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Collège des Saints Caeurs Année scotaire 2008 - 2009Sioufi Durée : 240 min

Classe de 1è"" S AB

DE FRANCAIS

OBJET D'ÉTUDE : CONVAINCRE, PERSUADER, DÉLIBÉnnn : L,APOLOGUE

CORPUS

Document 1

Document 2

Document 3

Document 4

JBAN DB LA FONTAINE, FABLES, << Le Chêne et le Roseau >>,(1,22), 1693.
JBAN DE LA FONTAINE, FABLES, << Le vieux Chat et la jeune Souris >>,(xII,5), 1693. ÉSOfn, FABLES, < L'aigle et la renarde >>, VIème siècle av. J. - C. JBAN-PIERRE CLARIS DE FLORIAN, Fables, << L'Âne et la flûte >>, (Livre V,5),1792.

QUESTTON (4 POTNTS)

1 - En vous fondant sur leurs contenus, dites ce qui permet de rapprocher les textes de ce corpus.

Vous traiterez un de ces sujets au choix

COMMBNTATRE (16 POTNTS)

Faites le commentaire composé du document 1.

DTSSERTATTON (16 POTNTS)

Les ceuvres de fiction vous paraissent-elles le meilleur moyen de convaincre le lecteur ?

Vous répondrez en vous réferant aux textes du corpus, aux aeuvres étudiées en classe et enfin, ou à

vos lectures personnelles.

Écnrrunn D'rNvtrNTroN (16 PoTNTS)

Vous rédigerez à votre tour une fable en vers ou en prose dans laquelle vous mettrez en scène des

animaux ou des végétaux.

Consignes de travail :- Présenter un cadre bien précis.- Faire intervenir les registres comique, satirique et didactique.

DOCUMENT 1

LE CHÊNE ET LE ROSEAU

Le Chêne un jour dit au Roseau :

< Vous avez bien sujet d'accuser la Nature ;

Un Roitelett pour vous est un pesant fardeau.

Le moindre vent qui d'aventure

Fait rider la face de I'eau,

Vous oblige à baisser la tête :

Cependant que mon front, au Caucase2 pareil,

Non content d'arrêter les rayons de soleil,

Brave l'effort de la tempête.

Tout vous est Aquilon3 ; tout me semble Zéphira.

Encore si vous naissiez à l'abri du feuillage

Dont je couvre le voisinage ;

Vous n'auriezpas tant à souffrir :

Je vous défendrais de l'orage ;

Mais vous naissez le plus souvent

Sur les humides bords des Royaumes du vent.

La Nature envers vous me semble bien injuste.

- Votre compassion, lui répondit l'arbuste,

Part d'un bon naturel ; mais quittez ce souci.

Les vents me sont moins qu'à vous redoutables.

Je plie et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici

Contre leurs coups épouvantables

Résisté sans courber le dos ;

Mais attendons la fin. > Comme il disait ces mots

Du bout de I'horizon accourt avec furie

Le plus terrible des enfants

Que le Nord eût portés jusque-là dans ces flancs.

L'arbre tient bon ; le Roseau plie :

Le vent redouble ses efforts,

Et fait si bien qu'il déracine

Celui de qui la tête au Ciel était voisine,

Et dont les pieds touchaient à I'empire des morts.

Jean de La tr'ontaine, Fables, (Ir22)r1693.

DOCUMENT 2

LE VIEUX CHAT ET LA JEUNE SOURIS

Une jeune Souris de peu d'expérience

Crut fléchits un vieux Chat implorant6 sa clémence7, I Petit oiseau.t Chaîne de montagnes séparant I'Europe de l'Asie.

3 Vent froid du nord.a Vent doux et léger.

5 Attendrir.6 Suppliant.

7 Pardon.

Et payant de raisons8 le Raminagrobise :

< Laissez-moivivre ; une Souris

De ma taille et de ma dépense

Est-elle à charge en ce logis ?

Affamerais-je. à votre avis,

L'Hôtelo et l'Hôtesse, et tout leur monde ?

D'un grain de blé je me nourris ;

Une noix me rend toute ronde.

À présent je suis maigre ; attendez quelque temps ; Réservez ce repas à messieurs vos Enfants. >

Ainsi parlait au Chat la Souris attrapée.

L'autre lui dit : << Tu t'es trompée.

Est-ce à moi que I'on tient de semblables discours ?

Tu gagnerais autant de parler à des sourds.

Chat et vieux pardonner ? cela n'arrive guères.

Selon ces lois, descends là-bas,

Meurs, et va-t-en, tout de ce pas,

Haranguerl' les saeurs Filandièresl2.

Mes Enfants trouveront assez d'autres repas. )

Iltint parole ; et, pour ma Fable,

Voici le sens moral qui peut y convenir :

La jeunesse se flattel3, et croit tout obtenir.

La vieillesse est impitoyable.

Jean de La Fontaine, Fahles, (X[,5), 1693.

DOCUMENT 3

L'AIGLE ET LA RENARDE

S'étant liés d'amitié, un aigle et une renarde avaient décidé de devenir voisins. afin que

l'habitude resserre leurs liens. L'aigle s'éleva donc au sommet d'un grand arbre et y fit sa couvéela ;

la renarde se glissa dans le buisson au pied de l'arbre pour y mettre basrs. Or un jour qu'elle était

sortie en quête de pâturel6, I'aigle dans la disettelT fondit sur le buisson et ravit les renardeaux, dont

il se régala avec ses aiglons. À son retour, la renarde comprit ce qui s'était produit, et s'affligea non

pas tant de la mort de ses petits que de son incapacité à les venger : elle qui vivait sur terre ne

pouvait en effet pourchasser un volatilel8. Aussi dut-elle rester à l'écartet s'en tenir au seul recours

des impuissants et des faibles : maudire son ennemi. Cependant I'aigle ne tarda pas à subir le

châtiment de son manque de foi. Un jour, à la campagne, au cours du sacrifice d'une chèvre, il

emporta de l'autelle un viscère2o encore en feu, qu'il ramena dans son aire2l. À peine l'avait-il

8 Donnant des justifi cations.e Magistrat de l'oeuvre de Rabelais.

'o qui donne l'hospitalité.tt Faire un discours ennuyeux.

12 [,a mort.

" Se trompe, se fait des illusions. ra Ensemble des oeufs couvés par un oiseau.tt Donner naissance, vie.l6 De nourriture. 't Dun, le manque, dans le besoin de se nourrir. r8 Animal doté d'ailes, qui peut voler. 'n Lieu du sacrifice.

déposé parmi les brindilles qu'un vent violent se leva et fit jaillir d'un vieux fetu une flamme

brillante ; les aiglons furent consumés22, car ils étaient encore trop jeunes pour voler, et tombèrent

sur le sol. La renarde se précipita, et sous les yeux de l'aigle les dévora jusqu'au dernier.

La fable montre que les traîtres à I'amitié échappent peut-être à la vengeance de leurs victimes

trop faibles, mais ne sauraient se soustraire23 au châtiment divin.

Esope, Fables.

DOCUMENT 4

L'ANE ET LA FLUTE

Les sots sont un peuple nombreux ;

Trouvant toutes choses faciles :

Il faut le leur passer, souvent ils sont heureux ;

Grand motif de se croire habile.

Un âne, en broutant ses chardons2a,

Regardait un pasteul5 jouant, sous le feuillage,

D'une flûte dont les doux sons

Attiraient et charmaient les bergers du bocage26.

Cet âne mécontent disait : < Ce monde est fou !

Les voilà tous, bouch e béante27 ,

Admirant u.n grand sot qui sue et se tourmente

A souffler dans un petit trou.

C'est par de tels efforts qu'on parvient à leur plaire ;

Tandis que moi... Suffit... Allons-nous-en d'ici,

Car je me sens trop en colère. >

Notre âne, en raisonnant ainsi,

Avance quelques pas, lorsque, sur la fougère,

Une flûte oubliée en ces champêtres lieux

Par quelque pasteur amoureux,

Se trouve sous ses pieds. Notre âne se redresse,

Sur elle de côté fixe ses deux gros yeux ;

Une oreille en avant, lentement il se baisse,

Applique son naseau sur le pauvre instrument,

Et souffle tant qu'il peut. Ô hasard incroyable !

Il en sort un son agréable.

L'âne se croit un grand talent,

Et, toutjoyeux, s'écrie en faisant la culbute :( Eh ! jejoue aussi de la flûte. > Jean-Pierre Claris de Florian, Fables, (V,5\,1792. 'o Boyaux, entrailles.t'Nid.

22 Brûlés.

23 Échapper.

2a Plantes à feuilles épineuses.

25 Berger, pâtre.

26 Petit bois.

27 De surprise, d'admiration.

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