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reconnaître le syndrome douloureux chronique lévaluer et orienter

DÉFINITION. La douleur est définie comme une « expérience sensorielle et émotionnelle désagréable liée à une lésion tissulaire existante ou potentielle



Approche globale des douleurs pelvipérinéales chroniquesÂ

Quels sont ces champs ces domaines applicables à la douleur pelvienne chronique et sur quels arguments peut- on s'appuyer pour élaborer un concept 



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  • Qu'est-ce que la douleur selon l'OMS ?

    La douleur est définie comme une « expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, liée à une lésion tissulaire existante ou potentielle, ou décrite en termes évoquant une telle lésion » (International Association for the Study of Pain). Elle est donc ce que la personne qui en est atteinte dit qu'elle est.
  • Quelle est la définition de la douleur ?

    La douleur est une sensation désagréable et complexe (sensorielle et émotionnelle). Cette sensation provient de l'excitation des nerfs lors d'une lésion tissulaire réelle ou potentielle.
  • Quelles sont les 4 composantes de la douleur ?

    Comme cela a déjà été évoqué plus haut, il existe dans toute douleur, quels qu'en soient la cause et le mécanisme, quatre composantes : la composante sensoridiscriminative, la composante affective et émotionnelle, la composante cognitive et la composante comportementale.
  • Il existe trois principaux types de douleurs chroniques, définis selon les mécanismes qui provoquent la douleur.

    1La douleur nociceptive. 2La douleur neuropathique. 3La douleur centralisée.
Progrès en urologie (2010)20, 1027-1034Approche globale des douleurs pelvipérinéales chroniques: du concept de douleur d"organe à celui de dysfonctionnement des systèmes de régulation de la douleur viscérale Global approach to chronic pelvic and perineal pain: From the concept of organ pain to that of dysfunction of visceral pain regulation systems

J.-J. Labat

a,? , T. Riant b , D. Delavierre c

L. Sibert

d , A. Watier e , J. Rigaud a a Centre fédératif de pelvipérinéologie, clinique urologique, CHU de Nantes,

44093 Nantes, France

b Unité d"évaluation et de traitement de la douleur Maurice-Bensignor, centre Catherine-de-Sienne, 2, rue Eric-Tabarly, 44200 Nantes, France c Service d"urologie-andrologie, CHR La-Source, 45000 Orléans, France d Service d"urologie, EA 4308, hôpital Charles-Nicolle, CHU de Rouen, université de Rouen,

1, rue de Germont, 76000 Rouen, France

e

Unité de pelvipérinéologie, faculté de médecine et des sciences de la santé, université de

Sherbrooke, Hôtel-Dieu de Sherbrooke, 580, rue Bowen-Sud, J1G2EB Québec, Canada Rec¸u le 12 aoˆut 2010 ; accepté le 16 aoˆut 2010

Disponible sur Internet le 16 octobre 2010

MOTS CLÉS

Douleurs

pelvipérinéales ;

Douleur

neuropathique ;

Syndrome douloureux

régional complexe ;

Syndrome de stress

post-traumatique ;

Fibromyalgie ;

Résumé

Objectif.-Démembrer les douleurs pelvipérinéales complexes et proposer un schéma de prise

en charge adapté aux symptômes.

Matériel et méthodes.-Analyse de la littérature consacrée aux différentes douleurs pel-

viennes fonctionnelles. Résultats.-On retrouve une fréquence élevée d"associations des pathologies douloureuses pelviennes entre elles; syndrome douloureux de la vessie (cystite interstitielle), syndrome de l"intestin irritable, douleurs de l"endométriose, vulvodynie, syndrome douloureux pelvien chro- nique (prostatite chronique). Les douleurs pelviennes sont souvent associées aux pathologies douloureuses type fibromyalgie ou syndrome douloureux régional complexe (algodystrophie). Les mécanismes physiopathologiques impliquées dans ces pathologies sont toutes très proches

Auteur correspondant.

Adresse e-mail :jjlabat@chu-nantes.fr(J.-J. Labat).

1166-7087/$ - see front matter © 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

doi:10.1016/j.purol.2010.08.056

1028J.-J. Labat et al.

Hypersensibilisation

centrale ;

Inflammation

neurogène ;

Syndrome douloureux

pelvien complexe ;

Douleur fonctionnelle

évoquant un élément déclenchant, une inflammation neurogène, des réponses réflexes mus-

culaires et végétatives, une hypersensibilisation centrale, des réactions émotionnelles et des

conséquences bio-psychosociales. Discussion.-Le concept de douleur viscérale évolue et devant des douleurs pelviennes complexes, de fac¸on pragmatique, on peut isoler des composantes d"ordre neuropa- thique, des composantes de syndrome douloureux régional complexe, des composantes d"hypersensibilisation, des composantes émotionnelles proches d"un syndrome de stress post- traumatique. Conclusions.-Quand on ne peut expliquer la douleur par une pathologie de l"organe, il faut

considérer que la douleur s"exprime à travers l"organe. La douleur pelvipérinéale chronique

peut s"autonomiser, un démembrement de ses mécanismes permettra d"envisager des proposi- tions thérapeutiques personnalisées. © 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

KEYWORDS

Pelvic and perineal

pain;

Neuropathic pain;

Complex regional

pain syndrome;

Posttraumatic stress

syndrome;

Fibromyalgia;

Central

hypersensitization;

Neurogenic

inflammation;

Complex pelvic pain

syndrome;

Functional pain

Summary

Objective.-Analysis of complex pelvic and perineal pain. Material and methods.-Review of the literature concerning the various types of functional pelvic pain. Results.-Various forms of pelvic pain are frequently associated: painful bladder syndrome (interstitial cystitis), irritable bowel syndrome, endometriosis pain, vulvodynia, chronic pelvic pain syndrome (chronic prostatitis). Pelvic pain is often associated with fibromyalgia or complex regional pain syndrome (reflex sympathetic dystrophy). The pathophysiological mechanisms involved in these syndromes are all very similar, suggesting a triggering element, neurogenic inflammation, reflex muscular and autonomic responses, central hypersensitization, emotional reactions and biopsychosocial consequences. Discussion.-The concept of visceral pain is evolving and, in practice, complex pelvic pain can comprise neuropathic components, complex regional pain syndrome components, hyper- sensitization components, and emotional components closely resembling posttraumatic stress syndrome. Conclusions.-When pain cannot be explained by an organ disease, the pain must be considered to be expressed via this organ. Chronic pelvic and perineal pain can become self-perpetuating and identification of its various mechanisms can allow the proposal of individually tailored treatments. © 2010 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Introduction

Les douleurs pelvipérinéales chroniques sont caractérisées par leur chronicité (plus de six mois), l"absence de patho- logie maligne et leur topographie: le pelvis, d"une part, le délimitations parfois floues justifiant le concept de douleurs pelvipérinéales chroniques. Elles concernent plusieurs spécialités d"organes: uro- logie, gynécologie, gastro-entérologie mais sont souvent désespérantes du fait de l"importante dissociation entre la riche plainte fonctionnelle et l"absence de facteurs lésion- nels susceptibles de les justifier. Pendant très longtemps, l"approche a été celle d"une pathologie d"organe, notamment d"ordre infectieuse ou inflammatoire. L"idée d"un concept plus global, de "douleurs fonctionnelles»est récente et va nécessiter un regard différent, transdisciplinaire qui est celui de la dou- leur chronique dans ses différentes dimensions.

Des associations de pathologies

Cinquante-deux pour cent des patients se plaignant de

douleurs pelviennes ont une douleur isolée mais 24% ontégalement un syndrome du colon irritable et 9% ont un syn-

drome pollakiurie-urgence mictionnelle, 15% ont les trois symptômes associés[1]. Les associations sont très fré- quentes entre toutes ces pathologies douloureuses (cystites interstitielles, vestibulodynies, syndrome du colon irritable, douleurs pelviennes et fibromyalgie)[2-8]. Elles sont également très souvent associées à des douleurs myofasciales[9-13]. Ces douleurs myofasciales seraient présentes chez 15% des patientes porteuses de dou- leurs pelviennes chroniques[14].

Des points communs

Ces douleurs ont de nombreux points communs:

•l"allodynie témoin de l"importance de l"hypersensibi- lisation muqueuse, viscérale (intolérance au remplis- sage vésical, à la distension rectale), pariétale[15], musculaire[16]), voire osseuse; •la notion d"un élément initial déclenchant (infectieux ou traumatique) mais ayant disparu; •on retrouve des terrains favorisants l"expression de la douleur: fibromyalgie, syndrome de fatigue chronique,

Approche globale des douleurs pelviennes1029

migraines, antécédents de syndromes douloureux régio- nal complexe, anxiété, dépression ou antécédents d"abus physiques ou sexuels[17"19], antécédents de chirurgies pelviennes itératives[20]; •ces pathologies surviennent chez des patients proches en termes de sexe (féminin), d"âge, de race[21]évoquant des facteurs génotypiques favorisants[22].

Des hypothèses physiopathologiques

proches Les mêmes hypothèses infectieuses, inflammatoires, auto- immune, de dysrégulation sympathique ont été évoquées comme participant à leur mécanismes physiopathologiques. Un schéma physiopathologique, basé sur les connaissances neurophysiopathologiques peut être proposé (Fig. 1). Un élément nociceptif initial (1) (infectieux, opératoire, traumatique) entraîne une réaction locale avec sécrétion de substances algogènes. Celles-ci vont activer les ter- minaisons des fibres afférentes nociceptives et favoriser une cascade d"évènements qui favorise l"apparition d"une inflammation neurogène, notamment par la libération anti- dromique de substance P et l"activation mastocytaire (2). Le bombardement d"influx afférents (3) au niveau des cornes postérieures de la moelle favorise une diminution des seuils douloureux, une excitabilité cellulaire et la diffusion des messages de fac¸on extensive. Cette diffusion se fait vers les structures cutanées expliquant l"hyperalgésie cutanée pariétale et de fac¸on réflexe, d"une part, vers les struc- tures musculaires (4) participant aux douleurs myofasciales, d"autre part, vers les viscères de voisinage (5) expliquant la diffusion de l"hyperalgésie viscérale. Des anomalies du système nerveux périphérique et central ont été mises en relation avec le facteur de croissance neuronale (nerve growth factor[NGF]), qui pourrait accroître le nombre et l"excitabilité des nocicepteurs à l"étage pelvien, le tout par- ticipe à l"hyperalgésie. Le NGF aurait un rôle important dans l"entretien du processus d"inflammation neurogène et de la sensibilisation centrale. Le développement de l"hypersensibilisation centrale (6) et les modifications neu- Figure 1.Physiopathologie de l"hypersensibilisation globale. ronales induites par la neuroplasticité vont inscrire la douleur dans la mémoire neurologique de l"individu expli- quant son caractère rebelle. L"intégration corticale de certaines informations nociceptives sensorielles périphé- riques pourrait être perturbé. Un surplus, non-contrôlé d"informations nociceptives afférentes au niveau des noyaux du tronc cérébral, pourrait amener une perte de contrôle et de modulation des activités des organes pelviens. Ces phénomènes chroniques participent également à des modi- fications au niveau cortical témoignant de la neuroplasticité supraspinale. Les données actuelles du PET-scan et de l"IRM fonctionnelle révèlent ces perturbations des réponses corti- cales à la douleur chez ces patients[23]. Tous ces éléments sont ceux de la pathologie de la noci- ception qui vont conduire à une expression douloureuse éminemment variable en fonction de l"individu, de ses apti- corticaux d"inhibition de la douleur. Ces données sont directement applicables à l"approche clinique de ces patients présentant des douleurs multiples et particulièrement déroutantes afin d"éviter la pérennisa- tion de ces boucles d"autoentretien de la douleur[24-26]: rechercher un élément déclenchant, un terrain favori- sant, des réactions réflexes dans le système somatique, des réactions réflexes dans le système végétatif, dépister des anomalies neurologiques sous jacentes dans les ter- ritoires sacrés ou thoracolombaire favorisant la survenue d"un dysfonctionnement sympathique, éviter de péren- niser la douleur par des gestes intempestifs, identifier des facteurs d"hypersensibilisation centrale et évaluer la dimension psychocomportementale. La prise en charge thé- rapeutique découlera de cette évaluation et pourra inciter à proposer des traitements kinésithérapiques, des infil- trations des structures neurologiques, des traitements de l"hypersensibilisation centrale à mettre en route dans le cadre d"une prise en charge algologique spécialisée...

Approche pragmatique d"un problème

complexe Les douleurs pelvipérinéales chroniques sont un véritable challenge pour qui s"intéresse à la pelvipérinéologie. Ces patient(e)s sont pris en charge par des spécialistes d"organes (urologues, gynécologues, gastro-entérologues...) mais sou- vent n"ont pas (ou n"ont plus) de pathologie d"organe. C"est cette discordance entre des douleurs invalidantes chroniques (c"est-à-dire évoluant depuis plus de six mois) et le peu d"anomalies objectivables aux examens complé- mentaires (imageries, endoscopies ou cœlioscopies) qui est particulièrement déroutante. Comment aborder de type de patient(e)? La douleur pelvienne chronique a des caractéristiques qui permettent de tisser des liens avec d"autres patholo- gies douloureuses extrapelviennes. Ces liens peuvent être argumentés et surtout permettre de proposer des schémas physiopathologiques et thérapeutiques déjà expérimentés dans d"autres domaines. Quels sont ces champs, ces domaines applicables à la douleur pelvienne chronique et sur quels arguments peut- on s"appuyer pour élaborer un concept multifactoriel global permettant de penser que ces douleurs ne sont plus des

1030J.-J. Labat et al.

pathologies d"organe mais des pathologies de la régulation des messages douloureux du pelvis et du périnée?

Les douleurs neuropathiques, la fibromyalgie, le

syndrome douloureux régional complexe (SDRC ex- algodystrophie, ex-dystrophie sympathique), le syndrome de stress post-traumatique (PTSD) sont des modèles possibles applicables aux douleurs pelviennes. Le but de cette attitude est moins d"afficher une vue dogmatique visant à prouver que toutes les douleurs pel- vipérinéales chroniques sont des SDRC, des fibromyalgies ou des douleurs neuropathiques, mais bien d"établir un modèle thérapeutique pragmatique utilisant les connaissan- ces de chaque cadre nosologique. Cette approche devrait permettre de sortir d"une impasse fréquente basée sur le tout organe ou le tout psychologique. Cela nécessite d"appréhender les points communs entre ces cadres nosolo- giques, mais aussi leurs différences afin de les aborder avec un regard différent.

La douleur pelvienne versus douleur

neuropathique Certaines douleurs pelvipérinéales sont d"authentiques douleurs neuropathiques non-reconnues[27]. Il s"agit de douleurs sur les cicatrices de la paroi abdominale concernant les nerfs ilio-inguinaux, ilio-hypogastriques ou génitofémoral. Il s"agit des douleurs projetées de la char- nière thoracolombaire qui s"expriment au niveau de la néales aggravées en station assise évocatrices de syndrome canalaire du nerf pudendal. Ces types de douleurs bien sys- tématisées peuvent faire l"objet de prise en charge ciblées comme les infiltrations, les décompressions chirurgicales, la neuromodulation, la radiofréquence pulsée. D"autres douleurs échappent à la systématisation neu- rologique mais ont des caractéristiques de douleurs neuropathiques comme la brûlure, les paresthésies, les décharges électriques ou l"allodynie. Les médicaments de la douleur nociceptives (notamment morphiniques) sont rare- ment efficaces dans les douleurs pelvipérinéales chroniques, alors que les médicaments de la douleur neuropathiques (antiépileptiques, antidépresseurs) sont souvent proposés (hors AMM). Chacun connaît les limites des traitements que l"on peut proposer dans ces deux contextes et l"attitude nécessairement prudente du thérapeute vis-à-vis des espoirs générés par les traitements qu"il propose.

Douleur pelvienne versus hypersensibilisation

type fibromyalgique Les patientes porteuses de douleurs pelviennes chroniques de cause connue (ex-endométriose) ou inconnue, ont très souvent une hyperpathie ou de véritables points gâchettes retrouvés au niveau des muscles de la paroi abdominale, du périnée ou de la partie profonde des fesses. Ces douleurs sont le témoin d"un syndrome myofascial régional[28]mais s"intègrent souvent dans le cadre de douleurs diffuses avec des points gâchettes extrapelviens évoquant un syndrome d"hypersensibilité type fibromyalgique[29].

Comprendre la fibromyalgie

La fibromyalgie est un"modèle»de douleur chronique. Le système de contrôle inhibiteur diffus de la nocicep- tion (DNIC) est un système descendant inhibiteur qui est défaillant chez le sujet fibromyalgique expliquant son inap- titude à s"adapter aux situations algogènes[30]. Ce déficit du système de freinage n"est pas une caractéristique de toutes les douleurs chroniques, mais seulement de certaines d"entre elles. On le retrouve dans les céphalées de tension, dans la névralgie du trijumeau, dans le syndrome du côlon irritable, mais pas dans les douleurs lombaires, par exemple. Ce système inhibiteur de la douleur est sous influence corticale expliquant un effet subjectif très important dans la régulation de la douleur. Les troubles du sommeil (une des caractéristiques de la fibromyalgie) interfèrent également avec ce système. Traiter les troubles du sommeil améliore les syndromes douloureux[31]. L"excès de stimulations nociceptives dans le très bas âge favorise l"absence de développement du système inhibi- teur. Ainsi, à l"adolescence, on retrouve deux fois plus de points de sensibilité chez des enfants nés prématurément que chez des enfants nés à terme[32]. Ces enfants ne sont pas forcément des douloureux mais sont plus à risque de le devenir quand ils seront exposés aux stimulis nociceptifs. Ce peut être une explication, dans les douleurs pelviennes chroniques, à la fréquence des antécédents de traumatisme physique ou psychologique de l"enfance (notamment des abus sexuels). Il y a autant de garc¸ons que de filles en bas âge qui naissent prématurément alors qu"il y a plus de douleurs chroniques chez la femme, d"ou l"importance probabled"un rôle hormonal. En phase menstruelle et lutéale, le système inhibiteur fonctionne à 50%, alors qu"en phase ovulatoire, il est de même efficacité que celui des hommes[33]. Il y a peut-être uneprédisposition génétiqueau dévelop- pement de douleurs diffuses chroniques en rapport avec le codage des systèmes dopaminergiques, sérotoninergiques et catécholaminergiques dont le polymorphisme influence les contrôles inhibiteurs[34]. Les patients uniquement dépressifs n"ont pas de baisse significative du système inhibiteur descendant. Ilyades fibromyalgiques dépressifs mais pas forcément tous. La fibromyalgie n"est pas une dépression masquée et les dépressifs n"ont pas spécifiquement d"altération de leur système inhibiteur descendant. Cependant, la dépression survenant chez le patient fibromyalgique majore son inapti- tude à inhiber la douleur[35]. Ainsi, on peut considérer qu"il y a des facteurs de risque au développement d"une douleur chronique, ces facteurs sont responsables d"une altération du système inhibiteur descendant:

•prédisposition génétique;

•histoire familiale;

•épisodes de stress ou d"événements traumatiques surve- nant tôt dans la vie;

•facteurs hormonaux;

•facteurs cognitifs;

•éléments dépressifs;

•âge.

La prise en charge thérapeutique de la fibromyalgie doit donc tenir compte de ses différentes caractéristiques avec:

Approche globale des douleurs pelviennes1031

•une composante d"hypersensibilisation centrale dont témoigne l"allodynie et l"hyperalgésie; •un déficit du contrôle inhibiteur endogène de la douleur soumis à de grandes variabilités interindividuelles; •des sous-groupes individualisés par l"existence ou non d"une dépression;

•des caractéristiques neurogènes.

Fibromyalgie pelvienne?

De nombreuses douleurs pelviennes sont le témoin d"une hypersensibilisation"viscérale». C"est la caractéristique principale du syndrome douloureux de la vessie, du syndrome de l"intestin irritable ou des vestibulodynies pro- voquées. Peu importe de savoir si cette hypersensibilisation est la conséquence du caractère chronique de la douleur ou sa cause, c"est un facteur d"amplificateur de la douleur qu"il faut prendre en compte. Le modèle de la fibromyalgie préconisant une prise en charge globale, plurifocale, trouvant un équilibre entre reconnaissance de la souffrance, gestes invasifs, médi- caments (type kétamine), régime alimentaire (pauvre en polyamine)[36], réadaptation aux efforts, amélioration de la capacité de repos, pourrait permettre un rationnel thé- rapeutique.

Douleur pelvienne versus syndrome

douloureux régional complexe

Comprendre le syndrome douloureux régional

complexe La coexistence d"un dysfonctionnement central et d"un dys- fonctionnement périphérique est évoquée dans la genèse de l"algodystrophie (SDRC)[37].

Un dysfonctionnement central où l"on retrouve:

•une modification des systèmes de régulation sympa- thiques au niveau central (thermorégulation altérée, phénomènes de sudation...); •des atteintes sensitives (allodynies, hypoesthésies...)de topographie centrale; •des modifications somatomotrices (diminution de l"amplitude des mouvements, augmentation du trem- blement physiologique, dystonie, diminution de la force musculaire); •un élément déclenchant dont l"intensité n"est pas pro- portionnelle à celle de la douleur, dont l"expression peut se faire à distance, événement qui peut être lui-même central; •une douleur soulagée par un bloc sympathique avec des anesthésiques locaux, mais un effet parfois étonnamment durable dans le temps persistant bien au-delà de la durée d"action des anesthésiques locaux; •une importance de la charge émotionnelle dans la modi- fication des seuils de tolérance à la douleur. Un dysfonctionnement périphérique où l"on retrouve: •une atteinte des efférences sympathiques (par trau- matisme direct ou par le biais des médiateurs de l"inflammation ou des facteurs neurotrophiques); •des modifications locales inflammatoires, de l"œdème; •des troubles trophiques.Les lésions périphériques initiales génèrent une modi- fication des réponses centrales et les distorsions des représentations centrales retentissent sur les réponses motrices et autonomes.

Syndrome douloureux pelvien complexe?

Cette notion peut s"appliquer aux douleurs pelvipérinéales chroniques (syndrome du côlon irritable, cystite intersti- tielle, vulvodynies, endométriose...) justifiant l"utilisation de la terminologie de syndrome douloureux pelvien complexe.

Points communs

Les douleurs pelvipérinéales surviennent souvent après un traumatisme (infections, chirurgie, endoscopie) ou plus globalement après un événement initiateur, mais elles évo- luent au-delà de la cicatrisation normale. Elles débordent largement d"une systématisation organique (vessie, péri- née, rectum), ou neurologique (association de douleurs médiées par des nerfs d"origine différente: sacrée ou thoracolombaire, somatique ou végétative). Elles peuvent s"accompagner d"une hypersensibilité profonde du cadre osseux du pelvis ou musculaire, d"authentiques troubles vasomoteurs (testicule"bouillant»ou de fesse froide), d"inflammation neurogène avec des aspects érythémateux ou inflammatoires (constatés à l"examen clinique ou en vulvoscopie dans les vulvodynie provoquées, à l"examen des bourses dans certaines douleurs testiculaires chroniques ou en cystoscopie dans les cystites interstitielles). Elles augmentant aux"efforts»(remplissage vésical ou rectal, dyspareunie profonde). Les douleurs pelvipérinéales chro- niques présentent donc des caractères communs avec les

SDRC[38].différences

Il existe aussi des différences: les troubles vasomo- teurs restent moins"visibles»que dans les SDRC, les examens complémentaires type scintigraphie sont constam- ment négatifs dans les syndromes douloureux pelviens complexes, y compris en phase aiguë.

Conséquences

Le modèle de SDRC est probablement utile en thérapeu- tique par l"utilisation des blocs sympathiques[39],de médicaments communs à ces pathologies (antidépresseurs, antiépileptiques), par l"importance que peut revêtir la kiné- sithérapie tant en termes d"amélioration que d"aggravation si celle-ci est conduite trop brusquement. Cette assimilation permet aussi d"inciter à des attitudes préventives comme de discuter avec beaucoup d"attention des indications chirurgicales dans de telles circonstances en raison du risque de majoration des symptômes dou- loureux (peu de chirurgiens orthopédistes accepteraient d"intervenir dans un contexte d"algodystrophie).

Enfin, les nouveaux concepts de physiopathologie

(l"aspect vasculaire ou auto-immun dans les SDRC), de thé- rapeutique (travail sur le schéma corporel type Moseley, nouveaux traitements ou nouvelle voie d"administration tels que le baclofène intrathécal, stimulation médullaire ou corticale, blocage du système sympathique thoracolom- baire) pourraient trouver un rationnel dans ce type de modèle.

1032J.-J. Labat et al.

Douleur pelvienne versus syndrome de stress

post-traumatique La composante émotionnelle des douleurs pelvipérinéales chroniques est patente et perturbe l"analyse clinique nécessaire à leur démembrement clinique. On connaît la fréquence de l"anxiété et de la dépression chez les patients présentant des douleurs pelviennes chroniques[40].

Comprendre le syndrome de stress

post-traumatique L"état de stress post-traumatique (PTSD) est un trouble anxieux majeur débutant par une exposition à une situation traumatique. Les symptômes du PTSD regroupent: •un syndrome de reviviscence, c"est la mémoire trauma- tique, avec des pensées récurrentes sur le traumatisme, des souvenirs intrusifs (douleurs, bruits), flash-back, cau- chemars, etc...;quotesdbs_dbs45.pdfusesText_45
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