pays-Bas,3 FL ; Portugal CON., 250 PTE ; Réunion, 9 F ;Sénégal, 850 F CFA ; Suède, 15 KRS ; Suisse, 2,10 FS ;Tunisie, 1,2 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $.

en %

DANEMARK

FRANCE

ALLEMAGNE

PAYS-BAS

ITALIE

ROYAUME-UNI

512

13162432

Les enfants

pauvres

LE MONDE ÉCONOMIE

aL'aggravation des inégalités a4 pages d'annonces classées

International......... 2

France............ 6

Société...........10

Carnet.............12

Régions..........13

Horizons..........14

Entreprises..........18

Finances/marchés.... 20Aujourd'hui......... 21

Jeux................. 23

Météorologie...... 24

Culture............. 25

Communication.... 29

Abonnements...... 30

Radio-Télévision... 30

Kiosque.............. 31

Les espions français, fonctionnaires moroses

" LES LENTEURSs'accumulent, le d•courage- ment s'installe. »Ce constat est •tabli par des responsables de l'Association des fonction- naires de la direction g•n•rale de la s•curit• ext•rieure (DGSE), face aux " blocages »qui retardent la r•forme des statuts des person- nels ± toutes cat•gories confondues ± dans les services sp•ciaux. Environ trois mille agents en activit• “ la DGSE, les espions franØais, sans compter quelque neuf cents retrait•s, co- tisent “ un cercle d'entraide sociale et cultu- relle qui est le principal interlocuteur de la di- rection g•n•rale des services secrets et de leur tutelle administrative, le minist˜re de la d•- fense.

Chaque ann•e, ce cercle dresse, dans un bul-

letin int•rieur de liaison qui demeure assez con®dentiel, un bilan de ses activit•s. Si l'acri- monie est grande chez les agents secrets, c'est qu'ils ont, pour la plupart, le sentiment d'-tre ignor•s. Non pas que leur hi•rarchie ± direc- teur g•n•ral, directeur de l'administration et chef du service du personnel ± ne les •coute pas. Mais parce qu'ils ne sont pas entendus. Il

d•battent de leurs statuts en vain, depuis trois“ quatre ans, avec le minist˜re de la d•fense, le

minist˜re de la fonction publique et le minis- t˜re du budget. Parfois, c'est m-me depuis plus longtemps que le dialogue n'aboutit “ au- cune r•forme, en 1990-1991, par exemple, d˜s que le cercle a •t• mis en place “ la DGSE, au d•part sans volont• de revendication exacer- b•e. " Le bilan est maigre », constatent les res- ponsables du cercle, qui, en bons mandataires syndicaux, d•plorent " l'avancement bien trop lent de nos textes statutaires »ou " les retards que nous prenons par rapport “ d'autres admi- nistrations ». Les restrictions budg•taires ai- dant, les agents de la DGSE disent " esp•rer des jours meilleurs »“ propos de la valorisation des primes ou indemnit•s sp•ciales vers•es au compte-gouttes malgr• les fortes contraintes professionnelles. " Nous sommes tout “ fait d•sarm•s et im- puissants », ajoutent-ils, face au sort r•serv• “ leur corporation et, singuli˜rement, “ des corps ± inspecteurs, d•l•gu•s, techniciens, chiffreurs ou agents des transmissions ± qui

continuent d'attendre d'-tre mieux consid•-r•s. Ainsi, " certains n'ont constat• aucune

am•lioration de leur niveau de vie depuis pr˜s de quatre ans [..] et beaucoup s'inqui˜tent des effets de ce blocage sur leur avenir ». La d•cep- tion atteint surtout les jeunes qui " esp˜rent un d•roulement de carri˜re convenable »dans une " maison » dont, notent les responsables du Cercle, les effectifs ont rajeuni ces der- ni˜res ann•es. Ce ph•nom˜ne cr•e " un nouvel •tat d'esprit », " une certaine morosit• qui n'ap- porte rien de positif et d•note un profond d•cou- ragement ».

Le diagnostic n'est pas vraiment nouveau.

Avant la nomination, il y a quatre ans, de l'ac-

tuel patron de la DGSE, Jacques Dewatre, son pr•d•cesseur, Claude Silberzahn, mettait d•j“ en garde l'Etat en des termes identiques : "Les fonctionnaires du service, sur lesquels p˜sent des suj•tions exorbitantes du droit commun, n'en sont pas moins des femmes et des hommes ayant les m-mes aspirations que les autres membres de la fonction publique. »On en est encore l“ en 1997.

Jacques Isnard

Electionslégislatives

aJacques Chirac interviendra le 7 mai par l'interm•diaire de la presse r•gionale aUne •quipe

Elys•e-Matignon

pilote la campagne de la majorit• aPlus de 6 300 candidats ont •t• of®ciellement enregistr•s

Lire pages 6 à 9, 15 et 16

et la chronique de Pierre Georges page 32

Le sacre

de Monaco seille, Jean Tigana a réalisé une belle carrière de joueur. Le voilà sacré roi des entraîneurs. A la tête de l'AS Monaco, l'ancien coéqui- pier de Michel Platini en équipe de

France a effectué une saison

exemplaire. Accordant sa con®ance à de jeunes espoirs comme Thierry Henry ou Sylvain

Legwinski, le technicien a offert le

titre de champion de France de football au club de la Principauté.

Lire page 21

JEAN TIGANA

Six jours

qui ont fait Cannes

QUE RESTE-T-IL du Festival de

Cannes, dont la cinquantième édi-

tion s'ouvre mercredi 5 mai ? Tant de ®lms, d'émotions, d'images, de colères, de gags, de grands bon- heurs et de gros ennuis. Il est arri- vé que tout cela précipite, au sens chimique du mot. Ce furent les " journées particulières » du Festi- val. La conjonction des úuvres, des hommes, parfois d'événe- ments politiques ou sociaux, a fait date. Toute la semaine, Le Monde raconte six journées qui ont mar- qué l'histoire de Cannes. Au- jourd'hui, le 20 septembre 1946, premier jour du premier Festival.

Lire page 14

Où en est

la justice ? a

INSTALLðE au mois de jan-

vier par Jacques Chirac, la commission de ré¯exion sur la jus- tice poursuit ses travaux. Son pré- sident, Pierre Truche, a demandé des contributions écrites sur l'in- dépendance du parquet et le res- pect de la présomption d'inno- cence à plus de soixante-dix personnalités et organisations.

Dans leurs contributions, trois an-

ciens gardes des sceaux confrontés aux " affaires » ± Henri Nallet, Mi- chel Vauzelle et Pierre Méhaigne- rie ± tirent les leçons de leur pas- sage place Vendôme en préconisant un allégement de la mainmise de l'exécutif sur le par- quet. La commission doit rendre son rapport à la mi-juillet.

Lire page 10

POINT DE VUE

L'Europe “ gauche, en®npar Michel Rocard

L

ES Britanniques ont vo-

té le 1 er mai, les Français le feront les 25 mai et 1 er juin. Chacune de nos deux nations choisit en fonction du jugement qu'elle porte sur le passé récent et de l'image qu'elle se fait de son avenir proche. Mais l'une etl'autre, sans en avoir nécessaire- ment conscience, se trouvent voter aussi, cette fois-ci, sur des enjeux qui vont très au-delà de ces limites de temps et d'espace.

L'Europe est née de l'idée que,

voici un demi-siècle, quelques vi- sionnaires en ont eue. Elle ras-semble des pays aux langues et aux cultures diverses, qui se sont souvent battus les uns contre les autres. Mais ils ont en commun d'avoir une forte pratique de la dé- mocratie, un niveau de vie élevé et, surtout ± car c'est ce qui les dis- tingue du reste du monde, mêmedéveloppé ±, une protection so- ciale de qualité. L'Europe a ainsi bâti un modèle de société qui, dans le monde con¯ictuel d'aujourd'hui, doit impérativement être défendu et mérite d'être exporté. Le projet européen est politique et social avant d'être économique et ®nan- cier.

Il s'est construit, cahin-caha, sur

la volonté qu'ont partagée tous les responsables, transcendant les frontières historiques, géogra- phiques, politiques. Des femmes et des hommes, de droite comme de gauche, ont su hisser leur espé- rance commune au-dessus de leurs divisions respectives. Comme ces dernières demeuraient néanmoins vives, il a fallu toujours négocier, réaliser des compromis et consen- tir des sacri®ces occasionnels à un projet d'ensemble. Certains ont été lourds.

Le premier de ces sacri®ces, le

plus injuste et douloureux, a été celui d'une Europe sociale, plus ou moins discrètement immolée sur l'autel des concessions réci- proques. La Grande-Bretagne est la principale fautive.

Lire la suite page 17

Michel Rocard,ancien pre-

mier ministre (1988-1991), est dépu- té européen et sénateur (PS) des

Yvelines.

AU TERME de la rencontre entre

le maréchal Mobutu et son adver- saire Laurent-Désiré Kabila, di- manche 4 mai, à bord d'un navire sud-africain, au large du port congolais de Pointe-Noire, les in- terrogations demeurent sur les modalités du départ du président zaïrois. Si Mobutu Sese Seko semble admettre qu'il devra aban- donner le pouvoir, il souhaite l'or- ganisation d'une élection présiden- tielle à laquelle il ne se présentera pas. Sans parler d'élections, le chef de la rébellion, veut, pour sa part, diriger une autorité provisoire qui succéderait au maréchal déchu.

Au cours d'une conférence de

presse, prévue lundi en ®n de mati- née dans le ®ef des forces de l'Alliance, à Lubumbashi, Laurent-

Désiré Kabila devait préciser le vé-

ritable contenu du " geste de bonne volonté », un cessez-le feu, évoqué dimanche par l'envoyé spécial de l'ONU, Mohamed Sahnoun. " M. Kabila, précisait le diplomate, a ordonné à ses troupes d"arrêter leur avance sur tous les fronts. »Or,quelques heures plus tard, M. Ka- bila, dans une déclaration à l'agence Reuter, a af®rmé : "Je veux que ce soit clair, un cessez-le- feu est hors de question, mes forcescontinueront de progresser sur tous les fronts. »Les militaires de l'Al- liance, qui sont maintenant à moins de 100 kilomètres de Kinsha- sa, semblent décidés à continuerleur marche vers la capitale et la conquérir rapidement.

Lire pages 2, 3 et 32

et notre éditorial page 16 aLe Royaume-Uni s'ouvre à l'Europe

Le gouvernement de Tony Blair, entré

en fonctions samedi 3 mai, devrait me- ner une politique plus européenne et plus sociale. p. 4 et un point de vue p.17 aSida : l'" exil » de Luc Montagnier

Le découvreur du virus du sida va ou-

vrir un centre de recherche sur le sida aux Etats-Unis et y enseigner. p. 32 aKasparov rattrapé par Deeper Blue

Le champion du monde d'échecs et le

super-ordinateur d'IBM ont chacun remporté une partie. p. 23 aLes sources de la Shoah

Daniel Jonah Goldhagen, l'auteur des

Bourreaux volontaires de Hitler, ex-

plique comment, en Allemagne, l'anti- sémitisme éliminationniste a conduit à l'Holocauste. p.15 aToyota sur le Vieux Continent

Le constructeur automobile japonais

cherche à implanter une nouvelle usine en Europe. L'investissement prévu s'élève à 9 milliards de francs. p.18 aLa folie des arts primitifs

Diverses expositions en Europe té-

moignent de l'exceptionnelle collection d'arts océanien et africain constituée par Josef Mueller et sa famille. p. 25

Le maréchal Mobutu accepte de se démettre

mais tente de négocier son départ Les troupes de Laurent-Désiré Kabila sont à moins de 100 kilomètres de Kinshasa

LeMondeJob: WMQ0605--0002-0 WAS LMQ0605-2 Op.: XX Rev.: 05-05-97 T.: 11:03 S.: 111,06-Cmp.:05,12, Base : LMQPAG 24Fap:99 N

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INTERNATIONAL

LE MONDE / MARDI 6 MAI 1997

(Publicité)

COMITÉ DE VIGILANCE

POUR UNE PAIX RÉELLE AU PROCHE-ORIENT

Manifeste

Ont sign•, pour le CVPR, les membres du conseil d'administration : MM. D. Ballereau, T. Bianquis,M. et M

me G. Bloch, MM. G. Bois, M. Buttin, J. de la Perri˜re, L.-J. Duclos, R. du Moulin, M. et M me

I.Ekeland, M. B. Hallaq, M

mes H. Abid, G. Jasser, MM. G. Labica, J.-M. L•vy-Leblond, J. Milliez, M me

J.Olivier, MM. J. Paoli, J. Sanchez.

Tous ceux qui approuvent ce texte de référence, adopté par l'assemblée générale duComité de Vigilance pour une Paix Réelle au Proche-Orient (CVPR) du 30 novembre 1996,sont invités à manifester leur soutien en envoyant leur signature assortie d'un chèque àl'ordre du CVPR (pour couvrir les frais de publication) : CVPR, BP n

o

8, 92292 CHATE-NAY-MALABRY CEDEX. Pour adhérer (200 F par an), même ordre, même adresse.

L'Afrique du Sud dans le concert diplomatique des " Grands »

JOHANNESBURG

de notre correspondant

Nelson Mandela a regagné l'Afrique du Sud, di-

manche 4 mai, avec le soulagement et le mérite d'avoir réussi à maintenir l'espoir, même fragile, d'une solution négociée à la crise zaïroise. C'est en ef- fet grâce à lui que le face-à-face entre le président Mobutu et Laurent-Désiré Kabila a ®nalement eu lieu. Consacrant le rôle de premier plan joué par son pays, M. Mandela a usé de son autorité et de son prestige pour persuader les " frères ennemis » zaïrois de se rencontrer. Jouant sur son sens du compromis, qui a fait de lui l'artisan du " miracle » sud-africain, le président Mandela a permis d'éviter que l'opération de média- tion ne capote une fois de plus sous l'effet des ter- giversations et des volte-face des deux parties. C'est lui, au terme d'un entretien téléphonique commina- toire avec M. Kabila, qui a convaincu ce dernier d'ho- norer sa promesse de rencontrer M. Mobutu. La veille, le refus, à la dernière minute, du chef de l'Al- liance de se rendre sur le lieu du rendez-vous avait constitué le point culminant d'une longue série de contretemps hypothéquant jusqu'au dernier moment la tenue de la rencontre. Finalement, tous ont été surmontés grâce à la vo- lonté de l'Afrique du Sud ± motivée par l'importance de son implication dans l'organisation de la rencontre ± d'éviter un échec. Mise à disposition d'un bâtiment de guerre pour accueillir la réunion, présence de M. Mandela en maître de cérémonies, déploiement

des plus hauts responsables du gouvernement : la di-plomatie sud-africaine n'avait pas ménagé sa peine

pour que ses efforts de médiation soient en®n ré- compensés. Depuis la ®n du mois de février, en effet, l'Afrique du Sud s'est instaurée en véritable plaque tournante des initiatives de paix. Après avoir reçu, à cette époque, des représentants des deux camps, Pretoria a accueilli, début avril, les premiers pourparlers entre les autorités de Kinshasa et la rébellion. Et c'est à l'is- sue d'une nouvelle série d'entretiens avec les deux parties que le président Mandela a annoncé, il y a trois semaines, avoir obtenu l'accord de principe de

M. Mobutu et de M. Kabila pour un face-à-face.

UN ACTEUR DE PREMIER PLAN

Après bien des atermoiements, la rencontre a ®- nalement eu lieu sur les côtes du Congo. Du rôle de simple " facilitateur » au début de son implication dans les efforts de conciliation, Pretoria est passé à celui d'acteur de premier plan. Mohamed Sahnoun, envoyé spécial de l'ONU et de l'OUA, chargé of®ciel- lement de la médiation, a paru s'effacer devant le président Mandela ces derniers jours. C'est d'ailleurs le chef de l'Etat sud-africain qui est chargé de mainte- nir le contact entre les deux parties zaïroises et d'or- ganiser les prochains pourparlers. L'Afrique du Sud semble bien décidée à jouer jus- qu'au bout le rôle prépondérant qu'elle a en®n choisi d'assumer dans les affaires du continent africain à l'occasion de la crise zaïroise.

Frédéric Chambon

A Kisangani : " Qu'il rende l'argent et les diamants ! »

KISANGANI

de notre envoyée spéciale " Je ne m'attendais pas à ce que Mobutu annonce sa démission avec ce que je sais de lui.»Ce cadre élégant, vice-président de l'Alliance dans le Haut-Zaïre, avoue sa surprise. Dimanche soir, attablé au Congo Palace, il attend, prudent, " de voir que ça se réalise ». A l'en croire, le peuple, ici, n'a jamais souhaité le dialogue. Alors, le cessez-le-feu qu'aurait promis Kabila va de- voir attendre. A quelques mètres de là, Paul, un jeune étudiant au titre pompeux de " secrétaire cellulaire de base de l'Al- liance », exprime une joie volubile. " Pas question de cessez-le-feu. Il faut que Mobutu sente la force des autres quand ils vont entrer à Kinshasa. C'est la seule façon de revenir à un Etat de droit ». Devant les re- gards incrédules de ses copains, il ®nit par admettre qu'" il faut une concession puisqu'il y a une négocia- tion. On ne veut pas que le sang coule ». Loin du Congo Palace, dans la cité des fonction- naires de l'université, le bibliothécaire et deux chefs de travaux, à la quarantaine solide, dînent dans la fraîcheur qui tombe. L'un, d'emblée, préfère que " ceux qui ont eu le courage de renverser Mobutu aillent jusqu'au bout ». Pour son voisin, en revanche, "on risque de remplacer une dictature par une autre. Les gens ont soif d'autre chose ». Le chef de l'Alliance a pris le pouvoir par les armes : va-t-il instaurer la démocra- tie, se demandent ses trois voisins ? " Par le pouvoir, on devient facilement corrompu. » " Ce sont les mêmes méthodes que celles utilisées il y a trente-cinq ans par

Mobutu », souligne-t-on encore avec gravité.Autre problème : la gestion économique. " Après la

libération politique, il faut la libération du ventre », iro- nise-t-on. A Kisangani, l'approvisionnement est deve- nu très dif®cile depuis quelques semaines et les sa- laires ne sont pas plus payés par la nouvelle administration que par l'ancienne. Pour tous, la popu- larité de Kabila augmente " parce qu'il chasse le dicta- teur ». " Mais l'Occident et les Blancs, ajoute-t-on, doivent arrêter de souf¯er le chaud et le froid. Ce sont les mêmes qui ont donné des armes à Mobutu et à Kabila. C'est encore eux qui décident,peut-être, là-bas, sur le bateau. Mobutu, pour eux, n'est qu'un bon à rien, ils le jettent maintenant et ils valorisent peut-être un nouveau support local.» " PAS DE CESSEZ-LE-FEU ! » Dans le quartier populaire de Kabudo, au " zéro » (le carrefour, en langue locale), les " mamans », qui vendent leur poisson frit à la lumière des lampes-tem- pête sont les plus véhémentes. " Ce n'est pas normal que que je sois là, à vendre encore la nuit, alors que mes enfants m'attendent à la maison. Que Mobutu parte. Qu'il rende tout ce qu'il a volé ! ». Dans les bars en plein air avoisinants, en cette nuit de dimanche, les jeunes viennent danser et boire la bière Primus, prêts à s'en¯ammer contre Mobutu. " Les parents ne sont pas payés. Nous, les enfants, devons chercher de quoi manger. Nous ne pouvons étudier. Qu'il rende l'argent et les diamants ! Pas de cessez-le-feu avant qu'il soit loin !».

Danielle Rouard

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[PDF] Béatrice Biscans est Directeur de Recherche au CNRS au