Notes de Cours prises par M. Marot année 2001-02
Sciences de l¶éducation. 1.Les concepts clés. 1.1.L¶éducation. 1.1.1.Etymologie et histoire du terme. En Latin educare signifie nourrir
Que valent les apprentissages en histoire géographie et éducation
Mots-clés : enseignement de l'histoire géographie
La contribution de léducation à la croissance économique du Sénégal
5 nov. 2013 Mots clés : capital humain ; éducation ; productivité ... ceux sur l'économétrie appliquée à la croissance le concept de capital humain
Apprendre avec le cœur : les émotions dans la formation enseignante
1 juin 2020 sciences de l'éducation pour ne citer que les principales disciplines. ... tion de l'émotion permet à ce concept de se distinguer de ces ...
UNIVERSITÉ PAUL VALÉRY
1) Les titulaires de la L2 en sciences de l'éducation inscrit. Pédagogie – Des lieux communs aux concepts clés Issy-les-Moulineaux : ESF Éditeur.
Démocratie en santé et Participation de lusager
31 mars 2021 encadrement de l'éducation thérapeutique du patient qui a pour ... Résumé : Après un cadrage sur le concept de démocratie sanitaire ...
PERSPECTIVES DOCUMENTAIRES EN EDUCATION
nationale - Geneviève Lefort - Andrée Tiberghien maître de recherche au CNRS - Georges Vigarello
Quont-ils appris et enseigné ?
8 avr. 2011 Chapitre 1. Les curricula formels en natation 1945-1995. 11 Instructions ministérielles du 1er octobre 1945 EPS
PERSPECTIVES DOCUMENTAIRES EN EDUCATION
l'Université Paris X - Michel Bernard professeur à l'Université de formation des personnels de l'Éducation nationale - Geneviève Lefort -.
Plaquette licence psychologie 2021-2022
autres départements Sociologie et Sciences de l'éducation. david.bernard@univ-rennes2.fr ... connaissances
Université Gaston Berger
UFR de Sciences Economiques et de
Gestion
Groupe d"études et de Recherche en
Sciences Economiques et de Gestion Université de BourgogneFaculté des Sciences Economiques et de Gestion
Ecole Doctorale Langages, Idées, Sociétés,Institutions, Territoires (LISIT N°491)
Institut de Recherche sur l"Éducation:
Sociologie et Économie de l"Éducation, IREDU, CNRSTHÈSE EN COTUTELLE INTERNATIONALE
Pour obtenir le grade de
DOCTEUR DE L"UNIVERSITE GASTON BERGER ET DE L"UNIVERSITE DE BOURGOGNEDiscipline : Sciences Economiques
Spécialité : Economie de l"éducation
Présentée et soutenue publiquement par Abdramane SOW Le08 janvier 2013.
THEME La contribution de l"éducation à la croissance économique du SénégalDirecteurs de thèse :
Adama DIAW et Jean BOURDON JuryM. Mamadou Felwine SARR, Professeur, Université Gaston Berger de Saint-Louis, Président du Jury.
M. Jean BOURDON, Directeur de recherche CNRS, Université de Bourgogne Dijon. M. Nadir ALTINOK, Maître de Conférences, Université de Metz, Coencadrant. M. Adama DIAW, Professeur Titulaire, Université Gaston Berger de Saint-Louis. M. Cyrille PIATECKY, Professeur, Université d"Orléans, Rapporteur. M. Dénis ACCLASSATO, Professeur, Université d"Abomey Calavi, Rapporteur. ii " L"Université Gaston Berger et l"Université de Bourgogne n"entendent donner ni approbation, ni improbation aux opinions émises dans les thèses et les mémoires. Ces opinions doivent être considérées comme propres à leurs auteurs. » iiiDEDICACES
Je dédie ce travail:
- A la mémoire de mon père Thierno Ndiaga Mokhtar SOW; - A ma mère Néné dite Oumou NIANG; - A toute ma famille (Fatim SOW, Abdoul Aziz SOW, Iba SOW, Elimane SOW, Aida SOW, Elhadji Mamadou SOW, Malick SOW, Alioune SOW, Awa Ly SOW dite Narel, Mamadou Aliou SOW, Aliou Aida SOW, les deux Mokhtar SOW); - A ma fille ainée Fatimata SOW et à mon épouse Maimouna LY SOW; - A Adama DIAW, Jean BOURDON et Nadir ALTINOK; - A l"AUF Internationale et à l"AUF Bureau Afrique de l"Ouest; - Aux Professeurs et Présidents des Universités de Bourgogne et de Gaston Berger (Sophie BEJEAN, Alain BONNIN et Mary Teuw NIANE); - A mes neveux (Maman Aida, Elimane, Baye Ndiaga LY) et nièces (Houley LY...); - A tout le personnel de l"UGB et de l"UB; - A tous les enseignants de l"UGB et de l"UB; - Aux familles SECK de PODOR et TOBE de Thiès; - Aux collègues du programme " Horizons Francophones » de l"AUF, Bureau Afrique de l"Ouest; - A tous mes étudiants et étudiantes de l"UGB dont ceux et celles de la promotion P19. ivREMERCIEMENTS
Je tiens avant tout à remercier le Bon Dieu.
Je remercie pleinement Jean BOURDON, Directeur de recherche au CNRS et le ProfesseurAdama DIAW, pour avoir très bien dirigé cette thèse, pour leurs conseils, nos échanges, leurs
encouragements et leur soutien sans faille et indispensable en fin de thèse. Egalement je remercie Nadir ALTINOK pour sa contribution à la réalisation de ce travail. Mes remerciements sont adressés également aux rapporteurs les Professeurs Cyrille PIATECKI et Dénis ACCLASSATO, pour avoir accepté d"évaluer cette thèse. J"adresse ma reconnaissante aux Directeurs de l"IREDU Jean-François GIRET et BrunoSUCHAUT pour m"avoir accueilli.
Je voudrais remercier très particulièrement l"organisation AUF Internationale et l"AUF bureauAfrique de l"ouest qui ont financé cette thèse avec détermination dans le cadre du programme
" Horizons Francophone », et son personnel. Mention spéciale au Directeur dudit programme Professeur Pascal HOUENOU, le Professeur Emile TANAWA, Matel KANE WANE, Madame SANE, Anne-Laure LEJEUNE...Que Dieu bénisse cette organisation et l"ensemble de son personnel. Amine. Je remercie également Fabienne HOUPLON, Bertille THEUREL et toute l"équipe (doctorants et jeunes chercheurs) de l"IREDU pour leur collaboration. Je remercie tous les membres (doctorants) et les enseignants (Messieurs SENE M., FALL, THOMA M., THIOUNE M., DIOUF B., MBENGUE M., SANE S., MBAYE S., NTAP, KANE, KOYTA, KONTE, NDIAYE CH., NDIAYE AZ., LY M., LO GUEYE A. NDONGO B., CISSE D., SALL M. Y., GUEYE B. et FOUNANOU et Madame FALL K.) du GERSEG. Mes remerciements sont adressés aussi aux membres de l"UFR SEFS (Professeurs Gora MBODJI, Oumar SOUGOU, au personnel technique et administratif et à tous mes collègues (SARR CH., COULIBALY M., COULIBALY P., MBODJI M., DIENG H., DIOUF S., DIALLO A., DIAKHATE D., DIAKHATE H. et DIATTA S.). Je remercie le personnel de l"Ecole Doctorale LISIT et son Directeur Patrick BOUCHET. v Je remercie Frédérique LAHORTE, Daouya COMMARET, Mireille QUEROCHE, Isabelle MORILLON, Natalie PICARD, Emmanuelle GREDIN, Morgan POGGIOLI et AndréLARCENEUX.
Je remercie le PA2PER de l"Université Gaston Berger de Saint-Louis. Mes remerciements sont adressés à tout le personnel de l"UFR SEG (Pr Mamadou Felwine SARR, Papa Ousseynou DIAKHATE, Moussa DIOP, Lamine SOW, Fatou GUEYE, Katy SENE, Khayar KANE, Karim WADE, mesdames BA, DIALLO, KANE, BASSE, DIENG,BOUCA, Samba NDIAYE et Assane Camara).
Je remercie également mes amis, le regretté Alioune DIOP (Repos à son âme), Ngoné
SAMBA, Mariane WAGUE, Amanatou SAKHO, Bassirou TOBE, Alioune B. GOUDIABY, Omar SENE, Abdoul Khadry SALL, Mafoudiou DIATTA, Djiby CAMARA, Papa DIAGNE, Hady TOBE, Ibrahima THIANDOUM, Mamadou BAMBA, A. Bouna MBAYE, Papa I. DIAGNE, Ibrahima THIOYE, Souleymane Diallo, Mokhtar NIANG, Ousmane WADE, Souleymane NIANG, Amadou T. NIANG, Malick GUEYE, Hameth SALL, Président DIA KANE, Abdoul Aziz KANE, Malick BA, Mame Cheikh DIOP, Mouhamed DIOP, Awa TRAORE, Aida WADE, Tapha NIANG, Ibrahima SALL photographe, Amadou KANE DIALLO, Maguette DIENG, Facinet CONTE, Lamine DIAGNE, Oumar KA, Assane NDAO, Amadou DIOP, Bouna A. FALL, Etienne ATALA, Mor SARR et Aimé GOMIS, pour leuraide et leurs encouragements et tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation
de ce travail. viSOMMAIRE
Résumé ................................................................................................................................. vii
Abstract ............................................................................................................................... viii
Sigles et acronymes ............................................................................................................... ix
INTRODUCTION GENERALE ............................................................................................ 1
CHAPITRE I : LE RÔLE DE L"EDUCATION DU POINT DE VUEMICROECONOMIQUE ...................................................................................................... 13
CHAPITRE II: LE RÔLE DE L"EDUCATION DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE SOUS L"ASPECT MACROECONOMIQUE .......................................... 45 CHAPITRE III: LA SITUATION DE L"EDUCATION AU SENEGAL ......................... 127 CHAPITRE IV : LA MESURE DE LA RECHERCHE&DEVELOPPEMENT ET DEL"INNOVATION AU SENEGAL ..................................................................................... 194
CHAPITRE V: L"ANALYSE DE LA PRODUCTIVITE ET DE L"EFFICACITE DES ENTREPRISES SENEGALAISES EN TERMES D"UTILISATION DU CAPITALHUMAIN DU TRAVAILLEUR ........................................................................................ 246
CONCLUSION GENERALE ............................................................................................ 336
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................. 340
RAPPORTS CONSULTES................................................................................................ 363
viiRésumé
L"objectif du travail est de montrer que l"éducation contribue à la croissance économique,c"est-à-dire qu"il existe un lien entre les variables de l"éducation et la croissance économique
au Sénégal. Il existe plusieurs études qui se sont intéressées à la relation entre l"éducation et
la croissance économique du point de vue microéconomique, tout comme macroéconomique,tant sur le plan théorique qu"empirique. Les études empiriques qui ont été faites un peu
partout à travers le monde, ne s"accordent pas sur le fait que l"éducation a un effet positif sur
la croissance économique. Cette ambiguïté nous a amené à participer au débat en testant
l"effet et l"efficacité de l"éducation sur la productivité des entreprises sénégalaises. Ces
dernières occupent une part importante dans le processus de croissance économique du
Sénégal. En effet, les secteurs (primaire, secondaire et tertiaire) dans lesquels les entreprises
sont réparties contribuent pour plus de 80% au produit intérieur brut du Sénégal en 2011.
Nous nous démarquons un peu des études empiriques qui ont étudié la relation en partantdirectement du lien entre éducation (représentée par ces variables quantitatives et qualitatives)
et la croissance économique (représentée par le produit intérieur brut). Nous faisons
l"hypothèse que si le capital humain influence positivement la productivité des entreprises ets"il est efficace, les gains de productivité en résultant vont à leur tour accroître la croissance
économique, toutes choses étant égales par ailleurs. L"utilisation de la méthode des MCO et
de l"approche par la frontière stochastique de production, nous a permis de trouver que
l"éducation produit un effet positif sur la croissance économique du Sénégal, à travers
l"impact positif des niveaux d"études du chef d"entreprise et du salarié sur la productivité.
Cela nous a permis d"apporter une réponse à notre question de recherche. Adoptant la
méthode d"enveloppement de données (DEA), nous avons trouvé que la plupart desentreprises sénégalaises sont inefficaces en termes d"utilisation du capital humain du
travailleur. En effet, dans le secteur traditionnel 3% sur 259 entreprises sont efficaces, dans le secteur moderne 4,34% sur 46, dans les services 0,49% sur 117 et le commerce 0,85% sur 203.Mots clés : capital humain ; éducation ; productivité ; croissance économique, efficacité ;
efficience ; recherche&développement et innovation ; Sénégal. viiiAbstract
The aim of this work is to show that education contributes to economic growth, that is to say that there is a relationship between the variables of education and economic growth in Senegal. There are several studies that have examined the relationship between education and economic growth microeconomic point of view, as well as macroeconomic, both theoretically and empirically. Empirical studies that have been done around the world, do not agree on the fact that education has a positive effect on economic growth. This ambiguity has led us to participate in the debate by testing the impact and effectiveness of education on productivity Senegalese companies. This last play an important part in the process of economic growth in Senegal. Indeed, sectors (primary, secondary and tertiary) in which firms are divided contribute more than 80% of gross domestic product in Senegal in 2011. We stand out a little empirical studies have investigated the relationship starting directly the link between education (represented by the quantitative and qualitative variables) and economic growth (represented by gross domestic product). We hypothesize that if human capital positively affects business productivity and it is effective, productivity gains will in turn boost economic growth, all other things being equal. Using OLS and stochastic frontier approach to production, we were able to find that education has a positive effect on economic growth in Senegal, through the positive impact levels Studies of company executive and employee productivity. This allowed us to answer our research question. Adopting the method of data envelopment (DEA), we found that most Senegalese firms are inefficient in terms ofutilization of human capital of the worker. Indeed, in the traditional sector 3% of 259
companies are efficient, in the modern sector 4.34% of 46, in services 0.49% of 117 and in trade 0.85% of 203. Keywords: human capital, education, productivity, economic growth, effectiveness, efficiency, research and development and innovation, Senegal. ixSigles et acronymes
AUF: Agence Universitaire de la Francophonie
ASARECE: Association pour le renforcement de la recherche agricole en Afrique centrale et de l"Est ANSD : Agence Nationale de la Statistique et de la DémographieBAC : Baccalauréat
BFEM : Brevet de Fin d"Etudes Moyennes
BIT: Bureau International du Travail
CAD: Canadien Dollar
CEM: Collège d"Enseignement Moyen
CEREEQ: Centre expérimental de Recherche et d"Etudes pour l"équipementCE1: Cours Elémentaire 1
ère année
CE2 : Cours Elémentaire 2
ième annéeCFA : Communauté Financière Africaine
CFEE : Certificat de Fin d"Etudes ElémentairesCI : Cours d"Initiation
CITE : Classification internationale type de l"éducationCM1 : Cours Moyen 1
ère année
CM2 : Cours Moyen 2
ème année
CNRS : Centre National de la Recherche Scientifique CODESRIA : Conseil pour le Développement de la Recherche en Sciences Sociales enAfrique
CONFEMEN : Conférence des Ministres de l"Education des pays ayant le français en partage CNUCED : Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement CERES-Locustox : Centre Régional de Recherche en Eco toxicologie et Sécurité Alimentaire CIRAD : Centre International de Recherche Agronomique pour le développementCSE : Centre de suivi Ecologique
CP : Cours Préparatoire
DAGE : Direction de l"administration générale et de l"équipementDEA : Diplôme d"études Approfondies
DEA : Approche d"enveloppement des données
DPV : Direction de la Protection des Végétaux x DPRE : Direction de la Planification et de la Réforme de l"EducationECB : Ecole communautaires de base
EFI : Ecoles de formation des instituteurs
ENA : Ecole Nationale d"Administration
ENCR : Ecole Nationale des Cadres Ruraux
ENSA : Ecole Nationale Supérieure d"Agriculture ESAM I : Enquête sénégalaise auprès des ménages IESP : Ecole Supérieure Polytechnique
EPT : Education pour tous
ETP : Equivalent temps plein
FIRST : Fonds d"impulsion pour la Recherche Scientifique et Technique FNRAA : Fonds National de Recherches Agricoles et Agro-alimentairesINCO : Internationale Coopération
IDE : Investissements directs étrangers
INEADE : Institut National d"Etudes et d"Actions pour le Développement de l"EducationINP : Institut National de Pédologie
INPI : Institut National de la Propreté Industrielle IRD : Institut de Recherche pour le développement ISBL : Institutions du secteur privé et des institutions sans but lucratif ISRA : Institut Sénégalais de Recherche AgricoleISU : Institut de Statistique de l"UNESCO
ITA : Institut de Technologie Alimentaire
LMD : Licence-Master-Doctorat
MCO : Moindres carrés ordinaires
MRW : MANKIW, ROMER et WEIL
OAPI : Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle OCDE : Organisation de Coopération et de Développement EconomiquesOEB : Office Européen des Brevets
OMPI : Organisation Mondiale de la Propriété IntellectuelleONG : Organisation Non Gouvernementale
OPI : Office de la Propriété Industrielle
PASEC : Programme d"Analyse des Systèmes Educatifs de la CONFEMEN PCT : Coopération internationale de la propriété (Patent Coopération Treaty en anglais) xiPIB : Produit intérieur brut
PDEF : Programme Décennal de l"Education et de la Formation PROMETRA Promotion de la Médecine Traditionnelle Ph.D : Doctor philosophiae ou docteur en philosophiePP : Personnes physique
R&D : Recherche&développement
SENTEL GSM : Sénégal télécommunication SNERS : Système National d"Evaluation du Rendement Scolaire SODEFITEX : Société de Développement des Fibres Textiles SONATEL : Société nationale de télécommunication SUDATEL : société soudanaise de télécommunications TCI : Technologies de la communication et de l"informationTBS : Taux brut de scolarisation
UCAD : Université Cheikh Anta DIOP de Dakar
UE : Union Européenne
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest-africaineUGB : Université Gaston Berger
UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l"éducation, la Science et la CultureUNICEF : Fonds des Nations Unies pour l"Enfance
USAID : United States Agency for International Development (Agence des États-Unis pour le développement international) 1INTRODUCTION GENERALE
Le contexte général du travailLa contribution de l"éducation à la croissance économique a été reconnue et vantée par les
organismes internationaux et les gouvernements. Cette importance du rôle de l"éducation estconfirmée par la théorie économique. La lutte contre la pauvreté, l"augmentation de la
productivité et du revenu individuel et de celle de l"économie nationale passent par la mise en
oeuvre de l"éducation. Dans un tel contexte, il n"est pas surprenant que l"éducation occupe une
place prépondérante dans l"élaboration des politiques économiques, autant macroéconomiques
que microéconomiques. En effet, le constat est qu"au cours des vingt dernières années, la politique éducative a connu un essor dans tous les pays du monde et particulièrement en Afrique subsaharienne. Les pays essayent d"investir de plus en plus dans le capital humain,c"est-à-dire dans l"acquisition des connaissances et des compétences, car ils ont peut-être
compris qu"il est actuellement impossible de parler de croissance économique sans avoir
recours à l"éducation. A ce titre, nous pouvons souligner que les investissements dans
l"éducation ont plus augmenté dans les pays en développement. Dans ces pays, les pouvoirspublics ont déployé de considérables efforts au cours de la dernière décennie pour accroître
l"enveloppe de leur budget national allouée à l"éducation. Il ressort de l"édition 2011 du
Rapport mondial de suivi sur l"Éducation pour tous (EPT) que les dépenses d"éducation se sont accrues en pourcentage du produit national brut, passant ainsi de 2,9 % en 1999 à 3,8 %en 2011dans les pays à faible revenu. De son côté, le Sénégal s"est employé à mettre en oeuvre
des politiques d"éducation pour lesquelles il consacre un budget plus ou moins conséquent tout en engageant un certain nombre de réformes. Cela s"est traduit par une augmentation dela demande d"éducation avec des taux de scolarisation élevés à tous les niveaux et une offre
d"éducation avancée avec la création de collèges, de lycées et d"universités. Parallèlement, la
situation économique du pays s"est relativement améliorée avec un taux de croissance du
produit intérieur brut moyen de 4%1 sur la période 2000 à 2010. Au rebours, le pays a connu
1 Source : Direction de la Prévision et des Etudes Economiques du Ministère de l"Economie et des Finances du
Sénégal.
2 entre 2008 et 2009 une période de ralentissement de la croissance avec respectivement des taux 3,7% et 2,9, moins qu"en 2007 où il était de 4,9% 2. Les définitions de l"éducation et de la croissance économiqueDès lors, nous pourrions penser qu"il existerait une relation entre l"éducation et la croissance
économique. Pour comprendre ce lien, il faut que nous tentions de définir ces deux conceptsclés. En effet, en reprenant la définition du Dictionnaire Le Robert (2003), l"éducation est " la
mise en oeuvre des moyens propres à assurer la formation et le développement d"un être
humain; elle est la transmission d"une juste proportion de culture générale et de savoirs
spécialisés dans le but d"aider chacun à réussir dans la vie tout en réussissant sa vie ».
L"éducation est à distinguer de l"enseignement, car il peut y avoir la première sans le
second, et réciproquement. En effet, l"enseignement fait l"objet d"un processus d"acquisition de connaissances dans un cadre beaucoup plus formel et institutionnalisé et s"effectue au seinde l"école. Il permet à l"individu d"avoir des capacités, des compétences et des manières de
faire, d"agir, de se comporter et de se tenir. Cette institution qu"est l"école, est caractérisée par
plusieurs éléments parmi lesquels nous retenons l"existence des niveaux d"enseignement, desélèves et étudiants qui choisissent et décident d"y entrer pour s"insérer sur un marché du
travail, des enseignants rémunérés, une délivrance de diplômes pour les connaissances
acquises. A travers les formes variées qu"ils ont pu revêtir dans les diverses sociétés humaines,
l"éducation d"une façon générale et l"enseignement en particulier ont toujours eu pour objectifs
fondamentaux de former les individus. Cela, pour leur permettre d"être en mesure de choisirleur destinée, de se préparer à jouer un rôle important dans la vie sociale. De ce fait, ils
doivent acquérir des capacités, des virtualités, des possibilités, des qualifications, des talents
et des aptitudes pour leur éclosion et leur plénitude qui profiteront à la société entière. Pour
arriver à tout cela, il est nécessaire de financer l"éducation en général.En se référant à cette définition de l"éducation, il serait utile de démontrer si un lien peut être
établi avec la croissance économique qui est définie, selon F. PERROUX (1990) comme " l"augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues, d"un indicateur dedimension, le produit global net en termes réels ». La réponse à cet éventuel lien a été prise en
considération par l"économie de l"éducation. Par ailleurs, le fait que l"éducation nécessite des
2 Rapport sur la situation économique et sociale du Sénégal en 2008, élaboré par l"Agence Nationale de la
3coûts et des financements et que les sortants des systèmes scolaires s"insèrent dans les
systèmes productifs ont conduit à une "économie de l"éducation" qui, notamment, traite
l"éducation comme un élément de formation du capital humain et analyse son rôle dans lacroissance économique. Il s"agit, dans ce champ de l"économie, de mesurer le produit
éducatif, les déterminants de la demande et des décisions des ménages, de simuler les effets
des politiques sur les choix scolaires et d"apprécier l"efficacité de l"école et ses effets en
termes d"équité ou son impact sur la croissance. Il est donc légitime de lier l"éducation aux
concepts économiques, du fait qu"elle implique des coûts et des financements et qu"il existeune relation entre l"éducation, la rémunération sur le marché du travail et la productivité. Ces
dernières doivent être mises à l"épreuve en termes coûts/avantages et comparés par rapport
aux outputs de l"éducation. Les points de vue de la pensée économique sur le lien éducation croissanceéconomique
Pour comprendre tous ces mécanismes, il faut revenir à la littérature économique. En effet,
l"économie s"interroge depuis longtemps sur le lien entre les déterminants tels que le capital physique, le travail, le capital humain et autres facteurs et la croissance. Des grandes théories historiques ou traditionnelles de la production jusqu"aux nouvelles théories de la croissance, tous ces facteurs sont invoqués pour expliquer la croissance du produit intérieur brut ou le processus de production. Leur recours et leur justification ont suivi un développement dans la pensée économique. Depuis William PETTY (15e siècle), Jean BODIN (1529-1596) au XVIe siècle, SMITH (1776), en passant par MARX (1867) qui considéraient déjà la question dansl"activité économique, l"analyse de la croissance a toujours été présente. Nous évoquons les
travaux de MARSHALL à la fin du 19e siècle qui montrent que la connaissance est un moteur puissant de production. Quant à SCHUMPETER (1935), ses travaux ont démontré également que la connaissance joue un rôle important dans la croissance économique. Mais le programme de recherche le plus marquant coïncide avec les travaux de HARROD (1939), DOMAR (1946), KUZNETS (1956) et SOLOW (1956) selon lesquels le secteur productif deséconomies est déterminé par le capital physique. Leurs contributions ont abouti à encourager
et réconforter l"aide internationale en faveur des pays sous développés. Car le principe est
Statistique et Démographie
4 qu"en injectant massivement des capitaux extérieurs, cela conduirait à combler le gap interne et permettre leur développement. Le modèle de SOLOW dominant jusqu"aux années 1980 a connu un essor dans les analysesquantitatives de la croissance. Pour ce modèle, l"explication de la croissance était limitée aux
phénomènes démographiques et technologiques. Il mettait surtout en exergue l"investissement donc l"accumulation de capital physique comme facteur explicatif de la croissance et de plusquotesdbs_dbs23.pdfusesText_29[PDF] Psychanalyse de l 'enfance - Psychaanalyse
[PDF] initiation ? l 'entrepreneuriat - Jamiati
[PDF] chapitre 4 : l 'approche systemique de l 'entreprise - Oeconomianet
[PDF] L 'environnement de l 'entreprise et son analyse - UMMTO E-Learning
[PDF] Eléments de problématisation pour l 'histoire de l 'EP - Staps Lille 2
[PDF] Evaluation Généralités Définitions Définition Chastrette Définition
[PDF] L 'évaluation de l 'apprentissage en milieu scolaire : un - Érudit
[PDF] La didactique de l 'expression écrite répond-elle aux - (CREFECO)
[PDF] L 'Hygiène et ses définitions HYGIENE EN GENERAL HYGIENE A L
[PDF] observation de travail - GPSAO
[PDF] QU 'EST CE QUE LA BOURSE DES VALEURS MOBILIERES
[PDF] LES ETAPES DE LA COMPREHENSION DE L 'ORAL EN FLE
[PDF] la course en duree - IEN Beaune
[PDF] Les défis de la criminalité organisée transnationale - Vittimologia