AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS LA COUR DE CASSATION
AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS. LA COUR DE CASSATION PREMIERE CHAMBRE CIVILE
`` Au nom du peuple français . La représentation politique en
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RÉPUBLIQUE FRANÇAISE délivrées aux parties le : AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS. COUR D'APPEL DE PARIS. Chambre commerciale internationale. PÔLE 5 - CHAMBRE 16.
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10 mai 2022 AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS. COUR D'APPEL DE PARIS. Chambre commerciale internationale. PÔLE 5 - CHAMBRE 16. ARRÊT DU 10 MAI 2022.
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CONSEIL DETAT -------- Section du contentieux ------- N° 418520
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AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS. COUR D'APPEL DE PARIS. Chambre commerciale internationale. PÔLE 5 - CHAMBRE 16. ARRÊT DU 30 NOVEMBRE 2021. (n°. /2021 10 pages).
Université Paris 8 - Saint-Denis
Ecole doctorale " Pratiques et théories du sens » Laboratoire " Théories du politique » (LabTop) " Au nom du peuple français » La représentation politique en question autour de la révolution de 1848 en FranceThèse pour le doctorat en science politique
Présentée et soutenue le 7 décembre 2011 parSamuel Hayat
Sous la direction de M. Bertrand Guillarme
Devant le jury composé de :
M. Yves Déloye, professeur de science politique à l"Institut d"Etudes Politiques de Bordeaux M. Bertrand Guillarme, professeur de philosophie politique à l"Université Paris8 - Saint-Denis
M. Bernard Manin, directeur d"études à l"École des Hautes Études en Sciences sociales et Professor of politics à New York University Mme Frédérique Matonti, professeur de science politique à l"Université Paris I -Panthéon - Sorbonne
Mme Michèle Riot-Sarcey, professeur d"histoire contemporaine à l"UniversitéParis 8 - Saint-Denis
M. Yves Sintomer, professeur de science politique à l"Université Paris 8 - Saint- Denis Samuel Hayat - " Au nom du peuple français » - Université Paris 8 - Saint-Denis - 2011 2 Samuel Hayat - " Au nom du peuple français » - Université Paris 8 - Saint-Denis - 2011 3 A la mémoire de mon grand-père, Guy-Guy Boublil. Samuel Hayat - " Au nom du peuple français » - Université Paris 8 - Saint-Denis - 2011 4Remerciements
Je remercie tout d"abord mon directeur, Bertrand Guillarme, pour avoir accepté dediriger cette recherche ; tout au long de ce parcours, son aide et ses conseils ont été précieux.
Je remercie également Yves Sintomer, qui, depuis mon DEA, s"est révélé un soutien sansfaille, et a su trouver les mots et les actes justes, à plusieurs moments-clés, pour me permettre
d"avancer. Au terme de cette recherche, il est difficile de faire la part des apports des un-e-s et des autres. J"ai eu la chance d"appartenir à plusieurs lieux de recherche et d"enseignement, y rencontrant de nombreuses personnes ; les discussions, les amitiés, les conseils, peinent à selaisser dénombrer. Le premier de ces lieux, c"est bien sûr le département de science politique
de l"Université Paris 8 - Saint-Denis ; j"y ai appris, cherché, enseigné, lutté ; j"y ai été formé
et transformé, et j"en remercie profondément l"équipe enseignante, les étudiant-e-s et le
personnel administratif. Je remercie en particulier Damien de Blic, Malek Bouyahia, LaurentJeanpierre, Daniel Lindenberg, Violaine Roussel et Eleni Varikas ; leur intérêt pour mon
travail, à différentes occasions, m"a beaucoup touché. Second lieu, la société Proudhon,
association improbable et nécessaire ; merci notamment à Olivier Chaïbi, Chantal Gaillard et
Georges Navet. Viennent ensuite le séminaire de Michèle Riot-Sarcey et de MaurizioGribaudi à l"EHESS, la revue Tracés, le groupe de travail sur la démocratie délibérative, et
nombre de colloques, de congrès et de journées d"études... Beaucoup de personnes ont
compté, souvent sans le savoir ; certaines phrases prononcées - mais par qui ? - m"ont ouvert des chemins nouveaux, des conseils de lecture ont bouleversé ma recherche... De ces lieux, etd"autres encore, je remercie en particulier, à divers titres, Cécilia Baeza, Loïc Blondiaux, Paul
Costey, Marian Ebrasu, Caroline Fayolle, Célia Keren, Alice Le Goff, Bernard Manin, Vincent Martigny, Michèle Riot-Sarcey, William Sewell, Arnault Skornicki, David Smadja, Lucie Tangy, Gaël Villeneuve et Audric Vittielo. Enfin, merci aux habitué-e-s de la BNF, lieu de travail par défaut de nombre de doctorant-e-s, en ces temps de pénurie ; au fil des pauses, vous êtes devenu-e-s plus que des collègues : des camarades. Merci en particulier à Pascal Bonnard, qui m"a fait découvrir les joies de la gestion d"une base de données bibliographiques. Souvent issues de ces différents lieux, plusieurs personnes se sont singularisées, nonseulement en portant un grand intérêt à mes travaux, mais aussi en m"aidant très directement
par leurs relectures, leurs commentaires et leurs corrections. Les mots me manquent pour leurexprimer ma gratitude d"avoir accepté de mettre un peu d"elles dans cette thèse. Un très grand
merci, donc, à Aurélien Angel, Paula Cossart, Marielle Debos, Charles Girard, Amélie Le Renard, Cédric Moreau de Bellaing et Julien Talpin. Enfin, mes remerciements les plus profonds vont à Elisabeth Callot, qui m"a aidé àrendre ce document présentable par ses corrections complètes et précises, et qui a fait preuve,
durant ces longues années, d"une patience et d"une affection proprement angéliques. Samuel Hayat - " Au nom du peuple français » - Université Paris 8 - Saint-Denis - 2011 5Introduction
" La Révolution du 24 février n"était pas seulement une négation du principemonarchique, c"était une négation du principe représentatif, de la souveraineté des
majorités. » Pierre-Joseph Proudhon, Solution du problème social, 1848. Samuel Hayat - " Au nom du peuple français » - Université Paris 8 - Saint-Denis - 2011 6Deux constats énigmatiques
" Il faut remarquer que certains choix institutionnels faits par les fondateurs du gouvernement représentatif n"ont pratiquement jamais été remis en cause par la suite1. » Cette
phrase, tirée de l"introduction de Bernard Manin aux Principes du gouvernementreprésentatif, met en lumière un aspect central de l"histoire du politique moderne : la stabilité
des " dispositions institutionnelles concrètes2 » du gouvernement représentatif, parmi
lesquelles l"élection régulière de gouvernants indépendants de leurs électeurs. Cette stabilité
historique du gouvernement représentatif est une énigme, car les facteurs qui devraient
contribuer à la fragilité de cette forme politique3 sont nombreux.
Son origine devrait l"entourer d"ennemis : inventé au moment des révolutions anglaise, nord-américaine et française, le gouvernement représentatif s"impose non seulement contreles régimes absolutistes, mais aussi contre les velléités d"instauration de régimes
démocratiques4. En choisissant comme procédure centrale de répartition du pouvoir politique
l"élection de représentants indépendants par une fraction plus ou moins large de la population,
les fondateurs du gouvernement représentatif s"éloignent autant des traditions monarchiques -l"hérédité des charges - que démocratiques - le tirage au sort des magistrats et la présence
directe du peuple assemblé5. Initialement hostile aux démocrates comme aux absolutistes, le
gouvernement représentatif s"impose contre eux.1 Bernard Manin, Principes du gouvernement représentatif, Paris, Flammarion, 1996, p. 14.
2 Selon Bernard Manin, le gouvernement représentatif repose sur quatre dispositions
institutionnelles : " 1 - les gouvernants sont désignés par élection à intervalles réguliers. 2 - les
gouvernants conservent, dans leurs décisions, une certaine indépendance vis-à-vis des volontés des
électeurs. 3 - les gouvernés peuvent exprimer leurs opinions et leurs volontés politiques sans que
celles-ci soient soumises au contrôle des gouvernants. 4 - les décisions publiques sont soumises à
l"épreuve de la discussion. » Ibid., p. 17-18.3 On utilise ici une définition minimaliste du concept de " forme politique » : on désignera par là un
arrangement institutionnel stable servant de support aux activités politiques d"un groupe, c"est-à-dire
aux activités mettant en jeu le rapport d"un groupe à ses normes.4 David Graeber, " La démocratie des interstices », Revue du MAUSS, vol. 26, n°2, 2005, p. 41-89 ;
Bernard Manin, Principes du gouvernement représentatif, op. cit. ; François Dupuis-Déri, " L"esprit
antidémocratique des fondateurs de la " démocratie » moderne », Agone, n°22, 1999, p. 95-113.
5 Yves Sintomer, Le pouvoir au peuple : jurys citoyens, tirage au sort et démocratie participative,
Paris, la Découverte, 2007.
Samuel Hayat - " Au nom du peuple français » - Université Paris 8 - Saint-Denis - 2011 7 Son histoire postérieure s"inscrit dans un contexte singulièrement accidenté : les paysoù le gouvernement représentatif est inventé et mis en oeuvre - l"Angleterre, les États-Unis, la
France - connaissent des révolutions, des guerres civiles, des guerres extérieures, des phases d"expansion coloniale puis la destruction des Empires qui en résultent. Dans le même temps,les doctrines les plus opposées s"y succèdent et s"y affrontent, donnant des réponses
largement inconciliables à la question du meilleur régime1. Les institutions du gouvernement
représentatif survivent à ces épreuves. Son fonctionnement même est marqué de paradoxes. L"élection est une procédureversatile, se prêtant tour à tour à des usages aristocratiques et démocratiques
2, voire
fonctionnant des deux façons à la fois3. Le concept qui donne son nom à cette forme politique,
la représentation, possède une pluralité de sens4, dont les contradictions le font apparaître
toujours en crise5. Malgré ces ambiguïtés (ou grâce à elles), le gouvernement représentatif
semble faire l"objet d"un consensus, au moins par défaut, dans les pays où il fonctionne. L"origine de son instauration, l"histoire des pays dans lequel il s"impose, son fonctionnement institutionnel et ses soubassements théoriques, tous ces éléments devraient concourir à faire du gouvernement représentatif une forme politique fragile. Commentexpliquer sa surprenante capacité de résistance et d"adaptation ? Comment expliquer, à
l"inverse, la difficulté à trouver, dans l"histoire contemporaine, des discours et des pratiques
porteurs d"alternatives ? La question est particulièrement aigüe s"agissant des alternatives
1 Pierre Rosanvallon, Le sacre du citoyen : histoire du suffrage universel en France, Paris, Gallimard,
2001 [1992] ; Pierre Rosanvallon, Le peuple introuvable : histoire de la représentation démocratique
en France, Paris, Gallimard, 2002 [1998] ; Pierre Rosanvallon, La démocratie inachevée : histoire de
la souveraineté du peuple en France, Paris, Gallimard, 2003.2 Carl Schmitt, Théorie de la Constitution, Paris, Presses universitaires de France, 2008 [1928], p. 396.
3 Bernard Manin, Principes du gouvernement représentatif, op. cit..
4 Hanna Fenichel Pitkin, The Concept of representation, Berkeley (Calif.) Los Angeles (Calif.)
London, University of California press, 1972 [1967] ; Jane Mansbridge, " Rethinking representation »,
American Political Science Review, vol. 97, n°4, 2003, p. 515-528.5 Pour une présentation générale de cette question, on pourra se référer à la thèse de Didier Mineur,
Archéologie de la crise de la représentation politique, Thèse de doctorat, I.E.P. de Paris, 2004. Cette
thèse a donné lieu à une publication plus resserrée : Didier Mineur, Archéologie de la représentation
politique : structure et fondement d"une crise, Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences
politiques, 2010. Pour une mise en perspective critique, voir Bernard Lacroix, " La " crise de la
démocratie représentative en France » : éléments pour une discussion sociologique du problème »,
Scalpel, vol. 1, 1994, p. 6-29.
Samuel Hayat - " Au nom du peuple français » - Université Paris 8 - Saint-Denis - 2011 8démocratiques : si le gouvernement représentatif a été construit en partie contre la démocratie,
il en est aujourd"hui un synonyme, signalant non seulement des modifications d"ampleur dans le sens des concepts (modifications attendues sur une si longue période, mais dont il faudrait comprendre les logiques), mais aussi l"échec de la tradition démocratique originelle - ou classique1 - à faire triompher ses options institutionnelles. C"est d"autant plus étonnant que le
coeur de la doctrine démocratique classique, l"autogouvernement, la délibération collective et
la participation de tous aux décisions publiques, contradictoire avec les dispositions institutionnelles du gouvernement représentatif, garde une indéniable puissance de mobilisation2. Comment expliquer que ce succès des valeurs démocratiques ne se soit pas
accompagné de la promotion d"une forme politique qui rompe avec les dispositions institutionnelles du gouvernement représentatif ? Comment expliquer en particulier l"absence d"institutions spécifiquement démocratiques organisant la parole au nom du peuple, qui ne passe pas exclusivement par l"élection de gouvernants indépendants ? L"absence de contestation démocratique des dispositions institutionnelles du gouvernement représentatif,constatée par Bernard Manin, est une véritable énigme de l"histoire politique contemporaine.
Une seconde affirmation, formulée en des termes étrangement proches, entre enrésonance avec la précédente : l"inexistence historique d"une " gouvernementalité socialiste
1 L"idée de " doctrine classique de la démocratie », fondée sur le bien commun et la volonté du peuple,
est d"abord négative : il s"agit de la reconstruction, par Joseph Schumpeter, d"un corpus de textes dont
il faudrait se détacher pour proposer " une théorie alternative de la démocratie » (Joseph Alois
Schumpeter, Capitalisme, socialisme et démocratie, Paris, Payot, 1990, p. 329-374). C"est à partir de
cette dichotomie que sont construites les conceptions minimales, réalistes ou descriptives de la
démocratie. Il est néanmoins possible de reprendre de façon positive l"idée qu"une telle tradition
existe, pour fonder une critique " participative » ou " délibérative » de la démocratie comme
compétition électorale ; soit à partir d"une relecture des textes et de leur mise en perspective avec des
pratiques démocratiques non électorales (Carole Pateman, Participation and democratic theory,
Cambridge London New York, Cambridge university press, 1970), soit à partir d"expériences
institutionnelles étrangères, notamment celles des sociétés sans État (Pierre Clastres, La Société contre
l"État : recherches d"anthropologie politique, Paris, Éditions de Minuit, 1974 ; David Graeber, " La
démocratie des interstices », art. cité, p. 41-89) et des sociétés antiques (Moses I Finley, Démocratie
antique et démocratie moderne, Paris, Payot & Rivages, 2003 [1973] ; Moses I Finley, L"Invention de
la politique : démocratie et politique en Grèce et dans la Rome républicaine, Paris, Flammarion,
1985).
2 Même une simple ébauche de la littérature serait ici impossible ; si ce travail doit beaucoup aux
conceptualisations contemporaines du projet démocratique, il se déploie dans un espace disciplinaire
et méthodologique différent. Pour un aperçu des enjeux de ces questions, on peut se référer à
l"introduction exhaustive de Charles Girard et Alice Le Goff (dir), La démocratie délibérative :
anthologie de textes fondamentaux, Paris, Hermann, 2010, ainsi qu"à Loïc Blondiaux, Le nouvel esprit
de la démocratie : actualité de la démocratie participative, Paris, Seuil, 2008. Samuel Hayat - " Au nom du peuple français » - Université Paris 8 - Saint-Denis - 2011 9 autonome », constatée par Michel Foucault dans un cours au Collège de France de 1979. Après une année de cours consacrée à l"invention de la gouvernementalité1, et au milieu d"une
année dévolue plus spécifiquement à l"histoire de la gouvernementalité libérale, Foucault note
cette absence comme en passant : " Ce qui manque au socialisme, ce n"est pas tant une théoriede l"État, c"est une raison gouvernementale, c"est la définition de ce que serait dans le
socialisme une rationalité gouvernementale, c"est-à-dire une mesure raisonnable et calculable de l"étendue des modalités et des objectifs de l"action gouvernementale2. » Ce qui l"amène à
poser une question à laquelle il n"apportera aucune réponse, si ce n"est en réduisant par
avance le champ des recherches possibles : " Quelle pourrait bien être la gouvernementalitéadéquate au socialisme ? Y a-t-il une gouvernementalité adéquate au socialisme ? Quelle
gouvernementalité est possible comme gouvernementalité strictement, intrinsèquement, autonomement socialiste ? En tout cas, sachons seulement que s"il y a une gouvernementalitéeffectivement socialiste, elle n"est pas cachée à l"intérieur du socialisme et de ses textes. On
ne peut pas l"en déduire. Il faut l"inventer3. » Cette absence de gouvernementalité socialiste
capable de contrer la gouvernementalité libérale, sans réactiver les modes de gouvernement hyperadministratifs de l"" État de police4 », n"a rien d"évident.
D"abord, parce que le mouvement historique que décrit Foucault pour qualifier l"apparition de ce qu"il appelle la gouvernementalité est loin d"être étranger aux premiers socialistes5 : en première analyse, ils sont pris dans ce mouvement, marqué par le passage
d"un gouvernement des hommes par la volonté du souverain à l"administration des choses1 Michel Foucault, Sécurité, territoire, population : cours au Collège de France, 1977-1978, Paris,
Gallimard Seuil, 2004. La notion de gouvernementalité a plusieurs significations, dans l"oeuvre de
Foucault. Elle renvoie à la fois à une méthode (déplacer le regard de l"État centralisé et souverain vers
les dispositifs locaux par lesquels le pouvoir est exercé) et à une hypothèse historique (la
transformation des objectifs de l"action politique, de l"imposition d"une loi unique à la " conduite des
conduites »). Dans ce travail, nous retiendrons une lecture forte de la gouvernementalité comme
politique de l"intérêt, visant à conduire la société par la gestion des intérêts qui la composent.
2 Michel Foucault, Naissance de la biopolitique : cours au Collège de France, 1978-1979, Paris,
Gallimard Seuil, 2004, p. 93.
3 Ibid., p. 95.
4 Ibid., p. 93.
5 Pour une introduction sur le socialisme avant Marx, voir par exemple Ernest Labrousse, Le
mouvement ouvrier et les théories sociales en France au XIXe siècle, Paris, Centre de documentation
universitaire, 1952 ; Maxime Leroy, Histoire des idées sociales en France, 3 vol., Paris, Gallimard,
1946 ; Birnberg Jacques (dir), Les socialismes français, 1796-1866 : formes du discours socialiste,
actes du colloque, mai 1986, Paris, SEDES, 1995. Samuel Hayat - " Au nom du peuple français » - Université Paris 8 - Saint-Denis - 2011 10selon l"intérêt de la société et la liberté de ses membres. Comme le remarque Arnault
Skornicki, cette conception du gouvernement est certes présente chez les libéraux, mais aussi chez Saint-Simon, précurseur du socialisme1. L"absence d"une gouvernementalité socialiste
autonome, constatée par Foucault, apparaît donc d"autant plus étrange que le premier
socialisme semble s"inscrire pleinement dans le développement historique du registre de la gouvernementalité.quotesdbs_dbs42.pdfusesText_42[PDF] CHECK-LIST SUR LE LIEN ENTRE LES ASPECTS PSYCHOSOCIAUX ET LES ACCIDENTS DU TRAVAIL. Aide au remplissage du rapport circonstancié
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