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Application de la méthode Least-Square Monte-Carlo pour la mise

Je remercie également tout le corps enseignant de l'ISUP qui m'a accom- pagné et guidé pendant ces 3 années de formation. En particulier je remercie.

.

Mémoire d"Actuariat

Application de la méthode Least-Square

Monte-Carlo pour la mise en place de

l"ORSA en Assurance viepar

Tsanta RAMANAMPISOA

Maître de stage :Michael DONIO- Actuary Partner KPMG

Résumé

La prochaine entrée en vigueur de la directive Solvabilité II, prévue pour

2014, confronte les assureurs européens au pilier 2 et son principal outil :

l"Own Risk and Solvency Assessment(ORSA). L"ORSA exige que les assu- reurs établissent un pilotage ajusté de leurs risques et solvabilité. Il requiert la mise en place d"un processus de gestion des risques qui soit partie inté- grante de leur stratégie. Le calcul du capital économique doit être adapté au profil de risque de chaque aussureur, et doit prendre en compte ses spécificités. A la différence du premier pilier, l"ORSA définit un "besoin global de solvabilité" prenant en compte davantage de risques sur une durée plus longue. La plupart des assureurs ont recours à des modèles stochastiques pour déterminer ce montant. Mais pour les assureurs Vie, les calculs de capital économique sont rendus difficiles par la structure complexe des interactions entre l"actif et le passif. En particulier, une approche directe conduit à des "simulations dans les simulations" (SdS) i.e avoir à simuler des trajectoires risque-neutres pour chaque trajectoire sous probabilité historique. Or, en rai- son de leur coût considérable en temps de calcul, ces SdS sont extrêmement difficiles à mettre en pratique, . Ce mémoire vise à présenter comment la méthodeLeast-Square Monte- Carlopermet d"obtenir un proxy des passif et/ou des fonds propres et à analyser sa faisabilité et ses performances. Cette méthode est donc utilisée pour palier aux SdS. Elle sera illustrée ici par l"exemple d"un contrat épargne multi-support. L"objectif est d"obtenir une fonction qui exprime le comportement des fonds propres à des dates futures données. Une fois ce comportement connu, il est possible d"en déduire le besoin global de solvabilité pour chaque hori- zon de temps, et d"opérer le suivi d"un indicateur de solvabilité défini pour la mise en place de l"ORSA. Mots-clés: Own Risk and Solvency Assessment (ORSA), Assurance Vie, Solvabilité II, Least-Square Monte-Carlo, Solvency Capital Requirements,

Epargne Multisupport, capital économique,

Abstract

As the launch of Solvency II gets closer, its entry into force being 2014, Eu- ropean insurers are now dealing with the second pillar and its main purpose: the Own Risk and Solvency Assessment (ORSA). The ORSA requires insur- ers to form their own view of their risk and solvency. It enforces them to set up a process of risk management that is an integral part of their business strategy. Moreover, regulating authorities stress out the fact that the calculation of this solvency capital has to be adequate to the risk profile of each insurer and take into account its very own specifities. So unlike what the first pillar demands, ORSA requires the calculation of a "needed solvency capital" that takes into account more risks and a longer period of time. Most of the insurers choose to use stochastic modelling to assess their needed solvency capital. But for life insurance, solvency capital calculation always rises major issues because of the complex structure of the interactions between assets and liabilities. Especially, when the calculation calls for the "Nested simulations" which is a range of cash-flow projection technique that requires two levels of simulations: the first one under a real-world probability and the second one under a risk-neutral probability. These "Nested Simula- tions" are practically impossible to implement because they require too much computing time and ressources. This work aims to show how implementing the Least-Square Monte Carlo method for liability proxy and/or available capital is a good solution to the Nested Simulations problem and can therefore be used as an efficient tool for setting an ORSA process up, and analyse how robust and usable is this method. A French life insurance contract has been chosen to illustrate this technique. This contract has, more or less, the same properties as a multi unit-linked with profit insurance policy. The main goal was to obtain a function that expresses the behaviour of the available capital at any given time. Once we this behaviour is known, we would then be able to infer the needed solvency capital at any given time, and to monitor a solvency indicator. Keywords: Own Risk and Solvency Assessment (ORSA), life insurance, Solvency II, Least-Square Monte-Carlo, Solvency Capital Requirements

Remerciements

Je tiens à remercier, en premier lieu mon responsable de stage, Michael DONIO, qui m"a donné la formidable opportunité d"effectuer mon stage de fin d"études au sein du cabinet KPMG. J"ai eu l"occasion de réfléchir sur un sujet de mémoire passionnant, d"en apprendre énormément sur le métier d"actuaire et de travailler avec des personnes remarquables. Ainsi, je présente également mes plus sincères remerciements à toute l"équipe actuarielle de KPMG, et particulièrement à la staff, pour le soutien et les précieux conseils qu"ils m"ont apporté tout au long de cette expérience. Je remercie également tout le corps enseignant de l"ISUP qui m"a accom- pagné et guidé pendant ces 3 années de formation. En particulier, je remercie M. Delecroix, directeur de l"école, ainsi que MM. A.Cohen et O.Lopez qui ont encadré mon mémoire et m"ont orienté dans la réalisation de ce dernier. Merci, enfin, à ma famille et mes amis pour la patience et le support in- conditionnel dont ils ont fait preuve durant la rédaction de ce mémoire. 1

Table des matières

Introduction 6

1 Contexte et Présentation 8

1.1 La directive Solvabilité II . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

1.1.1 Pilier 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

1.1.2 Pilier 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

1.1.3 Pilier 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

1.2 Focus sur le pilier 2 : l"ORSA . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

1.2.1 Définition et enjeux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

1.2.2 ORSA vs. Pilier 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

1.2.3 Principe de mise en oeuvre . . . . . . . . . . . . . . . . 13

1.3 L"Assurance Vie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

1.3.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

1.3.2 L"épargne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

1.3.3 Les options et garanties financières . . . . . . . . . . . 19

2 Simulations dans Simulations en Assurance Vie 20

2.1 Projections futures : Univers Réel vs Risque-Neutre . . . . . . 20

2.2 Nested Simulations : Le Problème . . . . . . . . . . . . . . . . 22

2.3 Techniques d"approximations existantes . . . . . . . . . . . . . 23

2.3.1 Algorithme d"accélération des simulations dans simu-

lations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

2.3.2 Curve fitting . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

2.3.3 Replicating Portfolio . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

2.3.4 Least-Square Monte-Carlo . . . . . . . . . . . . . . . . 28

3 La méthode Least-Square Monte-Carlo 30

3.1 Principe et cadre théorique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

3.1.1 Principe de la méthode . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

3.1.2 Formalisation théorique . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

3.2 Processus de mise en oeuvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

3

3.2.1 Etape 1 : Identifier les facteurs de risque . . . . . . . . 35

3.2.2 Etape 2 : Sélectionner des scénarios de trajectoires . . 36

3.2.3 Etape 3 : Lancer lesNsimulations Monte-Carlo . . . . 36

3.2.4 Etape 4 : Choisir les fonctions de base . . . . . . . . . 36

3.2.5 Etape 5 : Effectuer la régression . . . . . . . . . . . . . 36

3.2.6 Etape 6 : Mesurer l"erreur obtenue et valider les fonc-

tions de base choisies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

3.2.7 Etape 7 : Utiliser les fonctions obtenues pour le suivi

de l"indicateur de besoin global de solvabilité . . . . . . 37

4 Application à un produit d"épargne multi-supports 38

4.1 Description du produit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

4.1.1 Caractéristiques techniques et hypothèses . . . . . . . . 38

4.1.2 Bilan ent= 0. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

4.1.3 Orientations stratégiques . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

4.2 Identification et Modélisation des facteurs de risques . . . . . 41

4.2.1 Hypothèses de modélisation . . . . . . . . . . . . . . 42

4.2.2 Le risque de Taux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43

4.2.3 Le risque Action et Immobilier . . . . . . . . . . . . . . 47

4.2.4 Les rachats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49

4.2.4.1 Les rachats structurels . . . . . . . . . . . . . 49

4.2.4.2 Les rachats conjoncturels . . . . . . . . . . . 51

4.2.4.3 Rachats Totaux . . . . . . . . . . . . . . . . . 52

4.2.5 Revalorisation cible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53

4.2.5.1 Taux Cible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53

4.2.5.2 La politique de Participation aux Bénéfices . 53

4.2.6 La stratégie d"allocation d"actifs . . . . . . . . . . . . . 54

4.3 Implémentation pratique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55

4.3.1 Génération des trajectoires . . . . . . . . . . . . . . . . 55

4.3.2 Projections futures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56

4.3.3 Mise en oeuvre de la régression . . . . . . . . . . . . . . 59

4.3.3.1 Modèle et notations . . . . . . . . . . . . . . 59

4.3.3.2 Décomposition en valeurs singulières SVD . . 60

4.3.4 En pratique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62

5 Analyse critique de la méthode et des résultats 64

5.1 Résultats obtenus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64

5.1.1 Analyse des régressions par rapport aux données . . . . 66

5.1.1.1 Par rapport aux taux d"intéret . . . . . . . . 67

5.1.1.2 Par rapport au cours des actions . . . . . . . 68

5.1.1.3 Par rapport aux taux de rachat . . . . . . . . 70

4

5.1.1.4 Interraction entre les taux d"intérêt et de rachat 71

5.1.2 Analyse des régressions en fonction de l"horizon de pro-

jection . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74

5.1.2.1 Par rapport aux taux d"intérêt . . . . . . . . 74

5.1.2.2 Par rapport aux cours des actions . . . . . . . 75

5.1.2.3 Par rapport aux taux de rachat . . . . . . . . 76

5.1.3 Probabilités estimés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77

5.2 Stabilité des résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77

5.2.1 Principes du Bootstrap . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77

5.2.2 Application à l"estimateur de la probabilité de ruine . . 78

5.2.3 Suivi de l"indicateur de risque . . . . . . . . . . . . . . 79

5.3 Avantages de la méthode . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80

5.4 Limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81

Conclusion 83

Bibliographie 85

A Rappels de calcul stochastique 87

B Probabilité risque-neutre 89

C SVD pour la régession 91

5

Introduction

Avec la prochaine entrée en vigueur de la directive Solvabilité II, les assu- reurs européens sont confrontés à une modification profonde de leur approche dans la gestion et l"évaluation des risques auxquels ils sont soumis. La première grande étape de cette restructuration du monde l"assurance a été la rénovation des méthodes de calcul du capital économique ou Solvency Capital Requirement qui représente le capital nécessaire que l"entreprise doit détenir au titre de ses fonds propres pour assurer sa solvabilité à horizon 1 an dans 99,5% des cas. Au coeur du pilier I de la directive, ces exigences quanti- tatives ont mobilisé les équipes actuarielles des assureurs et des réassureurs pendant un temps important. Si l"évaluation de la solvabilité d"une compagnie d"assurance à un ins- tant donné a été imposée par le premier pilier de la directive, les acteurs du monde l"assurance s"intéressent aujourd"hui au contrôle permanent qui permet de maintenir ce niveau de solvabilité avec le pilier II de la directive. Ce second pilier oblige les assureurs et les réassureurs à mettre en place un processus de suivi en continu des risques propres à l"entreprise avec cette fois une vision prospective sur un horizon de temps supérieur à une année. Ce processus est matérialisé et défini par l"Own Risk and Solvency Assessment (ORSA) qui constitue le coeur du pilier II de la directive. L"ORSA en assurance vie fait émerger de nouvelles problématiques liées à la complexité des mécanismes d"interactions entre l"actif et le passif d"une compagnie. La vision prospective nécessaire au calcul et l"obligation de consi- dérer toutes les situations probables appellent forcément à l"utilisation de jeux de simulations pour la modélisation. Dans le cadre de l"assurance vie, ces simulations doivent se faire sur deux niveaux différents : un niveau sous probabilité historique et un niveau de simulations sous proababilité risque- neutre. Ces simulations à deux niveaux sont appelées "Nested Simulations" ou"Simulations dans Simulations (SdS)" et elles soulèvent d"importants pro- 6 blèmes de mise en oeuvre opérationnelle notamment en terme de temps de calcul. Ce mémoire a pour objet de présenter une des diverses méthodes d"ap- proximations numériques qui ont été developpées pour palier au problème des SdS et d"expliquer comment cette méthode permet la mise en place de l"ORSA. La première partie situe le contexte dans lequel les travaux de ce mémoire ont été effectués : Solvabiilité II et l"Assurance vie. Ensuite la deuxième partie présente en détail la méthode de simulations dans simulations qui se pose comme un obstacle technique aux calculs que les assureurs doivent et veulent effectuer, cette partie expose aussi succin- tement les méthodes numériques autres que celle abordée dans le cadre de cette étude qui existent pour s"affranchir des SdS. Le troisième chapitre constitue le coeur du mémoire, il développe de ma- nière théorique la méthode Least-Square Monte Carlo et son application pra- tique. Enfin, les deux derniers chapitres sont les parties liées à l"application de cette méthode à un cas concret d"un portefeuille d"assurance vie et à l"analyse critique des résultats obtenus. 7

Chapitre 1

Contexte et Présentation

L"objectif de ce chapitre est de présenter le contexte réglementaire et gé- néral dans lequel ce mémoire s"inscrit et de poser la problématique à laquelle il veut répondre. Il s"agira donc en premier lieu de rappeler les tenants et les aboutissants de la nouvelle directive européenne qui chamboule actuellement le monde de l"as- surance et de la réassurance : la directive Solvabilité II et ensuite de décrire le marché de l"assurance vie en France pour donner une vue d"ensemble du cadre d"application de la théorie présentée ici.

1.1 La directive Solvabilité II

La directive 2009/138/CE DU PARLEMENT EUROPEEEN ET DU CONSEIL du 25 novembre 2009 sur l"accès aux activités de l"assurance et de la réassurance et leur exercice, plus communément appelée directive "Sol- vabilité II" est une réforme européenne de la réglementation prudentielle du secteur de l"assurance. Elle vise principalement, d"une part, à assurer la solvabilité des assureurs en mettant en place un système d"analyse et de trai- tement du risque différent de ce qui a été fait auparavant et d"autre part, à harmoniser la réglementation des activités d"assurance en Europe en définis- sant un référentiel prudentiel commun à tous les pays européens. Cette directive repose sur trois piliers distincts. Le premier pilier définit les exigences quantitatives financières et concerne la valorisation des postes du bilan à l"actif et au passif. En effet, dans Solvabi- lité II, un bilan dit économique par opposition au bilan compatble est requis, dans ce bilan tous les postes doivent être valorisés en valeur de marché et non plus en valeur historique. Le bilan économique se formalise comme suit : 8

1.1.1 Pilier 1

Ce pilier 1 définit également les niveaux de fonds propres minimum qu"une compagnie exerçant une activité d"assurance ou de réassurance doit détenir pour assurer sa solvabilité. Deux indicateurs de solvabilité différents sont re- quis : LeMinimum Capital Requirement(MCR) qui représente le niveau de fonds propres en deçà duquel l"autorité de de contrôle intervient dans la gestion de la compagnie de manière automatique LeSolvency Capital Requirement(SCR) qui représente le montant de fonds propres qu"une compagnie doit détenir pour éviter la ruine écono- mique à horizon 1 an dans 99,5% des cas. Mathématiquement, le SCR se traduit comme suit :

P(FP1<0)0;5%

oùFP1représente le montant des fonds propres issus du bilan économique à horizon un an etPla probabilité historique. Il est évident que l"on a l"inégalité suivante : MCRSCR. Le calcul du SCR est encore un des grands chantiers du monde de l"assu- rance actuellement. Deux approches sont possibles pour effectuer ce calcul : la formule standard ou le modèle interne. Dans l"approche par la formule standard, un SCR doit être calculé pour chaque facteur de risque identifié par la cartographie des risque présentée à la figure 1.1. 9

Figure1.1 - Cartographie des risques

Le SCR est obtenu avec la formule suivante :

SCR=BSCR+Adj+Op

avec -Adj: l"ajustement fait pour prendre en compte la capacité d"absorption des pertes par réduction des bénéfices discrétionnaires et par les impôts différés -Op:le capital économique lié au risque opérationnel -BSCR: le SCR de base calculé à l"aide d"une matrice de corrélation entre les différents modules de risque de la cartographie.

Selon le QIS 5 on a :

BSCR=sX

ijCorrSCR i;jSCRiSCRj où BSCRest le Basic Solvency Capital Requirement qui représente le capital requis avant tout ajustement

SCRiest le capital requis pour le risque i

10 CorrSCRi;jreprésente la corrélation entre le risqueiet le risquej. La valeur deCorrSCRi;jprovient de la matrice de corrélation fournie par le CEIOPS.MarketDefaultLifeHealthNon-life

Market1

Default0,251

Life0,250,251

Health0,250,250,251

Non-life0,250,5001

Cette matrice de corrélation traduit la corrélation entre les capitaux relatifs aux risques(i;j)mais non pas entre les risques eux-mêmes

1.1.2 Pilier 2

Le deuxième pilier de Solvabilité II réglemente les activités de gouver- nance et de supervision des compagnies. Il met en place le processus de contrôle et de gestion des fonds propres de la compagnie. Ce pilier 2 a pour objectif d"instaurer des procédures de surveillance pour s"assurer que les com- pagnies sont en mesure d"évaluer et de gérer correctement les risques auxquels elles sont exposées. Le pilier 2 est conçu pour inciter les compagnies à avoir une démarche ERM (Entreprise Risk Management), il s"attache particuliè- rement à fixer des normes qualitatives de suivi du risque en interne par les entreprises, notamment via le dispositif Own Risk and Solvency Assessment (ORSA) que nous détaillerons dans la suite de ce mémoire.

1.1.3 Pilier 3

Le pilier 3 est axé sur la transparence des compagnies sur trois éléments qui permettent d"évaluer leur solvabilité : - leur performance financière - leur profil de risque - les mesures d"incertitudes utilisées pour les évaluations Ce troisième pilier concerne donc principalement l"information à fournir au public et aux autorités de contrôle pour renforcer la discipline de marché, les informations doivent être présentées dans des états réglementaires appelés 11

Quantitative Reporting Templates (QRT)

Le calendrier de Solvabilité II est représenté dans la figure 1.2 :Figure1.2 - Calendrier Solvabilité II

1.2 Focus sur le pilier 2 : l"ORSA

Comme décrit précédemment le pilier 2 de Solvabilité II concerne prin- cipalement la gestion des risques et le système de gouvernance de l"entreprise.

Solvabilité II dit à l"alinéa (36) que :

"Chaque entreprise d"assurance et de réassurance devrait procéder régu- lièrement à l"évaluation de son besoin global de solvabilité, en tant que partie intégrante de sa stratégie commerciale et compte tenu de son profil de risque spécifique(évaluation interne des risques et de la solvabilité). Cette évaluation ne requiert pas le développement d"un modèle interne, ni ne sert à calculer à calculer des exigences en capital en capital différentes du capital de solvabilité requis ou du minimum de capital requis. Les résultats de chaque évaluation devraient être communiqués à l"autorité de contrôle parmi les informations à fournir aux fins du contrôle." L"article 45 définit plus en détail le cadre du processus d"évaluation in- terne des risques et de la solvabilité ou ORSA :Own Risk and Solvency

Assessment (ORSA).

Au coeur du pilier 2 de la directive, ce processus est l"outil principal des en- treprises pour démontrer que leur système de gouvernance et leur politique 12 de gestion des risques sont cohérents avec la nature, la gamme et la com- plexité des risques propres à leurs activités respectives .

1.2.1 Définition et enjeux

L"ORSA est un processus d"analyse quantitative propre à chaque entre- prise qui vise deux objectifs principaux : déterminer les capitaux économiques requis en fonction du profil de risque et des orientations stratégiques prévues et de la conjoncture éco- nomique. permettre un pilotage et un suivi permanent des risques.

1.2.2 ORSA vs. Pilier 1

La prise en compte des orientations stratégiques selon le profil de risque et de la continuité du pilotage des risques prolonge la logique du pilier 1 selon deux dimensions : La dimensionRisques: la cartographie des risques présentés au pilier

1 ne permet pas de capter certains risques difficiles à quantifier mais

étant néanmoins importants pour l"assureur : il s"agit, par exemple, du risque de liquidité ou du risque de réputation. La dimensionPluriannuelleet de contrôle permanent : les exigences du pilier 1 en termes de SCR sont à horizon un an alors que l"assureur a besoin de considérer son besoin global de solvabilitéà tout instant, sur un horizon de temps plus important en tenant compte des changements potentiels futurs du profil de risque de l"entreprise. Bien que devant rester cohérent et conforme aux exigences du pilier 1, l"ORSA n"est donc pas un second calcul de SCR. L"ORSA est donc avant tout un outil d"aide à la décision pour la Direction. Il doit à ce titre être opérationne, pour aider les dirigeants dans la prise de décisions opérationnelle.

1.2.3 Principe de mise en oeuvre

Les textes réglementaires ne sont pas très directifs quant à la mise en oeuvre de l"ORSA, la politique de l"autorité de contrôle étant de laisser aux entreprises le plus de marge possible pour qu"elles s"approprient cet outil et l"ajustent le plus finement possible à leur activité et à leur profil de risque. 13 Par définition, l"ORSA fait le lien entre le risk management, la gestion du capital et les orientations stratégiques de l"entreprise. Il permet d"assurer qu"au sein de la compagnie, d"une part on ne s"expose pas financièrement au-delà des limités souhaitées et possibles et d"autre part que les informa- tions importantes concernant les risques reçoivent une attention adéquate de la part du management. Les principaux acteurs et étapes de l"implémentation de l"ORSA sont dé- finies dans la figure 1.3.Figure1.3 - Mise en place de l"ORSA Le point de départ de la mise en place de l"ORSA est la définition des orientations stratégiques de la compagnie :

1. Puisque l"ORSA nécessite une approche pluriannuelle, il est nécessaire

de définir dans un premier temps l"horizon temporel que l"entreprise veut considérer. E particulier, le management doit décrire les objec- 14 tifs stratégiques de l"entreprise sur cet horizon de temps donné et doit définir des indicateurs quantitatifs de mesure des perspectives avan- cées. Ces objectifs stratégiques couvrent tout aussi bien le business plan (production nouvelle, les rendements espérés...) que la politique de l"entreprise (allocation d"actifs, ...).

2. Dans une seconde étape, le risk management transcrit cette stratégie

en termes de risque. Cette étape implique la définition de trois notions relatives à la structure de risque de l"entreprise : l"appétence au risque, le profil de risque et la tolérance au risque. -L"appétence au risqueest le niveau de risque global qu"une en- treprise est prêt à prendre pour atteindre ses objectifs stratégiques sur l"horizon de temps donné. Cette limite gloable de prise de risque s"exprime sous forme des mesures de risques.

Par exemple :

Le ratio de couverture du SCR à 5 ans doit être supérieur à 150% dans 95% des cas i.e :P(FP0SCR

5<150%)<5%

-Le profil de risque d"une entrepriseest le niveau de risque au- quel la compagnie est exposée au moment du calcul. Il peut être exprimé de manière qualitative ou quantitative mais il doit se me- surer de manière cohérente avec l"appétence au risque. Le profil de risque peutêtre consititué de divers éléments comme le montant des fonds propres, le SCR, le montant maximal de perte que l"entreprise peut supporter. -La tolérance au risqueest le niveau maximal de risque qui peut être pris sachant un profil de risque donné. Contrairement aux deux notions précédentes, la tolérance au risque n"est pas un niveau fixé par l"entreprise puisqu"elle relève non pas de la volonté mais de la capacité de l"entreprise à prendre des risques. A l"instar du pillier 1, l"ORSA nécessité également une cartographie des risques pour identifier les différents facteurs de risque auxquels l"entre- prise est soumise. Cette identification est cependant plus fine que celle du pilier 1 car elle doit prendre en compte les risques non considérés par ce pillier tels que le risque de réputation comme cité précédemment mais aussi les risques latents et les risques émergents. Selon l"article 44, paragraphe 2 de la directive Solvabilité II , l"ORSA 15 doit au moins couvrir les risques suivants : souscription et provision- nement; gestion actifs/passifs; investissment, en particulier dans les produits dérivés et similaires; risque de liquidité et de concentration; risque opérationnel et réassurance et techniques d"atténuation du risque

3. Les risques précédemment identifiés doivent être évalués conformément

aux orientations stratégiques et au business plan. Il convient pour cela de définir une mesure de risque adéquate aux choix et objectifs straté- giques de l"entreprise. Plusieurs mesures de risque peuvent être choisies : V aR;TV aR, la probabilité de ruine... et il convient de sélectionnerquotesdbs_dbs21.pdfusesText_27
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