CONSEIL DÉTAT
30 jui. 2021 1. Bilan d'activité statistique de la juridiction administrative . ... (18 mars 2020) – CONSULTATIF – Le Conseil d'État rend un avis sur le ...
La gestion des déchets par les collectivités territoriales
18. 2.1.1. Une planification régionale plus prescriptive peut permettre 26 Conseil d'État 8ème et 3ème sous-sections réunies
AVERTISSEMENT LIENS
d'optimisation d'évasion et de fraude fiscales
CONSEIL DÉTAT
30 jui. 2021 1. Bilan d'activité statistique de la juridiction administrative . ... (18 mars 2020) – CONSULTATIF – Le Conseil d'État rend un avis sur le ...
Rapport sur sécurité juridique et initiative économique
10 mai 2015 17 mars 2014. 6. Art. L. 121-82-1 al. 2 C. conso. 7. Réserve émise notamment par M. Th. Thévenoud
Untitled
30 déc. 2014 TA Paris 3e section
Lentreprise objet dintérêt collectif
17 fév. 2018 56 2014
La décision implicite dacceptation en droit administratif français
1 juil. 2020 18 A. CORBIN Histoire du silence - De la Renaissance à nos jours
Les actes administratifs unilatéraux négociés
3 oct. 2008 18 G. Jèze Les principes généraux du droit administratifs
Untitled
3 oct. 2014 TA Paris 1re section
AVERTISSEMENT
Ce document est le fruit d'un long travail approuvé par le jury de soutenance et mis à disposition de l'ensemble de la communauté universitaire élargie. Il est soumis à la propriété intellectuelle de l'auteur : ceci implique une obligation de citation et de référencement lors de l'utilisation de ce document. D'autre part, toute contrefaçon, plagiat, reproduction illicite de ce travail expose à des poursuites pénales.Contact :
portail-publi@ut-capitole.fr LIENS Code la Propriété Intellectuelle - Articles L. 122-4 et L. 335-1 àL. 335-10
Loi n°92-597 du 1
er juillet 1992, publiée au Journal Officiel du 2 juillet 1992THÈSE
En vue de l'obtention du
DOCTORAT DE L'UNIVERSITE DE TOULOUSE
Délivré par l'Université Toulouse Capitole École doctorale : Sciences Juridiques et PolitiquesPrésentée et soutenue par
CAUSSADE Thomas
le 27 janvier 2017 La stratégie fiscale de l'entreprise : entre optimisation et fraudeDiscipline : Droit
Spécialité : Droit Privé et Sciences CriminellesUnité de recherche : CDA (EA 780)
Directeur de thèse : M. Arnaud DE BISSY, Professeur, Université Toulouse 1 Capitole JURY Rapporteurs Mme. Lise CHATAIN-AUTAJON, Maître de conférences , Université deMontpellier
M. Thierry LAMBERT, Professeur, Université Aix-Marseille Suffragants M. Arnaud DE BISSY, Professeur, Université Toulouse 1 capitoleM. Stéphane DEBRUYNE, Directeur fiscal, EDF EN
M. Gilles DEDEURWAERDER, Maître de conférences, Université Toulouse 1Capitole
M. Vincent DUSSART, Professeur, Université Toulouse 1 Capitole " L'université n'entend donner aucune approbation, ni improbation, aux opinions émises dans les thèses (mémoires) ; ces opinions doivent être considérées comme propres à leurs auteurs » 1REMERCIMENTS
Je tiens à remercier chaleureusement Monsieur le Professeur Arnaud De Bissy, pour m'avoir accompagné tout au long de cette aventure. Ses conseils avisés ont toujours été précieux et son soutien indispensable. Je tiens à remercier Stéphane Debruyne et la direction fiscale d'EDF EN, Me Marie- Amélie Deysine et ses collaborateurs présents lors de mon passage chez PWC avocats, ainsi que les membres du cabinet d'avocats Arsène Taxand, avec qui j'ai eu l'honneur et le plaisir de travailler en parallèle de ces travaux. Ma reconnaissance et mon affection vont également à ma famille, Céline et mes amis, qui m'ont toujours témoigné une confiance inébranlable et sincère, même dans les moments de doute. 2SOMMAIRE
INTRODUCTION .............................................................................................................. 8
PARTIE I : OPTIMISATION, EVASION ET FRAUDE FISCALES, UNECLARIFICATION NECESSAIRE ................................................................................ 33
TITRE I : UNE FRONTIERE DIFFICILE A APPREHENDER .......................................... 35 CHAPITRE I : LA FRAUDE FISCALE : UNE NOTION A DEUX VISAGES ........................... 36 CHAPITRE II : L'OPTIMISATION : UNE PRATIQUE LEGALE A GEOMETRIE VARIABLE.......................................................................................................................................................... 75
TITRE II : UNE PRISE DE CONSCIENCE GLOBALE CARACTERISEE PAR D'IMPORTANTS CHANGEMENTS LEGISLATIFS ....................................................... 166 CHAPITRE I : L'EVOLUTION DES LEGISLATIONS FRANÇAISES ET EUROPEENNES........................................................................................................................................................ 169
CHAPITRE II : LES MECANISMES ANTI-ABUS INTERNATIONAUX ................................ 269 PARTIE II : LES MECANISMES D'OPTIMISATION UILISES PAR LESENTREPRISES ........................................................................................................................... 346
TITRE I : L'OPTIMISATION STRUCTURELLE ET JURIDIQUE DE L'ENTREPRISED'UN POINT DE VUE FISCAL ......................................................................................... 350
CHAPITRE I : LES MECANISMES FISCAUX FAVORISANT LES RELATIONS ENTREENTITES LIEES ........................................................................................................................... 352
CHAPITRE II : L'OPTIMISATION DES FLUX INTER- ENTREPRISES ................................ 413 TITRE II : L'OPTIMISATION DU DEVELOPPEMENT DE L'ENTREPRISE ............... 516 CHAPITRE I : LE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL DE L'ENTREPRISE ........................ 518 CHAPITRE II : L'OPTIMISATION FISCALE DES RESTRUCTURATIONS ET DESCESSIONS ..................................................................................................................................... 579
CONCLUSION .............................................................................................................. 691
BIBLIOGRAPHIE ......................................................................................................... 696
TABLE DES MATIERES ............................................................................................. 752
INDEX ............................................................................................................................. 768
3DICTIONNAIRE DES ACRONYMES
ACCIS : Assiette commune consolidée pour l'impôt sur les sociétésAct. : Actualité
Aff. jtes. : Affaires jointes
AJDA : Actualité juridique de droit administratif ALENA : Accord de libre échange nord américainAN : Assemblée nationale
Art. : Article
ASEAN : Association of Southeast Asian Nations (Association des nations de l'Asie duSud-Est
BA : Bénéfices agricoles
BDCF : Bulletin des conclusions fiscales
BEPS : Base erosion and profit shifting (Erosion de la base d'imposition et transfert de bénéficesBF : Bulletin fiscal
BFR : Besoins en fonds de roulement
BMC : Bénéfice mondial consolidé
BNC : Bénéfices non commerciaux
BIC : Bénéfices industriels et commerciaux
BOCI : Bulletin officiel des contributions indirectesBOI : Bulletin officiel des impôts
Bull. civ. : Bulletin civil
Bul. crim. : Bulletin criminel
CA : Cour d'appel
CAA : Cour administrative d'appel
Cass : Cour de cassation
CC : Conseil constitutionnel
CE : Commission européenne / Communauté européenne / Conseil d'Etat CEDH : Convention européenne des droits de l'Homme / Cour européenne des droits de l'HommeCf. : Confer
CIRI : Comité interministériel de restructuration industrielle 4CGI : Code général des impôts
Chron. : Chronique
CIF : Commission des infractions fiscales
CJCE : Cour de justice de la communauté européenneCJUE : Cour de justice de l'Union européenne
COM : Communication de la Commission européenneComm. : Commentaire
CODEFI : Comité département d'examen des problèmes de financement des entreprisesCons. Const. : Conseil constitutionnel
CORI : Comité régional de restructuration industrielle CRDS : Contribution pour le remboursement de la dette socialeCSG : Contribution sociale généralisée
Concl. : Conclusions
D. : Recueil Dalloz
DC : Décision constitutionnelle
DDHC : Déclarations des droits de l'Homme et du citoyenDGI : Direction générale des impôts
DGFIP : Direction générale des finances publiques DIRCOFI : Directions spécialisées du contrôle fiscalDr. & pat. : Droit et patrimoine
Dr. fisc : Droit fiscal
Dr. pén. : Droit pénal
EBIT : Earnigns before interest and taxes (Revenus avant intérêts et impôts) EBITDA : Earnigns before interest, taxes, depreciation and amortization (Revenus avant intérêts, impôts dépréciations et amortissements) ECOFIN : Economic and financial counsel (Conseil économique et financier)Ed. : Edition
EEE : Espace économique européen
EMN : Entreprises multinationales
EIRL : Entreprise individuelle à responsabilité limitéeEur. : Europe
EURL : Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitéeFCPI : Fond commun de placement dans l'innovation
FR : Feuillet rapide
5G7 : Groupe des sept
G8 : Groupe des huit
G20 : Groupe des vingt
GAAR : General Anti-Abuse Rule
Gde. ch. : Grande chambre
HT : Hors taxes
IASB : International accounting standard board
IFA : Impôt forfaitaire annuel
IFRS : International financial reporting standardsInf. : Information
IR : Impôt sur le revenu
IRS : Internal revenu service
IS : Impôt sur les sociétés
ISF : impôt de solidarité sur la fortune
JCP : Juris classeur périodique
J.O : Journal officiel
JOCE : Journal officiel de la Communauté européenne LGDJ : Librairie générale de droit et de jurisprudenceLPF : Livre des procédures fiscales
N°: Numéro
OCDE : Organisation de coopération et de développement économiqueONG : Organisations non gouvernementales
ONU : Organisation des nations unies
Op. cit. : Ouvrage précédemment cité
P. : Page
PCG : Plan comptable général
Plén. : Plénière
PME : Petites et moyennes entreprises
Préc. cit. : Précédemment cité
QPC : Question prioritaire de constitutionnalitéRDA : Revue de droit administratif
Rec. : Recueil
Rép. min. : Réponse ministérielle
Rev. adm. : Revue administrative
6RFDA : Revue française de droit administratif
RJ com. : Revue de jurisprudence commerciale
RJF : Revue de jurisprudence fiscale
RO : Recueil officiel
ROI : Return on earnings (retour sur investissementRSA : Régime simplifié agricole
RSI : Régime simplifié d'imposition
RTD : Revue trimestrielle de droit
SA : Société anonyme
SARL : Société à responsabilité limitéeSAS : Société par actions simplifiée
SASU : Société par actions simplifiée unipersonnelleSCI : Société civile immobilière
SCP : Société civile professionnelle
SEC : Sociétés étrangères contrôlées / Securities and Exchange Commission resources
SICAV : Société d'investissement à capital variableSNC : Société en nom collectif
SPPICAV : Société à prépondérance immobilière à capital variableSs.-sect. : Sous-section
Sté : Société
T. : Tome
TA : Tribunal administratif
TAAR : Targeted Anti-Avoidance Rule
TEI : Taux effectif d'imposition
TGI : Tribunal de grande instance
TPE : très petites entreprises
TPI : Tribunal de première instance
TVA : taxe sur la valeur ajoutée
UE : Union européenne
V. : Voir
Vol. : Volume
7 " Eviter de payer des impôts est la seule recherche intellectuelle gratifiante » 11 J.M KEYNES (1883-1946).
8INTRODUCTION
1 - Si ces mots prononcés il y a plus d'un demi siècle par celui que l'on considère
comme le fondateur de la macro-économie moderne, peuvent paraître de prime abord très orientés, ils permettront d'attirer rapidement l'attention du lecteur sur la sensibilité des problématiques que nous allons rencontrer tout au long de notre travail.En effet, lorsque l'on aborde les problématiques liées à la fiscalité des entreprises dans un
contexte d'économie transfrontalière et ce, en lien avec les termes de stratégie, d'optimisation, d'évasion et de fraude fiscales, nous faisons face à la fois, à un opprobre politique (exacerbé par un contexte économique difficile), mais également populaire. Beaucoup considèrent en effet qu'il est en immoral qu'une entreprise, par essencecréatrice de richesse, puisse essayer de réduire sa masse imposable et par la même,
maximiser la rémunération de ses actionnaires.Ces questions, qui ont longtemps été laissées de côté, sont aujourd'hui au coeur du débat
public et se retrouvent quasi quotidiennement dans la presse, qui fait souvent l'écho des pratiques fiscales douteuses, de certaines entreprises, mais également de certains Etats (V. n°1016 et s.). Ces questions, ont également été reprises par des organisations non gouvernementales (ONG)2, qui militent notamment auprès des législateurs, dans le but d'encourager la mise en place de mécanismes plus efficaces afin de lutter plus efficacement contre l'optimisation et la fraude fiscales des entreprises multinationales. Ces dernières, ont par ailleurs mis en lumière certaines pratiques déviantes des Etats communément appelés les paradis fiscaux3, qui au delà des avantages financiers qu'ils
procurent aux entreprises, servent parfois de places fortes aux réseaux criminels 4.2 En 2009, des membres de la plate-forme (ATTAC, CCFD-Terre Solidaire, Oxfam France, et SNUI) ont
lancé conjointement avec des syndicats (CGT, CFDT et Solidaires) et en lien avec la plate-forme paradis
fiscaux et judiciaires, la campagne " Stop Paradis Fiscaux ».Au niveau international, cette plateforme participe également aux travaux du réseau " Tax justice network »
constituée au forum social européen de Florence en 2002.3 Ch. CHAVAGNEUX et R. PALAN, Les Paradis fiscaux, La Découverte, coll. Repères, Paris, 2012 ; G.
DUHAMEL, Les Paradis fiscaux. Structures anti-impôts, les dispositifs offshores à la loupe, Grancher,
Paris, 2001 ; J. DE MAILLARD, Un monde sans loi, Stock, Paris, 1998.Paradis fiscaux et opérations internationales : pays et zones à fiscalité privilégiée, mesure anti-évasion,
Ouvr. Coll., Francis Lefèvre, Paris 1999 ; A. CHAMBOST, Guide Chambost des paradis fiscaux, 8ème
édition, Favre, 2005.
4 Ch. DE BRIE, G. FABRE, J. DE MAILLARD, L'archipel planétaire de la criminalité financière, Le
monde diplomatique, avril 2000. 92 - Ce sujet, est donc on le voit, complexe et délicat à appréhender notamment du fait
qu'il repose sur des intérêts antagonistes, ceux des Etats qui souhaitent maximiser ou préserver leurs recettes fiscales et ceux, des entreprises, qui souhaitent minimiser leurs charges fiscales, afin de dégager un maximum de profits dans un but de réinvestissement, ou de rémunération des porteurs de parts. Avoir un avis tranché sur ces question est donc difficile voire impossible, ce que soulignait d'ailleurs E. WEIL lorsqu'il affirmait que " prendre position sur les affaires de la communauté et le faire du point de vue de la rationalité », implique tout d'abord de " comprendre de quoi il s'agit et de pouvoir apprécier ce qui est en jeu »5. Dans cettematière plus qu'ailleurs, il faut donc raisonner avec tact et manier l'art difficile du
compromis, chose délicate du fait de l'appréhension de ces problématiques par les pouvoirs publics, mais également par les citoyens.3 - En effet, depuis la crise économique de 2008, la préservation des recettes fiscales
est devenue un des principaux axes de la politique budgétaire des gouvernements, qui souhaitent mieux encadrer les pratiques fiscales des entreprises et notamment limiter les comportements abusifs ou frauduleux. Cette lutte acharnée, est représentative des tensions qui animent notre sujet, tensions qui trouvent notamment leurs sources dans les politiques de gestion des entreprises, qui sont bien souvent jugées comme responsables des difficultés économiques actuelles, sans pourautant que les pouvoirs publics remettent réellement en question l'efficacité de leurs
politiques et des législations en vigueur. Enfin, il est bien trop souvent opéré un amalgame entre les notions de fraude, d'évasionet d'optimisation fiscales6, qui nous le verrons ne reflètent pas les mêmes réalités, même
si ces dernières sont bien souvent séparées par une fine et fragile frontière. Cette frontière est, nous le verrons de plus en plus délicate à tracer et de plus en plusmenacée du fait certaines velléités législatives, qui ont tendance à faire passer les
contribuables pratiquant l'optimisation fiscale pour des hors la loi, mais également du fait de la presse7, aussi bien nationale qu'internationale8, qui joue un rôle important dans cet
amalgame, par la vulgarisation de cette problématique.5 E. WEIL, Philosophie politique, Vrin, 4ème éd. 1985.
6 R. GOUYET, L'illicite et le droit fiscal, Thèse, Presse Universitaire du Septentrion, éd. 2000.
7 V. J.M VITTORI, chron. Les Echos 19 février 2013 et E. PA. L'Express 19 décembre 2012.
10Le débat n'est donc plus aujourd'hui affaire de spécialistes, mais un phénomène de
société. Cette vulgarisation a des conséquences diverses, elle peut engendrer des réactions
agressives des gouvernants, qui, sous la pression citoyenne ont fait de la fiscalité et
particulièrement de la lutte contre la fraude et l'optimisation fiscales un objectif prioritaire, mais également des entreprises, qui se sentent de plus en plus victime d'un matraquage fiscal et agitent de plus en plus la menace de plans sociaux, de gel de l'emploi, ou de délocalisations. Par ailleurs, les nombreux scandales financiers qui ont récemment agité les débats relatifsà la régulation des comportements fiscaux des contribuables, tels qu'ils ont pu être
identifiés dans le cadre de l'affaire UBS9, le " LuxLeaks »10 et plus récemment l'affaire
des " Panama papers »11, dans lesquels, de riches contribuables, des grandes entreprisesoù encore des politiques, ont été identifiés comme organisant un vaste système d'évasion
fiscale, qui sans l'intervention de certains lanceurs d'alertes12, aurait pu perduré en toute impunité.4 - Cette attention grandissante envers les comportements fiscaux adoptés ou à
adopter, nourrit l'idée selon laquelle les finances publiques ne sont plus perçues comme une nécessaire contribution aux dépenses publiques, comme un devoir à accomplir dansle cadre de la participation des opérateurs économiques au développement social et
sociétal organisé par l'Etat, mais plutôt comme un obstacle au développement de
l'activité des entreprises. L'impôt, serait donc selon cette idée, inique et confiscatoire13. Il
serait donc légitime de vouloir en diminuer le montant par son optimisation, ce qui8 Bloomberg : The Great Corporate Tax Dodge, 17 mars 2011 ; New York Times : But Nobody Pays That,
pour suivi quotidien des affaires fiscales américaines ; The Times : Secrets of Tax Avoiders, 2 novembre
2012 ou encore The Guardian : Tax Gap, 26 juin 2009.
9 S. PIEL, F. LHOMME et G. DAVET, Comment UBS Suisse a orchestré un vase système d'évasion fiscale
en France, Le monde, 17 février 2016.10 V. le dossier de presse : http://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/luxleaks-de-l-optimisation-a-
11 V. par exemple le dossier de presse : http://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/panama-papers-
scandale-d-evasion-fiscale_1779101.html.12 Le statut de ces derniers est aujourd'hui en discussion dans le cadre du vote de la Loi Sapin II, relative à
la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique (Art 6 A nouveau
et s. du projet de loi présenté à la Commission mixte paritaire). Ce statut protecteur ne pourra pas en
revanche concerner les secrets révélés en rapport avec les activités d'un avocat et de son client, ce qui vient
imposer une limite stricte dans le cadre de la dénonciation des comportements déviants.13 A.-R. BREWER-CARIAS, Les protections constitutionnelles et légales contre les impôts confiscatoires,
Etudes de droit public comparé, Bruylant, Bruxelles, 2001. 11 illustre un certain rejet de la part des contribuables des politiques fiscales pratiquées parles législateurs, dans le cadre de la pratique d'une sorte de " légitime défense fiscale »14.
5 - Aujourd'hui et partout dans le monde, nous voyons donc que les entreprises
multinationales (EMN) sont accusées de vouloir échapper à l'impôt, comportement qui s'illustre en particulier par des implantations dans les pays qui concèdent bien souvent des cadeaux financiers aux investisseurs par le biais du levier fiscal. Si dans ces Etats comme ailleurs, les recettes fiscales sont essentielles afin de soutenir le développement économique à long terme, ces dernières même réduites du fait de tauxd'imposition beaucoup moins élevés que dans la majorité des pays développés, sont
suffisantes au regard de l'importance des besoins de financements rencontrés. Cette logique peut être englobée d'une certaine manière dans la définition des dumpings fiscaux (V. n°1016 et s.), pratique qui consiste à utiliser le facteur fiscal, soit par des réglementations avantageuses, soit par des décisions administratives (nous étudierons sur ce point la problématique des " rulings »15 favorisant certaines entreprises. Les Etats tels que la France, victimes de ces dumpings du fait qu'ils ne sont pas choisis comme territoires d'investissement ou d'imposition, essaient pour lutter contre ces pratiques, de démontrer qu'elles sont un facteur de distorsion de concurrence entre lesnations. Ce dernier point est d'ailleurs très intéressant puisqu'il pose de nombreuses
questions sur la nécessité d'harmoniser les législations notamment dans le cadre de la Communauté européenne (CE). Ce malaise envers le fonctionnement de l'Union européenne (UE) s'est d'ailleurs bien illustré par le rejet de cette dernière, notamment dans le cadre du vote pour la sortie du Royaume-Uni de l'UE (" Brexit »)16, qui aura des conséquences certaines d'un point de vue fiscal et notamment sur l'application du droit européen 17. Au sein de l'Union, va en effet se poser la question de la conciliation des normes fiscalesentre d'un coté, les règles nationales, illustration de la souveraineté nationale, et de
14 D. WARLUZEL à propos de l'exil fiscal de l'acteur français Gérard Depardieu en Belgique, V.
15 Les rulings sont l'équivalent anglais des rescrits, certains Etats européens sont aujourd'hui sujets à des
investigations de la Commission européenne sur des décisions fiscales représentant potentiellement des
aides d'Etat. V. n°16 http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/le-brexit_1683736.html.
17 G. MAISTO et J. MALHERBE, Les conséquences fiscales du " Brexit », Dr. fisc. 2016, n°29, act. 458.
12 l'autre, la volonté de poursuivre la construction communautaire par l'adoption d'une législation commune 18. Ces failles et disparités, sont donc devenues au fil du temps, le terrain de jeux des acteurs de l'optimisation et de la fraude fiscales, qui en tirent profit afin de déplacer la matière imposable vers des cieux plus cléments. Par ailleurs, il est important de souligner que la critique envers le manque d'harmonisation et de coopération entre les Etats, n'est pas réservée exclusivement aux affaires de l'Union. En effet depuis bien des années déjà des institutions internationales, telles que l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) ou l'Organisation des Nations Unies (ONU), plaident pour un rapprochement législatif en matière de fiscalité, pour la mise en place d'une approche commune en matière de lutte contre les comportements fiscaux abusifs, mais également contre l'érosion des bases d'imposition 19.6 - Après ces différentes remarques liminaires, plusieurs questions relatives aux
grands principes de l'impôt se présentent d'ores et déjà à nous : Pourquoi l'impôt et que
représente-t-il dans un contexte économique aujourd'hui sans frontière ? Ce dernier est-il toujours juste ? Si ce dernier est considéré comme juste, pourquoi les entreprises essayent-elles d'alléger leurs impositions ? Enfin, une des questions principales qui vanous intéresser au cours de cette étude, va être de savoir si l'on peut établir une frontière
nette entre optimisation et fraude fiscales ? Nous tacherons d'envisager l'ensemble de ces questions tout au long de notre travail et d'y répondre avec un maximum de clarté et d'objectivité, pour autant il est important avant d'aller plus avant, de présenter et de définir certains aspects de la problématique que nous allons traiter dans le cadre de nos travaux.Nous verrons ainsi dans un premier paragraphe quelle est la définition de l'impôt et
pourquoi ce dernier pose tant de problèmes aujourd'hui (§I), nous verrons ensuite quelleest la place de la stratégie de l'entreprise d'un point de vue fiscal (§II) et nous
introduirons enfin, les deux notions principales qui serviront de fil d'Ariane à notre
travail à savoir l'optimisation et la fraude fiscales (§III).18 A. MAITROT DE LA MOTTE, Souveraineté fiscale et construction communautaire, LGDJ, coll. Thèse,
quotesdbs_dbs35.pdfusesText_40[PDF] Romuald Falce - COMEIT. Le management de l innovation
[PDF] Rotary Youth Exchange Program
[PDF] Roulez, nous nous occupons du reste
[PDF] ROUMANIE ALGÉRIE MAROC
[PDF] ROYAUME DE BELGIQUE / KINGDOM OF BELGIUM / KONINKRIJK BELGIE
[PDF] ROYAUME DU MAROC FONDATION MOHAMMED VI POUR LA PROMOTION DES ŒUVRES SOCIALES DE L ÉDUCATION FORMATION
[PDF] Royaume du Maroc Ministère de l Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de la Formation des Cadres
[PDF] RP1 / Mutualisation, territorialisation, réforme territoriale : quelles opportunités pour une gestion innovante des ressources humaines?
[PDF] RREGOP Session d information
[PDF] RT 2012 et responsabilités
[PDF] RT 2012: Comment optimiser la distribution dans les systèmes de chauffage à eau chaude?
[PDF] Russie Visa Touristique
[PDF] S engager à agir pour le développement durable dans une période de changement
[PDF] S engager dans une démarche de développement durable entraîne des conséquences dans la façon de communiquer.