[PDF] Face visage et prothèse: de la figuration à la reconfiguration





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Tête cou et neuro-anatomie

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27 août 2011 La face est une structure anatomique composite consti- ... visage. Ce masque facial repose sur une architecture rigide.



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S'unit à l'autre muscle abaisseur à la ligne médiane du visage. Innervation : Branche cervico-faciale. Fonctions : - Attire la lèvre inférieure en 





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faciale muscles de la manducation. (mastication)



Muscles peauciers de la face

Service anatomie normal. Pr GHEBRIOUT 1-Situés autour des orifices de la face ... 4-Muscles de l'expression et de la mimique du visage.



REGIONS ANATOMIQUES SUPERFICIELLES DU VISAGE : ZONES

Nerf facial : Plusieurs rôles : ? Rôle moteur : muscles de la face. ? Rôle sensitif : partie de l'oreille (CAE).



Face visage et prothèse: de la figuration à la reconfiguration

11 mars 2019 Mots clés. Visage prothe` se



Allotransplantation de la face : penser au-delà de la greffe de visage

juste question du visage-organe à laquelle l'auteur répondit en son temps [1] anatomique du visage



Anatomy Of The Face

1 Identify the extent of the face 2 Enlist the layers of the face and recognize their importance 3 Recognize the groups of the muscles of facial expression its origin insertion and function 4 Test the muscle of facial expression clinically 5 Discuss some clinical notes regarding the face

What is the anatomy and structure of the human face?

This article will discuss the anatomy and structure of the human face. The facial skeleton is also known as the viscerocranium. It is composed of fourteen bones, six paired and two unpaired bones. The main function of these bones is to give shape to the human face and to protect the internal structures.

What is facial topographic anatomy?

We highlight clinically relevant facial topographic anatomy by explaining the course and location of the sensory and motor nerves of the face and facial vasculature with their relations. Additionally, this chapter reviews the recent nomenclature of the branching pattern of the facial artery. Content may be subject to copyright.

What is the function of facial muscles?

The main function of these bones is to give shape to the human face and to protect the internal structures. In addition, these bones provide openings for the passage of neurovascular structures and bony features for the attachment of facial muscles. The facial muscles are also known as the muscles of the facial expression or the mimetic muscles.

What is a facial skeleton?

It refers to the area that extends from the superior margin of the forehead to the chin, and from one ear to another. The basic shape of the human face is determined by the underlying facial skeleton (i.e. viscerocranium ), the facial muscles and the amount of subcutaneous tissue present.

ANATOMIE ET ANTHROPOLOGIE

Re´sume´

La prothe`se maxillo-faciale, discipline caracte´rise´e par sa spe´cificite´ prothe´tique et son ancrage me´dico-chirurgical, se situe au carrefour des sciences du vivant et des sciences humaines et sociales. Ces dernie`res offrent a` la prothe`se maxillo-faciale de nombreuses perspectives telles que la prise en compte des facteurs psycho-sociaux inhe´rents a` la de´figuration, conside´re´e comme un handicap d"appa- rence, mais aussi la compre´hension des mode`les culturels et cultuels e´difie´s autour d"une entite´ anatomique a` forte connotation symbolique, le visage. Graˆce a` une de´marche anthropologique et une connaissance de l"anatomie artis- tique, les auteurs souhaitent mettre en lumie`re l"existence de re´sonances socioculturelles a` travers des repre´sentations faciales traditionnelles, des masques e´gyptiens aux icoˆnes orthodoxes, afin de mieux de´gager le paradigme d"un vieux fond culturel commun et universel sur le visage.

Mots cle´s

Visage, prothe`se, figure, anatomie artistique, icoˆne

Re´fe´rence

Destruhaut F, Pomar P, Andrieu B.Face, visage et prothe`se: de la figuration a` la reconfiguration, approche artistique et re´sonances socio-culturelles. Cah Prothe`se 2018;46:9-18.

Face, visage,

prothe `se: de la figuration a `la reconfiguration, approche artistique et re

´sonances

socio-culturelles

F. DESTRUHAUT, P. POMAR, B. ANDRIEU

L a recherche en prothe`se maxillo-faciale a connu depuis quelques de ´cennies de ve´ritables avance´es, notamment sur les plans scientifiques mais aussi socioculturels, avec des applications directes dans lactivite

´clinique et lapproche

centre ´e sur la personne de´figure´e. A`travers le prisme de lanthropologie sociale, les mutilations maxillo-faciales ame `nentlespraticiensa`re´fle´chir sur la signification propre du visage, abordant le myste `re de letre humain sous un de ses angles les plus insolites. Les auteurs ont essaye ´de de´gager un certain nombre de symboles retrouve´s de fac¸onre´gulie`re en diffe´rents lieux et diffe´rentes e´poques, influenc¸ant de fac¸on inconsciente les interactions entre les individus. Cette approche iconologique sest construite a partir de lanalyse de nombreuses repre´sentations faciales religieuses et fune ´raires, lie´es aux fondements de la civilisa- tion indo-europe ´enne. Elle sinscrit dans une approche phi- losophique et culturelle au sein de la de

´marche

the ´rapeutique ouvrant des pistes de re´flexion autour du "visage normal» et du "visage hybride

´» (des repre´senta-

tions figure ´es a`la reconstruction a`travers un "inconscient collectif»). "E ´tudie la science de lArt, mais aussi lart de la Science»

Le´onard de Vinci

CDP_181_Pomar - 7.3.2018 - 15:45 - page 9

Les cahiers de prothe`se 2018;46:9-189© Initiatives Santé 2018

TERMINOLOGIE: LA FACE COMME ICOˆNE

Face et visage

La face et le visage repre´sentent des the´matiques de recherche en anthropologie physique et en anthropologie culturelle. Ces deux termes sont intimement lie´s, e´tant l"un et l"autre caracte´ristiques de notre espe`ce (notion d"univer- salite´), mais ne´anmoins distincts du fait de leurs aspects respectifs, anatomiques pourl"un et socioculturels pour l"autre (notion de singularite´) [1]. La face de´signe la partie ante´rieure de l"extre´mite´ce´pha- lique. Elle est situe´e sous le craˆne. Elle est compose´e de structures osseuses (maxillaires, mandibule), de muscles (notamment les muscles faciaux: risorius, petit et grand zygomatiques), d"arte`res, de veines, de nerfs (nerf facial) [2]. La mobilite´ et la pre´cision des muscles peauciers de la face constituent sans aucun doute une caracte´ristique fondamentale de l"espe`ce humaine, tant l"usage que nous faisons de cet outil de communication est unique dans le re`gne animal. La face humaine est l"un des e´le´ments qui, en paralle`le du cerveau, a le plus e´volue´ au cours de l"homini- sation (re´duction du prognathisme, disparition du bourrelet sus-orbitaire, apparition de la pyramide nasale). La face s"est peu a` peu forge´e une image, le visage; ce dernier peut eˆtre appre´hende´ comme un des e´le´ments essentiels au sein des rapports familiaux et sociaux et joue un roˆle non ne´gligeable dans les diffe´rents me´canismes de coope´ration, de compe´- tition ou encore de se´duction. Le visage vient du latin "visus», participe passe´ substan- tive´de"videre»: "ce qui est vu». L"e´tymologie fait re´fe´- rence a` l"aspect visible du visage. C"est en re´alite´ le lieu originaire ou` l"existence de l"homme prend sens. Le visage semble ainsi avoir une triple dimension: expressive, sociale et symbolique (la dernie`re de´coulant et re´sultant a` la fois des deux autres) [3]. La dimension expressive, la plus e´vi- dente, est lie´e aux mimiques de l"individu, aux sourires, ou encore a` la profondeur du regard. Pour Goffman, les mou- vements du visage s"inscrivent dans le "dialecte de l"enga- gement» ou` se coulent les gestes, les contacts, les mimiques qui scandent rituellement toute interaction [4]. La dimension sociale te´moigne de l"identite´ de la personne: l"existence de l"individu ne prend sens que d"eˆtre nourrie des valeurs de la communaute´ sociale a` laquelle il appartient. Cette dimension sociale est mieux comprise par contraste, en cas de dysmorphose du visage ou de mutilation que l"on pourrait alors qualifier de "stigmates». La personne affec- te´e de telles se´quelles, une "gueule casse´e», subit de par son visage mutile´ les conse´quences d"un isolement social, familial et professionnel [5](fig. 1). En outre, les mouvements et les formes du visage participent a` une symbolique tre`s riche. Ils sont les signes d"une expressivite´ qui se donne a`

voir et a`de´chiffrer. Ce "code» symbolique est bien connudes artistes et designers, et influence, de façon inconsciente,

les rapports avec autrui [6].

Prothe`se et icoˆne

Du grec"pro» qui signifie "au lieu de» et "titheˆmi», "je place», la prothe`se constitue un dispositif de remplace- ment d"un organe ou d"une partie du corps, reproduisant la forme et si possible redonnant les meˆmes services fonction- nels [7].Enre´alite´, sous son apparente de´finition scientifique moderne, ce terme est fort ancien si on se re´fe`re au mot grecprothesis. L"incine´ration dans la Gre`ce antique faisait disparaıˆtre les parties du cadavre voue´esa`lade´composition pour les remplacer par une image e´vocatoire dans laquelle le corps demeurait aussi beau qu"il e´tait apparu au cours d"une exposition publique appele´eprothesis [8]. Le sens a ainsi de´rive´ de l"exposition du corps mort mais embelli a` son image afin de rester dans les me´moires, laprothesisdeve- nant progressivement l"image mentale d"un beau corps rem- plaçant dans les pense´es celle du corps mort. On retrouve plus tard, au IV e sie`cle apre`s J.-C., laprothesisdans un sens plus mate´riel a` travers la divine liturgie de Saint Basile ou de

Saint Jean Chrysostome

(fig. 2). Ce dernier e´tait archeveˆque de Constantinople et est l"un des pe`res de l"E´glise chre´tienne orthodoxe. Son e´loquence est a` l"origine de son surnom qui signifie litte´ralement "bouche d"or». Avant d"accomplir la divine liturgie qui est assimile´e a` un sacrifice divin, le preˆtre doit re´aliser une pre´paration dans laquelle il emploie de façon rituelle le pain servant a` l"eucharistie. Cette pre´para- tion est appele´e "prothe`se». La table de pre´paration est appele´e autel de prothe`se, sur lequel le diacre ou le preˆtre allume un cierge et dispose en ordre les e´le´ments eucharis- tiques. La "prothe`se» devient progressivement la table ou` se re´alise la pre´paration de la liturgie destine´e a` remplacer

Face, visage, prothe`se: de la figuration a`la reconfiguration, approche artistique et re´sonances socio-culturelles

Les cahiers de prothe`se 2018;46:9-18

10 fig. 1-Aprosoˆponou l"homme sans visage. (Cliche´ : J. Dichamp) CDP_181_Pomar - 7.3.2018 - 15:45 - page 10© Initiatives Santé 2018 celle ou` le Christ, lors de la Ce`ne, a institue´ lEucharistie. Lanalyse e´tymologique et se´mantiquedela"prothe`se» souligne ainsi son caracte`rea` la fois mate´riel et immate´riel. En me´decine, lorsque la prothe`se est destine´e a` remplacer une partie de la face ou du visage, elle est a` la fois bio-objet et image [9]. Une icone religieuse (du grec "ikon»quisignifie "image» ou "ressemblance») est une image repre´sentant une figure sacre´e dans la tradition chre´tienne orthodoxe. Elle repre´sente le plus souvent un portrait et, par extension, elle peut e´voquer une sce`ne biblique destine´e au culte prive´ ou public (les fetes, les repre´sentations historiques et the´ologiques) [10]. Liconographie (du grec "graphein», "e´crire») est la discipline qui tente de de´crire les images. Liconographie religieuse est duale: elle est avant tout historique, du fait quelle pre´sente des personnages religieux et des sce`nes, mais elle est aussi alle´gorique rappelant pour les croyants les donne´es de leur foi [11]. Liconologie (du grec"logos», "science», "savoir»), fonde´e par lhisto- rien de lArt Erwin Panofsky, se de´marque de la discipline pre´ce´dente par son approche scientifique. Elle de´crit (comme liconographie) mais aussi elle interpre`te, analyse et compare les images et leurs symboles: il sagit de la symbolistique [12].

LE VOYAGE DE L"ICOˆNE A`TRAVERS L"HISTOIRE

Lanthropologie culturelle met en lumie`re trois grandes pe´riodes historiques de repre´sentations faciales: ... lE´gypte antique pharaonique, caracte´rise´e par de nom- breuses repre´sentations faciales fune´raires (masques et sar- cophages); ... lE´gypte gre´co-romaine chre´tienne, pour laquelle une tre`s large palette diconographies a pu etre mise en e´vidence, notamment grace aux portraits du Fayoum; ...le`re chre´tienne orientale, caracte´rise´e sur le plan icono- graphique par de nombreuses icones coptes, byzantines et russes [13-15]. Repre´sentations faciales de l"E´gypte pharaonique nRites fune´raires en E´gypte antique Une des particularite´s de lE´gypte ancienne est la croyance en la re´surrection de lHomme par son assimilation au dieu Osiris a` travers les rites de momification. Ce fait provient probablement de lobservation attentive de la nature qui offre des raisons de croire a`une´ventuel recom- mencement: le retour quotidien du soleil a` lorient du ciel, la renaissance des ve´ge´taux, le retour annuel de la crue du Nil et de ses bienfaits apre`s la terrible se´cheresse et la re´sur- rection du dieu Osiris apre`s son martyre repre´sentent des mode`les encourageants de re´ge´ne´ration [16].Dememe, les E´gyptiens conside`rent la survenue de la mort dun individu comme un acte de passage dune dimension a` une autre, du visible a` linvisible, de la rive orientale du Nil, la rive des vivants, a` la rive occidentale du Nil, la rive des morts [17]. Lensemble des rites fune´raires de lE´gypte pharaonique contribue a` pre´server le corps. Il sagit dun e´le´ment indis- pensable au commencement de la deuxie`me vie qui permet au de´funt de conserver sa "personnalite´» ("persona»). Les efforts des E´gyptiens, dans le but de conserver linte´grite´ du corps, ont abouti a` un rituel tre`s complexe et patiemment e´labore´ au fil des sie`cles: celui de la momification [18]. Aux temps les plus recule´s, les morts sont enterre´s dans les sables du de´sert avec, sur eux, une peau de bete ou une natte. Cet environnement particulier, chaud et sec, favorise la dessiccation du corps et permet sa conservation: ce sont les premie`res momies (momies naturelles). Par la suite, les E´gyptiens ont eu le de´sir den- sevelir leurs morts dans des cercueils (moyens de de´place- ment dans lau-dela`) et mettent au point des me´thodes e´labore´es permettant de pre´server le corps. Les momies, une fois apprete´es, sont orne´es de masques fune´raires et place´es dans un ou plusieurs sarcophages [19]. Parmi len- semble de ces rites fune´raires, une attention particulie`re est porte´e a`larepre´sentation du visage humain pour laquelle ont e´te´de´ploye´es des techniques extremement sophistique´es [13].

FORMATION & SCIENTIFIQUE

Les cahiers de prothe`se 2018;46:9-1811

fig. 2-Saint Jean Chrysostome, "bouche dor». CDP_181_Pomar - 7.3.2018 - 15:45 - page 11© Initiatives Santé 2018 nMasques fune´raires Les E´gyptiens ont de´veloppe´ la plastique fune´raire en re´alisant des teˆtes de remplacement, ressemblant le plus possible aux de´funts, et en s"occupant de l"enveloppe com- ple`te des momies et des sarcophages anthropomorphes. D"un point de vue technique, on trouve des masques fune´- raires en or, en pierres pre´cieuses, en cartonnage, ou en simple bois stuque´ peint. D"un point de vue symbolique, le masque de la momie a pour but non pas de dissimuler le mort, mais de lui donner la possibilite´ de voir avec les yeux d"un dieu et de devenir un eˆtre divin [18]. nSarcophages En latin, "sarcophagus»de´signe le tombeau. En re´alite´, le terme est plus ancien et provient du grec ancien "sarko- phagos»: "mangeur de chair ou de viande» ou "pierre calcaire qui consume la chair». En e´criture hie´roglyphique, le sarcophage s"e´crit "neb ankh»qui signifie "maıˆtre ou possesseur de vie», montrant ainsi une diffe´rence se´man- tique importante, tant dans l"usage que dans l"esprit. Au sarcophages aux de´funts. Peu a` peu, les parois se couvrent de motifs symboliques et de textes fune´raires. A`l"inte´rieur d"un grand nombre de sarcophages, on trouve un deuxie`me cercueil anthropoı

¨de en bois, en tissu ou en papyrus enduit

de plaˆtre et de stuc, de´core´a`l"exte´rieur de motifs de couleur rehausse´s de dorure. Dans la majorite´ des cas, les formes du corps sont peu e´voque´es, tandis que le visage est souvent expressif, voire personnalise´. Parfois, certaines momies be´ne´ficient de plusieurs cercueils emboıˆte´s, notam- ment les pharaons qui posse`dent souvent en plus un masque fune´raire en or massif [19](fig. 3). Repre´sentations faciales de l'E´gypte gre´co-romaine nRites fune´raires de l"E´gypte gre´co-romaine L"E´gypte a connu au cours de son histoire des colonisa- tions importantes, dont la domination grecque (332-30 av. J.-C.) et la domination romaine (30 av. J.-C.-313 apr. J.-C.). D"une part, en 332 av. J.-C., les troupes d"Alexandre le Grand envahissent l"E´gypte qui devient un E´tat satellite de la Gre`ce. Alexandre se laisse introniser selon le rite e´gyptien tout comme son successeur Ptole´me´e fut couronne´ pharaon, premier roi de la dynastie des Lagides. D"autre part, en

30av.J.-C.,l"E´gypte devient une province romaine. Le

pharaon est remplace´ par un pre´fet, "praefectus Aegypti», e´tabli a` Alexandrie qui reste la capitale du pays. Dans une communaute´ aussi diverse que celle de l"E´gypte gre´co- romaine, les croyances et les pratiques religieuses sont d"une grande diversite´. Mais avec le temps, une certaine confusion s"e´tablit, aboutissant a` une combinaison hybride des dieux. Puis la religion chre´tienne s"implante en E´gypte, les croyances et les coutumes de plusieurs cultures s"entre- meˆlent [13, 14]. La pratique de la momification de l"E´gypte ancienne se poursuit cependant car elle promet un espoir de salut aux Grecs et aux Romains qu"ils ne trouvent pas dans leur religion et permet la re´surrection des morts, un des fondements de la religion chre´tienne. Qu"en est-il des masques fune´raires qui viennent recouvrir les momies appreˆte´es? Ont-ils surve´cu aux divers changements de la socie´te´e´gyptienne? nMasques fune´raires de l"E´gypte gre´co-romaine De cette e´poque, on retrouve de nombreux masques fune´raires conservant les techniques de re´alisation de l"E´gypte pharaonique tout en nous faisant ressentir l"atmo- sphe`re culturelle de l"e´poque. Parmi ces masques, on voit apparaıˆtre une nouvelle cate´gorie de repre´sentations faciales fune´raires qui s"inscrit dans les traditions e´gyptienne et gre´co-romaine tout en incluant cette nouvelle religion qu"est le christianisme. Ces portraits sont plus connus sous la de´nomination de portraits du Fayoum [18]. nPortraits du Fayoum Le Fayoum est une re´gion situe´e au sud-ouest du Caire ou` l"on trouve une vaste de´pression naturelle partiellement occupe´e par le lac de Birket Qe´rouˆn, nomme´Payoˆm (la mer) en copte (le lac laissant son nom a`lare´gion). Dans ce lieu ge´ographique ont e´te´ trouve´s les plus anciens por- traits peints (fig.4). Ils sont re´alise´s par des artistes anonymes et place´s sur les momies afin d"accompagner les de´funts. Le support de ces œuvres est le bois (re´miniscence du sarco- phage) [20]. Celui-ci est souvent le figuier sycomore, large- ment re´pandu dans cette re´gion tout comme le ce`dre et le tilleul (que l"on retrouvera dans la planche des icoˆnes), dont la texture permet de l"incurver le´ge`rement de façon a` l"adap-

Face, visage, prothe`se: de la figuration a`la reconfiguration, approche artistique et re´sonances socio-culturelles

Les cahiers de prothe`se 2018;46:9-18

12

fig. 3-Persistance de l"image du visage a` travers les diffe´rentese´poques de l"E´gypte ancienne (de l"e´poque dynastique a`l"e´poque

gre´co-romaine). (Cliche´ : P. Pomar) CDP_181_Pomar - 7.3.2018 - 15:45 - page 12© Initiatives Santé 2018 ter a` la forme du haut du corps. Lartiste trace ensuite une esquisse de son mode`le en noir ou a` locre rouge et utilise une palette chromatique tre`s riche. Les portraits du Fayoum sont peints selon deux techniques: la technique"a tempera»(ou de´trempe) utilise´e par les artistes e´gyptiens de`s lAncien Empire et tout au long des Moyen et Nouvel Empires. Les pigments broye´s,de´trempe´sa`

¨de ou dalbu-

mine pure, sont applique´s sur le support enduit de gesso sec; "bruler»), plus souple et plus riche, permet dobtenir des couleurs brillantes, un modele´de´licat, dexalter une ligne sinueuse [21]. Lor, symbole dimmortalite´ retrouve´ dans les masques et les cartonnages revetant la momie, estabondamment utilise´ dans les portraits du Fayoum. Une feuille dor peut etre pose´e sur une fine couche de pre´paration ou bien applique´e sur la momie a`meme la peau. La pre´sence dor sur les portraits peints sur bois doit permettre de concilier divinite´ et individualite´ [22].

Icoˆnes orthodoxes

Toutes les religions nont pas ce´le´bre´ le visage de la meme

façon. Par exemple, la tradition juive, et plus tard, la traditionislamique interdisent toute repre´sentation issue de la re´alite´.

La repre´sentation faciale se retrouve dans la tradition catho- lique qui fait re´fe´rence a` limage humanise´e de Dieu, avec le Suaire de Turin, ou dans la cre´ativite´ de nombreux artistes, faisant de limage un domaine de transmission ou de connaissance cependant moins privile´gie´ que la parole [23]. En revanche, la tradition orthodoxe fait de licone la princi- pale voie de sa liturgie. Licone repre´sente le plus souvent un portrait du Christ, de la Vierge ou des saints. Les formes, les techniques, les symboles et les mate´riaux, qui, durant des sie`cles, ont e´te´ utilise´s en E´gypte, sont ensuite adopte´s par les artistes chre´tiens qui leur attribuent de nouvelles signifi- cations. Les icones chre´tiennes sont clairement les he´ritie`res de la peinture des derniers sie`cles de lAntiquite´ classique, cest-a`-dire des portraits gre´co-romains. On peut proposer deux types de classification des icones: une classification par ordre dapparition chronologique et une classification par type canonique. Selon la chronologie, il existe trois cate´gories. nIcoˆnes coptes Le terme "copte» vient du mot grec "aigu´ptios» qui signi- fie"e´gyptien»,de´forme´ parlescoptesen"kuptios».Leterme de "copte» de´signe a` lorigine les E´gyptiens qui pour la majo-

FORMATION & SCIENTIFIQUE

Les cahiers de prothe`se 2018;46:9-1813

fig. 4-Portraits du

Fayoum.

CDP_181_Pomar - 7.3.2018 - 15:45 - page 13© Initiatives Santé 2018 rite´e´taient chre´tiens, puis le mot finira par revetir une re´alite´ plus spe´cifiquement religieuse. Quant aux icones coptes, elles semblent etre lhe´ritage direct des peintures du Fayoum [24]. nIcoˆnes byzantines Apre`s la chute de lEmpire romain dOccident a` la fin du V e sie`cle, lEmpire byzantin fait perdurer les valeurs de la civilisation gre´co-romaine. Byzance continue de faire vivre lart pictural iconographique. Les premie`res icones conser- ve´es datent du VI e sie`cle. Tout en refle´tant les traditions picturales de le´poque, elles incarnent le passage de la pein- ture antique a` une conception de la peinture qui se tourne vers la spiritualite´ [25]. nIcoˆnes russes Apre`s la chute de Constantinople (1453) et la conquete par les Turcs de nombreux territoires orthodoxes, une comme le dernier rempart de la foi orthodoxe. La Russie procure alors a` dinnombrables fide`les le soutien spirituel et laide mate´rielle ne´cessaires a` lentretien des e´glises et des monaste`res, notamment par linterme´diaire dicones russes et lessor de nombreuses e´coles artistiques dEurope de lEst (fig. 5). Parmi les types canoniques, on distingue celui la main de lhomme»), Christ Pantocrator et Sauveur en majeste´ ; et celui de la Vierge, avec la Vierge de Pie´te´, la Vierge Hodigitria et la Me`re de Dieu ou Grande Pana-quotesdbs_dbs19.pdfusesText_25
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