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La Contrée en montagnes dans Bellechasse

2 déc. 2015 La Contrée en montagnes dans Bellechasse ». ? Une dénomination concrète de projet. ? Une mise en commun des plans locaux de développement.



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La Contrée en montagnes de Bellechasse : résultat d'une longue collaboration p. 17. 2.2. Actions concertées en développement des communautés la réunion des.



JASP 2018 - Les connaissances partagées levier de laction

4 déc. 2018 au CISSS de Chaudière-Appalaches secteur Bellechasse ... municipalités à fort potentiel de développement La Contrée en montagnes.



YOLANDE LÉPINE ORGANISATRICE COMMUNAUTAIRE ET

d'accompagnement du développement de territoire . 1.2.3 La Contrée en montagnes dans Bellechasse . ... communautaire et le développement durable.



ACTIONS CONCERTÉES POUR LE DÉVELOPPEMENT DES

29 sept. 2017 Plan d'action 2017-2018. • Apprentissages : forces et défis. • Enjeux de la gouvernance partagée d'ACDC et de la Contrée en montagnes.



La coopérative de solidarité Les Choux Gras : La permaculture

8 nov. 2019 1 La Contrée en Montagne dans Bellechasse est un OBNL ... de développement durable » soit Saint-Léon-de-Standon



FAVORISER LA SAINE ALIMENTATION - Vivre en Ville

21 sept. 2018 davantage orientée vers le développement durable ». (MRC de Rouville 2015). ... LA CONTRÉE EN MONTAGNES DANS BELLECHASSE (s.d.).



plan daménagement et de gestion du parc régional du massif du

velle conjoncture permettra également d'assurer le développement durable de notre Parc. 4.4.2 La Contrée en montagnes dans Bellechasse ...

YOLANDE LÉPINE ORGANISATRICE COMMUNAUTAIRE ET

Cahier no.15-02 ISBN 978-2-89251-548-0 (version imprimée) ISBN 978-2-89251-549-7 (pdf) Février 2015 RÉCITS BIOGRAPHIQUES EN INTERVENTION COLLECTIVE AU QUÉBEC YOLANDE LÉPINE, ORGANISATRICE COMMUNAUTAIRE ET ARTISANE DE LA PARTICIPATION CITOYENNE AVEC LES COMMUNAUTÉS RURALES Yolande Lépine, OC retraitée Clément Mercier, Ph.D Denis Bourque, Ph.D

[Tapezletitredudocument]2TABLE DES MATIERES Liste des sigles .............................................................................................................................. 4Listes des encadrés ....................................................................................................................... 5Avant-propos ................................................................................................................................ 6Introduction ................................................................................................................................ 11I- Parcours de formation et de pratique ..................................................................................... 131.1 Histoire personnelle, trajectoire académique et professionnelle ..................................... 13Des origines familiales urbaines et bourgeoises, où les racines rurales continuent de percer .............................................................................................................................. 13Choix d'études secondaires à la française, en rupture avec le cours classique traditionnel ...................................................................................................................... 14Les études universitaires en géographie, influencées par un voyage en Amérique latine. ........................................................................................................................................ 15Un choix de vie plutôt que de carrière ........................................................................... 17Un engagement envers l'institution des MRC à travers une stratégie d'accompagnement du développement de territoire .................................................... 20La transition vers le CLSC ............................................................................................... 21Des bases théoriques et méthodologiques acquises d'un formation en géographie .... 22Des modèles acquis de mon "histoire de vie» et par la pratique ................................... 251.2 Principales réalisations structurantes ................................................................................ 321.2.1 La démarche menant à la mise sur pied de La Barre du jour, ressource alternative en santé mentale. ........................................................................................................... 32Comment le projet a cheminé et le rôle d'OC s'est transformé ..................................... 34Facteurs de succès de cette démarche et sa continuité ................................................. 36L'aide du Plan d'action gouvernemental pour la solidarité et l'insertion (PAGSIS) ........ 381.2.2 Les Plateaux d'insertion de Bellechasse .................................................................... 41Un rôle de mobilisation et d'animation, mais aussi d'agent de développement ........... 431.2.3 La Contrée en montagnes dans Bellechasse ............................................................. 44Le défi de l'accompagnement: l'enjeu du "faire avec» .................................................. 44Des rapports plus contraignants pour sa pratique avec la direction du nouveau CSSS . 46Une pratique caractérisée par une approche globale territoriale ................................... 471.3 Des conditions de succès, mais aussi des défis ............................................................ 51Les conditions de succès ................................................................................................ 51Quelques défis ou enjeux particuliers ............................................................................. 52

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II- Son regard sur les grands enjeux et défis de l'intervention collective ................................... 552.1 Sous l'angle de la notion de participation citoyenne et celle des premiers concernés .... 55Une dimension fondamentale de la pratique en organisation communautaire, mais aussi un grand défi, la continuité ............................................................................................. 56Rejoindre et mobiliser les personnes en situation par la cueillette de la parole... ......... 58Une participation citoyenne qui s'affirme à travers la création d'un nouveau leadership communautaire ............................................................................................................... 59Dépasser la simple consultation et susciter la participation des premiers concernés .... 59Le défi de la participation citoyenne: une conviction profonde et des moyens sans cesse à renouveler .................................................................................................................... 60De la participation de proximité à l'implication sociale ou politique plus large ............. 60L'éducation populaire comme outil pour susciter et maintenir la participation ............. 612.2 Développement de territoire, intégration et coordination territoriale des initiatives collectives ........................................................................................................................ 61L'appartenance au territoire vécu par rapport à l'appartenance identitaire personnelle 61De l'empowerment individuel au projet commun .......................................................... 62Taille optimale d'un territoire pour une approche communautaire ou plus intégrée .... 632.3 Le travail avec les élus ...................................................................................................... 64Des politiques publiques porteuses d'une vision globale, favorables au renouvèlement de la gouvernance .......................................................................................................... 662.4 Les rapports avec les autres agents de développement présents dans le territoire ........ 69Le rapport du CSSS aux territoires locaux: une distance déplorable qui s'est accrue .... 702.5 Sur la question de la fonction de liaison en organisation communautaire ....................... 702.6 L'articulation des différentes fonctions inhérentes à la pratique d'intervention collective, des conflits d'allégeance et des multiples imputabilités ................................................. 73Un mandat complexe ...................................................................................................... 74Conflits d'allégeance ou une double allégeance ........................................................... 752.7 Retour sur son éthique de pratique .................................................................................. 762.8 Pour conclure: bilan de son expérience d'organisatrice communautaire et mise en perspective sommaire ..................................................................................................... 77III- Faits saillants et perspectives de la pratique de Yolande Lépine .......................................... 79Bibliographie .............................................................................................................................. 83Annexe 1 : Les CLSC .................................................................................................................. 85Annexe 2 : La roue du développement ...................................................................................... 88

[Tapezletitredudocument] LISTE DES SIGLES ADRAgentsdedéveloppementruralASSSAgencedelaSantéetdesServicessociauxATIApprocheterritorialeintégréeBAEQBureaud'aménagementdel'EstduQuébecCDCCorporationdedéveloppementcommunautaireCLDCentrelocaldedéveloppementCLECentrelocald'emploiCLSCCentrelocaldeservicescommunautairesCRÉConférencerégionaledesélusCSSSCentredeSantéetdeServicesSociauxDCDéveloppementdescommunautésDSPDirectiondelaSantépubliqueDTIDéveloppementterritorialintégréFLACFondationLucieetAndréChagnonLAULoisurl'aménagementetl'urbanismeLPTAALoisurlaprotectionduterritoireetdesactivitésagricolesMAMROTMinistèredesAffairesmunicipales,desRégionsetdel'OccupationduterritoireMESSMinistèredel'EmploietdelaSolidaritésocialeMRCMunicipalitérégionaledecomtéMSSSMinistèredelaSantéetdesServicessociauxOCOrganisateursouorganisatricescommunautairesOCAOrganismecommunautaireautonomePAGSISPland'actiongouvernementalpourlasolidaritéetl'inclusionsocialePNRPolitiquenationaledelaruralitéRQIIACRegroupementquébécoisdesintervenantsetintervenantesenactioncommunautairedeCSSSRQVVSRéseauquébécoisdeVillesetvillagesensantéSADCSociétéd'aideaudéveloppementdescollectivitésSRQSolidaritéruraleQuébecUQATUniversitéduQuébecenAbitibi-Témiscamingue

[Tapezletitredudocument] LISTES DES ENCADRÉS ÀproposdesMRCL'approchederecherche-actionLatypologiedeRothmanÀproposduPèreLebretetsaméthoded'enquête-participation.SurlemodèlededéveloppementlocaldeVachonL'approched'empowermentcommunautaireselonNinacsLesélémentsclédel'approchealternativeensantémentale(selonlesiteWebduRegroupementdesressourcesalternativesensantémentaleduQuébec)ÀproposduPAGSISLarechercheconscientisanteSaintCamilleetsonmodèlededéveloppementrural

[Tapezletitredudocument]6AVANT-PROPOS LesRécitsbiographiqueseninterventioncollectiveauQuébec:unprojetvisantàmettreenvaleurl'expertisequébécoiseencettematièreCeprojetviseàsystématiseretdiffuserl'expertisequébécoiseenmatièred'interventioncollectiveenmettantenvaleurl'expérienceterraindeprofessionnelscomptantdesréalisationsimportantesàleuractifainsiqu'unesolidecapacitéd'analyseetderéflexioncritique.Ilréunit12récitsrelatantl'expérienceprofessionnelledefemmesetd'hommesengagésdansdespratiquesd'interventioncollectivenotoiresauQuébec. Ilsfontaussil'objetd' uneanal ysetransversalequi constituele rapportfinalderecherche.Cesintervenantsetintervenantesproviennentsoitd'unCSSScommeorganisateurouorganisatricecommunautaire(OC),d'unCLDcommeagentsdedéveloppementdelaruralité(ADR),ouencored'organismescommunautaires,defondations,demunicipalités,etc.L'interventioncollectivecibléeestcelledel'accompagnementdescommunautéslocalespourlessoutenirdanslarecherchedesolutionsaux problémati quesouauxenjeuxqu'el lesviventen développantdesstratégiesd'act ioncollect iveappropriées.Ellesedéfinitcom me"différentesméthodesd'interventionparlesquellesunagentdechangementprofessionnelaideunsystèmed'actioncommunautaire composéd'individus,groupesouorganisationsà s'engagerdansuneactioncollectiveplanifiéedanslebutdes'attaqueràdesproblèmessociauxens'enremettantàunsystèmedevaleursdém ocratiques» (KrameretSpecht 1983:14).Enre garddec espratiquesfortementinspiréesparlesmo dèlesaméricains,leQuébec sedémarque parlety ped'actioncommunautairequis'ydérouleetparlesoutienprofessionneldontellefaitl'objet.Depuisplusde40ans,desintervenantscommunautairesetautresagentsdedéveloppementsontactifsdansdifférentsmilieux(CLSC,organismescommunautaires,municipalités,fondations,CLD,etc.)afindesoutenirl'actioncommunautaireetlarendreplusefficace.L'interventioncollectiveouletravailprofessi onneldesagentsdedéveloppement,doitdepu istoujours composeravecdes enjeuxetdesparadoxescommeladoubleloyautéenversl'employeuretenverslesacteurscollectifs,laconciliationdesattentesdel'employeuroucellesdesbailleursdefondsaveclesattentesdescommunautés,lagestiondesrapportsdepouvoiretdecompétitionprésentsdansl'actioncollectiveetconcertée,etc.Cesrôlese tfonctionsdel' intervent ioncollectivedemeurente ncorem aldocumentés,cequicontribueàfairedesmétiersdudéveloppementune"profession»ditecommefloue(Jeannot,2011)etsouventmalcomprise.Deplus,mêmesil'actionetl'interventioncollectivesontobtenudesrésultatsprobants(infrastructurescommunautairesprésentespartoutauQuébec,reconnaissancepublique,économique,s ociale,etc.),ellesfontface àdesdéfisnouveauxetmajeur scommel'intégrationetlacoordinationdesinitiativescollectivesauplanlocaletrégional,letravailplusétroitaveclesélus,lamobilisationetlaparticipationcitoyenneetl'intégrationdescommunautésethniques.Cesréalités,nouvellescommeanciennes,ontbesoind'êtredocumentéesetanalysées,etnousavonschoisidelefaireàpartirdeceuxetcellesquilesontvécuesetdéveloppées,enfaisantappelàl'expérienceetàlaréflexioncritiqued'intervenantschevronnés.Nousprésumonsquepar

[Tapezletitredudocument]7delàlesmodèlesclassiquesreconnuseninterventioncollective,quenouspourrionsqualifierdeméta-modèles,lesintervenantesetintervenantsontdansleurpratiqueexpérimentéoudéveloppéd'autresmodèlespeuconnusoureconnus,deplusoumoinsgrandeportée,quenousvoulonsmettreenvaleuretdesituerdanslevastechampdel'interventioncollective.Lesconnaiss ancesgénéréesàtr aversceprojetpermet trontd'alimenterdansleurpratique lanouvellegénérationdesint ervenantscollectifs(majori tairement féminine)quiestissuededifférentsprogrammesdeformationuniversitaireetquinepeutcomptersurunoutilcommundetransmissiondessavoirsexpérientielsenprovenanced'intervenantsséniorsdontplusieursserontretraitésdanslesprochai nesannées.Le sgestionn airesdesagentsdedéveloppeme ntontégalementbesoind'outils pourmieuxcompren drecettepratiqueprofessionnel leatypiqueetpourtantessentielleàlapoursuitedeleurmissionorganisationnelle.Nousvisonsdoncàfourniràcesdeuxpublicsdesdocumentsutilespourlaformationdebaseetlaformationcontinue(outilsdidactiques)aussibienquepourlerecadrageorganisationneletsocio-politiquedecespratiques.Notre méthodologie Lesrécitsdepratiques'appuientsurlaméthodologiegénéraledel'approchebiographiquetellequedéveloppéeenrecherchequalitat ivedans lechampdesscienceshumai nes(Bertaux,2005,Desmarais,2009).Considérantlesparticipantsàlarecherchecommedes"acteurs-sujets»,cetteapprochelesinviteàs' impliquercommepartenairesactifsoupr otagonistesduproc essusderecherche.Ilsdeviennentles sourcespremi èresdedonnéesparleurcapacitéàfo urnir ouàreconstituerleséléments-clésd'unepr atiquesocialesig nificativeouexemplaire,so itlestracesconcrètesdanslaviequotidiennedesacteursdelaplaceobjectivequ'ilsontoccupéedansunsystèmed'actioncollective.S'agissantdepratiquesprofessionnellescommeobjetd'étude,nousassumonsavecGuayetThibault(2012)quecelles-ci:"nesont pasguidéesunique mentparune basethéoriqueprédéterm inéeniseulementparlessavoir-fairedelasoc iétédomin ante, maisellessontaussifondéessurlesconnaiss ancesdérivé esdel'ap prentissageexpérientieletengrandepartieparl eprocessusdesoci alisation(G uay,2011). Cesdifférentsprocessusd'apprentissageconstituentlelienentrelapersonneetlaculture,etfondent,enfait,l'identitédunarrateur(Racine,2000:7).»C'estdirequesinousnousintéressonsauxdimensionsduparcourspersonnelquiontpuinfluencerlaprat iqueprofessionnelledel'acte ur-sujet,c'estdansla mesureoùcelles -ciperm ettentdedépasserlanarrationoul'éno nciation deceparcoursetdecettepratiqueetder emonterau xélémentsanalytiquesetthéoriquessurlesquellessonexpériences'estappuyéeouqu'ellerecèledefaçonimplicite.Des3modèlescourantsdecetteapprochetelsqueproposésparGuayetThibault,soitautobiographique(issuedel'acteur), biographique(reconst ituéeparl echercheur),etdialectique(collaborationentrechercheuretacteur),nousretenonscedernierdanslamesureoùl'effortdethéorisationetdemodélisationseradavantageduressortduchercheur,auquell'acteurseraappeléàcontribuer,nonpaspourlevaliderentantquetel,maisenvuedelequestionneretenrichirparsonproposr éflexifsurs apratiquetel lequ'expérimentéeparlui-même.L'acteur

[Tapezletitredudocument]8narrateurdevientalorsproducteu rdeconnaissances parsadémarched'expressionet decompréhensiondesapropreexpériencedontilpermetdedégager"dusensetdusavoiràpartirdecetteviequel'onvit»(Desmarais,2009:369).Notreapprocher ejointaussicelleutilisée danslemagistralrécit(Blondinetal,2012)del'expérienceprofessionnelledeMichelB londin(pionnierdel'animationsociale, del'éduca tionpopulaireetdel'interv entioncoll ectiveau Québec).S'appuyantsurlescatégoriesde MayeretOuellet(2000),lesauteursdecerécitfontétatdetroistypesderécits:biographique(quiracontel'histoiredeviedunarrateur),thématique(centrésurunepériodeouunaspectdesonhistoiredevie)ouédité, celui qu'ilsontretenu ,quipermetde"réorganiserunrécitbiographiqu eouthématiqueparpériodeshistoriques,parexemple,etd'ajouterdescommentaires,desexplicationssupplémentairessurlecontextesociald'unévènementoud'uneséquencedurécitmiseàjourparl'auteurquiracontesonex périence».(Blondinetal:5).Sousce type,l'auteursera conteetl echercheurdevient"collecteurderécit(qui)colligel'information,ajouteaubesoindesélémentsd'informationquipermettentunemiseencontextedel'expérienceracontée». Les contenus des récits et la procédure de cueillette Considérantlesobjectifspoursuivis,etcomptetenudesmoyensmodestesdontnousdisposons,nousavonschoisidedélimiterlesvoletsdel'explorationdeleursrécitssous2grandsaxes,lepremieraucontenuprincipalementnarratifetlesecondaucontenuanalytique.L'axeinformatifcouvrelesdimensionssuivantes:• Trajectoirefamiliale,académiqueetprofessionnelledel'intervenant• Descriptionde2ou3desesprincipalesréalisationsstructurantesauplanprofessionneletleurseffets(photosetarchives)• Descriptionetanalysedesrôles,fonctionsetcompétencesenoeuvre• Descriptionetanalysedesconditionsdesuccèsdel'actionetdel'interventioncollectivesdécrites,dontlagestiondesesrapportsavecsahiérarchie• Commentl'intervenant-esedécritentermesde:valeurs,finalitéspoursuivies,stratégiesetapprochesprivilégiées,défis,etc.(référentsnormatifs,théoriques,méthodologiques,personnels,familiaux,culturels,communautaires).L'axeanalytiqueportesurlesenjeuxetdéfisdel'interventioncollectivetelsquevécusàtraversl'expériencegénéraledel'intervenant-e,soitdesthèmesquiseveulenttransversauxtoutenfaisantlelienaveclescontenusprécédents:• Participationcitoyenneetdespremiersconcernés• Développementdeterritoire,intégratio netcoor dinationterritorialedesinitiativ escollectives• Travailaveclesélus• Rapportsaveclesautresagentsdedéveloppement• Priseencomptedescommunautésculturellesdansl'actioncollective• Appréciationdelafonctiondeliais ondéveloppéeparLachapelle(2014)et deses 5dimensionsetexerciceduleadershipdeprocessus• Articulationdesfonctionsdesoutien,dereprésentation,debailleurdefonds,etc.

[Tapezletitredudocument]9• Gestiondesconflitsd'allégeanceoudesmultiplesimputabilités• Cadreéthique(construction,contenu,gestiondesconflitséthiques,etc.)• Autressujetspertinentsàl'expériencedel'intervenant-eLesdeuxtypesdedonnéessontrecueilliesendeuxtempsdifférents,successifsetprogressifs,àtraversdeuxentrevuessemi-dirigéesdel'ordrededeuxàtroisheureschacune,menéesàl'aidededeuxguidescou vrantl'ensembledes thèmesidentifiés.L'int ervenant-ea euaccès aux guidesd'entrevueaupréalableete stinvité-eàserappe lerlesfaitspertinents recherchése tàlesdocumenter(ycomprisdelesillustreravecdesphotos)ouyréfléchirautantquepossible.Lorsdel'entrevueenregistrée,l'interviewerutiliseleguideprévupourchacundestypesdedonnées,endonnantàl'intervenant-elemaximumdelibertédanssoneffortd'expressionetdecompréhensiondesonex périenc e.Lesdeuxentrevues sontréaliséesselonunint ervalledetempspouvantpermettrelavalidationparl' intervenant -edu textedelap remièree ntrevuetranscriteintégralement.Ledocumentfinal,quifaitlasynthèsedesdeuxentrevuesetestproposécommelerécitdesapratiquesouslaformed'uncahierderecherchediffusésurlesitedelaCRCOC,luiestsoumispourapprobationenvuedesapublication,cequiconfirmesonacceptationenregarddeladivulgationpubliquedesonrécit.Cetteapprobationfaitsuiteàunconsentementlibreetéclairéàladémarche,telquedéfiniauformulairedeconsentementqu'ilouelleestappelé-eàsigner.Cependant,commeilnes'agitpasd'uneautobiographie,sonapprobationformelle neporteq uesurlapartiedescriptive oubiographiquedurécit,ladimensionanalyseetthéorisationdemeurantlaresponsabilitéultimedeschercheurs.L'analysetransversaledes12récitsdepratiquemenantàlapublicationd'unrapportfinalderechercheseradenaturenonnominativeetdeportéegénérale.Le mode de présentation Latranscriptiondesenregistrementsdes2entrevuesaétéd'abordreformatéeparleschercheurspourenfair eunprem ierjetdetexte écritpr éléminaire,éliminantles innombrables liaisons verbalesquecomporteuneentrevue"centréenondirigée»;cettepremièreversionestensuitesoumisàl'interviewié-eenl'invitantàlavaliderenlacomplétant,enretranchantouencorrigeantsonpropos,àlafois-etsurtout-danslecontenuetdanslaformulation.Unefoislecontenuétabliàlasati sfactiondel'interviewé-e,etco mpteten udesexigencesimpor tantesdemandées auxparticipants-esentermesdetempsetd'énergie,untravaildemiseenformeesteffectuéparlechercheurenvuederendreletexteleplus"littéraire»possible,danslaformulationcommedanslastructuration.Outrelessous-titresdeliaisonsfacilitantlaprogressiondutexte,cettemiseenformeconsisteenl'introductiond'énoncésdecontenucomplémentaires,denatureinformativedebaseetdemiseencontexte,présentéssousformed'encadrésetdecommentaires(entexteombragé)visantàfaireressortircertainstraitssinguliersousaillantsdelapratiqueracontéeetdesréflexionsapportésenregarddechacundesthèmes. Le choix des intervenants-narrateurs Lenombrede12répondantsrecherchéspourceprojetestbasésuruneappréciationdecequinoussemblecommeleminimumd'acteurs-sujetsàinvestiguerpourrefléterl'étatactueldespratiques

[Tapezletitredudocument]10d'interventioncollective,selonnotreconnaissancedeladiversitéetdel'hétérogénéitédeschampsdepratique.Suivantlaméthodologiedelathéorieancrée(Glaser,1992),nousaurionspufixercenombred'aprèsl'a tteintedel'effetde saturationdesdonnéesnouvellesprodui tàt raversladémarcheprogressivedecueillette;maiss'agissantd'unpremierexercicedugenre,menéàtitreexploratoire,nousconsidéronsjustifi édeprocédernonpasparso ucid'exhaust ivitéet représentativitédespratiquespossibles,maisparexplorationdepratiquesexemplaires,ausensdesignificativesparladurée,l'ampleu retl'originalité.Cespratiq uesonté téchoisiesd'aprèslescritèressuivants:équilibrehomme-femme,importancerelativedeschampsdepratiqueselonleurdiversitéetimportanceconnues(organisationcommunautaireenCSSS,agentsdedéveloppementruralenCLD,etc.).Nousavonsétabliunelistedecandidatspotentielsquenousavonscomplétéaprèsconsultationdequelquestêtesderéseauxdel'interventioncollectiveauQuébec.CeprojetaétéréaliséaveclesupportfinancierdelaFondationLucieetAndréChagnonquenousremercions.DescontributionsimportantesetappréciéesNoustenonsenfinàsoulignerl'énormecontributiondesintervenants-narrateursquiacceptentdepartagerleurvécud'intervenantscollectifsainsiqueleursréflexionssurcettepratiqueexigeantequ'ilsouellesontélaboréeàtraversdesparcourstrèsdiversifiés,maisoùuneconstantedemeure:uneprati queengagée,fondéesurd eschoixdevaleursdémo cratiques,co-construiteavecdesacteurscollectifsetfondéesurlacroyanceenlacapacitédesindividusetdescollectivitésàprendreenmainsleurdevenir.Lacollaborationàceprojetleurademandébeaucoupdetempsetd'énergieenrecher che,re-lectureetrédaction, leurperm ettantdeselivreràunbilande leurpratiqu eprofessionnelleetdel'étatdelapratiqued'interventioncollectiveengénéral.Leurdésirdelaisserdestracespermettantauxintervenantsactuelsetfutursdemieuxseguiderdanscettepratique,rendueencoreplusdifficileactuellement,asoutenul'effortquileuraétédemandé,permettantlerésultatappréciablepourlequelnoustenonsàlesremercierchaleureusement.Références Bertaux,D.,(2005).Lerécitdevie,ArmandColin,Paris.Blondin,M.,Comeau,Y.,etProvencher,Y.,(2012).Innoverpourmobiliser(L'actualitédel'expériencedeMichelBlondin,Québec),PUQ.Desmarais,D.,L'approchebiographique,(chap.14),dansGau thier,B.(dir. ),(2009).Recherchesociale,delaproblématiqueàlacollectedesdonnées,PUQ.Glaser,B.G.(1992).BasicsofGroundedTheoryAnalysis,MillValley(Californy),SociologyPress.Guay,C.etThibault,M.,(2012)."Libérerlesmots:pouruneutilisationéthiquedel'approchebiographiqueencontexteautochtone»,RevueÉthiquepublique,vol.14,n°1(Peuplesautochtonesetenjeuxd'éthiquepublique).Jeannot,G.,(2011).Lesmétiersflous.Travailetactionpublique,OctarèsÉditions,Toulouse.Kramer,R.etSpecht,H.,(1983).ReadingsinCommunityPracticeOrganization,États-Unis,PrenticeHall,p.2-23.Lachapelle,R.,(2014).Êtrepasseur,Lafonctiondeliaisonenorganisationcommunautaire,Thèsededoctoratenservicesocial,UniversitéLaval.Mayer,R.,Ouellet,F.,etal.,(2000).Méthodesderechercheeninterventionsociale,GaétanMorinéditeur.

[Tapezletitredudocument]11LerécitdeYolandeLépineconstituelapremièrepublicationdanslecadreduprojetdelaCRCOCsurlesréc itsdepr atiquesbiographiquesenint ervention collective.YolandeLépineaété organisatricecommunautairepourleterritoiredelaMRCdeBellechassedurant26ans,de1984jusqu'aumomentdesaretraiteen2010.D'abordchargéedeprojetpourl'étudedesbesoinspréalableàl'implantationduCLSCsurvenuedansladernièrevagueduparachèvementdeceréseau,elleyoccuperalepremierposted'organisationcommunautaire.En2004,ceCLSCaétéfusionnéauCSSSduGrandLittoral,enmêmetempsquelesCLSCArth urCaux(Lotbinière),Nouvelle-Beauce,ChutesdelaChaudière(Saint-Romuald)etDesjardins(Lévis),leterritoiredunouvelétablissementdevantcouvrirlesMRClongeantlarivesuddeQuébec,deLaurier-StationàSaint-Vallier.ToutenétantaffectéeauterritoiredelaMRCdeBellechassedurantsacarrièred'OC,YolandeLép ineaassumédesmandatsàl 'échelledela régi onChaudièreAppalach es,notammentlorsdudéploiementdelapolitiqueensantémentale,commeprésidenteducomitétripartiteensantémentalepourlasous-régionduLittoral(ainsinomméàl'époquepourLesMRCLotbinière,Nouvelle-Beauce,Bellechasse,Desjardins,Chutes-ChaudièreetlavilledeLévis)etcommereprésentantedececomitétripartiteàlaCommissiondesantémentaledelarégion.Issued'unmilieubourgeoisurbain,ellegarderadesesracinesfamilialespaysannesunintérêtmarquéenverslemonderural,pourlequelelleferad'abordunchoixdemodedevieentantqu'agricultricedansdepetitesproduction salternatives. Saforma tionacadémiqueétanten géographiehumaine,qu'ellemènerajusqu'àlascolaritédedoctoratcomplétéeàlafinde1982,elleenretiendrauneapprochecombinantuneméthoderigoureused'analysed'unterritoiredanstoutessesdimens ionsavecun estratégiedeplanificationetd 'organisation "participative s»qu'ellemettraenapplicationlorsdelamiseenplacedelaMRCdeBellechasseautournantdesannées1980.Ellepourraintégrersesacquisthéoriquesetméthodologiquesdansunedémarched'animationduterritoiremobilisatricedel'ensembledesacteurscollectifs.Ellelivredanslapremièrepartiedecetexteladescriptionetl'analysedesoncheminementpersonneletdesonparcoursprofessionnelpendantsesannéesenorganisationcommunautaireoùelleaaccompagnédenombreuxacteurssociaux(citoyenetcitoyennes,groupespopulaires,organismescommunautaires,institutions)danslacréationetlesoutiendeprojetsmobilisateursàl'échellelocaleetrégionale.Ladeuxièmepartiedutexteportesuruncertainnombredethèmeschoisisparlesco-auteurschercheurspourillustrerlesprincipauxvecteursdelapratique;elleyprésentesonexpé rienceetsesréflexionsquantau xenjeux etauxdéfi squiconfrontentl'interventionetl'actioncollectivesauQuébec,avecunaccentsurl'interventionenmilieurural.INTRODUCTION À PROPOS DE YOLANDE LÉPINE, ORGANISATRICE COMMUNAUTAIRE

[Tapezletitredudocument]121970-Aprèsdesétudessecondairesdansuncollègelaïcdeculturefrançaise,elleoptepouruneformationuniversitaireengéographieàl'UniversitédeMontréal.Lorsdesvacancessuivantsapremièreannéedemaîtriseàl'UniversitéLaval,elleeffectueunvoyagede4mois"surlepouce»enAmériqueduSud.Elleauraalorsl'occasiondesemesureraveclaréalitédelapauvretéendémiqueetd'avoirconnaissancedegrandsévènementsmarquantsdelaviepolitiquedecespays,dontl'électionmenantAllendeaupouvoirauChili.Elleenrevienttransforméepersonnellementetdansseschoixdeformationacadémique.AprèssamaîtriseetunautrevoyageenEuropede8mois,elledélaissela voieq u'onluipropo sedel'enseignementuniversitairepourvivrele métierd'agricultriceavecconjointetenfants.1981-Aprèsuneséparation,elles'investitdansunprojetderechercheuniversitairesurl'exodeurbainl'amenantàunretourauxétudesdoctorales.ElleorientefinalementsonchoixdethèsesurlaplacedupouvoirpopulairedanslacréationdesMRCissuesdelanouvelleloidel'aménagementetdel'urbanisme.D'objetd'étude,laMRCdeBellechassedeviendraterraind'intervention.Ellel'aaccompagnéelorsdel'élaborati onparticipativedu premie rSchémad'aménagementsuivantsamiseenplace.Cetteexpérienceluiprocurerauneconnaissancefineduterritoire,deseshabitantsetdese spri ncipauxacteur scollectifs,etunehabilitatio nàl'animationterrit orialedansuneperspectivededéveloppementintégréetparticipatif.1984-Aprèsavoirassumél'étudedesbesoinsmenantàl'implantationduCLSCdeBellechasse,elleestembauchéecommeorganisatricecommunautaire(OC).Durantsacarrière,ellesusciteraentreautreslamisesurpied"concertée»deplusieursressourcescommunautaires,dontlaBarreduJour(organismealternatifensantémentale),lesPlateauxd'insertiondeBellechasse(formationsocio-professionnelleenpartenariat,faisantappelàplusieurs"lieux»d'insertiondansleterritoire),lesFrigospleins(aidealimentairefaisantappelàl'implicationdesparticipantsdansuneperspectived'empowerment).2005à2009-ParticipeaupartenariatduRQIIACaveclaFédérationnationaledesassociationsdesantécommunautaireduMali,demêmequ'àunprojetdepréventiondelamalnutritionavecdeuxcentresdesantécommunautairesduMali,projetdecoopérationmenéparlesCSSSduGrandLittoraletdelaVieilleCapitale.AuConseilcentraldeQuébec-ChaudièreAppalachesdelaCSN,elleaéténomméeresponsabledudossierdéveloppementsocialetéconomique,cequil'aamenéeàsiégerauConseildes partena iresduMarchédut ravaildeCh audièreAppalaches,instanceconsultatived'EmploiQuébecenrégi on,etauconseild'administ rationdelaCR É(Confér encerégionaledesélus).2008-Encollaborationavecl'agentdedéveloppementrural,animation-accompagnementdeladémarchedeLaContréeenmontagnesdansBellechasse,projetdedéveloppementdurablede4municipalitésdelarégionsuddeBellechasse,quiestladémarcheterritorialelaplusglobaledetoutesacarrièred'OC.Aprèssaretraite,elleapoursuivisonimplicationenverscettedémarcheentantquebénévole,etparticiperaàcetitreauComitéaviseurdelatroisièmePolitiquenationaledelaruralité(2014-2024).EllepoursuitégalementunengagementbénévolesignificatifauseindelaCoopérativeLaMauve.YOLANDE LÉPINE EN 5 DATES

[Tapezletitredudocument]1

I- PARCOURS DE FORMATION ET DE PRATIQUE 1.1 HISTOIRE PERSONNELLE, TRAJECTOIRE ACADÉMIQUE ET PROFESSIONNELLE Des origines familiales urbaines et bourgeoises, où les racines rurales continuent de percer Jesuisnéeen1947,àMontréal,àVilleMont-Royal,dansunefamillebourgeoise,professionnelle.MesparentsviennenttouslesdeuxdelabourgeoisielocaledeJoliette.Mesgrands-pèresétaientindustrielducôtépaternel etmédecin ducôtémater nel.Decec ôtémater nel,lesgénéra tionsprécédentesétaientdesagriculteurs.Jemesensvraimentunefiliationdirecteaveclesoriginesruralesetrégionalesdemesgrandsparents.J'aiététr èsprochede mongrand-pèrequiétait médecinà Joliette,trèsi mpliquédansledéveloppementdecequiallaitdevenirlenouvelhôpitaldeJoliette.Maisilétaitvraiment,pourmoientoutcas,unmédecinpaysandanssacapacitéd'accueillirsimplementlesgens,deserelieràeuxetd'êtresolidairedeleurvie.J'aivécudesmomentsmarquantsavecluietmagrand-mère.J'aiconnularégiondeLanaudièreàtraversluietjepensequej'aiététrèsinfluencéedansmesvaleursparlesliensetcequej'aipuressentirquimereliaientàlavierurale.Quandj'étaisjeune,onaeulapossibilitédevivredurantlessaisonsestivalesdansunerégionrurale,celled'Okaetj'aitôtfaitdefaireunpetitjardinetd'allertravaillerchezlesagriculteurs.Monpèreétaitchirurgienorthopédiste,mamère,aprèsdesétudesenmusique,atravailléàsamaisonnée.Jolietteestunevilleculturelletrèsfortesurleplanmusicaletdesartsvisuels.Lesvaleursquiétaientportéesparmesparents,quinousétaientinculquées,cellesquej'airetenuesentoutcas,sontl'ouvertureauxautresetaumonde,lajusticesociale,l'éducation,laculture,l'entraideetlasolidarité.J'étaislatroisièmed'unefamillede8.Alorsc'estcequiafaitquefinalement,dansmajeunesse,j'aiétéplutôtimpliquéedanslafamille,davantagequedanslacommunauté.Jen'aipasconnucequec'étaitlamilitance;cen'étaitpasquelquechosequiétaitprésentdanslafamille.Parexemplelajeunesseétudiante,lajeunesseouvrièrecatholiqueouquoiquecesoitdugenre.C'estquej'aifaitunchoixsurleplanéducatif,quim'apeut-êtrefaitdévierunpeudecequelajeunessequébécoisepouvaitalorsrencontrer.J'aichoisid'allerétudierlàoùiln'yavaitpasd'enseignementreligieux,parcequej'avaisétépensionnairedeuxansetjen'avaispasaimélessoeurs,l'espritqu'ilyavaitlà.Surleplanéducatif,c'étaitbien,maissurleplandesvaleurshumainesetmorales,jenemeretrouvaispaslà-dedans.Etjetrouvaisquel'influencedelareligionjouaittropdansl'éducation.Lesoriginesfamilialesetlecontexteéducatifdanslafamillem'ontapportéunevisionouunintérêtpourlemonderural,maisaussiunevisionhumaniste,ac quiseàtraversdeschosesquim'ontmarquée.Quandonétaitjeune,parexemple,notrepèrenousamenaitavecluivoirdesfamillesqu'ilaidait.Àcetteépoq ue,lesmédeci nspouvaientaiderdesf amillesquin'avaientpas lacapacitéd'avoirdessoinsdesanté.AlorsmonpèreaidaitunefamilledansleCoteauNoiràLongueuil.Monfrèreetmoi,onestalléàquelquesreprisesvisitercettefamilleetluiamenerdeschoses.Çam'avraimenttouchéeaucoeur .Commesourced'inspiratio n,çavenaitdoncd'unetraditionb ienpensante,pasreligieusenim ilitante ,plutôtmarquéeparlasolidaritéh umaine.C'estcequ ejepouvaissentirdesfoischezmonpère;lecoeurétaitàlabonneplace.C'étaitlamêmechosepourma

[Tapezletitredudocument]1 mère.Mesparents n'étaientpasdesgensquionté téendehor sdel'évo lutionsocialeetdel'évolutionparexempledelaplacedelareligiondanslaviséedel'Églisedel'époque.IlsontétéprochesdelarevueMaintenantetdel'évolutiondel'Égliseamenéeparlemouvementlaïc.J'aitoujourssentichezeuxcetintérêtànepasresterdansunereligionquidanslefondenfermaitlesfemmes,quienfermaitles hommes, quilesdominaitetlesconc entraitsu runepratiquetraditionnelle. Choix d'études secondaires à la française, en rupture avec le cours classique traditionnel À12ans,soiten1959,c'estmoiquiaichoisid'allerétudieraucollègeMarie-de-France1,àMontréal.J'aimaisl'école,j'aimaisapprendre.Jevoulaisallerdanscecollègeparcequec'étaitlaïc,qu'iln'yavaitpasd'enseignementreligieux,qu'onapprenaitl'espagnol,etaussiparcequemavoisinedontlamèreétaitfrançaiseyallait.Quandj'aiditquejenevoulaispasallerchezlessoeurs,çan'apasfaitunesclandreaupointquemesparentsrefusent,qu'ilsmedisent"c'estpaslàquetuvasaller,maisàBasileMoreauouàMargueriteBourgeois»,cequiétaitpeut-êtreledésirdemamère.Ilsm'ontlaisséallerparcequ'ilstrouvaientquej'étaisunespritindépendant.J'aisentiquemesparentssoutenaientmondésirsurleplanacadémique.J'aifaitmoncoursclassiqueàlafrançaiseavecleprogrammedel'UniversitédeCaen.Plusjeune,de10ansà16ansàpeuprès,j'étaisdésireusededevenirmédecin,trèsinfluencéeparmongrand-père,monpèreetmononcle.C'étaitçaquej'entrevoyais.Finalementj'airéaliséquejen'étaispasdansunmilieufacilepourmapersonnalitésurleplandel'intégrationsocialeettrèsexigeantetcompétitifsurleplanacadémiquedansuncontexteéducatifàlafrançaise.Jen'aidoncpasétéenmesurealorsdechoisirl'op tionconduisantàlamédeci neetj'aipoursuivifinalementverslagéographie,matièrequej'adoraisparailleursetdanslaquellejemesentaisàmaplace.Yolande Lépine présente un parcours de formation et de pratique défini par un engagement continu envers le monde rural et le développement participatif. Si le contexte familial et social n'incitait pas à une implication sociale active ou militante dans la communauté, il favorisait néanmoins une ouverture intellectuelle et morale qui permettait une distance "critique» par rapport au modèle religieux rigide dominant. Et aussi une vision humaniste qui a éveillé et nourri son engagement s ocial ma rqué par la solidari té humaine. Le choix des études secondaires a été conséquent avec son esprit indépendant et plutôt "rebelle» par rapport au modèle d'éducation bourgeoise valorisé dans son milie u. Les gr ands collèges classiques québécois pour filles (et garçons), filières usuelles pour la formation de l'élite francophone, étaient alors sous la domination de l'Église catholique et proposaient un modèle d'éducation supérieure soumise à ses valeurs et approches en philosophie, en lettres et en arts, où les sciences étaient peu valorisées. On y dispensait " Un enseignement essentiellement littéraire fondé sur l'étude des auteurs, par une lente gradation dans les matières allant de la grammaire 1Fondéen1939 pardesenseignantsfrançaisdésireuxd'offrirun collège d'enseignement français pour jeunes filles,leCollègeMarie-Franceestdevenuunétablissementprivémixte,offrantaujourd'huilaformationduprimaireàlafinducollégialselonlesystèmepublicfrançais.L'ouverturesurl'internationalyaététoujourstrèsprésentedemêmequelessciencesetaudébutdesannées'60,sonapprochelaïquesedémarquaitdu"coursclassique»alorsdominantauQuébec.

[Tapezletitredudocument]1 à la rhétorique, le tout complété par la philosophie et les sciences. » » (Claude Galarneau, Les collèges classiques au Canada français). Le choix d'un collège "laïc» à la française a constitué une rupture face à ce modèle et sera déterminant de son avenir. L'influence de l'approche humaniste de la pratique médicale du grand-père maternel sera par contre à ce point importante qu'elle a aspiré un temps à devenir médecin elle aussi, attirée par une approche marquée par le service altruiste et la solidarité humaine. Son choix définitif sera pour la géographie humaine, rurale... et humaniste, influencé par l'enrichissement tiré d'un voyage en Amérique latine, menant à des choix de vie "alternatifs». Lorsqu'elle commencera à intervenir en milieu rural, dans des démarches qui l'ont mise en situation d'aide avec les gens et les c ommunautés dans l'accompagn ement de la définition de leurs besoins et du développement de leur milieu de vie, el le se verra en train de réaliser cette dimension vocationnelle du médecin à laquelle elle aspirait étant jeune. Les études universitaires en géographie, influencées par un voyage en Amérique latine. J'aitoujourseuunintérêtpourcequisepassedanslemonde,pourcomprendrelesdynamiquessociales.J'aidéveloppétrèsviteaucollègeunepassionpourl'histoireetlagéographie.Etc'estçaquifinalementm'afaitresterdanscecollègejusqu'àlafinetm'afaitchoisirdepoursuivremesétudesengéographieàl'UniversitédeMontréalparlasuite,àpartirde1966.J'aifaitunepremièreétapedeformationengéographieàl'UniversitédeMontréaloùj'étaistrèsheureuseetstimulée.Àlatroisièmeannée,ondevaitoptersoitpourlagéographiephysiqueoulagéographiehumaine.J'aimaislesdeuxparcequej'avaisuncôtéscientifique,"scientifiquedesciencespures»,àtraverslagéomorphologie,lagéologie,laclimatologieettoutescesdimensions.Enmêmetempsj'avaisunintérêtpourlesaspectshumainsdesterritoires.J'aiarrêtémonchoixsurlagéographiehumaine.Quandjesuise ntréedan slatroisième annéedegéographie, jesavaisd'o resetdé jàquejem'intéressaisàlagéographierurale.J'aiterminémonbaccalauréaten1969.Lepassageàlamaîtrises'estfaitàl'UniversitéLaval.Surleplanintellectuel,surleplandelaformationacadémique,l'idéeétaitàcemoment-làdechangerdemilieu,deconnaîtreunautreenvironnementuniversitaire,d'autresprofesseurs,uneautreculture,d'autreschoses.J'aifaitunemaîtrisequiétémarquantedansmonévolution.Jeneconnaissaisaucunprofesseuràl'UniversitéLaval.Ledép artementm'aproposédetravail leravecunpro fesseurquiétaitspécia lisésu rl'utilisationdusol.Jem'intéressaisàla communau téruraledesTerresnoires deNapierville/Châteauguayquiavaitétédéveloppéeàtraverslemaraichagedansl'après-guerreetquiétaitsousinfluencededifférentescommunautésculturelles.J'aisoumisçaàceprofesseur,maissonorientationsurl'utilisationdusolnem'apasfaitvibrer.Regardercommentlesolestutilisé,fairedescomparatifssurdesphotographiesaériennesd'avantetd'après,çan'avaitpasvraimentdeportée,çan'avaitpastellementdesenspourmoi.C'étaitplutôtgéo-technique.Cequim'aorientéénormémentc'estunvoyage"surlepouce»enAmériqueduSudpendantquatremoisàl'été1970.Cevoyagem'arévéléquejecherchaisdusensdanslavieetquec'étaitimportantdeletrouverdansmamaîtrise.Ilaétédéterminantparcequ'ilm'aouvertcomplètementsurlemondequiestalorsdevenuconcretpourmoi."Voyagersurlepouce»,c'estvoyageràtraverslesconditionsdeviedesgens.J'aivudesréalitésmarquantes:unejuntemilitaireenBoliviequivenaitdeprendrelepouvoir;

[Tapezletitredudocument]16untremblementdeterremajeuraunordduPérouavecl'affluxdespopulationsdanslacapitale;lacampagneélectoralequiaamenéAllendeaupouvoirauChili.Maisaussilesconditionsdeviedifficilesetlamarginalisationdesautochtones,lesécartsderichesse,l'exploitationdestravailleursdesmines,lesenfantsabandonnés...Cesontdesexpériencesqui,franchement,m'ontsortiedemabulleparceque jevoyais,ce quejerencontraisà tousle sjours,cequ ej'observaisda nslesconditionsdeviedesgens,lescontactsquejefaisais,etc.Jesuisrevenuemarquéeàvieparcevoyage,quim'afaitconnaîtredavantagemanature,cequ'étaitmonâmeetmesvaleurslesplusimportantes.Àsavoirlasolidarité,lajusticesociale,lerespectdesautres,lerespectdelanature....Monretour devoyageacoïncid éavecle sgrandsdébatsidéol ogiqu esetlescontestationsqui avaientcoursdansl esuniversités, climatquej'avai sconnuàlafindemonbaccal auréatàl'UniversitédeMontréal,etquiétaitalorstrèsprésentàl'UniversitéLaval.J'aiétéassistanteenenseignementdèsmapremièreannéeàlamaîtrise.Lesétudiantsappréciaientmontravail;nousavionsbeaucoupdediscussionssurlesensàdonnerànosétudes.Àl'automne1970,j'aieuaussiuncoursd'épistémologieengéographie,avecunprofesseurquidisaitque"tonhistoiredevieteintetapratiqueetilfautquetufassesavec,quetutrouvestarichesseàtraversça».Çavautpourdespratiquesdegéographie,maisonpourraitfairelamêmechoseentravailsocial,etonverraitquelapratiqueestteintéedel'histoiredespersonnes.J'aimaisénormémentce quejefaisaiscommeassistante d'enseign ementetdesétudiant sdupremieretdudeuxièmecycleattendaientbeaucoupdemonséminairedethèse.Lafaçondontjel'aiabordéenfaitétaitcontraireàl'attentedemonprofesseurquidisaitqu'ilfallaitquejeprésentemesrésultatsissusdemonpremierétédetravaux(relevéscartographiques,interprétationdesphotosaériennesetdescartesd'utilisationdusol).Commej'étaisalléeenvoyageenAmériqueduSud,jen'avaisdoncaucunrésultatàprésenter.Maisj'avaisdeuxfeuilles81/2X14oùjedisais:"voicicequej'auraisfaitetvoicicequejeferaimaintenantentermesdemaîtrise.Etvoicimonplandetravailissudemaréflexionépistémologiqueetméthodologique».J'aireçuimmédiatementunelettredudirecteurdethèsequim'adit:cherchezvousenunautre.Nousn'étionspassurlamêmelongueurd'onde.J'aipoursuivimathèseavecRodolphedeKoninck.IlarrivaitdeMalaisieetavaitfaitsathèsededoctoratengéographiesurlescommunautésruralesenMalaisie,etprécédemmentsathèse demaîtrisesurl escommuna utésdesîlesdeSorel. Jeme suisalorsintéresséeàuneméthodologiederecherchequim'amèneraitàéclairerl'acculturationdecescommunautésruralesdesTerresNoiresdeNapierville-Châteauguayàlaprésencedelasociétéurbaineàproximité.Çaaét éabsol umentembal lant,çaaétémarq uantpourmoi.J'aidéve loppéunemétho dologiecartographiqueoriginale,pourcomprendrel espaysagespréindustriels,indu strielsetpostindustrielsenmilieurural.J'airéalisédesentrevuesauprèsdesagriculteursetleursfamilles,etpartagédutempssurleursfermes.J'aidoncconnubeaucoupdemaraîchersdecetterégion;j'aifaitdesétésdeterrain,maisj'aifaitaussidel'agriculturechezl'und'entreeux,cequim'atransportéplusloin.Quandj'aifinimamaîtrise,onmedisait:"tudevraisvenirenseigneràl'UniversitéLaval,tudevraisallerfairetondoctoratàMontpellierouenHollande»,oùlagéographieruraleétaitenvaleur.Commej'avaisbesoindedécouvrirencorelemonde,j'aipassépresquehuitmoisenEurope.Quandjesuisrevenue,jen'étaispascertainequejevoulaisfaireunecarrièred'universitaire.Je

[Tapezletitredudocument]17pouvaisreconnaîtreq uej'avaispeut-êtreunecap acitédeco mmunicationetunintérêtpourl'enseignement,ma isjen'étaisp assûredevouloi renseignerdansuneuni versité.Ap rèsmonvoyageenEurope,j'aivuquemonaspirationlaplusprofondeétaitlemétierd'agricultrice. Un choix de vie plutôt que de carrière Aprèslamaîtrise,monchoixétaitdoncdevivredansunecommunautérurale,dem'activerpourledéveloppementdel'agricultureàtraversdesproductionsunpeuplusmarginales.J'aitravailléchezlesmaraicherspendantunesaison,puisjesuisalléevivreavecmonfuturàLaPocatière,oùilaétudiéentechnologieagricole.Etc'estalorsqu'ons'estintéresséauxparoissesmarginaliséesetpuisqu'ensembleonafaitunécritsurlesparoissesmarginaliséesdanslemagazinePerspectives,lemagazinedelaPressepubliéunefoisparsemainedanslesannées1972-1974.Magazine Perspectives, en 1973

[Tapezletitredudocument]18Danslasuitedeça,j'aivécuunevierurale.Enmêmetemps,jevoulaisprivilégierlavieavecmesenfants,meneruneviefamilialeenmilieurural.Jesuisdevenueagricultricependantplusieursannées,enpremierdanslacommunautédeSaint-Pierre-BaptisteausuddePlessisvilleetpuisaprèsçaàSaint-GervaisdeBellechasseoùjesuisdevenueéleveurdemoutonsavecmonconjoint.ÀSaint-Gervais,de1976à1981,j'étaisimpliquéebeaucoupdanslamisesurpiedd'uneassociationd'éleveursdemoutonset,auvillage,dansuneJoujouthèque.J'aialorsvécuuneséparation.Maisj'aicontinuél'agricultureàSaint-CharlesdeBellechasseetcettefois-cidansl'élevagedelachèvreangoraenpartenariatavecuneéleveuseétablie.J'aiététrèsimpliquéedanslamisesurpieddelacoopérativedesproducteursdemohairduQuébec.Maislachèvreangoranedonnaitcertespasunrevenusuffisant.Jesouhaitaisacquérirl'autonomieetlastabilitéfinancièrepourmoi-mêmeetmesdeuxenfants.Laviem'aalorsramenéeàMontréal,àfrapperàlaportedel'UniversitédeMontréalpourrevoirmonalmamater.J'aiétémiseencontactavecunanciencamaraded'étudesduBaccalauréatquiétaitdevenuprofesseurdegéographie,engéomatique,lacartographieautomatisée.Ilmenaitunvasteprojetderechercheàcemoment-là,quiétaitlepremierauQuébec,surlephénomènedel'exodeurbainàlacampagne,danslafouléedetravauxdegéographesdelazonenorddesÉtats-Unisquiétudiaientlamégalopoleaméricaine.IlyavaitdesdonnéesauxÉtats-UnisetauCanada,maispasauQuébec,cequedevaitpermettresonprojetderecherche.J'aifrappéàsaportecommeunepersonnedansunesituationdeséparationquisechercheunpeu;ilmedit"veux-tuembarquerdansmonprojetderecherche»?J'avaisdéjàunemaîtrise;ilmeproposedem'inscrireaudoctorat!C'estcommeçaquej'aifaitunretouràdesétudesdedoctoraten1981,d'abordàl'UniversitédeMontréaldansungroupederecherchesurl'exodeurbain.Ilyavaitunpetitbataillond'étudiantsenmaîtrisetrèsaxéssurlagéomatiquemaisiln'yavaitpasd'analysequalitativeetdeconnaissancesterrainduvécudecequec'estl'exodedesurbains.Alorsleprofesseurresponsablemevoyaitcommeuncomplémentabsolumentintéressantàsarecherche.J'aicombinéunebourseduConseilderechercheenscienceshumainesduCanadaavecunechargedecoursàchaqueannéede1981à1984.J'aifaituneannéeaveceuxàMontréal.C'étaitdifficileavecdeuxenfants.Cegroupederechercheétaitaussiàunmomentdesonévolutionoùfinalementjen'étaispastoutàfaitàl'aiseetçam'abeaucoupaidéàsortirdemasituation.J'aitransférémondossieràl'UniversitéLavaletpoursuivimascol aritédedoctoratpuismarech erche,mai ssuruna utresujet .J'avaislules cahiersquiaccompagnaientleprojetdeLoi125s url'aménage mentduterritoire ,etj'avais étévr aimentintéresséeparundescahiers,celuidesprincipesdirecteursdecetteloi.Onydisaitquelesmairesdevaientêtrelesanimateursd'unenouvelletâchequ'onleurconférait,l'aménagementduterritoire,etquelescitoyensdevaientparticiperàcetteoeuvre.J'aialorsdécidédem'intéresseràlamiseenplacedelaMunicipalitérégionaledecomté(MRC)deBellechasseetaupouvoirpopulairedanscettemiseenplace.Çaavaitdusenspourmoidefaireledoctoratlà-dessus,plusencorequesurl'exodedesurbainsàlacampagne.

[Tapezletitredudocument]19Il y a certe s une ligne directrice dans le parcours de Yolan de Lépine, où la format ion académique et "l'engagement professionnel» sont d'une certaine façon en appui en même temps que déterminés par ses choix de vie, conséquents à ses options de valeurs pour la "vie rurale» appréhendée comme mode de vie. Elle a fait principalement un choix de mode de vie avant le choix de carriè re: vie de famille en agricu lture alternative, passage à la monoparentalité et retour circonstanciel à la géographie humaine appliquée comme champ d'étude. L'option pour le métier d'agricultrice, qui s'inscrira dans la foulée du mouvement de contreculture et de retour à la terre du début des années 1970, correspond donc à un projet de vie. Mais il est aussi en cohérence et continuité avec ses lointaines origines familiales et son affinité naturelle pour le mond e rural, qu i la mèneront à un enga gement émotionnel et intellectuel envers la grande problématique du déclin des communautés rurales. Dans cette période post-maîtrise, après une première publication dans les Cahiers de géographie du Québec en 1973, où elle présentera un extrait de sa thèse sur les Terres noires de Napierville-Chateauguay, Yolande Lépine aura l'occasion de publier, seule et en collaboration, quelques écrits grand public d ans la Ter re de chez-nous et le magazine Perspectives sur la problématique du développement rural2, notamment les "paroisses agricoles marginales». Ces écrits traduisent sa vision critique du Québec rural en déclin et son engagement envers un modèle alternatif de développement respectueux des gens et des territoires. À propos des MRC Les Municipalités régionales de comté (MRC) ont été mises sur pied en 1979 en vertu de la Loi sur l'aménagement du territoire et de l'urbanisme (LAU). Ces nouvelles structures régionales venaient remplacer les anciennes corporations de comté dont l'origine remontait à la création des premières institutions municipales du Québec en 1855. Un des défis des MRC était donc de réunir à une même table des représentants de petites et de grandes municipalités, de milieux urbain et rural, pour planifier l'aménagement du territoire et permettre l'émergence d'un sentime nt d'appartenance. L'adoption de la L AU en 1979 et la création des MRC coïncidaient avec l'avènement d'autres grandes réformes dans le domaine municipal (fiscalité municipale, démocratie locale). Elles s'inscrivaient également dans le sillage de l'adoption de la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles (LPTAA). 2AvecJean-MarcLafrance,Laspéculationfoncièredanslesrégionsagricolesmarginales,LettreauDevoir,septembre1973.LesTerresNoires,jardinpotagerdeMontréal,Perspectives,p.1-4,25mai1974.EncollaborationavecFrançoiseMondoretJean-MarcLafrance,Lasurviedesparoissesagricolesmarginales,LaTerredechez-nous,p.9-12,11décembre1974.Sainte-Mélanie,Unpaysd'enhautquichangedevocation,Perspectives,p.10-12,2août1975.AvecYvesBrun et,TheSpatial VariationsofEx urbanitesin RuralQuebec:Descriptionand Explanat ionHypotheses,dansDevelopementinNo rdicandMount ainSettlements,GeographicSociety ofNorthe rnFinland,p.119-128,1981.

[Tapezletitredudocument]20Un engagement envers l'institution des MRC à travers une stratégie d'accompagnement du développement de territoire J'aicommencéàsuivreçadeprès,enempruntantunecaméraprêtéeparlacommissionscolaire.J'assistaisauxséancesduconseildesmairesdelaMRC.Jemesuisalorsrenduecomptequepoureuxc'étaitexcessivementdifficiledevraimenttoutintégrerleursnouvellesresponsabilités,desefaireunetêtecommunedansunnouveauterritoire.Cen'étaitplusl'ancienconseildecomtédeBellechasse,c'étaitlaMRCdeBellechasseavecunnouveauterritoireetunenouvelleresponsabilitémajeure,celledel'aménagementduterritoire,s'ajoutantàleursresponsabilitéstraditionnelles.S'apprivoiser,connaîtreleurterritoire,connaîtreleursnouvellesresponsabilités,comprendrelecontextedechangement,gérertoutçapren aittoutl'es paceau début.Doncfaireuns chémad'aménagementduterritoireaveclaparticipationdescitoyens,undesprincipesdirecteursdelanouvelleloilescréant...wow!Intéresserlescitoyensàl'aménagementdeleurterritoire...wow!Iln'yavait pasbeaucoupd'énergieetd'ou verturepourunenouvelleappr ochedetravail,pa sbeaucoupdetempsàyconsacrer. Jemesuisalorsenregistréesousuneraisonsociale,le"Servicedeconsultationendéveloppementrural»,etj'aipropo séàla MRCunde visquiaétéaccept é.Çam' aamené àpoursuivrem aconnaissanceduterritoirebeaucoupplusàfond.Jeproposaisdefaireunvidéopouranimerlesséancespubliquesde consultationquidevaienta voirlieu, demettresurpiedde scomitésd'aménagement,delesanimeretfairedelavulgarisationd'informationsdanslejournalsurlenouvelenjeudel'aménagementduterritoire.C'estçaquej'aifaitpendantplusd'uneannée;j'aifaitunvidéoquis'estappelé:"Entrebonsvoisins»,quiaétéfaittechniquementaveclacontributiondeVidéo-FemmesàQuébec,maissurtoutaveclaparticipationdescitoyensimpliquésdanslescomitésd'aménagement.J'aidoncmissurpiedetaniméonzeoudouzecomitésd'aménagementsurtouteslesthématiquesquiétaientpropresauterritoireetàunschéma,quecesoitlesinfrastructures,lesindustries,lesservices,l'agriculture, etc.,avecdesp ersonnesrep résentantcescomm unautésd'intérêtsthématiques.Jetravaillaisavecl'aménagistequiavaitétéengagé,maiscelui-cin'avaitpastellementd'influenceetdedisponibilitédanscettedémarchedescomitésd'aménagement.J'aiconnutoutl'intérêtdel'animationd'ungroupedetravailpourarriveràdéterminernotrevision.Aprèsça,j'aifaitquelquesélémentsdevulgarisation,pourbeaucoupàtraverslescomitésd'aménagement.Maisjen'avaispasl'impressionqueçarépondaitaumandatdevulgarisationquej'avaisproposé.Jel'aivuplustard.J'aifaitdanslejournallocaldeuxoutroispublications,desencarts,toujoursavecunedimensioncartographique,pourquelesgenssaisissentbienlanouvelledonnedeleurterritoireetleurplacedansl'aménagement.J'auraisvouluavoirun renouvellementpo urbâtirl'outild 'animation desséancespubliquesdeconsultation.C'estbeaufaireunevidéomaisilfautsavoirl'utiliser.J'avaissuiviuneformationd'animationparlefilmàl'UniversitéduQuébecàRimouski(UQAR),parcequependantcesannées,j'aiétéchargéedecoursàl'UQARdeuxoutroisfois,etunefoisàl'UniversitédeMontréal.Maiscequiaétédéterminantaussiàl'UQAR,c'estquej'aiélaboréuncourssurleQuébecruralquej'aidonné2ansdesuite,cequej'aiadoré.

[Tapezletitredudocument]21 La transition vers le CLSC3 Finalementcequiestarrivédeplusmarquantdanscecheminement,c'estquej'aianiméuncomitéinfrastructuresetservices.Ilyavaitungroupedecitoyensquiavaienttravailléavecl'éducationdesadultesduterritoirepourmeneruneenquêtesurlesbesoinsdelapopulation.IlssontvenussepointeraucomitéinfrastructureàlasuggestiondudirecteurdelaMRC,parcequ'ilsavaientfaitunedemande:"Nousautres,onveutunCLSC!».Alorsonvalemettredansleschémad'aménagementduterritoire.Oùest-cequ'onlemet?Etilsétaientvenusdiscuteravecnousautresaucomité.UnCLSC,qu'estcequec'es t?Jemes uisd'embléeintéresséeàça. J'aipostu lépourêtre aménagisteduterritoire,aprèsquel'aménagistesoitparti,maismacandidaturen'apasétéretenue.Peudetempsaprès,lecomitéd'implantationduCLSCdemandaitquelqu'unpourfairel'étudedesbesoinsdelapopulation.J'aipostuléetj'aiétéconfrontéepourlapremièrefoisàmonparcoursetenmêmetempsfièredelemettreenvaleur. Lorsquelecomitédesélectionm'ainterrogée,onm'aposéentreautreslaquestion:qu'est-cequevientfairelagéographielà-dedans?J'avaisréponduspontanément:"lagéographiec'estsimple,c'estl'étuded'unterritoireetdeseshabitants,desrapportsqu'ilsontentreeuxenvuedesonaménagementetdesondéveloppement.C'estçalagéographie».J'avaisditçacommeçaparcequec'étaitmaconvictionp rofondea ussi,maisquandmêmecen' étaitpeut-êtrepasladéf initionthéorique.Finalement,j'aieuleposteetc'estcommeçaquej'aicommencédansunmétierquej'aiadoré,etquim'amenéjusqu'àmaretraite27ansplustard.J'aiprismaplaceetmesuissentievraimentcommeuneorganisatricecommunautaire,toujoursfièredemesoriginesdegéographe,quoiquejepuissedirequesouventjemesuisvuecommeuneagentededéveloppement.LeCLSCs'estmisenbranleofficiellementenjanvier1984.Jesuisarrivéeenfévrier1984.Danslamiseenplace,lesinfirmièresétaienttransféréesdumoduledemaintienàdomicile,delasantématernelleetinfantileduDépartementdesantécommunaut airedel'Hôtel-DieudeLévis .LesauxiliairesfamilialesetlestravailleurssociauxétaienttransférésduCentredeServicesSociauxdel'époque.Onaouverttroisnouvellesfonctions:2commeresponsablesdessoinsinfirmiersetdesservicessociaux,etunecommeresponsabledel'étudedesbesoinsauprèsdelapopulation,quicorrespondaitàunefonctiond'organisationcommunautaire.Après18moisàcontratdanscettefonction,leCLSCaouvertleposted'organisateurcommunautaireetçaaétél'opportunitéd'obtenirunposterégulier.J'aialorsdemandélareconnaissancedemesannéesd'expérience.Jeconsidéraisquelarecherchequej'avaisfaitavecmamaîtrise,larecherchequej'avaisfaitàtraversledoctoratmêmesijenel'aipasterminé,etpuisleschargesdecoursquej'avaisdonnéessurleQuébecrural,valaientdelareconnaissanced'annéesd'expérience.Ilsontfaitunpetit"pote»avecça.Autrementdit,jesuispartieavecçapourvitemerendrecomptequej'étaisdansmonmilieu,encontinuitéavectoutelaconnaissancequej'avaisacquiseàtraversmarechercheterrain,mesliensdansleterritoireàtraverslacréationdelaMRCdeBellechasse.J'avaistouchéàl'animation,larecherche,laetcollaborationavecdescitoyensetdesorganisationspourmesrecherches.3Pourunemise encont extedel'émerg enceet dudéveloppementdesCLSCet del'organi sationcommunautaire,voirl'annexe1.

[Tapezletitredudocument]22Deplusj'aitoujourstransportélaconnaissanceduterritoire,undesfondementsdelagéographie,toutaulongdemacarrière.Souventlorsd'ateliersentreorganisateurscommunautaires,j'étaiscontributivesurcetteétapedenotre intervention;pourmoiçaa toujoursé téune pr émissefondamentale.Sanslenomnécessairement,ilyavaitlàuneapprochederecherche-action,dontjeneconnaissaispaslestermes.Cequej'aifaitàtraversmathèsedemaîtrise,àtraverslarecherchededoctorat,c'étaittoujoursdansunbutd'allerensembleaveclesgensversquelquechose.Des bases théoriques et méthodologiques acquises d'un formation en géographie Jen'aipasbeaucoupdecadresthéoriquesenorganisationcommunautaire.Quandjesuisrentréedanslemétieren1984j'aiétéconfrontéedansdesréunionsd'organisateurscommunautairesaveclesmodèlesdeRothman.LesOCdesrégions3et12seréunissaientensembleetlamajoritéétaitissuedutravailsocial.Çam'impressionnaitmaisjenem'yretrouvaispas,jenecomprenaisriendansça.Etpuisçam'aprisuncertaintempsavantdereconnaîtrequedanslefond,j'avaisaussimesacquis.J'avaisunebasequimeguidaitintuitivementdansl'apprentissagedumétier.Maisaudébut,jemesuissentiesouventàlamarge,n'ayantpaslescadresthéoriquesetlesmodèlesdel'ensembledemac ommunautéde pratique.J'avaismonenthous iasmeetmon ancragedansleterritoirecommeatouts.La typologie de Rothman Au début des années 1990, les pratiques d'organisation communautaire ont été regroupées selon les trois approches de la typologie américaine de Rothman (1970), reprise par Doucet et Favreau (1991) : planning social, dévelop pement local et action sociale. Depuis 2007, des auteurs québécois (Bourque et al., 2007) ont pr oposé un modèle comportant qu atre approches : approche sociopol itiqu e ou action sociale, dével oppement local des communautés, approche socio-institutionnelle et approche sociocommunautaire. L'approche sociopolitique ou action sociale est une approche de défense et de revendication de droits sociaux. Elle prend appui sur le conflit et la pression pour promouvoir les intérêts de groupes opprimés en opposition aux pouvoirs dominants. L'intervention communautaire s'investit alors dans la m obilisati on, la structuration de contre-pouvoirs, l'éducation popula ire et le développement d'une conscience citoyenne. Le développement local des communautés vise la résolution de problèmes locaux sur la base d'un processus participatif impliquant les acteurs sociaux et les citoyens. Le processus est aussi important que les résultats car il en favorise la pertinence. Il s'agit généralement d'une concertation entre les acteurs locaux dans le cadre de projets réalisés en mode de coopération consensuelle auto ur d'enjeux potentielleme nt conflictuels. Cette approche veut renfo rcer l'autonomie e t la capacité d'appropriat ion du développement par les communautés locales. L'intervention communautaire y joue des rôles d'analyse du milieu, de liaison, de formation et de soutien à la négociation et à la gestion des conflits. L'approche socio-institutionnelle cherche à ce que les progr ammes et services publics adaptent leur s interventions aux per sonnes, aux groupes e t aux communautés concernées afin d'en amélior er l'efficacité. L'approche socio-institutionnelle participative a comme finalité le développement de la capacité d'agir des groupes et des collectivités dans une co nception où ils deviennent davanta ge sujets des program mes et services publ ics développés par des experts et des institutions et moins objets ou consommateurs passifs de

[Tapezletitredudocument]2

ces dernie rs. L'intervention communautaire organise et soutient la participation et l'organisation des personnes et des groupes en favorisant l'expression des savoir s, des compétences, des experti ses et des i ntérêts citoyens. L'approche sociocommunautaire cherche à renforcer les liens sociaux et les solidarités de proximité en redonnant aux personnes du contr ôle sur leur environne ment immédiat . Elle repose sur la continuité d'intervention depuis le renforc ement des compétences personnelles jusqu'à l'exerc ice de la citoyenneté dans le cadre de servic es de proximité et de rés eaux d'appartenance. L'interv ention communautaire y soutient le développement de services et d'activités d'ent raide, l'appropriation du pouvoir d'agir (empowerment) individuels et collectifs, ainsi que la prise de parole citoyenne. Les approches peuvent s'entrecroiser sur le terrain (" mixing ») et se conjuguer selon les divers épisodes d'une même intervention (" phasing »). L'intérêt de ce modèle est de mieux rendre compte de l'évolutio n des pr atiques d'organisation communauta ire au Québe c depuis les années 1980, particulièrement les pratiques professionnelles dans le réseau public de santé et de services sociaux.4 J'aiaussiétéinfluencéepardeuxannéesdeparticipationauseind'ungroupederecherchesurl'aménagementetledéveloppementruraldirigéparMarianneBoudewell-Lefebvre5,professeureàl'UQAM.Legroupes'estinstallédansLanaudièrependanttroisans;MmeLefebvreasouhaitéquej'appliquedanscescommunautéslaméthodederecherchecartographiquequej'avaisdéveloppéeàlamaîtrise.J'aivécuavecdesétudiantsdel'UQAMsurleterrain;onafaituneannéepourlescommunautésdeSte-ÉlisabethetSt-ThomasdeJoliette,uneautrepourSte-MélaniedeJolietteetuneautrepourSt-PauldeJoliette(àlaquellejen'aipasparticipé).J'étaiscommecheznous.L'objectifdeçadanslefondétaitlaconnaissancefined'unterritoire,qu'onvacher cheraveclesgen squil'habi tentetavecd esobservati onsdiverses (enquêtes,cartographie,photographie,recherchearch ivistiquelocale),po urnousamener àcomprendrel'évolutiondelacommunautéet lesenjeux d'amé nagementduterritoire.Etpuisi lavait cettepersonne,MarianneLefebvre,quiavaitfaitsondoctoratenFrance,étaittrèsstimulantesurleplanintellectuel,nousouvraitàbeaucoupd econceptsetd echercheurs.Maisj'aiété intéresséebeaucouppardesécr itsdans mesétudesà l'UniversitéLavalsur l'approchest ructuralisteenaménagementetenarchitecture duterri toireet aprèsçaparlaconnaissancedelapratique 4Voir:Bourque,D., Comeau,Y.,Favreau,L .etFréchet te,L.,(dir.),(200 7).Organisationcommunautaire,fondements,approchesetchampsdepratique,Québec,Pressesdel'UniversitéduQuébec,534pages;Doucet,L.etFavreau,L.,(dir.),(1991).Théorieetpratiquesenorganisationcommunautaire,Pressesdel'UniversitéduQuébec,468pages;Rothman,J.(1970),"ThreeModelsofCommunityOrganizationPractice",InCox,F.M..Erlich,J.L.,RothmanJ.&Tropman,J.E.(Eds),StrategiesofCommunityOrganization,Itasca(IL),F.E.PeacockPublishers,p.20-36.5Décédéeprématurémenten1975,MarianneLefèbvre,acontribuéàlamisesurpiedduDépartementdeGéographiedel'UQAMen1970.Elleétaitpartisaned'uneapprochethéoriqueengéographievisantàmieuxdéfiniretrelativiserlanotiondeterritoiresmarginaux.Sathèsededoctorat"Lamutationdelacampagnefrançaise»publiéeen1969,comparaitquatreterroirsfrançais.

[Tapezletitredudocument]2 d'aménagementduterritoireduPèreLebretenFrance.C'estainsiquel'aménagementduterritoireaveclaparticipationdescitoyensaétépourmoilefilconducteur.À propos du Père Lebret et sa méthode d'enquête-participation Économiste et prêtre dominica in, le Pèr e Louis-Joseph Lebret a été en France durant l es années 1950 un des prinquotesdbs_dbs33.pdfusesText_39

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