[PDF] Guerre ou paix Milosevic choisit

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LeMondeJob: WMQ0406--0001-0 WAS LMQ0406-1 Op.: XX Rev.: 03-06-99 T.: 14:40 S.: 111,06-Cmp.:03,14, Base : LMQPAG 40Fap: 100 N

o : 0592 Lcp: 700 CMYK aL'euro au plus bas

L'euro a continué à reculer, jeudi matin

3 juin, face au dollar. Il est victime de

l'indifférence af®chée de la Banque centrale européenne.p. 21 aLa grèvedes transports

La grève des transports en commun,

provoquée par la mort d'un agent de la

RATP, paralyse Paris depuis mercredi et

s'étend à Lyon et Marseille. p.10 aPouletsà la dioxine

Bruxelles ordonne le retrait, dans l'en-

semble de l'Union européenne, des ali- ments pouvant présenter un risque pour la santé. Après les poulets, les porcs belges sont placés sous surveil- lance.p. 6 aRobert Delaunay,premières années

Plus de soixante peintures et une ving-

taine d'úuvres sur papier réalisées par ce " peintre de la vie moderne » entre

1906 et 1914 sont présentées au

Centre Georges-Pompidou à Paris.

p. 33 aIl y a dix ans,Tiananmen

A la veille du dizième anniversaire de

Tiananmen, l'accès à la place a été in- terdit. Le PCC continue de justi®er la répression du " printemps de Pékin ». p. 7 et notre éditorial p. 20 aLes Francs-Moisinssous le choc

Après la mort d'un jeune de la cité des

Francs-Moisins à Saint-Denis, tué lors

d'une fusillade dans la nuit de mardi à mercredi, le quartier est en état de choc. p.13 aEuropéennes :la campagne du SPD se défend de tenir des propos anti-eu- ropéens, il veut avant tout défendre les intérêts nationaux de l'Allemagne dont la contribution ®nancière à Bruxelles lui paraît excessive.p. 9 aRoland-Garros

Vainqueur du Tournoi 1997, Gustavo

Kuerten a été éliminé, mercredi, par

Andreï Medvedev, alors que l'autre

Brésilien, Fernando Meligeni, en bat-

tant l'Espagnol Alex Corretja, accède aux demi-®nales. p. 29 55
e

ANNÉE - N

o

16906 - 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINEFONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY ± DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANIVENDREDI 4 JUIN 1999Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 9 F ; Autriche,25 ATS ; Belgique, 45 FB ; Canada, 2,25 $ CAN ;Côte-d'Ivoire, 850 F CFA ; Danemark, 15 KRD ;Espagne, 225 PTA ; Grande-Bretagne, 1 £ ; Grèce,500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 2900 L ; Luxembourg,46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; Pays-Bas,3 FL ; Portugal CON., 250 PTE ; Réunion, 9 F ;Sénégal, 850 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,10 FS ;Tunisie, 1,2 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $.

LE MONDE DES LIVRES

LE MONDE DES POCHES

aPouchkine,

Denis Roche,

la sélection des " poches » de mai

International............. 2

Europ•ennes.............. 9

France-Soci•t•...........10

R•gions........................15

Horizons......................16

Entreprises ................. 21

Communication........ 23

Tableau de bord........ 24Aujourd'hui................ 28

M•t•orologie, jeux... 31

Carnet .......................... 32

Culture......................... 33

Guide culturel............ 35

Kiosque........................ 36

Abonnements............ 36

Radio-T•l•vision....... 37

POINT DE VUE

Regard sur de vieilles

maladies françaises par Jean-Denis Bredin L

ES tragédies du Kosovo,

l'incendie d'une paillote sur une plage, on n'ose- rait bien sûr les confron- ter, même un instant, si les guerres que se sont livrées en France nos in- tellectuels et nos politiques ne nous avaient rappelé les maladies d'un vieux peuple auquel l'expérience,

écrivait le général de Gaulle, " n'a

point arraché ses vices », des mala- dies qui pourraient même, avec le temps, aller s'aggravant. Les " intel- lectuels », ou plutôt ceux que, de- puis un siècle, on appelle de ce nom, ceux qui, la plume à la main, s'adressent à l'opinion publique, ar- més de l'intelligence, de la connais- sance et du talent d'expression, ceux-là ont parfois éclairé, dans leurs affrontements nés des drames du Kosovo, notre penchant au fa- natisme de la pensée, évidemment mis au service de la Vérité, et notre aptitude à l'excommunication.

Notre longue histoire a entrete-

nu, sous les habits les plus divers, le vieux vice d'intolérance : la tradi- tion catholique séparant, sur la terre et dans le ciel, les bons et lesméchants ; la tradition révolution- naire portant la tyrannie de la Véri- té, " la Vérité terrible ou la mort » que Robespierre légua aux oppres- seurs du peuple ; à la ®n du XIX e siècle, la fureur antisémite ai- sément confondue à la passion pa- triotique ; et encore, dans notre tra- gique XX e siècle, ces effrayants tumultes de l'Histoire et de la pen- sée, tant d'égarements de l'esprit dont nous ne sommes apparem- ment pas remis.

Un temps, le message des Lu-

mières, puis celui de l'esprit laïque ont tenté de nous enseigner les hé- sitations de l'intelligence et de la connaissance, la tolérance, les exi- gences du respect d'autrui. Mais peut-être n'en avons-nous gardé que des traces, et, quand viennent les remous, nous retrouvons vite notre mentalité familière.

Lire la suite page 19

Jean-Denis Bredinest avo-

cat, écrivain, membre de l'Acadé- mie française.

Air France

se redresse

PR...SIDENT d'Air France de-

puis deux ans, Jean-Cyril Spinetta présentait, jeudi 3 juin, des résul- tats meilleurs que prévu par les analystes ®nanciers. Mais la longue grève des pilotes, en juin

1998, a amputé le béné®ce de

1,3 milliard de francs. Cotée en

Bourse depuis février, la compa-

gnie s'est pourtant redressée et prépare une alliance américaine.

Lire page 22

JEAN-CYRIL SPINETTA

Le dernier service de Michel Crépeau à ses collègues députés et mortels

L'...POUSE de Michel Crépeau avait préve-

nu par une belle lettre, adressée à Laurent Fa- bius : " Je ne serai pas là car je ne souhaite pas revoir le haut lieu dans lequel la voix si parti- culière de Michel a résonné tant de fois et où elle s'est tue à jamais, le 23 mars. »C'est donc sans elle que, mercredi 2 juin, le président de l'As- semblée nationale, puis Lionel Jospin, ont rendu hommage au député (radical de gauche) de Charente-Maritime, maire de la

Rochelle, foudroyé par une crise cardiaque en

plein hémicycle, sept semaines plus tôt. Mort en scène, juste après une dernière in- terpellation au gouvernement, l'image aurait pu plaire aux parlementaires, si tant est qu'il existe de belles morts. Elle les a terri®és. De- puis plus d'un demi-siècle, jamais la chose n'était arrivée. Pire, chacun s'est alors aperçu qu'on peut réunir deux fois par semaine, le mardi et le mercredi, cinq cent soixante-dix- sept députés, la quasi-totalité d'un gouverne- ment, un premier ministre, mais qu'un simple brancard ne peut passer entre les travées.

L'usage, qui veut que les hommes portent

tous costumes et cravates, n'avait pas permisde distinguer le personnel médical de l'As- semblée. Il n'y avait ni matériel d'urgence car- diaque, ni dispositif d'évacuation, même pas un téléphone dans l'hémicycle pour joindre le

Samu. Fragilité de la puissance politique...

Dans les jours et les semaines qui ont suivi

la mort de Michel Crépeau, des dizaines de députés ± dont les parlementaires médecins qui s'étaient précipités pour tenter un dernier massage cardiaque sur le maire de la Ro- chelle ± ont écrit à M. Fabius pour réclamer une nouvelle organisation des secours au cúur du Palais-Bourbon. On voulait du per- sonnel, des pompiers, du matériel, un mini- hôpital, peut-être. Bref, les députés, trauma- tisés, refusaient la perspective de mourir à la tribune, même après le plus beau des dis- cours.

La présidence de l'Assemblée nationale a

pris les choses au sérieux. Un audit a été de- mandé au professeur Carli, chef du service d'anesthésie-réanimation au Samu de Paris.

Depuis quelques jours, le nouveau système de

secours est en place. Un brancard adapté à

l'exiguïté des travées de l'hémicycle a été réa-lisé par l'atelier d'ébenisterie de l'Assemblée.

Près de 500 000 francs ont été consacrés à l'achat de matériel d'intubation endotra- chéale, d'un cardioscope-dé®brillateur por- table et de trois dé®brillateurs semi-automa- tiques. Tous les huissiers suivent désormais une formation de secouristes et le SAMU de l'hôpital Necker, tout proche, peut être là en six minutes. Un groupe de dix médecins par- lementaires, parmi lesquels le président du groupe UDF, Philippe Douste-Blazy, le dépu- té RPR des Bouches-du-Rhône, Renaud Mu- selier, et le député socialiste, Gérard Bapt, ont validé le protocole organisant les premiers soins et l'évacuation. Depuis, la présidence de l'Assemblée reçoit des appels de grandes entreprises, du Conseil économique et social ou du Sénat. Car les dé- putés n'étaient pas les seuls à frôler, sans ®let, le danger. Ces institutions s'aperçoivent à leur tour que leurs dirigeants sont mortels et qu'elles n'ont rien prévu pour les sauve- garder.Raphaëlle Bacqué

L'échange

des gènes a roge sur les conséquences " contre nature » de l'ajout d'un seul gène d'une espèce dans une autre ± comme dans le maïs transgé- nique ±, un micro-organisme joue les provocateurs. Thermotoga mari- tima, une bactérie dont le génome vient d'être séquencé par l'Améri- cain Craig Venter, aurait près d'une centaine de ses gènes en commun avec des organismes très éloignés d'elle. Cela pourrait signi®er que les ancêtres de ces deux groupes de bactéries auraient, à une époque re- culée, vécu dans un écosystème où l'échange d'informations génétiques

était une pratique courante, perma-

nente, et un moteur puissant de l'évolution des organismes vivants.

Lire page 28

Enquête sur

les circuits du ®nancement politique et de la corruption

MIS EN EXAMEN depuis quatre

ans, l'ancien député (PS) Jean-

Pierre Destrade, continue de faire

peser sur son parti la menace d'une affaire sans précédent. Au- delà de ses accusations sur le "®- nancement occulte »du PS, qui ont entraîné les mises en examen d'une trentaine de personnes, dont l'ancien trésorier Henri Em- manuelli, l'enquête menée à Pau dévoile pour la première fois l'existence d'un système de col- lecte de fonds auprès des groupes de la grande distribution. La dé- couverte des cahiers personnels d'un dirigeant de Promodès accré- dite les soupçons de corruption autour des autorisations d'implan- tations d'hypermarchés. La cita- tion, dans le dossier, d'un homme d'affaires proche de Lionel Jospin focalise l'attention du gouver- nement.

Lire pages 16 et 17

Guerre ou paix, Milosevic choisit

bLe Parlement serbe a approuvé, jeudi, le plan de paix russo-occidental pour le Kosovo

bCe plan reprend les cinq conditions posées par l'OTAN à l'arrêt des bombardements alliés

bBill Clinton avait menacé d'une intervention terrestre en cas de refus

LE PARLEMENT serbe, réuni en

session extraordinaire, a accepté, jeudi 3 juin en ®n de matinée, le plan de paix russo-occidental sur le

Kosovo. Ce plan avait été soumis

quelques heures plus tôt au pré- sident Slobodan Milosevic par les

émissaires russe et européen, Viktor

Tchernomyrdine et Martti Ahtisaari.

Selon un député, le Parlement a vo-

té à une " écrasante majorité »; les

élus du Parti radical ultra-nationa-

liste de Vojislav Seselj s'y sont vio- lemment opposés. A Bruxelles, un porte-parole de l'OTAN s'est refusé

à tout commentaire sur le vote du

Parlement serbe, dans l'attente, a-t-

il dit, du rapport que M. Ahtisaari devait faire jeudi soir au sommet européen de Cologne, en Alle- magne.

Le plan russo-occidental reprend

les cinq conditions posées par l'Al- liance pour interrompre la cam- pagne de bombardements ouverte le 24 mars : arrêt de la répression contre les Kosovars, retrait des forces serbes du Kosovo, retour des réfugiés, déploiement d'une force internationale, autonomie pour laprovince. Après de longues tracta- tions, mardi et mercredi à Bonn,

M. Tchernomyrdine avait ®ni par

accepter que l'OTAN joue un rôle essentiel dans la force de 45 à 50 000 hommes qui doit être déployée au

Kosovo, et que cette force soit pla-

cée sous commandement unique. Le choix de la paix est dans les mains de M. Milosevic, a déclaré Bill Clin- ton : " Il peut limiter la casse et ac- cepter les nécessités fondamentales d'une paix juste, ou il peut continuer à conduire son peuple à l'échec mili- taire et à la ruine économique. »En cas de refus du plan de paix, le pré- sident américain a,pour la première fois,brandi la menace d'une inter- vention au sol. Jacques Chirac a jugé que le document russo-occidental ouvrait " une chance importante d'accord ». Après avoir ces derniers jours accompagné la pression diplo- matique en intensi®ant les bombar- dements sur la RFY, l'OTAN n'a conduit quasiment aucune opéra- tion dans la nuit de mercredi à jeudi.

Lire pages 2 à 5 et le point de vue

de Kosta Christich page 18

LeMondeJob: WMQ0406--0002-0 WAS LMQ0406-2 Op.: XX Rev.: 03-06-99 T.: 11:11 S.: 111,06-Cmp.:03,12, Base : LMQPAG 05Fap: 100 N

o : 0436 Lcp: 700 CMYK 2

INTERNATIONAL

LE MONDE / VENDREDI 4 JUIN 1999

" L'usage de la force est le seul langage que comprenne » Milosevic, selon Tony Blair Le premier ministre britannique Tony Blair a estim•, mercredi

2 juin, que les frappes a•riennes contre la Yougoslavie devaient se

poursuivre jusqu'“ ce que le pr•sident Slobodan Milosevic accepte clairement les conditions pos•es par l'OTAN pour un r˜glement sur le Kosovo, en d•clarant, dans une interview diffus•e par la BBC depuis Cologne (Allemagne), qu'il " n'était pas question de négocier les exi- gences de l'OTAN ».Ces exigences, a-t-il rappel• “ la veille du sommet de l'Union europ•enne de Cologne, ont •t• claires depuis le d•but. " L'utilisation de la force est le seul langage qu'il [Milosevic] comprenne »,a aussi soulign• le premier ministre britannique. "Le point essentiel est que Milosevic comprenne que les exigences de l'OTAN doivent être acceptées », a-t-il poursuivi en pr•cisant que " nous vou- lons bien sûr une solution diplomatique, mais celle-ci doit cadrer avec les exigences justes que nous avons émises dès le début ».

Accord possible

des partis serbes

Les dirigeants des principaux

partis politiques serbes se sont entretenus avec le pr•sident yougoslave Slobodan Milosevic et ne devraient pas s'opposer au plan de paix russo-occidental pour le Kosovo lors du d•bat ex- traordinaire du Parlement serbe, qui devait se tenir jeudi

3 juin. " Le Parlement entérinera

le plan dans son intégralité, parce que l'offre est ªtout ou rienº», a d•clar• “ Reuters un respon- sable parlementaire. Seul, le

Parti radical serbe de l'ultrana-

tionaliste Vojislav Seselj pour- rait s'abstenir, a-t-il ajout•.

DEPUIS l'acceptation par Belgrade des prin-

cipes du G 8, vendredi 28 mai, la presse serbe diffuse trois types de messages. La priorit• est toujours accord•e au bulletin quotidien des at- taques quali®•es avec leur cort˜ges de victimes.

S'y ajoutent les descriptions des probl˜mes

toujours plus graves affectant la population et l'ensemble du pays, ainsi que le rappel du fait que, " aujourd'hui,nous serions plus pr-ts d'une solution politique si les Etats-Unis et la Grande- Bretagne n'avaient pas frein• les n•gociations »,quotesdbs_dbs29.pdfusesText_35

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