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Cours no 2 Résultats Généraux sur les équations différentielles

On peut même montrer que toute solution locale peut être prolongée en une solution maximale. Il n'y a pas unicité des solutions maximales (contre-exemple : 



Systèmes différentiels 1 Généralités existence et unicité des solutions

La restriction de x? à l'ensemble de départ ]0 1[ est aussi solution



Equations différentielles et stabilité

Solutions maximales. 21. 4. Sensibilité par rapport aux données. 24. 5. L'équation différentielle d'ordre m. 25. Chapitre 3. Equations différentielles 



Chapitre III – Equations différentielles ordinaires

une équation différentielle admet une unique solution maximale ayant une condition initiale donnée; c'est précisément ce qu'affirme le théor`eme 2.12 



ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES Table des mati`eres 1. Le théor

continue et localement lipschitzienne en x. Fixons x0 ? ?. Pour chaque ? ? ? le théor`eme de Cauchy–Lipschitz fournit une unique solution maximale ?? : I? ? 



Équations différentielles

Corollaire 2.4 (Existence d'une unique solution maximale) Soit f ? C0(I × D E) localement lipschitzienne par rapport à x. Il existe une unique solution 



Correction du contrôle continu 1

On considère l'équation différentielle suivante Montrer que l'équation (E) admet une unique solution maximale ? : I :=]T?T+[? R.



Equations différentielles non linéaires

1 févr. 2013 Le théorème de Cauchy-Lipschitz assure l'existence d'une solution maximale unique au problème de Cauchy posé solution définie sur un intervalle ...



Equations différentielles Etude mathématique et numérique

On dit que la solution locale (Iy) est une solution maximale du problème de Cauchy. (2.4)



Equations différentielles ordinaires Etudes qualitatives

Avant d'énoncer le théor`eme de Cauchy-Lipschitz introduisons la notion de solution maximale. Définition 1.5. Solutions maximales. Une solution x : I ? U de ( 



[PDF] ´Equations différentielles

29 jan 2007 · Pour toute condition initiale y(x0) = y0 avec x0 ? I et y0 ? J il existe une unique solution maximale de l'équation différentielle vérifiant 



[PDF] Équations différentielles

Définition 2 5 Une solution est dite globale si J = I Remarque 2 2 • Une solution globale est maximale • Soient (J1y1) (J2y2) deux solutions 



[PDF] Equations différentielles non linéaires

1 fév 2013 · Soit y une solution maximale de l'équation différentielle (E) définie en 0 et vérifiant y(0) > 0 a) Justifier que y est définie sur un 



[PDF] Agrégation Externe de Mathématiques Equations différentielles

— Une solution maximale est forcément définie sur un intervalle ouvert — Deux trajectoires disctinctes ne peuvent pas se couper : Soient (J y1) et (J y2) 



[PDF] Chapitre III – Equations différentielles ordinaires

une équation différentielle admet une unique solution maximale ayant une condition initiale donnée; c'est précisément ce qu'affirme le théor`eme 2 12 



[PDF] Introduction aux équations différentielles et aux dérivées partielles

Lemme 2 Toute solution y d'une équation différentielle ordinaire se prolonge en une solution maximale ˜y (pas nécessairement unique) Intégration d'une équation 



[PDF] [PDF] Feuille 2 - Autour du théorème de Cauchy-Lipschitz

Montrer que toutes les solutions maximales de l'équation différentielle r'(t) = f(t x(t)) sont définies jusqu'à +oo et admettent une asymptote horizontale



[PDF] Systèmes différentiels 1 Généralités existence et unicité des solutions

i) Notions d'équation différentielle et de solution d'une équation différentielle et peut avoir plusieurs solutions maximales (même si f est continue)



[PDF] Équations différentielles

les solutions d'une équation différentielle Les études qualitatives des solutions Il résulte du théorème de Cauchy qu'une solution maximale est définie



[PDF] Équations différentielles - » Tous les membres

Montrer qu'il existe une infinité de solutions maximales avec la même condition initiale Exercice 3 Résoudre le syst`eme différentiel { ?x = x2 ? y2 ?y =

  • Comment montrer qu'une solution est maximale ?

    On dit que (y,I) est une solution maximale de l'équation différentielle si elle n'admet pas de prolongement. Autrement dit, pour toute autre solution (z,J) telle que I?J I ? J et y(x)=z(x) y ( x ) = z ( x ) pour tout z?I, z ? I , alors J=I.
  • C'est quoi une solution maximale ?

    Une solution maximale d'un système différentiel est une solution de ce système définie sur un certain intervalle, et qu'on ne peut pas prolonger à un intervalle strictement plus grand.
  • Comment déterminer les solutions d'une équation différentielle ?

    1Les solutions de l'équation différentielle y' = ay, a sont les fonctions de la forme x ? Ceax, où C est une constante réelle quelconque.2La fonction x ? est la solution particulière constante de l'équation différentielle y' = ay + b, où a et b sont deux réels avec a ? 0.
  • On dit qu'une solution de (1) est globale si elle est définie sur tout I, i.e. sur tout l'intervalle de temps sur lequel est définie l'équation différentielle. Une solution maximale n'est pas forcément globale. Exemple. Soit l'équation x?(t) = x2(t) (c'est une équation autonome, donc I = R).

Agrégation Externe de Mathématiques

Equations différentielles ordinaires

Franck Boyer

e-mail :franck.boyer@univ-amu.fr

Aix-Marseille Université

19 octobre 2017

ii

F. BOYER- VERSION DU19OCTOBRE2017

TABLE DES MATIÈRESiii

Table des matières

I Théorie des équations différentielles 1

1 Définitions de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

2

2 Théorie de Cauchy-Lipschitz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

4

2.1 Le problème de Cauchy : définition et énoncé du théorème principal . . . . . . . . . . . . . . . .

4

2.2 Démonstrations du théorème de Cauchy-Lipschitz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

5

2.3 Premières conséquences du théorème de Cauchy-Lipschitz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

10

2.4 Explosion en temps fini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

11

2.5 Sortie de tout compact . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

12

2.6 Preuve directe du théorème de Cauchy-Lipschitz global . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

13

2.7 Dépendance par rapports aux données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

14

3 La théorie des équations différentielles linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

16

3.1 Le cas général . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

16

3.2 Le cas à coefficients constants, sans second membre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

17

3.3 Résolvante. Formule de Duhamel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

20

4 Petit bestiaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

25

5 Etude des systèmes autonomes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

26

5.1 Portrait de phase . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

26

5.2 Stabilité des points d"équilibre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

27

6 Les équations d"ordre supérieur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

28

II Les méthodes numériques à un pas 31

1 La méthode d"Euler explicite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

31

1.1 Définition et analyse de l"erreur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

31

1.2 A propros de la stabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

32

2 La méthode d"Euler implicite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

33

2.1 Définition et analyse de l"erreur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

33

2.2 A propos de la stabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

34

2.3 Un petit tour vers l"équation de la chaleur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

34

3 Quelques mots sur la théorie générale des méthodes à un pas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

35

3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

35

3.2 Erreur de consistance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

35

3.3 Stabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

37

3.4 Convergence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

37

3.5 Exemples d"autres méthodes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

38

4 Compléments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

38

4.1 Equations d"ordre supérieur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

38

III Exercices41

Bibliographie71

F. BOYER- VERSION DU19OCTOBRE2017

ivTABLE DES MATIÈRESF. BOYER- VERSION DU19OCTOBRE2017 1

Chapitre I

Théorie des équations différentielles

Dans toute la première partie de ce chapitre, on va se concentrer sur les équations du premier ordre. Les équations

d"ordre supérieur seront évoquées par la suite.

En introduction nous pouvons motiver cette étude par les quelques exemples suivants, issus de la modélisation en

dynamique des populations.

Modèle de Malthus : Il s"agit de dire que la population totale t7!N(t)évolue seulement au gré des naissances

(tauxb >0par unité de temps) et des décès (tauxd >0par unité de temps). On obtient l"équation différentielle

N

0(t) = (bd)N(t):

Celle-ci peut s"intégrer à vue, ce qui donne

N(t) =N0e(bd)t;8t >0:

Son comportement dépend donc du signe debd, ce qui est intuitivement clair :

Si b > d, les naissances sont prépondérantes sur les décès et la population croît exponentiellement au cours

du temps. Si b < d, c"est le phénomène inverse et la population décroît exponentiellement.

Si b=d, on a un équilibre parfait.12345672468

N

0Casb > dCasb < dCasb=dFIGUREI.1 - Le modèle de Malthus

Modèle logistique : Le modèle de Malthus a le déf autde ne pas prév oirde limitation dans la capacité d"e xtension

de la population. Or, on comprend bien que ce phénomène peut avoir une importance cruciale, par exemple si on

a été modifié de la façon suivante N

0(t) = (bd)N(t)

1N(t)K

Le paramètreK >0modélise la taille critique de la population considérée. On peut comprendre ce nouveau modèle

à partir du modèle de Malthus de plusieurs façons.

F. BOYER- VERSION DU19OCTOBRE2017

2Chapitre I. Théorie des équations différentielles-Ou bien on v oitle f acteur(1N=K)comme un correctif au taux global d"évolutionbdqui a tendance a

diminuer plusNaugmente Ou bien, en dév eloppanton v oitle nouv eauterme dans l"équation bdK N2;

comme un terme de compétition qui modélise le fait que quandNest grand les individus de l"espèce consi-

dérée on tendance à lutter pour les ressources et ce de façon d"autant plus importante que leur probabilité de

rencontre est élevée (celle-ci étant proportionnelle au carré deN).24681011:52 N 0= 2N 0= 1N

0= 0:5FIGUREI.2 - Le modèle logistique

On observe dans ce cas que toutes les solutions semblent converger en temps long vers la valeurK(qu"on a pris

égal à1dans cette figure).

Le modèle de Lotka-V olterra.Ce modèle met en jeu deux espèces : les proies (dont la population à l"instant test

notéex(t)) et les prédateurs (notésy(t)). On peut penser aux sardines et aux requins par exemple.

En l"absence de prédateurs, les proies se développent selon une loi de type Malthus (on suppose qu"elles disposent

de nourriture en quantité illimitée). En l"absence de proies, les prédateurs ont tendance à disparaître selon une loi de

nombre moyen de telles rencontres par unité de temps est proportionnel au produit des deux populations concernées

et chacune de ces rencontres contribue positivement à l"évolution deyet négativement à l"évolution dex. On obtient

le système suivant(x0(t) =ax(t)bx(y)y(t); y

0(t) =cy(t) +dx(t)y(t):

On peut montrer que les solutions de ce système (on trace ici la courbet7!(x(t);y(t))dans le planx=yappelé

plan de phases) ont l"allure donnée dans la figure suivante : On observe un phénomène attendu de périodicté des solutions.

1 Définitions de base

Définition I.1.1SoitIRun intervalle ouvert deRetF:IRd7!Rdune application. On appellesolutionde l"équation

différentielle y

0=F(t;y);(I.1)

tout couple(J;y)oùJIest un sous-intervalle deIetyune fonction dérivable définie surJtelle que

8t2J; y0(t) =F(t;y(t)):F. BOYER- VERSION DU19OCTOBRE2017

1. Définitions de base31234123

cd ab xyFIGUREI.3 - Portrait de phase pour le modèle de Lotka-Volterra

Remarque I.1.2-Il est tout à fait possible de génér aliserles définitions au cas où In"est pas ouvert mais cela complexifie

un peu les notations et nous ne le ferons pas ici.

On peut tout à fait étendr eces définitions au cas où Fest définie sur un ouvert quelconque deRRd.

L "équation(I.1)est appeléedu premier ordrecar elle ne fait intervenir que les dérivées premières de la

fonction inconnue.

La forme la plus génér aled"une équation dif férentielleest de la forme (dite non résolue)

F(t;y;y0) = 0;

mais nous ne traiterons pas ce cas ici. Notons que le théorème des fonctions implicites, permet de se

ramener au cas résolu dans un certain nombre de situations courantes (mais pas toutes!).Dans le cas général, il est tout à fait possible que l"intervalleJne soit pas égal àIet qu"on ne puisse pas faire mieux.

La notion de solution maximale permet de donner un sens précis à"on ne peut pas faire mieux".

Définition I.1.3 (Solution maximale)On dit que(J;y)est une solution maximale de(I.1)s"il n"existe pas de solution(~J;~y)vérifiantJ(~Jet

~yjJ=y.La figure I.4 illustre la notion de prolongement de solution : la solution(J2;y2)prolonge la solution(J1;y1).

En utilisant le lemme de Zorn, on peut montrer le résultat suivant, sans aucune hypothèse sur l"équation considérée.

Proposition I.1.4Pour toute solution(J;y)de(I.1), il existeau moins unesolution maximale(~J;~y)qui prolonge(J;y), c"est-

à-dire telle queJ~Jet~yjJ=y.Définition I.1.5

Toute solution(J;y)de(I.1)définie sur l"intervalleJ=Itout entier est diteglobale.F. BOYER- VERSION DU19OCTOBRE2017

4Chapitre I. Théorie des équations différentielles10:50:511:52

0:50:5J

1J 2y 1y

2FIGUREI.4 - Notion de prolongement de solution et de solution maximale

2 Théorie de Cauchy-Lipschitz

2.1 Le problème de Cauchy : définition et énoncé du théorème principal

Il arrive qu"on ne recherche pas toutes les solutions d"une EDO mais seulement celles qui vérifient certaines condi-

tions, ditesconditions initiales de Cauchyou tout simplementconditions de Cauchy.

Définition I.2.6 (Problème de Cauchy)SoitF:IRd7!Rd,t02Iety02Rd. On appelle solution (resp. solution maximale) du problème de

Cauchy associé à la donnée(t0;y0)toute solution(J;y)(resp. solution maximale) dey0=F(t;y)vérifiant de

plus t

02J;ety(t0) =y0:Le théorèmefondamentalde ce chapitre est le suivant

Théorème I.2.7 (Cauchy-Lipschitz, forme faible)Si la fonctionF:IRd7!Rdest de classeC1alors pour toute donnée de Cauchy(t0;y0)2IRd, il existe

un intervalleJIcontenantt0tel qu"il existe dansJune unique solution du problème de Cauchy associé.

En particulier, pour toute telle donnée, il existe une unique solution maximale associée et toute autre solution

vérifiant la condition de Cauchy est une restriction de cette solution maximale.En réalité, ce théorème est encore vrai sous des hypothèses plus faibles.

Définition I.2.8Une fonction continueF:IRd7!Rdest ditelocalement Lipschitziennepar rapport à la variable d"état

(ouà la seconde variable). Si pour tout(t0;y0)2IRd, il existeCt0;y0>0et un voisinageUde(t0;y0)dans

IRdtel que

8t2I;8y1;y22Rd;tels que(t;y1)2Uet(t;y2)2U;

on akF(t;y1)F(t;y2)k Ct0;y0ky1y2k:(I.2)F. BOYER- VERSION DU19OCTOBRE2017

2. Théorie de Cauchy-Lipschitz5Remarque I.2.9

SiFest continue et localement Lipschitzienne par rapport à la variable d"état alors elle est Lipschitzienne par

rapport à la variable d"état sur tout compact. Plus précisément cela signifie que pour tout compactKIRd

il existe une constantsCK>0telle que

8t2I;8y1;y22Rd;tels que(t;y1)2K;(t;y2)2K;on akF(t;y1)F(t;y2)k CKky1y2k:

Ceci peut se démontrer, par exemple, par l"absurde.Grâce au théorème des accroissements finis, on vérifie que toute fonction de classeC1est localement lipschitzienne

par rapport à sa deuxième variable. C"est pourquoi le théorème suivant est bien plus fort que le précédent.

Théorème I.2.10 (Cauchy-Lipschitz, forme forte)Le théorème de Cauchy-Lipschitz est encore vrai siFest continue et localement lipschitzienne par rapport à

la variable d"état.Ce(s) théorème(s) admet plusieurs démonstrations qu"il est peut être bon de connaître, ce sera l"objet du paragraphe

suivant.

Remarque I.2.11-La pr opriétéd"e xistencede solutions maximales per sistesous la seule hypothèse de continuité de F

(Théorème de Cauchy-Arzela).

L "exemplecanonique d"équation pour laquelle le pr oblèmede Cauc hyn"a pas de solution unique est

l"équation suivante y

0= 2pjyj;

qui possède une infinité de solutions vérifianty(0) = 0dont la fonction identiquement nulle et la fonction

y(t) =jtjt(qui est bien de classeC1!). Nous dessinons trois telles solutions dans la figure ci-dessous :4224

201010202.2 Démonstrations du théorème de Cauchy-Lipschitz

La démonstration de ce théorème peut se faire de plusieurs manières.

Elles partent toutes de la constatation que(J;y)est solution du problème de Cauchy si et seulement sit02Jet siy

est une fonction continue surJqui vérifie y(t) =y0+Z t t

0F(s;y(s))ds;8t2J:(I.3)

Il s"agit donc de résoudre l"équation intégrale (I.3) dans l"espace fonctionnelC0(J;Rd), c"est pourquoi il est naturel que

les preuves du théorème utilisent de façon fondamentale les grands théorèmes de l"analyse fonctionnelle : ou bien le

théorème d"Ascoli (méthode de compacité) ou bien le théorème du point fixe de Banach.

F. BOYER- VERSION DU19OCTOBRE2017

6Chapitre I. Théorie des équations différentielles2.2.1 Le lemme de Gronwall

Un outil central dans tous les problèmes d"équations différentielles est le lemme de Gronwall qui permet de déduire

des bornes sur les solutions à partir d"inégalité intégrales qu"elles vérifient.

Lemme I.2.12 (de Gronwall)Soit[a;b[R,C2Retz;'deux fonctions continues sur[a;b[à valeurs réelles. On suppose que

-'est positive.

L "inégalitésuivante est vérifiée

z(t)C+Z t a '(s)z(s)ds;8at < b:

Alors, on a l"estimation

z(t)Cexp Zt a '(s)dt ;8at < b:Preuve :

On pose

h(t) =C+Z t a '(s)z(s)ds:

Comme'etzsont continues,hest de classeC1et on a

h

0(t) ='(t)z(t)'(t)h(t);

car'est positive. On en déduit que la fonctioneRt a'h(t)est décroissante, ce qui fournit l"inégalité attendue.2.2.2 Unicité

Dans le cas oùfest localement Lipschitzienne par rapport à sa seconde variable, on peut démontrer l"unicité d"une

éventuelle solution en utilisant le Lemme de Gronwall.

En effet, soient(J1;y1),(J2;y2)deux solutions du même problème de Cauchy ent0. On veut montrer quey1ety2

sont égales surJ0=J1\J2. Pour cela on introduit l"ensemble

S=ft2J0;tel quey1(s) =y2(s);8s2[t0;t]g;

où[t0;t]est remplacé par[t;t0]sit < t0.

Cet ensemble est non vide car il contientt0(y1ety2vérifient la même donnée de Cauchy à l"instantt0). On va montrer

queS\[t0;+1[=J0\[t0;+1[(la même idée montrerait l"égalité deS\] 1;t0]et deJ0\] 1;t0]). Supposons queS\[t0;+1[6=J0\[t0;+1[. On pose alorst= sup(S). On att0ett2J

0. En effet, si ce

n"était pas le cas on auraitt2@J0et alorsy1=y2sur[t0;supJ0[et doncy1=y2surJ0\[t0;+1[par continuité de

y

1ety2. Ceci contredit l"hypothèse. Par ailleurs, par continuité dey1ety2, on sait quey1(t) =y2(t) = ~y.

SoitLune constante de Lipschitz defsur le compactK= [t;t+ 1]B(~y;1). Par continuité, il existe >0tel

quet+2J0et tel que y i(t)2B(~y;1);8t2[t;t+];8i= 1;2: Par ailleurs, commey1ety2vérifient l"équation on a y i(t) =yi(t) +Z t t

F(s;yi(s))ds:

Par soustraction, on trouve

jy1(t)y2(t)j Z t t jF(s;y1(s))F(s;y2(s))jds;8t2[t;t+]: Commey1ety2prennent leur valeurs dansK, on en déduit jy1(t)y2(t)j LZ t t jy1(s)y2(s)jds;8t2[t;t+]:

F. BOYER- VERSION DU19OCTOBRE2017

2. Théorie de Cauchy-Lipschitz7Le lemme de Gronwall donne alorsy1(t) =y2(t)pour toutt2[t;t+]. Ceci montre quet+est dansSet contredit

donc la définition det. Remarque I.2.13Une variante de la preuve précédente consiste à introduire plutôt

S=ft2J0; y1(t) =y2(t)g= (y1y2)1(f0g);

et à constater que c"est un ensemble non vide (t02S), fermé (image réciproque d"un fermé par une application

continue) et ouvert dansJ0(en utilisant la même méthode que ci-dessus par Gronwall). Par connexité, on déduit

queS=J0.2.2.3 Existence : la preuve par le théorème du point fixe

SoitJ= [t0;t0+]un intervalle inclus dansI(on rappelle qu"on a supposé queIest ouvert) contenantt0. On

posey0(t) =y0pour toutt2Jet on construit, par récurrence, la suite de fonctions y n+1(t) =y0+Z t t

0F(s;yn(s))ds;8t2J:

Ceci revient à définiryn+1= (yn)où :C0(J;Rd)7! C0(J;Rd)est l"application qui àyassocie (y)(t) =y0+Z t t

0F(s;y(s))ds;8t2J:

Résoudre l"équation (I.3) revient à trouver un point fixe de l"application. CommeJest compact on peut munir

E=C0(J;Rd)de la norme infinie, ce qui en fait un espace complet. On peut donc espérer appliquer le théorème du

point fixe de Banach à cette fonction. Pour cela, il faudrait montrer queest contractante. Comme on ne possède aucune

information globale surF, il se peut quekF(s;y)ksoit très grand quandkykest grand et il y a donc aucune chance que

nous arrivions à montrer queest contractante surE.

On va donc essayer d"appliquer le théorème sur le sous-espace ferméF=C0(J;B(y0;R))deE(qui est donc bien

complet). Pour cela, on peut jouer sur les paramètresetRpour faire en sorte que(F)Fet quesoit contractante.

Fixons une v aleur0>0et un nombreR0>0tels que le compactK0= [t00;t0+0]B(y0;R0)soit inclus dans l"ouvertUsur lequel (I.2) est vraie. On note maintenant M= sup[t00;t0+0]B(y0;R0)kFk. Ainsi, pour toute fonctiony2 C0([t00;t0+

0];B(y0;R0))on a

k(y)(t)y0k Z t t

0F(s;y(s))ds

jtt0jM:

Si on veut s"assurer que(y)(t)reste dans la bouleB(y0;R0), il faut se restreindre à un intervalle[t0;t0+]

avec0< 0choisi pour que

MR0:(I.4)

Ainsi, l"espaceF=C0([t0;t0+];B(y0;R0))est laissé fixe pardès que (I.4) est vérifiée. Essayons maintenant d"étudier le caractère contractant de sur un tel espace. Soienty;z2F, on a k(y)(t)(z)(t)k Z t t

0kF(s;y(s))F(s;z(s))kdsCt0;y0jtt0jkyzk1;

et donc k(y)(z)k1Ct0;y0kyzk1:

En conclusion,sera contractante dès que

C t0;y0<1:(I.5)

En conclusion, on v ac hoisir0< 0qui satisfait (I.4) et (I.5), ce qui est bien entendu possible. La fonction

laisse alors invariant le sous-espace ferméFEet elle est contractante dans cet espace.

D"après le théorème du point fixe de Banach, il existe donc une unique solutiony2Fà l"équation (I.3) et ainsi

([t0;t0+];y)est une solution du problème de Cauchy considéré. C"est également l"unique solution sur cet

intervalle qui prend ses valeurs dans la bouleB(y0;R0).

F. BOYER- VERSION DU19OCTOBRE2017

8Chapitre I. Théorie des équations différentielles-Il reste à montrer que toute autre solution év entuellezdu problème de Cauchy définie sur un intervalle de la forme

[t0;t0+]aveccoincide avecy.

Si zprend ses valeurs dans la bouleB(y0;R0), alors la propriété d"unicité dans le théorème du point fixe

donne le résultat. Si zne prend pas ses valeurs dans cette boule, on note~le plus grand nombre dans[0;]tel quez([t0 ;t

0+])est contenu dans cette boule. On a~ < par hypothèse et~ >0carz(t0) =y0est dans l"intérieur

de la boule et quezest continue.

On a alors

kz(t)y0k jtt0jM~M < MMR0;8t2[t0~;t0+~]; ce qui contredit la maximalité de

Remarque I.2.14La méthode de point fixe ne permet pas réellement, en général, le calcul effectif des solutions (ou d"une ap-

proximation) des équations différentielles.

Calculer, à titre d"exemple, les approximations successives par la méthode de Picard appliquée à la résolution

du problème de Cauchyy0=yety(0) = 1.2.2.4 Existence : la preuveviala méthode d"Euler

Pour montrer l"existence d"une solution sous la seule hypothèse queFest continue, on va prouver que l"approximation

obtenue par la méthode d"Euler converge. On pourra se référer, par exemple, à [Dem91, page 133] bien que la preuve ci-

dessous soit rédigée un peu différemment.

Pour simplifier un peu les notations, on va supposer queFest indépendant du tempst(cela ne change pas fondamen-

talement la preuve qui suit). SoitMune borne deFsur le compactB(y0;1). On pose maintenantT= min(1;1=M). On fixe un nombreN >0, on poset=T=N,tn=t0+nt, et on construit l"approximation d"Euler comme suit (y0=y0; y n+1=yn+ tF(yn);8n2 f0;:::;N1g: On vérifie aisément par récurrence que yn2B(y0;1)pour toutn2 f0;:::;Ng.

A l"aide de cette suite, on construit l"unique fonction continue af finepar morceaux 'Nvérifiant (voir Figure I.5)

N(tn) =yn;8n2 f0;:::;Ng;

et l"unique fonction constante par morceaux'Ndéfinie par 'N(t) =yn;8t2[tn;tn+1[:

On voit que'Nest Lipschitzienne sur[t0;t0+T]et queLip('N)M. De plus, les fonctions'Nsont uniformé-

ment bornées sur[t0;t0+T].

Par ailleurs, par construction, nous avons (en regardant ce qui se passe sur chaque intervalle de longueurt)

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