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Introduction au droit fiscal général et à la théorie de l'impôt

M. BOUVIERCollection fondée par Michel BOUVIER

Directeurs de collection :

Michel BOUVIER, professeur à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne Laurent RICHER, professeur à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne Cet ouvrage d'introduction au droit fiscal général et à la théorie de l'impôt a é té conçu en vue d'un double projet : initier le lecteur aux principaux mécanismes et procédures qui forment le contenu de ce droit ; le familiariser, à un moment où la fiscalité occupe une place essentielle dans les débats contemporains, à la diversité des terrains d'analyse que requiert la compréhension du phénomène fiscal. Le lecteur y trouvera une description pédagogique de la notion d'impôt, des grands impôts en France, de l'organisation du contrôle et du contentieux fiscal. Il y trouvera également une présentation des grandes questions relatives à la légitimité du pouvoir fiscal et au consentement de l'impô t, ainsi qu'un exposé des doctrines, utopies et idéologies fiscales. La question de la sécurité fiscale comme celle de la justice et de la solidarité font en outre l'objet d'importants développements. Écrit dans un langage simple et accessible, opérant un va-et-vient constant entre la théorie et la pratique, ce livre donne les clefs indispensables pour comprendre la fiscalité contemporaine. Professeur des universités, expert auprès d'organisations internationales (Fonds monétaire international, Union européenne...),

Michel BOUVIER est

un spécialiste reconnu de finances publiques et de fiscalité. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages dans le domaine qui font autorité. Président de Fondafip (www.fondafip.org), il a fondé et dirige la

Revue française de finances publiques

Ancien membre du Conseil des impôts et du Conseil des prélèvements obligatoires, il est membre de l'Observatoire des finances et de la gestion publique locales du Comité des finances locales, ainsi que du Comité consultatif d'orientation du Conseil de normalisation des comptes publics. Introduction au droit fiscal général et à la théorie de l'impôt

Michel BOUVIER

COURS14

e éditionsystemes_Cours_Introduction au droit fiscale generale et a la theorie de l impot - 14e ed.indd 106/02/2020 16:22

Michel BOUVIER

Professeur émérite de l'Université Paris I

Panthéon-Sorbonne

Introduction

au droit fiscal général et à la théorie de l'impôt 14 e

édition

Du même auteur

M.BOUVIER,M.-C.ESCLASSAN,Le système communal : État actuel et perspectives de la gestion financière locale,préf.deP.L

ALUMIÈRE, LGDJ, 1981.

M.B OUVIERet alii(dir.),Solidarités locales, LGDJ, 1986. M.B OUVIER,L'État sans politique,préf.deG.VEDEL, LGDJ, 1986. M.B OUVIER,M.-C.ESCLASSAN,L'administration fiscale en France, coll. Que sais-je?, PUF, 1988.
M.B OUVIER(dir.),Réforme des finances publiques, démocratie et bonne gouvernance,

LGDJ, 2004.

M.B OUVIER(dir.),Innovations, créations et transformations en finances publiques,LGDJ, 2006.
M.B OUVIER(dir.),Réforme des finances publiques: la conduite du changement,LGDJ, 2007.
M.B OUVIER(dir.),La bonne gouvernance des finances publiques dans le monde,LGDJ, 2009.
M.B OUVIER,A.BARILARI,La LOLF, une nouvelle gouvernance financière de l'État,3 e

éd.,

LGDJ, coll. Systèmes, 2010.

M.B OUVIER(dir.),La nouvelle administration financière et fiscale, LGDJ, 2011. M.B OUVIER(dir.),La cohérence des finances publiques au Maroc et en France,LGDJ, 2012.
M.B OUVIER(dir.),La transparence des finances publiques : vers un nouveau modèle,

LGDJ, 2013.

M.B OUVIER(dir.),Quel pilotage des réformes en finances publiques ?, LGDJ, 2014. M.B

OUVIER(dir.),L'État territorial, LGDJ 2015.

M.B OUVIER(dir.),La gouvernance financière des villes, LGDJ, 2016. M.B OUVIER(dir.),Pouvoir politique et finances publiques, LGDJ, 2017. M.B OUVIER(dir.),Finances publiques et souveraineté des États, LGDJ, 2018. M.B

OUVIER,Lesfinanceslocales,17

e

éd., LGDJ, coll. Systèmes, 2018.

M.B OUVIER,M.-C.ESCLASSAN,J.-P.LASSALE,Manuel de finances publiques,18 e

éd., LGDJ,

2019.
M.B OUVIER(dir.),Finances publiques et justice sociale, LGDJ, 2019. M.B OUVIER,L'impôt sans le citoyen ?,LGDJ, coll. Forum, 2019.

© 2020, LGDJ, Lextenso

1, Parvis de La Défense

92044 Paris La Défense Cedex

www.lgdj-editions.fr

ISBN 978-2-275-06538-0

ISSN 0987-9927

Sommaire

PARTIE I

LE CONTENU DU DROIT FISCAL: PRINCIPES, TECHNIQUES

ET PROCÉDURES..............................................................................................

13

CHAPITRE 1

Objet et principes du droit fiscal............................................................ 15

CHAPITRE 2

La diversité des impôts en France......................................................... 53

CHAPITRE 3

Le contrôle et le contentieux fiscal....................................................... 89

PARTIE II

LA DYNAMIQUE FISCALE : FISCALITÉ ET SOCIÉTÉ................................. 127

CHAPITRE 1

Fiscalité et pouvoir.....................................................................................

129

CHAPITRE 2

Fiscalité et administration.......................................................................

177

CHAPITRE 3

Doctrines et idéologies fiscales.............................................................. 205

CHAPITRE 4

Fiscalité etsolidarité : un enjeu politique etsocial majeur............. 239

Introduction

Cet ouvrage se veut une introduction au droit fiscal mais également à la théorie de l'impôt car les deux sont indissociables. Il a été conçu en vue d'un double projet: initier le lecteur aux mécanismes, procédures et enjeux de l'impôt tout en le familiarisant à la diversité des terrains d'analyse que requiertla compréhension du phénomène fiscal au sein d'une société en tran- sition vers un autre modèle économique, social et finalement politique. Nous partageons à cet égard avec d'autres auteurs la conviction que, au-delà des techniques qui masquent parfois sa réalité fondamentale,la fis- calité doit être comprise d'abord comme un fait politique etsocial 1 , en somme et selon la belle expression de G.Vedel, comme " une chose de l'homme» 2 L'impôt est en effet si intimement lié à l'évolution des sociétés et à celle de leurs institutions politiques, juridiques, économiques 3 que, comme l'a écrit très justement E. Seligmann, "le citoyen de l'État moderne considère l'im- pôt comme une institution naturelle, si désagréable qu'il soit » 4 .L'impôt en tant que fait social est donc aussi, inévitablement, un fait politique. Ainsi, non seulement l'histoire de l'État se révèle indissociable de celle de l'impôt 5 , mais il est aussi très significatif que l'entrée de notre organisation sociale dans la modernité politique, c'est-à-dire celle des Lumières, a été précisément marquée par un élément essentiel, à savoirle transfert du pou- voir fiscal aux représentants du peuple.L'article 14 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 qui a donné forme juridique et légi- timité à ce transfert l'a instauré comme un principe devenu fondamental : le principe duconsentement de l'impôt 6 . Ce principe illustre de manière parfai- tement concrète le rapport entre droit fiscal et politique, un principe enfin qui, nolens volens, fait que l'on ne peut considérer l'impôt autrement que commeun phénomène citoyen. Outre les liens étroits qu'il entretient avec l'univers politique, l'impôt fait également l'objet de relations fortes avec l'environnement économique. Ainsi son poids plus ou moins grand renseigne sur ledegré d'intervention de l'État dans l'économie 7 et, assurément, on peut dire que " dans le régime économique complexe qui est celui de la plupart des pays de l'hémisphère

1. Cf. à ce sujet E.SELIGMANN,Essais sur l'impôt, Girard et Brière, 1914.

2. G. VEDEL,RFFPnº9, 1985.

3. Au reste, comme le note J.SCHUMPETER,"L'histoire fiscale d'un peuple constitue une part

essentielle de son histoire tout court », inLa crise de l'État fiscal, Minuit, 1972.

4. E.SELIGMANN,op. cit.

5. Cf. G. ARDANT,Histoire de l'impôt, Fayard, 1972 (2 vol.).

6. Qui confère au Parlement la décision fiscale, c'est-à-dire le pouvoir de créer, modifier ou

supprimer un impôt.

7. "Un démon redoutable, celui de l'interventionnisme, rôde en matière fiscale » écrit à cet

égard M.L

AURE,inScience fiscale, PUF, 1993.

7 occidental, l'impôt dessine entre l'économie administrée et l'économie de marché, une"frontière"dont le tracé est variable selon le pays et selon l'époque » 8 Par ailleurs, la fiscalité occupe une place essentielle dans lespolitiques socialesmenées par l'État. Ceci est vrai tant en ce qui concerne le problème de larépartitionde la charge fiscale entre les différentes catégories socio- économiques quel'usagequi est fait des sommes prélevées. C'est dans ce cadre que doivent être replacés les débats, autrefois très vifs et avec les- quels la réflexion semble péniblement renouer aujourd'hui, relatifs à la pro-

gressivité de l'impôt et à l'égalité devant l'impôt (voire même par l'impôt),

autrement dit à lajustice fiscale 9 Tous ces éléments se retrouvent dans le droit fiscal qui traduit en ter- mes de normes des objectifs politiques, économiques, sociaux. Ce droit par- ticipe en cela de logiques très diverses qui tantôt peuvent s'associer, tantôt peuvent se contrarier. Aussi n'est-il ni réductible à une accumulation de techniques, ni davantage formalisable en un ensemble unirelationnel. C'est undroit dont finalement la complexité n'ad'égale que la variété des situa- tions qu'il doit appréhender. De multiples sens cohabitent en effet dans la législation fiscale. Ils correspondent tous, dans le meilleur des cas, à un projet que la société, à un moment donné, a attribué globalement à l'impôt, et de manière moins satisfaisante sans doute, à la satisfaction d'intérêts catégoriels pour régler un problème ponctuel ou céder aux pressions d'un groupe socio-économique. Il résulte de tout ceci un entrelacs extrêmement diversifié et parfois même disparate de dispositions et de procédures qui ne sont toutefois que le reflet et la résultante de la complexité de l'organisation sociale. On doit enfin souligner que l'impôt occupe une place centrale dans les transformations qui sont à l'oeuvre dans les sociétés contemporaines. La naissance de nouveaux États, la réorganisation administrative et écono- mique des anciens États, la mondialisation des échanges, la montée en puissance des réseaux internet et des nouvelles technologies, le change- ment des mentalités, sont à l'origine,sur toute la surface du globe,d'une interrogation générale sur la fiscalité. Cette interrogation qui porte sur des aspects très concrets, comme le choix de la matière imposable ou encore l'organisation de l'administration fiscale, devrait conduire, bien que demeu- rant très technique, à renouveler les diverses philosophies de l'impôt (et notamment l'idée de justice) qui se sont transmises de génération en géné- ration, en donnant au fil des siècles une image sinon séduisante du moins acceptable de la fiscalité.

8. J.RIVOLI,Vive l'impôt, Seuil, 1965.

9. Cf. M.BOUVIER, " Justice fiscale, légitimité de l'impôt etsociété post-moderne », inRFFP

nº124, 2013. Voir également, M.B OUVIER(dir.),Finances publiques et justice sociale, LGDJ, 2019.
Introduction au droit fiscal général et à la théorie de l'impôt 8 Une observation attentive des réformes intervenues en ce domaine sur l'ensemble de la planète depuis environ une trentaine d'années ainsi que des propositions de réformes encore à l'état de projet conduit, sans être excessif, à estimer que nous nous trouvons non pas à l'aube d'unerévolution fiscale universellemais en présence d'unemétamorphoseprenant différen- tes figures. Celle d'une part d'unedissémination du pouvoir fiscal entre de multiples institutionslocales, nationales, internationales ou professionnelles 10 , source de méfiance voire de rejet de l'impôt par les contribuables, celle d'autre part d'undéveloppement jusqu'alors inconnu de l'évasion fiscalesous l'effet certes de la mondialisation, mais surtout avec la montée en puissance des entreprises de l'économie du numérique (Google, Facebook, etc.). Il faut aussi souligner la présence d'un développement tout aussi nouveau del'économie souterrainequi prend parfois la forme de ce que l'on qualifie d'économie du partage ou économie circulaire qui amplifie la menace qui pèse sur la survie de la fiscalité. Autant de facteurs qui pour- raient bien bouleverser notre conception de l'impôt et plus encore de sa réalité au cours des prochaines années. C'est tout l'univers fiscal traditionnel qui est déséquilibré par les évolu- tions de son environnement.Les décideurs politiques sont confrontés à des questions inédites, de plus en plus complexes, qu'ils ne peuvent pas régler au coup par coup.Les contribuables non seulement se perçoivent de plus en plus comme des clients, mais s'ouvrent concrètement ou virtuellement à un univers globalisé. En effet, les technologies d'information et de communica- tion, la nouvelle gestion publique 11 , et à travers eux une culture internatio- nale, ont fait irruption au sein du système fiscal. Il en résulteun certain désarroi 12 devant des délocalisations/relocalisations de plus en plus nom- breuses, et parfois spectaculaires, qui ne sont au final que le produit d'une transformation de la planète qui tarde à se réorganiser. Plus généralement, ce sont nombre de principes fiscaux relevant d'undroit fiscal conçu pour un autre mondequi se trouvent impuissants à régler des situations totalement nouvelles. De fait, il s'avère urgent d'inventer une fiscalité pour le XXI e siècle, de don- ner un nouveau sens à l'impôt. Le temps est en effet venu de s'interroger sur la pertinence, et plus encore sur l'avenir de nos systèmes fiscaux qui pour- raient bien se révéler progressivement obsolètes au cours des prochaines années. Un examen attentif fait aisément apparaître l'écart qui va se creu- sant entre d'un côté l'ampleur des enjeux concernant la réforme de la fis- calité et de l'autre l'approche technicienne, réductrice, qui trop souvent en est faite. Or, on l'a dit, la fiscalité est un fait social, économique et politique qui n'est réductible à aucun de ces champs. Expression d'un lien social, elle

10. On pense ici à la fiscalité affectée.

11. Cf. M.BOUVIER, M.-C. ESCLASSAN, J.-P. LASSALE,Manuel deFinances publiques,18

e

éd., LGDJ,

2019.

12. Cf. M.BOUVIER, " Pour une mobilisation générale contre le désarroi fiscal! », inLe Cercle

Les Échos, 19sept. 2013.

Introduction

9 ne doit pas, comme c'est trop fréquemment le cas, être considérée d'un point de vue purement instrumental.À moins-et c'est une hypothèse qui ne peut être exclue du fait des difficultés financières que rencontre l'État depuis plusieurs décennies ainsi que de la culture d'entreprise qui en imprègne la gestion-que l'impôt ne laisse une place de plus en plus grande à la redevance, et finalement au prix du service rendu par le secteur public 13 On serait alors en face d'un spectaculaire retour de l'Histoire dans la mesure où, d'une certaine manière,cela reviendrait à revenir vers une forme et une image primitive de la fiscalité, on veut dire le tribut 14 .En même temps, cettetransformation de la relation fiscale en relation mar- chande, en faisant glisser le citoyen de l'état de contribuable à celui de client, renouerait avec une conception de l'impôt qui le représente comme une contrepartie 15 dans le cadre d'un échange ; elle serait ainsi en confor- mité avec les thèses exprimées par l'école du Public Choice 16 ou encore, avec l'idéal plus radical poursuivi par le courant ultralibéral porté quant à lui par l'école libertarienne 17 On l'a compris, une telle évolution modifierait grandement le sens de l'impôt. Or si l'on estime qu'il faut maintenir une participation matérielle de chacun à la réalisation d'un intérêt général, autrement dit d'un lien social, alors, il convient de mettre en évidence les représentations qui en sont faites aujourd'hui. La fiscalité ne peut plus continuer à être analysée et bâtie à travers une grille de pensée au sein de laquelle se mêlent, sans jamais être explicitement identifiées, des idéologies souvent contradictoires qui ne parviennent plus à interpréter de manière cohérente l'impôt et sa réforme dans le contexte nouveau qui est le leur. Il en résultedes explica- tions inintelligibles pour les citoyens et par voie de conséquence c'est sa légi- timité qui est en question. C'est la raison pour laquelle le besoin d'une réflexion scientifique d'en- semble s'avère particulièrement nécessaire. Il doit s'agir d'une réflexion menée patiemment, au-delà de toute forme d'a priori, et qui n'isole pas l'im- pôt du contexte en pleine mutation qui est le sien dans la mesure oùles défis que pose la fiscalité sont étroitement liés aux transformations présentes et à venir de nos sociétés. Or on doit regretter que les politiques et les réfor- mes fiscales demeurent largement en retrait par rapport à ces évolutions. C'est bien pourquoiil nous semble aujourd'hui crucial d'oeuvrer à la renais- sance de la Théorie de l'impôt, ce qui implique de parvenir à se dégager d'habitudes intellectuelles consistant à adopter une attitude intégralement

13. Ce qui est parfois présenté comme une façon de résoudre la question de l'évasion fiscale

ainsi que de faire prendre conscience au citoyen du coût des services publics. Lorsque le bien ou le service rendu ne permettrait pas l'établissement d'un prix, alors l'impôt foncier ou l'impôt sur la dépense pourraient être utilisés (cf. partie II).

14. Cf.infra, partie II, chapitre 1, I.

15. Cf.infra, partie II, chapitre 3.

16. Cf.infra, partie II, chapitre 3. Voir également J.SILVESTRE,"Wicksell, Lindhal and the theory

of public goods",inScandinavian Journal of Economics, Vol. 105, nº4-2003.

17.Ibid.

Introduction au droit fiscal général et à la théorie de l'impôt 10 positiviste par rapport à la fiscalité. Une telle optique pourrait, au premier abord, apparaître secondaire ou mineure, tant les théories semblent sou- vent éloignées de la réalité, et difficilement utilisables par les décideurs politiques ou les praticiens. Une telle conclusion est cependant hâtive. Elle est notamment démentie par le fait queles situations ont toujours besoin d'être rendues intelligibleset par conséquent interprétées. Il ne faut pas oublier que les faits ne sont jamais "bruts » et qu'ils sont toujours perçus et analysés à traversun cadre conceptuelplus ou moins consciemment accepté. Or, la fiscalité ne saurait échapper à ce processus qui conjugue le besoin de comprendre et d'expliquer avec le souci d'agir. Il faut le dire avec force,dans la société d'aujourd'hui conceptualiser, penser, s'avère plus que jamais hautement opérationnel. Il s'agit, autrement dit, de savoir résister aux pressions implicites d'un environnement général qui fait prédominer une approche technicienne, voire idéologique, de l'impôt, une approche intimement liée au souci de répondre quasiment en temps réel aux problèmes difficiles que pose la fis- calité aux institutions publiques ou privées. Mais qu'on ne s'y trompe pas; il ne saurait être question pour autant de quitter le terrain de la technique ; d'une part parce que la fiscalité est un champ qui ne le permet pas, d'autre part parce que l'objectif doit plutôt être de mieux intégrer celle-ci à une réflexion fondamentale. C'est précisément une telle voie que nous avons essayé d'esquisser dans cet ouvrage.

Introduction

11

Partie I

LECONTENUDUDROITFISCAL:

PRINCIPES, TECHNIQUES

ET PROCÉDURES

Dans son contenu, le droit fiscal se caractérise de prime abord par une extrême diversité de règles et de procédures. Pour qui débute dans la matière, il peut en résulter une perspective faussée de la fiscalité. Sous ce seul éclairage en effet, celle-ci risque d'apparaître plus comme un ensemble fortement technicisé et sans logique d'ensemble, que comme un droit doté d'une cohérence propre. Cette logique et cette cohérence, le droit fiscal n'en est bien entendu pas dépourvu. Mais il est vrai qu'il les trouve de manière essentielle dans le socle des principes fondamentaux sur lesquels il repose. Si leur étude préa- lable s'avère ainsi indispensable avant d'aborder celle des techniques et des procédures, il faut préalablement partir de l'objet même de ce droit, c'est-à- dire la notion d'impôt. 13

Chapitre 1

Objet et principes

du droit fiscal I.

La notion d'impôt

Dans un sens large, l'impôt peut certainement se définir comme une forme spécifique de prélèvement obligatoire auquel sont soumis les contri- buables. Mais pareille assertion ne va pas nécessairement de soi. En effet, l'impôt n'est plus aujourd'hui le seul type de prélèvement obligatoire dans les sociétés contemporaines. Il importe donc en premier lieu de pouvoir dis- tinguer ce qui différencie l'impôt des autres prélèvements publics existants, de cerner en somme la nature de l'impôt. Une fois cette clarification faite, la notion d'impôt peut ensuite être approfondie par l'étude des grandes classi- fications fiscales et des mécanismes généraux de l'imposition.

A.La nature de l'impôt

Objet dans un premier temps de tentatives de définitions doctrinales, la nature de l'impôt est aujourd'hui précisée en droit positif par l'article 34 de la Constitution ainsi qu'à travers la jurisprudence du Conseil constitutionnel.

1. Nature de l'impôt selon la doctrine classique

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