[PDF] Kosovo : tractations sous un déluge de bombes

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LeMondeJob: WMQ0205--0001-0 WAS LMQ0205-1 Op.: XX Rev.: 30-04-99 T.: 10:44 S.: 111,06-Cmp.:30,10, Base : LMQPAG 46Fap:100 N

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Questions sur une guerre

par François Heisbourg 55
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ANNÉE ± N

o

16878 ± 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINEFONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY ± DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANIDIMANCHE 2 - LUNDI 3 MAI 1999Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 9 F ; Autriche,25 ATS ; Belgique, 45 FB ; Canada, 2,25 $ CAN ;Côte-d'Ivoire, 850 F CFA ; Danemark, 15 KRD ;Espagne, 225 PTA ; Grande-Bretagne, 1£ ; Grèce,500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 2900 L ; Luxembourg,46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; Pays-Bas,3 FL ; Portugal CON., 250 PTE ; Réunion, 9 F ;Sénégal, 850 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,10 FS ;Tunisie, 1,2 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $.

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International............. 2

France.......................... 8

R•gions........................12

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M•t•orologie............. 27

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Culture......................... 28

Guide culturel............ 30

Radio-T•l•vision....... 31

LE MONDE T...L...VISION

aPhotos de guerre sur Canal + aLes musiques d'Olivier Bernager

Les malheurs

de Boeing

MALGR... TROIS ANN...ES de

restructurations, de licenciements et de remise à niveau de l'outil de production, Boeing n'est pas au bout de ses peines. Son PDG, Phi- lip M. Condit, explique au Monde que le géant américain de l'aéro- nautique doit maintenant faire face à un retournement de conjoncture dans le secteur du transport aérien.

Lire page 19PHILIP M. CONDIT

POINT DE VUE

S

IX semaines après le

début de l'opération " Force alliée », on est en droit de s'interroger sur les raisons qui ont abouti à la double impasse actuelle. Car ne nous leurrons pas : même si Slo- bodan Milosevic est dans une im- passe, il n'en atteint pas moins ses buts de guerre au Kosovo, et l'OTAN n'a pas, pour l'heure, rempli ses buts politiques et hu- manitaires. Si certaines des ques- tions posées sont rétrospectives, c'est non par goût de la critique ex-post, mais par souci de ne pas répéter à l'avenir les erreurs du passé.

1. Comment s'explique l'ab-

sence de toute stratégie alterna- tive pour le cas, rapidement avé- ré, où Milosevic ne se serait pas rallié aux accords de Rambouillet après quelques jours de bombar- dements ? Les déclarations sur le thème " c'est une question de jours et non de semaines »n'ont pas manqué au départ. De même, l'ordre, ou plus exactement le dé- sordre, dans lequel sont abordées des questions telles que l'embargo pétrolier montre bien que l'on ne s'attendait pas à un long con¯it. Si l'heure n'était pas grave, il se-rait presque comique de constater que c'est maintenant que l'on en- visage d'interdire aux équipes serbes de participer aux compéti- tions sportives internationales.

De fait, il n'y avait pas de

" plan B » en cas de non-signa- ture. Certains pourront mettre en cause la légitimité de la question qui part du principe qu'il fallait intégrer le risque d'échec à nos plans, ce qui aurait été défaitiste.

Mais l'espoir que Milosevic signe-

rait vite n'était que cela, un es- poir, sur lequel il était téméraire de fonder toute notre stratégie.

Autrement dit, la question appelle

bien une réponse, et cela d'autant plus qu'elle reste d'actualité : on aimerait être assuré que nos Etats ont bien mûri un " plan B » poli- tiquement acceptable pour le cas où les frappes aériennes ne pro- duiraient pas les effets politiques voulus dans les délais compatibles avec l'évolution de la situation humanitaire au Kosovo.

Lire la suite page 16

François Heisbourgest

pr•sident du Centre de politique de s•curit• de Gen˜ve. La ¯eur qui, la nuit, se fait parabole pour attirer les chauves-souris

L'HEURE GUERRIˆRE est au discret, au

furtif, à l'invisible. Les bombardiers doivent se jouer des radars, absorber leurs ondes dé- nonciatrices pour n'en rien renvoyer. Quel- que part dans la forêt tropicale d'Amérique centrale, une plante, la Mucuna holtonii, a dé- veloppé une stratégie exactement inverse pour attirer l'attention de son pollinisateur, la chauve-souris Glossophaga commissarisi. Les

¯eurs de cette Mucunane s'ouvrant qu'une

fois la nuit tombée, les scienti®ques pen- saient jusqu'alors que seule leur puissante odeur permettait aux glossophages de les dé- tecter dans l'obscurité.

C'était sans compter sur le sixième sens

que possèdent certaines chauves-souris : l'écholocation. Une sorte de sonar intégré si- tué au bout du nez de l'animal lui permet de se repérer en vol nocturne. Comme le dé- crivent les chercheurs allemands Dagmar et

Otto von Helversen (université d'Erlangen)

dans une étude publiée par l'hebdomadaire scienti®que Naturedu jeudi 29 avril, la ¯eur de Mucuna holtoniine compte que cinq pé-

tales. Baptisé étendard par les botanistes, lepétale supérieur, triangulaire et concave, se

redresse au-dessus des autres quand le bour- geon s'ouvre pour indiquer que la période de reproduction peut commencer. C'est cet étendard qui a éveillé la curiosité des chercheurs allemands. Et si ce pétale in- curvé renvoyait les cris émis par le glosso- phage vers le sonar de son expéditeur ? Pour le savoir, les deux zoologues sont allés au

Costa Rica et ont couvert, pendant quelques

heures après le crépuscule, des centaines de ¯eurs d'un sac en plastique. Puis ils ont arra- ché l'étendard sur une partie de leur échantil- lon avant de retirer les sacs en plastique et de laisser faire la nature. Deux heures plus tard, seulement 21% des ¯eurs amputées de leur pétale avaient été visitées par les chauves- souris, contre 88 % des ¯eurs intactes. L'ex- périence fut répétée en conservant l'éten- dard, mais en le bourrant de coton, ce qui avait pour conséquence de modi®er ses capa- cités acoustiques tout en réduisant fortement les émanations odorantes des ¯eurs. Seules

17 % des Mucunaeainsi modi®ées reçurent la

visite de leur pollinisateur.Pour compléter leurs recherches, les au- teurs de l'étude exposèrent les ¯eurs à des sons émis par des haut-parleurs tout en me- surant l'écho renvoyé par l'étendard. A leur surprise, l'amplitude de cet écho était impor- tante même si le son ne venait pas de face. Les résultats étaient signi®catifs pour des angles d'incidence de plus ou moins 40 de- grés. Par conséquent, écrivent Dagmar et Ot- to von Helversen, une chauve-souris en vol émettant sur une fréquence élevée doit rece- voir " plusieurs échos de haute amplitude pro- venant du même point, alors que des feuilles et d'autres surfaces plates ne renvoient qu'un seul écho ». L'étendard, sorte de miroir parabo- lique naturel, " pourrait être une adaptation [de la ¯eur] au système d'écholocation du glos- sophage ». Paradoxalement, pour appuyer leurs dires, les deux chercheurs citent d'autres espèces de Mucunae, dont l'éten- dard n'est ni dressé ni concave. Mais cela ne leur servirait à rien : les chauves-souris qui les pollinisent n'ont pas de sonar.

Pierre Barthélémy

ALORS QUE L'OTAN a de nou-

veau frappé au cúur de Belgrade, dans la nuit du jeudi 29 au vendre- di 30 avril, et s'apprête à bombar- der vingt-quatre heures sur vingt- quatre, la médiation russe se poursuit, apparemment avec le soutien des Occidentaux. Viktor

Tchernomyrdine, l'envoyé spécial

de Boris Eltsine, était attendu ven- dredi à Belgrade. Il a été reçu jeudi

à Bonn et à Rome. Il a évoqué "un

grand pas accompli »par le pré- sident Slobodan Milosevic, qui, se- lon l'ancien premier ministre russe, " accepterait le principe d'une pr•sence internationale au

Kosovo sous l'•gide des Nations

unies et avec participation russe ».

Mais à Belgrade, les porte-parole

of®ciels nient accepter une pré- sence militaire internationale auquotesdbs_dbs31.pdfusesText_37

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