[PDF] Quont-ils appris et enseigné ?





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Université Gaston Berger

UFR de Sciences Economiques et de

Gestion

Groupe d"études et de Recherche en

Sciences Economiques et de Gestion Université de Bourgogne

Faculté des Sciences Economiques et de Gestion

Ecole Doctorale Langages, Idées, Sociétés,

Institutions, Territoires (LISIT N°491)

Institut de Recherche sur l"Éducation:

Sociologie et Économie de l"Éducation, IREDU, CNRS

THÈSE EN COTUTELLE INTERNATIONALE

Pour obtenir le grade de

DOCTEUR DE L"UNIVERSITE GASTON BERGER ET DE L"UNIVERSITE DE BOURGOGNE

Discipline : Sciences Economiques

Spécialité : Economie de l"éducation

Présentée et soutenue publiquement par Abdramane SOW Le

08 janvier 2013.

THEME La contribution de l"éducation à la croissance économique du Sénégal

Directeurs de thèse :

Adama DIAW et Jean BOURDON Jury

M. Mamadou Felwine SARR, Professeur, Université Gaston Berger de Saint-Louis, Président du Jury.

M. Jean BOURDON, Directeur de recherche CNRS, Université de Bourgogne Dijon. M. Nadir ALTINOK, Maître de Conférences, Université de Metz, Coencadrant. M. Adama DIAW, Professeur Titulaire, Université Gaston Berger de Saint-Louis. M. Cyrille PIATECKY, Professeur, Université d"Orléans, Rapporteur. M. Dénis ACCLASSATO, Professeur, Université d"Abomey Calavi, Rapporteur. ii " L"Université Gaston Berger et l"Université de Bourgogne n"entendent donner ni approbation, ni improbation aux opinions émises dans les thèses et les mémoires. Ces opinions doivent être considérées comme propres à leurs auteurs. » iii

DEDICACES

Je dédie ce travail:

- A la mémoire de mon père Thierno Ndiaga Mokhtar SOW; - A ma mère Néné dite Oumou NIANG; - A toute ma famille (Fatim SOW, Abdoul Aziz SOW, Iba SOW, Elimane SOW, Aida SOW, Elhadji Mamadou SOW, Malick SOW, Alioune SOW, Awa Ly SOW dite Narel, Mamadou Aliou SOW, Aliou Aida SOW, les deux Mokhtar SOW); - A ma fille ainée Fatimata SOW et à mon épouse Maimouna LY SOW; - A Adama DIAW, Jean BOURDON et Nadir ALTINOK; - A l"AUF Internationale et à l"AUF Bureau Afrique de l"Ouest; - Aux Professeurs et Présidents des Universités de Bourgogne et de Gaston Berger (Sophie BEJEAN, Alain BONNIN et Mary Teuw NIANE); - A mes neveux (Maman Aida, Elimane, Baye Ndiaga LY) et nièces (Houley LY...); - A tout le personnel de l"UGB et de l"UB; - A tous les enseignants de l"UGB et de l"UB; - Aux familles SECK de PODOR et TOBE de Thiès; - Aux collègues du programme " Horizons Francophones » de l"AUF, Bureau Afrique de l"Ouest; - A tous mes étudiants et étudiantes de l"UGB dont ceux et celles de la promotion P19. iv

REMERCIEMENTS

Je tiens avant tout à remercier le Bon Dieu.

Je remercie pleinement Jean BOURDON, Directeur de recherche au CNRS et le Professeur

Adama DIAW, pour avoir très bien dirigé cette thèse, pour leurs conseils, nos échanges, leurs

encouragements et leur soutien sans faille et indispensable en fin de thèse. Egalement je remercie Nadir ALTINOK pour sa contribution à la réalisation de ce travail. Mes remerciements sont adressés également aux rapporteurs les Professeurs Cyrille PIATECKI et Dénis ACCLASSATO, pour avoir accepté d"évaluer cette thèse. J"adresse ma reconnaissante aux Directeurs de l"IREDU Jean-François GIRET et Bruno

SUCHAUT pour m"avoir accueilli.

Je voudrais remercier très particulièrement l"organisation AUF Internationale et l"AUF bureau

Afrique de l"ouest qui ont financé cette thèse avec détermination dans le cadre du programme

" Horizons Francophone », et son personnel. Mention spéciale au Directeur dudit programme Professeur Pascal HOUENOU, le Professeur Emile TANAWA, Matel KANE WANE, Madame SANE, Anne-Laure LEJEUNE...Que Dieu bénisse cette organisation et l"ensemble de son personnel. Amine. Je remercie également Fabienne HOUPLON, Bertille THEUREL et toute l"équipe (doctorants et jeunes chercheurs) de l"IREDU pour leur collaboration. Je remercie tous les membres (doctorants) et les enseignants (Messieurs SENE M., FALL, THOMA M., THIOUNE M., DIOUF B., MBENGUE M., SANE S., MBAYE S., NTAP, KANE, KOYTA, KONTE, NDIAYE CH., NDIAYE AZ., LY M., LO GUEYE A. NDONGO B., CISSE D., SALL M. Y., GUEYE B. et FOUNANOU et Madame FALL K.) du GERSEG. Mes remerciements sont adressés aussi aux membres de l"UFR SEFS (Professeurs Gora MBODJI, Oumar SOUGOU, au personnel technique et administratif et à tous mes collègues (SARR CH., COULIBALY M., COULIBALY P., MBODJI M., DIENG H., DIOUF S., DIALLO A., DIAKHATE D., DIAKHATE H. et DIATTA S.). Je remercie le personnel de l"Ecole Doctorale LISIT et son Directeur Patrick BOUCHET. v Je remercie Frédérique LAHORTE, Daouya COMMARET, Mireille QUEROCHE, Isabelle MORILLON, Natalie PICARD, Emmanuelle GREDIN, Morgan POGGIOLI et André

LARCENEUX.

Je remercie le PA2PER de l"Université Gaston Berger de Saint-Louis. Mes remerciements sont adressés à tout le personnel de l"UFR SEG (Pr Mamadou Felwine SARR, Papa Ousseynou DIAKHATE, Moussa DIOP, Lamine SOW, Fatou GUEYE, Katy SENE, Khayar KANE, Karim WADE, mesdames BA, DIALLO, KANE, BASSE, DIENG,

BOUCA, Samba NDIAYE et Assane Camara).

Je remercie également mes amis, le regretté Alioune DIOP (Repos à son âme), Ngoné

SAMBA, Mariane WAGUE, Amanatou SAKHO, Bassirou TOBE, Alioune B. GOUDIABY, Omar SENE, Abdoul Khadry SALL, Mafoudiou DIATTA, Djiby CAMARA, Papa DIAGNE, Hady TOBE, Ibrahima THIANDOUM, Mamadou BAMBA, A. Bouna MBAYE, Papa I. DIAGNE, Ibrahima THIOYE, Souleymane Diallo, Mokhtar NIANG, Ousmane WADE, Souleymane NIANG, Amadou T. NIANG, Malick GUEYE, Hameth SALL, Président DIA KANE, Abdoul Aziz KANE, Malick BA, Mame Cheikh DIOP, Mouhamed DIOP, Awa TRAORE, Aida WADE, Tapha NIANG, Ibrahima SALL photographe, Amadou KANE DIALLO, Maguette DIENG, Facinet CONTE, Lamine DIAGNE, Oumar KA, Assane NDAO, Amadou DIOP, Bouna A. FALL, Etienne ATALA, Mor SARR et Aimé GOMIS, pour leur

aide et leurs encouragements et tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation

de ce travail. vi

SOMMAIRE

Résumé ................................................................................................................................. vii

Abstract ............................................................................................................................... viii

Sigles et acronymes ............................................................................................................... ix

INTRODUCTION GENERALE ............................................................................................ 1

CHAPITRE I : LE RÔLE DE L"EDUCATION DU POINT DE VUE

MICROECONOMIQUE ...................................................................................................... 13

CHAPITRE II: LE RÔLE DE L"EDUCATION DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE SOUS L"ASPECT MACROECONOMIQUE .......................................... 45 CHAPITRE III: LA SITUATION DE L"EDUCATION AU SENEGAL ......................... 127 CHAPITRE IV : LA MESURE DE LA RECHERCHE&DEVELOPPEMENT ET DE

L"INNOVATION AU SENEGAL ..................................................................................... 194

CHAPITRE V: L"ANALYSE DE LA PRODUCTIVITE ET DE L"EFFICACITE DES ENTREPRISES SENEGALAISES EN TERMES D"UTILISATION DU CAPITAL

HUMAIN DU TRAVAILLEUR ........................................................................................ 246

CONCLUSION GENERALE ............................................................................................ 336

BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................. 340

RAPPORTS CONSULTES................................................................................................ 363

vii

Résumé

L"objectif du travail est de montrer que l"éducation contribue à la croissance économique,

c"est-à-dire qu"il existe un lien entre les variables de l"éducation et la croissance économique

au Sénégal. Il existe plusieurs études qui se sont intéressées à la relation entre l"éducation et

la croissance économique du point de vue microéconomique, tout comme macroéconomique,

tant sur le plan théorique qu"empirique. Les études empiriques qui ont été faites un peu

partout à travers le monde, ne s"accordent pas sur le fait que l"éducation a un effet positif sur

la croissance économique. Cette ambiguïté nous a amené à participer au débat en testant

l"effet et l"efficacité de l"éducation sur la productivité des entreprises sénégalaises. Ces

dernières occupent une part importante dans le processus de croissance économique du

Sénégal. En effet, les secteurs (primaire, secondaire et tertiaire) dans lesquels les entreprises

sont réparties contribuent pour plus de 80% au produit intérieur brut du Sénégal en 2011.

Nous nous démarquons un peu des études empiriques qui ont étudié la relation en partant

directement du lien entre éducation (représentée par ces variables quantitatives et qualitatives)

et la croissance économique (représentée par le produit intérieur brut). Nous faisons

l"hypothèse que si le capital humain influence positivement la productivité des entreprises et

s"il est efficace, les gains de productivité en résultant vont à leur tour accroître la croissance

économique, toutes choses étant égales par ailleurs. L"utilisation de la méthode des MCO et

de l"approche par la frontière stochastique de production, nous a permis de trouver que

l"éducation produit un effet positif sur la croissance économique du Sénégal, à travers

l"impact positif des niveaux d"études du chef d"entreprise et du salarié sur la productivité.

Cela nous a permis d"apporter une réponse à notre question de recherche. Adoptant la

méthode d"enveloppement de données (DEA), nous avons trouvé que la plupart des

entreprises sénégalaises sont inefficaces en termes d"utilisation du capital humain du

travailleur. En effet, dans le secteur traditionnel 3% sur 259 entreprises sont efficaces, dans le secteur moderne 4,34% sur 46, dans les services 0,49% sur 117 et le commerce 0,85% sur 203.

Mots clés : capital humain ; éducation ; productivité ; croissance économique, efficacité ;

efficience ; recherche&développement et innovation ; Sénégal. viii

Abstract

The aim of this work is to show that education contributes to economic growth, that is to say that there is a relationship between the variables of education and economic growth in Senegal. There are several studies that have examined the relationship between education and economic growth microeconomic point of view, as well as macroeconomic, both theoretically and empirically. Empirical studies that have been done around the world, do not agree on the fact that education has a positive effect on economic growth. This ambiguity has led us to participate in the debate by testing the impact and effectiveness of education on productivity Senegalese companies. This last play an important part in the process of economic growth in Senegal. Indeed, sectors (primary, secondary and tertiary) in which firms are divided contribute more than 80% of gross domestic product in Senegal in 2011. We stand out a little empirical studies have investigated the relationship starting directly the link between education (represented by the quantitative and qualitative variables) and economic growth (represented by gross domestic product). We hypothesize that if human capital positively affects business productivity and it is effective, productivity gains will in turn boost economic growth, all other things being equal. Using OLS and stochastic frontier approach to production, we were able to find that education has a positive effect on economic growth in Senegal, through the positive impact levels Studies of company executive and employee productivity. This allowed us to answer our research question. Adopting the method of data envelopment (DEA), we found that most Senegalese firms are inefficient in terms of

utilization of human capital of the worker. Indeed, in the traditional sector 3% of 259

companies are efficient, in the modern sector 4.34% of 46, in services 0.49% of 117 and in trade 0.85% of 203. Keywords: human capital, education, productivity, economic growth, effectiveness, efficiency, research and development and innovation, Senegal. ix

Sigles et acronymes

AUF: Agence Universitaire de la Francophonie

ASARECE: Association pour le renforcement de la recherche agricole en Afrique centrale et de l"Est ANSD : Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie

BAC : Baccalauréat

BFEM : Brevet de Fin d"Etudes Moyennes

BIT: Bureau International du Travail

CAD: Canadien Dollar

CEM: Collège d"Enseignement Moyen

CEREEQ: Centre expérimental de Recherche et d"Etudes pour l"équipement

CE1: Cours Elémentaire 1

ère année

CE2 : Cours Elémentaire 2

ième année

CFA : Communauté Financière Africaine

CFEE : Certificat de Fin d"Etudes Elémentaires

CI : Cours d"Initiation

CITE : Classification internationale type de l"éducation

CM1 : Cours Moyen 1

ère année

CM2 : Cours Moyen 2

ème année

CNRS : Centre National de la Recherche Scientifique CODESRIA : Conseil pour le Développement de la Recherche en Sciences Sociales en

Afrique

CONFEMEN : Conférence des Ministres de l"Education des pays ayant le français en partage CNUCED : Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement CERES-Locustox : Centre Régional de Recherche en Eco toxicologie et Sécurité Alimentaire CIRAD : Centre International de Recherche Agronomique pour le développement

CSE : Centre de suivi Ecologique

CP : Cours Préparatoire

DAGE : Direction de l"administration générale et de l"équipement

DEA : Diplôme d"études Approfondies

DEA : Approche d"enveloppement des données

DPV : Direction de la Protection des Végétaux x DPRE : Direction de la Planification et de la Réforme de l"Education

ECB : Ecole communautaires de base

EFI : Ecoles de formation des instituteurs

ENA : Ecole Nationale d"Administration

ENCR : Ecole Nationale des Cadres Ruraux

ENSA : Ecole Nationale Supérieure d"Agriculture ESAM I : Enquête sénégalaise auprès des ménages I

ESP : Ecole Supérieure Polytechnique

EPT : Education pour tous

ETP : Equivalent temps plein

FIRST : Fonds d"impulsion pour la Recherche Scientifique et Technique FNRAA : Fonds National de Recherches Agricoles et Agro-alimentaires

INCO : Internationale Coopération

IDE : Investissements directs étrangers

INEADE : Institut National d"Etudes et d"Actions pour le Développement de l"Education

INP : Institut National de Pédologie

INPI : Institut National de la Propreté Industrielle IRD : Institut de Recherche pour le développement ISBL : Institutions du secteur privé et des institutions sans but lucratif ISRA : Institut Sénégalais de Recherche Agricole

ISU : Institut de Statistique de l"UNESCO

ITA : Institut de Technologie Alimentaire

LMD : Licence-Master-Doctorat

MCO : Moindres carrés ordinaires

MRW : MANKIW, ROMER et WEIL

OAPI : Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economiques

OEB : Office Européen des Brevets

OMPI : Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle

ONG : Organisation Non Gouvernementale

OPI : Office de la Propriété Industrielle

PASEC : Programme d"Analyse des Systèmes Educatifs de la CONFEMEN PCT : Coopération internationale de la propriété (Patent Coopération Treaty en anglais) xi

PIB : Produit intérieur brut

PDEF : Programme Décennal de l"Education et de la Formation PROMETRA Promotion de la Médecine Traditionnelle Ph.D : Doctor philosophiae ou docteur en philosophie

PP : Personnes physique

R&D : Recherche&développement

SENTEL GSM : Sénégal télécommunication SNERS : Système National d"Evaluation du Rendement Scolaire SODEFITEX : Société de Développement des Fibres Textiles SONATEL : Société nationale de télécommunication SUDATEL : société soudanaise de télécommunications TCI : Technologies de la communication et de l"information

TBS : Taux brut de scolarisation

UCAD : Université Cheikh Anta DIOP de Dakar

UE : Union Européenne

UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest-africaine

UGB : Université Gaston Berger

UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l"éducation, la Science et la Culture

UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l"Enfance

USAID : United States Agency for International Development (Agence des États-Unis pour le développement international) 1

INTRODUCTION GENERALE

Le contexte général du travail

La contribution de l"éducation à la croissance économique a été reconnue et vantée par les

organismes internationaux et les gouvernements. Cette importance du rôle de l"éducation est

confirmée par la théorie économique. La lutte contre la pauvreté, l"augmentation de la

productivité et du revenu individuel et de celle de l"économie nationale passent par la mise en

oeuvre de l"éducation. Dans un tel contexte, il n"est pas surprenant que l"éducation occupe une

place prépondérante dans l"élaboration des politiques économiques, autant macroéconomiques

que microéconomiques. En effet, le constat est qu"au cours des vingt dernières années, la politique éducative a connu un essor dans tous les pays du monde et particulièrement en Afrique subsaharienne. Les pays essayent d"investir de plus en plus dans le capital humain,

c"est-à-dire dans l"acquisition des connaissances et des compétences, car ils ont peut-être

compris qu"il est actuellement impossible de parler de croissance économique sans avoir

recours à l"éducation. A ce titre, nous pouvons souligner que les investissements dans

l"éducation ont plus augmenté dans les pays en développement. Dans ces pays, les pouvoirs

publics ont déployé de considérables efforts au cours de la dernière décennie pour accroître

l"enveloppe de leur budget national allouée à l"éducation. Il ressort de l"édition 2011 du

Rapport mondial de suivi sur l"Éducation pour tous (EPT) que les dépenses d"éducation se sont accrues en pourcentage du produit national brut, passant ainsi de 2,9 % en 1999 à 3,8 %

en 2011dans les pays à faible revenu. De son côté, le Sénégal s"est employé à mettre en oeuvre

des politiques d"éducation pour lesquelles il consacre un budget plus ou moins conséquent tout en engageant un certain nombre de réformes. Cela s"est traduit par une augmentation de

la demande d"éducation avec des taux de scolarisation élevés à tous les niveaux et une offre

d"éducation avancée avec la création de collèges, de lycées et d"universités. Parallèlement, la

situation économique du pays s"est relativement améliorée avec un taux de croissance du

produit intérieur brut moyen de 4%

1 sur la période 2000 à 2010. Au rebours, le pays a connu

1 Source : Direction de la Prévision et des Etudes Economiques du Ministère de l"Economie et des Finances du

Sénégal.

2 entre 2008 et 2009 une période de ralentissement de la croissance avec respectivement des taux 3,7% et 2,9, moins qu"en 2007 où il était de 4,9% 2. Les définitions de l"éducation et de la croissance économique

Dès lors, nous pourrions penser qu"il existerait une relation entre l"éducation et la croissance

économique. Pour comprendre ce lien, il faut que nous tentions de définir ces deux concepts

clés. En effet, en reprenant la définition du Dictionnaire Le Robert (2003), l"éducation est " la

mise en oeuvre des moyens propres à assurer la formation et le développement d"un être

humain; elle est la transmission d"une juste proportion de culture générale et de savoirs

spécialisés dans le but d"aider chacun à réussir dans la vie tout en réussissant sa vie ».

L"éducation est à distinguer de l"enseignement, car il peut y avoir la première sans le

second, et réciproquement. En effet, l"enseignement fait l"objet d"un processus d"acquisition de connaissances dans un cadre beaucoup plus formel et institutionnalisé et s"effectue au sein

de l"école. Il permet à l"individu d"avoir des capacités, des compétences et des manières de

faire, d"agir, de se comporter et de se tenir. Cette institution qu"est l"école, est caractérisée par

plusieurs éléments parmi lesquels nous retenons l"existence des niveaux d"enseignement, des

élèves et étudiants qui choisissent et décident d"y entrer pour s"insérer sur un marché du

travail, des enseignants rémunérés, une délivrance de diplômes pour les connaissances

acquises. A travers les formes variées qu"ils ont pu revêtir dans les diverses sociétés humaines,

l"éducation d"une façon générale et l"enseignement en particulier ont toujours eu pour objectifs

fondamentaux de former les individus. Cela, pour leur permettre d"être en mesure de choisir

leur destinée, de se préparer à jouer un rôle important dans la vie sociale. De ce fait, ils

doivent acquérir des capacités, des virtualités, des possibilités, des qualifications, des talents

et des aptitudes pour leur éclosion et leur plénitude qui profiteront à la société entière. Pour

arriver à tout cela, il est nécessaire de financer l"éducation en général.

En se référant à cette définition de l"éducation, il serait utile de démontrer si un lien peut être

établi avec la croissance économique qui est définie, selon F. PERROUX (1990) comme " l"augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues, d"un indicateur de

dimension, le produit global net en termes réels ». La réponse à cet éventuel lien a été prise en

considération par l"économie de l"éducation. Par ailleurs, le fait que l"éducation nécessite des

2 Rapport sur la situation économique et sociale du Sénégal en 2008, élaboré par l"Agence Nationale de la

3

coûts et des financements et que les sortants des systèmes scolaires s"insèrent dans les

systèmes productifs ont conduit à une "économie de l"éducation" qui, notamment, traite

l"éducation comme un élément de formation du capital humain et analyse son rôle dans la

croissance économique. Il s"agit, dans ce champ de l"économie, de mesurer le produit

éducatif, les déterminants de la demande et des décisions des ménages, de simuler les effets

des politiques sur les choix scolaires et d"apprécier l"efficacité de l"école et ses effets en

termes d"équité ou son impact sur la croissance. Il est donc légitime de lier l"éducation aux

concepts économiques, du fait qu"elle implique des coûts et des financements et qu"il existe

une relation entre l"éducation, la rémunération sur le marché du travail et la productivité. Ces

dernières doivent être mises à l"épreuve en termes coûts/avantages et comparés par rapport

aux outputs de l"éducation. Les points de vue de la pensée économique sur le lien éducation croissance

économique

Pour comprendre tous ces mécanismes, il faut revenir à la littérature économique. En effet,

l"économie s"interroge depuis longtemps sur le lien entre les déterminants tels que le capital physique, le travail, le capital humain et autres facteurs et la croissance. Des grandes théories historiques ou traditionnelles de la production jusqu"aux nouvelles théories de la croissance, tous ces facteurs sont invoqués pour expliquer la croissance du produit intérieur brut ou le processus de production. Leur recours et leur justification ont suivi un développement dans la pensée économique. Depuis William PETTY (15e siècle), Jean BODIN (1529-1596) au XVIe siècle, SMITH (1776), en passant par MARX (1867) qui considéraient déjà la question dans

l"activité économique, l"analyse de la croissance a toujours été présente. Nous évoquons les

travaux de MARSHALL à la fin du 19e siècle qui montrent que la connaissance est un moteur puissant de production. Quant à SCHUMPETER (1935), ses travaux ont démontré également que la connaissance joue un rôle important dans la croissance économique. Mais le programme de recherche le plus marquant coïncide avec les travaux de HARROD (1939), DOMAR (1946), KUZNETS (1956) et SOLOW (1956) selon lesquels le secteur productif des

économies est déterminé par le capital physique. Leurs contributions ont abouti à encourager

et réconforter l"aide internationale en faveur des pays sous développés. Car le principe est

Statistique et Démographie

4 qu"en injectant massivement des capitaux extérieurs, cela conduirait à combler le gap interne et permettre leur développement. Le modèle de SOLOW dominant jusqu"aux années 1980 a connu un essor dans les analyses

quantitatives de la croissance. Pour ce modèle, l"explication de la croissance était limitée aux

phénomènes démographiques et technologiques. Il mettait surtout en exergue l"investissement donc l"accumulation de capital physique comme facteur explicatif de la croissance et de plusquotesdbs_dbs23.pdfusesText_29
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