[PDF] Jean-Pierre Chevènement définit une politique de limmigration

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LeMondeJob: WMQ2606--0001-0 WAS LMQ2606-1 Op.: XX Rev.: 25-06-97 T.: 11:27 S.: 111,06-Cmp.:25,11, Base : LMQPAG 54Fap:99 N

o :2046 Lcp: 196 CMYK

CINQUANTE-TROISIÈME ANNÉE ± N

o

16302 ± 7,50 FFONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY ± DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANIJEUDI 26 JUIN 1997

Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 9 F ; Autriche,25 ATS ; Belgique, 45 FB ; Canada, 2,25 $ CAN ;Côte-d'Ivoire, 850 F CFA ; Danemark, 14 KRD ;Espagne, 220 PTA ; Grande-Bretagne, 1£ ; Grèce,400 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 2900 L ; Luxembourg,46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; Pays-Bas,3 FL ; Portugal CON., 250 PTE ; Réunion, 9 F ;Sénégal, 850 F CFA ; Suède, 15 KRS ; Suisse, 2,10 FS ;Tunisie, 1,2 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $.

ÉLOGE DE LA NOUVELLE

aPortraits de trente auteurs aSélection polar et science-®ction

International........ 2

France........... 7

Société.......... 10

Régions.......... 13

Horizons......... 14

Entreprises........ 18

Finances/marchés .. 20

Carnet........... 22

Aujourd'hui....... 23Jeux.............. 25

Météorologie.... 25

Annonces classées. 26

Culture......... 28

Guide culturel.... 30

Communication... 31

Abonnements.... 32

Radio-Télévision.... 32

Kiosque........ 33

POINT DE VUE

Ré¯exion faite, oui au quinquennat par Pierre Mazeaud L

ES institutions de la

V e

République sont

bonnes. Elles traversent leur plus sérieuse

épreuve depuis leur création. Ces

deux af®rmations ne doivent rien ni à l'autopersuasion de quelqu'un pour lequel la Constitution de 1958serait la meilleure dont la France ait jamais été dotée par la seule vertu de procéder du général de

Gaulle et de Michel Debré, ni à

l'acrimonie d'un mauvais perdant face au verdict sévère des der- nières élections. Non, nos institutions sont in-trinsèquement bonnes parce que, depuis près de quarante ans, elles ont grandement contribué à assu- rer à notre pays la continuité poli- tique qui lui avait, si souvent, fait défaut ; elles possèdent une sou- plesse qui leur a permis de sur- vivre au grand homme dont ellessont issues, preuve qu'elles n'ont rien à voir avec le bonapartisme, ainsi qu'à six changements de ma- jorité depuis 1981. Au demeurant, ces institutions, si décriées à l'ori- gine, font aujourd'hui l'unanimité et, si on se pose des questions à leur sujet, ce n'est pas sur les risques qu'elles feraient courir à la démocratie, mais sur leur pérenni- té. Les institutions n'inquiètent plus. Désormais, on s'inquiète pour elles.

Car ce système politique origi-

nal, certainement pas présidentiel et plus tout à fait parlementaire, recèle le risque fondamental que les deux majorités, celle qui dé- signe le président de la République et celle qui élit l'Assemblée natio- nale, ne coïncident pas. Or, cette

éventualité, conjurée pendant

vingt et un ans, de 1965, date de la première élection présidentielle au suffrage universel direct, à 1986, vient de se matérialiser pour la troisième fois en onze ans. On est donc en droit de se poser la ques- tion : notre subtil mécanisme constitutionnel n'est-il pas détra- qué ?

Lire la suite page 16

Pierre Mazeaudest député

(RPR) de Haute-Savoie, vice-pré- sident de l'Assemblée nationale. Le Pentagone ne parvient pas “ saper la l•gende des extraterrestres de Roswell

WASHINGTON

de notre correspondant

Tout ce que pourra dire le Pentagone à

propos des extraterrestres sera retenu contre lui par ceux qui y croient. Ainsi ce rapport de

231pages que l'armée de l'air vient de rendre

public à propos de l'" incident de Roswell ».

A quelques jours du cinquantième anniver-

saire du 8 juillet 1947 ± ce jour-là, pour la pre- mière et dernière fois, un porte-parole mili- taire avait con®rmé la récupération d'un " disque volant »±, les démentis du Penta- gone font presque ®gure de campagne publi- citaire au pro®t de la municipalité de cette ville du Nouveau-Mexique, au sud-ouest des

Etats-Unis.

Les 49 000 habitants de Roswell attendent

100 000 visiteurs pour commémorer l'appari-

tion de soucoupes volantes et d'extrater- restres, un événement dont l'existence n'est pas contestée par les 34 % d'Américains pour qui des êtres intelligents venus d'autres pla- nètes ont visité la Terre. 65 % d'entre eux croient que E.T. ou ses semblables se sont rendus à Roswell. A leurs yeux, le rapport du

Pentagone n'est donc pas crédible. Il tendrait

même à con®rmer les soupçons de 80 % desconcitoyens de Bill Clinton : le président et le

gouvernement en savent bien plus long sur les extraterrestres qu'ils ne veulent l'avouer.

Les responsables militaires ont bien multi-

plié les explications, comme il y a cinquante ans. Mais rien n'y fait : le site de Roswell est aussi vénéré par les ufologues que celui de

Stonehenge en Grande-Bretagne par les

adeptes du New Age et de la renaissance du celtisme. Le rapport du Pentagone souligne que les objets volants qui se sont écrasés dans le désert du Nouveau-Mexique étaient des ballons atmosphériques militaires. Quant aux " corps d'extraterrestres »décrits par les témoins de l'époque, il s'agissait de " manne- quins »en parachute, destinés à des expé- riences scienti®ques. Lesquelles ? L'armée ne le précise pas, mais elle af®rme qu'" aucune preuve de l'existence de soucoupe volante ou d'extraterrestre », à plus forte raison de tentative pour étouffer la vérité, n'existe. Voire... Le professeur d'an- thropologie Charles Ziegler, cité par l'hebdo- madaire Time, rappelle que la notorieté de l'" incident de Roswell » s'est brusquement accrue à la ®n des années 70, lorsque, échau-

dés par le Vietnam et le Watergate, les Améri-cains ont développé un fort cynisme à l'égard

de leurs gouvernants, une minorité d'entre eux virant même à l'extrémisme.

Certains membres de milices, comme les

Patriotes, croient que les " hélicoptères noirs » du " nouvel ordre mondial »patrouillent dans les Etats-Unis, avec la complicité de l'admi- nistration. En Californie, au mois de mars, trente-neuf adeptes de la secte de la Porte du

Paradis ont cru prendre place dans un vais-

seau spatial se dissimulant dans le sillage de la comète Hale-Bopp. Ils voulaient rejoindre le " niveau supérieur » et en sont morts.

Comportements exceptionnels, bien sûr :

tous les amoureux d'Independance Dayet de Rencontres du troisième typene croient pas à l'" incident de Roswell ».

Mais, à ceux qui se rendront au Nouveau-

Mexique, le Pentagone perdrait son temps à

faire la leçon. Frank Kaufmann, l'un des der- niers " témoins » de Roswell à l'époque des faits, n'en démord pas : " Ils étaient beaux, le visage gris, ils mesuraient environ 1,50 mètre, les yeux un peu globuleux, des petites oreilles, des traits ®ns et sans cheveux »...

Laurent Zecchini

Le marché

des basketteurs

OLIVIER SAINT-JEAN

IL A TOUT JUSTE vingt ans et

s'apprête à jouer dès la saison

1997-1998 avec les " monstres » du

basket-ball américain. Olivier

Saint-Jean (1,98 m, 103 kilos) est

suf®samment haut placé dans la sélection pour être retenu, le

25 juin, lors du recrutement des

clubs professionnels et devenir le premier Français à évoluer dans le prestigieux championnat NBA.

Lire page 23

Dutilleux,

le grand classique a

A 81 ANS,le compositeur

Henri Dutilleux incarne la ®-

gure idéale du créateur qui édi®e son úuvre en dehors de toute cha- pelle. Créés par les interprètes et les orchestres les plus prestigieux depuis le début des années 50, ses pièces symphoniques et ses concertos se sont inscrits au réper- toire. Sa modestie, son savoir ont attiré vers lui de nombreux jeunes collègues, vraisemblablement dé- routés par les affrontements de courants dans la musique contem- poraine. Dans un entretien au

Monde, Dutilleux pose la question

de l'enseignement de la composi- tion au moment où trois acadé- mies d'été débutent. Il croit à la transmission, mais avoue qu'un compositeur est nécessairement autodidacte.

Lire page 28

Le budgetJospin

aLe gouvernement veut combiner relance et réduction des dé®cits publics

à 3 % en 1998

aLes syndicats et le PC entrent dans la polémique sur les allocations familiales aHistoire d'une politique familiale voulue par le patronat

Lire pages 7 et 8

DANS UN ENTRETIEN au

Monde, le ministre de l'intérieur,

Jean-Pierre Chevènement, dé®nit

les lignes de force d'une nouvelle politique d'immigration et les ob- jectifs d'une réforme législative d'ensemble qui sera présentée à l'automne au Parlement. Le mi- nistre se dit " convaincu qu'il y a place en France pour une politique généreuse mais ferme, sur laquelle le consentement d'une immense majorité de nos concitoyens peut

être réuni ». Mettant en garde

contre les " tentations de la xéno- phobie »et les " sirènes de l'angé- lisme », M. Chevènement estime que " l'immigration doit être maî- trisée »mais que la " vocation mondiale »de la France lui interdit " de se barricader ».

Le ministre justi®e la circulaire

de régularisation de certaines ca- tégories d'étrangers sans papiers, qui vient d'être adressée aux pré- fets et dont Le Monde publie le dé- tail, par " les situations inextri- cables »créées par une loi" devenue incompréhensible ». La loi en préparation aura deux ob- jectifs, ajoute le minitre : l'" inté- gration républicaine »et le codéve- loppement avec les pays d'origine.

A propos des reconduites à la

frontière par vols charters, Jean-

Pierre Chevènement évoque des

" gesticulations inutiles ». De même, il se prononce pour une nouvelle organisation de l'islam en France, estimant anormal qu'il ne béné®cie pas de " lieux de culte simplement corrects ». Quant au code de la nationalité, réformé en

1993, le ministre de l'intérieur juge

comme " une fausse bonne idée » la manifestation de volonté alors instaurée pour les enfants d'étran- gers nés en France et souhaitant devenir français. " C'est une pape- rasserie inutile », dit M. Chevène- ment, qui ajoute : " On demandera [aux enfants d'immigrés] beau- coup, mais rien qu'on ne demande- ra aux autres. »

Lire page 10

aL'excision en Egypte

Le tribunal administratif du Caire a an-

nulé un décret ministériel interdisant la pratique de l'excision dans les hôpitaux publics égyptiens. p. 3 et notre éditorial p.17quotesdbs_dbs26.pdfusesText_32

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