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Lagriculture patrimoniale à lîle de La Réunion

L'agriculture patrimoniale à La Réunion recouvre des productions très diverses Selon l'ancien ministre français Michel Barnier



La Traduction française de textes littéraires en anglais non standard

1 Cette définition fait écho à une affirmation plus ancienne de William Perry lexicographe du Royal. Standard English Dictionary (1775) : “Within the 



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FACULTE DE SCIENCES DE L"HOMME ET DE L"ENVIRONNEMENT

Campus du Tampon

L"agriculture patrimoniale

à l"île de La Réunion

Mémoire présenté pour l"obtention du

Master 2 Génie Urbain et Environnement

Par : Luca Piccin

Sous la direction de : Dr. William"s Daré

2 " I have always believed that one of the tools of individual empowerment given each and everyone of us upon birth or immigration into an economically liberal democratic society is the power of the political vote, but equally important is the power of the 'economic vote". Each and every dollar (or euro or whatever) we spend on a product or service is a vote for (or against) the process, quality, belief system or form of what we buy. Every dollar we spend is a vote - you use what you buy to empower what you believe in! »

Tim Power, architecte et designer

3

OBJET DE L"ETUDE

Ce travail de recherche vise à satisfaire la demande suivante du CIRAD :

" L"agriculture patrimoniale à La Réunion recouvre des productions très diverses, liées à

l"histoire agricole de l"ile, la grande variété des contextes agro-climatiques mais aussi des cultures qui ont introduit des produits agricoles et des habitudes alimentaires de différents continents. Ces produits se distinguent par des modes de production, de valorisation et de commercialisation qui vont plus ou moins mobiliser des valeurs qui ne sont pas toutes rattachées directement à la production agricole. Le constat est fait que les différentes filières de cette agriculture patrimoniale qui est un peu à l"écart de politiques publiques, sont assez fragiles et que leur avenir se pose à terme. Le stage s"inscrit dans le cadre du projet SERENA (financé par l"ANR) qui traite des enjeux liés à l"intégration de la notion de service environnemental dans le champ des politiques publiques concernant le milieu rural. Une des thématiques de recherche concerne les labels.

Il s"agit d"une étude exploratoire qui vise :

· à identifier les valeurs attachées à l"agriculture patrimoniale (légumes " lontan »,

vanille, curcuma, etc.) sur un panel de consommateurs, producteurs, transformateurs, vendeurs, restaurateurs et collectivités ; · à décrire une première ébauche de l"organisation de ces filières (à minima un circuit de commercialisation) : où et à qui on achète, à qui on vend, etc.

L"étudiant s"attachera à analyser la façon dont ces valeurs sont ou non mobilisés par des

filières, organisation de producteurs, voire lors des échanges entre producteurs et consommateurs (sur des marchés, ...) et vérifier si elles constituent ou non des marqueurs de ces organisations et échanges ». A cette consigne s"ajoutent les problématiques relatives à l"aménagement et au développement du territoire, le stage faisant partie du master 2 Génie Urbain et

Environnement.

4

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION .........................................................................................................................8

NOTES METHODOLOGIQUES PRELIMINAIRES ................................................................18

PARTIE 1. LE CONTEXTE POLITIQUE : DU LOCAL AU GLOBAL. ..........................................23 CHAPITRE 1 - L"EVOLUTION DES POLITIQUES AGRICOLES .........................................23

1.1 La Politique Agricole Commune : succès et impasses ...........................................................23

1.1.1 Des réformes nécessaires pour une politique de plus en plus contestée .........................25

1.2 Le tournant environnemental de la PAC ................................................................................27

1.2.1 Un système d"aides complexe pour une agriculture multifonctionnelle .........................29

1.3 Multifonctionnalité et services environnementaux : l"expérience réunionnaise ....................31

1.3.1 Un bilan en demi-teinte qui cache des ambigüités de fond .............................................33

CHAPITRE 2 - VERS UN NOUVEAU PARADIGME DE DEVELOPPEMENT RURAL ? .......35

2.1 Du rural agricole au rural différencié ...................................................................................36

2.1.1 La " campagne globale » ................................................................................................38

2.2 Conceptualiser le développement rural .................................................................................41

2.2.1 Territorialiser les politiques pour plus d"efficacité ........................................................43

2.2.2 Le développement rural comme processus émergeant ....................................................46

2.3 Les enjeux de la politique européenne de protection de l"origine .........................................50

2.3.1 Des IG pour protéger la biodiversité et les savoirs naturalistes ....................................54

2.3.2 La coordination des acteurs comme enjeu fondamental .................................................56

PARTIE 2. CONCEPTS ET METHODES POUR L"ANALYSE DE L"AGRICULTURE

PATRIMONIALE .............................................................................................................................59

CHAPITRE 3 - L"AGRICULTURE PATRIMONIALE : UN OBJET DE RECHERCHE IN FIERI

3.1 Définir l"agriculture patrimoniale : un exercice qui ne va pas de soi ...................................60

3.1.1 Une approche transversale aux sciences sociales ..........................................................62

3.2 La nécessaire prise en compte du contexte territorial ...........................................................64

3.2.1 Le terroir est le fruit du " vouloir humain » ...................................................................66

3.3 Du terroir au territoire : l"importance des jeux d"acteurs ...................................................68

3.3.1 Du terroir au territoire, par le patrimoine ......................................................................71

CHAPITRE 4 - LES SYSTEMES AGROALIMENTAIRES LOCALISES : ELEMENTS

D"ANALYSE ...................................................................................................................................73

4.1 De l"économie industrielle à l"économie territoriale. ............................................................74

4.1.1 Les enseignements des recherches sur les milieux innovateurs ......................................76

4.2 Les Systèmes Agroalimentaires Localisés ..............................................................................78

4.2.1 Repenser la notion de ressource .....................................................................................80

4.3 Proximités, conventions et patrimoine : le rôle des consommateurs .....................................82

5

4.3.1 La proximité pour analyser la coordination au sein des SYAL .......................................86

PARTIE 3. ANALYSE DE QUATRE SYSTEMES AGROALIMENTAIRES LOCALISES A L"ILE DE

LA REUNION ...................................................................................................................................91

CHAPITRE 5 - LE SYAL DE LA VANILLE.................................................................................94

5.1 Informations générales ..........................................................................................................94

a. Nom et caractéristiques du produit ......................................................................................94

b. Les marchés de la vanille dans le monde .............................................................................95

c. Le marché local ....................................................................................................................97

5.2 Organisation locale................................................................................................................98

i. Caractéristiques historiques ......................................................................................................98

a. L"aire de production ............................................................................................................98

b. Antériorité et traditions ........................................................................................................99

ii. Analyse de la filière et des circuits de commercialisation .....................................................100

a. La production agricole .......................................................................................................100

b. La transformation ..............................................................................................................101

c. Circuits de commercialisation............................................................................................103

5.3 Lien au développement rural ..............................................................................................105

i. Territoire et ressources spécifiques .........................................................................................105

a. Facteurs naturels ...............................................................................................................105

b. Facteurs humains ...............................................................................................................105

ii. Acteurs et degré de coordination ...........................................................................................106

a. Contexte socio-économique local ......................................................................................106

b. La question des concessions ..............................................................................................107

c. Action collective à l"intérieur de la filière .........................................................................110

CHAPITRE 6 - LE SYAL DU CURCUMA .................................................................................113

6.1 Informations générales ........................................................................................................113

a. Nom et caractéristiques du produit ....................................................................................113

b. Techniques de production courantes .................................................................................113

c. Marché international. .........................................................................................................114

6.2 Organisation locale..............................................................................................................115

i. Caractéristiques historiques ....................................................................................................115

a. L"aire de production ..........................................................................................................115

b. Antériorité et traditions ......................................................................................................115

ii. Analyse de la filière et des circuits de commercialisation .....................................................116

a. La production agricole .......................................................................................................116

b. La transformation ..............................................................................................................117

c. Circuits de commercialisation............................................................................................118

6

6.3 Lien au développement rural ..............................................................................................120

i. Territoire et ressources spécifiques .........................................................................................120

a. Facteurs naturels ...............................................................................................................120

b. Facteurs humains ...............................................................................................................121

ii. Acteurs et degré de coordination ...........................................................................................121

a. Contexte socio-économique local ......................................................................................121

b. Capacité d"action collective ...............................................................................................123

CHAPITRE 7 - LE SYAL DU CHOUCHOU ...............................................................................127

7.1 Informations générales ........................................................................................................127

a. Nom et caractéristiques du produit ....................................................................................127

b. Les marchés du chouchou dans le monde ..........................................................................128

7.2 Organisation locale..............................................................................................................129

i. Caractéristiques historiques ....................................................................................................129

a. L"aire de production ..........................................................................................................129

b. Antériorité et traditions ......................................................................................................129

ii. Analyse de la filière et des circuits de commercialisation .....................................................130

a. La production agricole .......................................................................................................130

b. Circuits de commercialisation ...........................................................................................132

7.3 Outils de développement rural .............................................................................................133

i. Acteurs et degré de coordination ............................................................................................133

a. Contexte socio-économique local ......................................................................................133

b. Capacité d"action collective ...............................................................................................134

CHAPITRE 8 - LE SYAL DU PALMISTE ..................................................................................138

8.1 Informations générales ........................................................................................................138

a. Nom et caractéristiques du produit ....................................................................................138

b. Techniques de production courantes .................................................................................139

c. Les marchés du palmiste ....................................................................................................140

8.2 Organisation locale..............................................................................................................140

i. Caractéristiques historiques ....................................................................................................140

a. L"aire de production ..........................................................................................................140

b. Antériorité et traditions ......................................................................................................141

ii. Analyse de la filière et des circuits de commercialisation .....................................................144

a. La production agricole .......................................................................................................144

b. Circuits de commercialisation ...........................................................................................145

8.3 Lien au développement rural ..............................................................................................148

i. Territoire et ressources spécifiques .........................................................................................148

a. Facteurs naturels ...............................................................................................................148

7

b. Facteurs humains ...............................................................................................................149

ii. Acteurs et degré de coordination ...........................................................................................149

a. Contexte socio-économique local ......................................................................................149

b. Le poinçonnage, ou la faiblesse de l"action collective.......................................................151

CHAPITRE 9 - ROLE DES CONSOMMATEURS ET DISCUSSION .......................................156

9.1 Cadre général ......................................................................................................................156

a. Les " sphères de valeurs » et leurs relations .....................................................................156

b. Les produits qu"ils consomment ou qu"ils connaissent .....................................................158

9.2 Perceptions des produits des SYAL ......................................................................................160

a. Association de mots libres ..................................................................................................160

b. Représentativité du territoire réunionnais .........................................................................160

c. Connaissance de la zone de production .............................................................................161

d. Lien entre les produits et la zone de production ................................................................162

e. Atouts spécifiques des produits ..........................................................................................163

9.3 Discussion, synthèse et perspectives ....................................................................................166

a. Complexité des valeurs patrimoniales et conventions .......................................................166

b. Vers l"émergence d"un " panier de biens et services patrimoniaux » ?.............................170

CONCLUSION GENERALE ....................................................................................................175

8

INTRODUCTION

Ce travail s"inscrit dans le courant de la géographie de la qualité (Frayssignes, 2008 ; Piccin, 2010 ; Zader, 2011), composante de la géographie rurale. L"ouvrage fondateur de

cette géographie est la revue : Sud Ouest Européen, n. 6, parue en décembre 1999.

Comme son titre l"indique, - " La qualité agro-alimentaire et ses territoires productifs » -, cet ouvrage collectif regroupe les articles des géographes qui ont abordé la question de

la qualité du côté de la production. Successivement il s"est révélé nécessaire d"élargir le

champ des recherches pour englober la demande sociale de produits (et services) concernés par des processus de qualification territoriale (Pecqueur, 2001 ; Mollard, 2001 ;

Chevalier et Dedeire, 2006).

Parallèlement les recherches en sciences sociales dans le monde anglo-saxon se sont concentrées sur l"émergence dans les vingt dernières années, d"un ensemble de pratiques

et de représentations éthiquement, économiquement et écologiquement plus durables,

concernant les acteurs des filières agroalimentaires, y compris les consommateurs (Murdoch, 2000 ; Marsden, 2000 ; Murdoch et al, 2000 ; Sonnino, 2007). Cela non seulement dans les pays riches, mais aussi dans les pays du Sud. Cet ensemble hétérogène

a donné lieu à une série de discussions où les notions de " relocalisation » et de " quality

turn » (Goodman et DuPuis, 2002 ; Goodman, 2003, 2004) tiennent une place prépondérante et qui sont regroupées actuellement comme " alternative food geographies » (Watts et al, 2005 ; Sonnino et Marsden, 2006 ; Marsden et Sonnino, 2007 ; Maye,

Holloway et Kneafsey, 2008). La qualité apparaît comme une question transversale à

plusieurs disciplines, évolutive et globale. C"est en cela que la géographie de la qualité se

révèle pertinente pour analyser les relations entre activités économiques et les dynamiques

territoriales, en vertu des concepts économiques qui permettent de rendre compte des processus de développement (SYAL, panier de biens), et de la posture géographique qui

permet d"articuler l"analyse entre les différentes échelles (interaction des politiques

globales et locales et mondialisation des flux de biens, personnes et idées). En effet, agriculture et alimentation doivent faire face aujourd"hui à une recomposition sans précédents de leur environnement global : mondialisation des flux de biens et de personnes, concentration des firmes, changement de la demande avec apparition de

nouvelles attentes liées à l"origine et à la qualité des produits. Dans un tel contexte, le

développement des systèmes agroalimentaires s"appuie de plus en plus, à toutes les

latitudes, sur la mise en valeur des ressources locales et sur leur exploitation durable. Ainsi, le fait alimentaire, tend à s"imposer dans l"agenda des acteurs de l"aménagement du territoire et du développement socio-économique. A l"île de La Réunion, la culture alimentaire locale et les marchés locaux tiennent encore une large place dans la vie des ménages, même si le système agro-alimentaire centralisé, fondé sur les groupes internationaux de la grande distribution, constitue désormais le lieu

d"achat principal. Cela nous amène à considérer le secteur agroalimentaire dans une

logique holistique, ce qui permet aussi d"appréhender son organisation résiliaire, tout en

favorisant le repérage des noeuds sensibles qui expliquent les liens entre des activités

humaines qui transcendent les frontières, qu"il s"agisse de la production agricole ou de la consommation des mêmes productions (Marsden et al, 1996 ; Wilkinson, 2002 ; Dixon,

2003 ; Burch et Lawrence, 2005). Cette logique holistique est d"ailleurs partagée par

toutes les disciplines des études rurales, puisque " la démarche du " ruraliste" a l"ambition d"intégrer toutes les dimensions du social, le temps, l"espace, le local et le global » 1.

1 Jollivet, M., La " vocation actuelle » de la sociologie rurale, dans : Ruralia, 1997-01, disponible à

l"adresse : http://ruralia.revues.org/document6.html. 9 A la Réunion comme ailleurs, transformateurs et chaînes alimentaires multinationales dominent le marché, alors que paysans et petites entreprises agricoles doivent composer

avec un système de propriété foncière fragmenté, une faible disponibilité de capitaux et de

compétences en marketing et parfois avec la méfiance envers des institutions qui ont trop souvent adopté un modèle de développement qui les considèrent comme des " éléments

extérieurs à la modernité et donc comme des "résidus" de l"Histoire, condamnés à

disparaître » 2.

Pourtant, dans les dernières années, les scandales alimentaires se multiplient dans les

chaînes alimentaires industrielles : chacun se rappelle de la vache folle, de la grippe

aviaire et de la fièvre porcine. Sans en faire une liste complète, il suffit de rappeler que pendant l"écriture de ces lignes on a pu connaitre les scandales de la dioxine dans la nourriture pour le bétail produite en Allemagne (avec fermeture de 4.700 exploitations) 3, le lait aux protéines de cuire en Chine

4 et la mort d"un adolescent français après avoir

mangé dans un fast-food dans le sud du pays

5. Il n"est pas question ici de soulever des

polémiques à l"instar de certains médias, ou de nier les progrès de la science, lorsqu"on

sait que la durée moyenne de la vie continue de s"allonger (Parmentier, 2008). Il s"agit plutôt de souligner que d"un coté, la multiplication de ces crises alimentaires a, sans aucun doute, des retombées sur les choix de citoyens qui sont de plus en plus conscients des conséquences environnementales des activités humaines ; de l"autre coté, ces crises sont la

manifestation de l"échec et de l"inefficacité du modèle agro-industriel productiviste,

soutenu par les politiques publiques pendant toute la période 1950-1990 et qui est maintenant remis en question.

Ainsi, si depuis King

6 nous savons qu"un accroissement modéré de l"offre fait chuter les

prix, et si depuis les crises alimentaires récentes nous savons que l"image d"une vache vacillante en Angleterre fait chuter sa demande et son prix ici, l"avenir nous incite inévitablement à produire plus et mieux (Betbèze, 2007). Par exemple, actuellement dans le monde un million et huit cent miles agriculteurs exploitent 37 millions d"hectares en appliquant la méthode biologique, avec une augmentation de 6 % par rapport à l"année 2009

7, ce qui signifie qu"un nombre croissant de terres ont été libérées des traitements

chimiques. Cependant, on sait aussi qu"en France, 45 % des ventes de produits biologiques se font dans la grande distribution qui, faisant majoritairement recours à l"importation, favorise le développement de " monocultures biologiques » de type agroindustriel

8. La thèse d"A. Carimentrand (2006) démontre sans équivoques que des

filières longues vouées à l"exportation posent des sérieux problèmes de viabilité et de

durabilité pour les cultivateurs de quinoa biologique et équitable de l"Altipiano bolivien, avec des lourdes conséquences à la fois au niveau environnemental et social.

2 Deléage, E., La fin des paysans : mythe ou réalité ?, dans : Colloque Faire Campagne, Rennes, 17-18 mars

2005 ; en accès libre sur le site : http://eso.cnrs.fr/spip.php?article396.

3 http://www.lemonde.fr/europe/article/2011/01/07/dioxine-le-fabricant-allemand-de-nourriture-pour-

4 http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2011/02/18/le-lait-aux-proteines-de-cuir-fait-scandale-en-

chine_1481980_3216.html

5 http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/02/18/quick-l-adolescent-est-decede-des-suites-de-son-

repas_1482373_3224.html

6 L"effet de King, du nom d"un auteur britannique qui avait étudié le marché du blé au XVIIe siècle, dans

lequel un déficit de production de 10 % avait entrainé une hausse des prix de production de 15 % et un

déficit de 50 %, une augmentation de 80 % ; dans l"autre sens, il fallait que les prix baissent de 20 % pour

qu"une récolte supérieure à la normale de 20 % soit absorbée par les consommateurs. Cf. Charvet, J. P., Le

désordre alimentaire mondial. Surplus et pénuries : le scandale, Paris, Hatier, 1987, pp. 38-57.

7 http://www.ifoam.org/

8 Baqué, Ph., Florissante industrie de l"agriculture biologique, article paru dans : Le Monde Diplomatique,

février 2011 10 Parallèlement, grâce aux rapports disponibles sur le site de l"International Service for the Acquisition of Agri-biotec Applications, nous savons que les surfaces occupées par les cultures biotechnologiques, souvent présentées comme alternative non utopique pour nourrir le monde, ont augmenté de 10 % par rapport à 2009 : la surface globale serait donc de 148 millions d"hectares, concentrés dans 29 pays et 15,4 millions d"agriculteurs. Il est intéressant d"observer que la culture des OGM concerne à la fois les agricultures riches comme celle des Etats-Unis, mais aussi celles de pays comme la Chine et l"Inde où l"on recense respectivement 6,5 et 6,3 millions de cultivateurs d"OGM. Face à ces dérives, de plus en plus de consommateurs s"organisent pour faire valoir leurs droits et faire entendre leurs voix à l"échelle globale (Goodman, 2003 ; Bonanno, 2004 ; Petrini, 2005, 2009 ; Borras et al. 2008). En fournit un exemple l"association Amis de la Terre qui au sein de l"UE a recensé 169 régions, 123 provinces et départements et 4.713 conseils municipaux qui se sont déclarés " zones dépourvues d"OGM », alors que les surfaces agricoles sur lesquelles sont cultivées des plantes OGM ont reculé de 23 % en

2010 par rapport à 2008

9. Qui plus est, la culture du maïs MON 810 est aujourd"hui

interdite dans 7 pays de l"Union Européenne (Bulgarie, France, Allemagne, Autriche, Grèce, Hongrie, Luxembourg), la Bulgarie ayant même interdit toute culture d"OGM sur son territoire. Au delà des statistiques, derrière ces chiffres et ceux qui les diffusent, on ne peut que constater que le débat autour d"une alimentation de qualité, plus durable, respectueuse de

la santé et de l"environnement, est bien ancré au sein de la société européenne, voire

même au sein de ses institutions politiques. Il s"agit d"un débat qui n"est pas si récent que

l"on puisse croire : l"émergence d"un paradigme qualitatif dans la littérature économique

est en effet liée à " la grande transformation de l"agriculture » (Allaire et Boyer, 1995) qui,

depuis les années 70, témoigne de l"apparition de nouvelles formes de coordination alternatives au fordisme (Ricard, 1993 ; Pecqueur, 1996, 2006 ; Allaire, 2002 ; Sylvander et al, 2005 ; Delfosse, 2007). Elles participent d"un phénomène de reterritorialisation des modes de production qui va au-delà de la seule activité agroalimentaire (Benko et Lipietz,

1992, 2000 ; Colletis et Pecqueur, 1993 ; Chevalier et Dedeire, 2006). Tous ces processus

de reterritorialisation " passent alors par des systèmes de mise en valeur de l"espace, contraints ou orientés par les caractéristiques territoriales (environnementales, sociales,

culturelles...), régulés intentionnellement (gouvernance) ou non, capables ou non de

générer de la mobilisation sociale. Ainsi, l"attractivité des territoires passe par une

affirmation et une reconnaissance d"avantages comparatifs de plus en plus orientés vers la notion de qualité » 10.

On constate une appréhension à l"encontre du territoire qui relie les géographes aux

économistes et qui n"est pas étrangère aux autres sciences sociales, - notamment sociologie et anthropologie -, tant qu"on a pu parler de " sciences du territoire » (Debernardy, Debarbieux, 2003), alors que certains comme Vanier (2005) postulent l"existence d"une " idéologie territoriale, souvent opposée à une mondialisation qui serait aveugle des territoires »

11. Sans aller si loin dans la réflexion, il est désormais évident que

l"approche territoriale tend à s"imposer dans les sciences sociales, ce qui offre une

opportunité pour ouvrir des échanges entre les disciplines et favoriser une meilleure

compréhension des phénomènes. Cela est particulièrement vrai dans toutes les disciplines

9 http://www.consoglobe.com/ogm-la-croissance-des-surfaces-continue-cg

10 Chevalier, P. et Dedeire, M., Qualités et territoires, dans : revue de l"économie méridionale, vol. 54, n.

213, 2006, pag. 9.

11 Vanier, M., L"interterritorialité : des pistes pour hâter l"émancipation spatiale, dans : Antheaume, B.,

Giraut, F., (Eds.), Le territoire est mort. Vive les territoires !, IRD, Paris, 2005, pp. 317-337. 11 qui s"occupent de la ruralité : " le "territoire" que l"on convoque aujourd"hui est donc très

différent de celui envisagé par la sociologie rurale à ses origines : ce territoire n"est pas

donné mais construit ; il n"est pas un support permettant de configurer l"objet d"analyse mais est partie prenante de celle-ci »

12. Désormais, géographes, économistes et

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