DISCOURS DE M. JACQUES CHIRAC PRÉSIDENT DE LA
JACQUES CHIRAC PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
Chap 2- Système de protection sociale et assurance maladie
1.1.2- Principes fondateurs de la protection sociale en France. • Assurance (couverture par transfert du type contribution /.
La protection sociale complémentaire en France
23 déc. 2021 Conclusion : le développement de la protection complémentaire va-t-il à l'encontre du principe fondateur de solidarité ?
La sécurité sociale pour tous
international du Travail ; Département de Sécurité Sociale. – Genève: BIT 2012 protection sociale
Protection sociale :
s'assurer que les principes fondateurs de notre système ne sont pas Le système de protection sociale français associe deux principes qui.
Les valeurs portées par les fondateurs de la Sécurité sociale
PREMIERES ETAPES DE CONSTRUCTION DE LA PROTECTION SOCIALE. FRANÇAISE Ces débats qui continuent d'agiter la France contemporaine
Chap 2- Système de protection sociale et assurance maladie
1.1.2- Principes fondateurs de la protection sociale en France. • Assurance (couverture) assurances sociales obligatoires. 1940. Sécurité. Sociale.
LA PROTECTION SOCIALE EN FRANCE
Il n'existe pas autant de régimes de base d'assurance maladie que de régimes de base d'assurance vieillesse cependant le principe de la couverture liée à un.
CHAPITRE 1 LES FONDEMENTS DE LA PROTECTION SOCIALE
On rappellera les principes fondateurs des politiques de sécurité sociale. (CMU comprise) ainsi que leur évolution. Le système de Protection sociale en France
EUROPA
Le principe de la protection sociale mutualisée au niveau professionnel ou cotisations sociales est très importante en Belgique
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Aujourd'hui la Sécurité sociale française se compose d'un réseau complexe de régimes protégeant en principe l'ensemble de la population française en lui
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L'idée était de créer une protection sociale fondée sur le principe de la solidarité nationale et permettant à chacun de faire face aux conséquences
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CERTAINES DES VALEURS DE LA SECURITE SOCIALE REFLETENT LES PREMIERES ETAPES DE CONSTRUCTION DE LA PROTECTION SOCIALE FRANÇAISE La fin du dix neuvième
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3 nov 2021 · Si en France l'Assurance maladie complémen- taire assure près de 14 des dépenses de santé (chiffres de 2017) un changement de cette
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Les principes fondateurs 18 Les modèles d'État-providence et leurs transformations 30 L'évolution de la protection sociale CHAPITRE 2
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L'action de la DREES s'appuie depuis 20 ans sur un engagement déontologique dont les principes codifiés et partagés au niveau européen sont l'indépendance
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6 juil 2017 · Mutualisées pour répondre aux besoins sociaux elles sont fondées sur un double principe de solidarité : « Je cotise selon mes moyens je reçois
Quels sont les principes de la protection sociale en France ?
L'Assurance Maladie s'est construite depuis 1945 sur trois principes fondamentaux : l'égalité d'accès aux soins, la qualité des soins et la solidarité. L'Assurance Maladie permet ainsi à chacun de se faire soigner selon ses besoins, quels que soient son âge et son niveau de ressources.Quel principe a été à l'origine de la protection sociale en France ?
La loi du 8 avril 1898, assurant la protection des salariés de l'industrie contre les accidents du travail, est la première loi visant à mutualiser les coûts liés à un risque. Elle oblige les employeurs à prendre en charge le risque lié aux accidents du travail en s'assurant.Quel est le principe fondateur de la Sécurité sociale ?
Elle repose sur un principe de solidarité, chacun participant à son financement selon ses moyens. Au sein de la Sécurité sociale, l'Assurance Maladie gère – pour le compte du régime général – les branches maladie et accidents du travail - maladies professionnelles.- Il est lui-même structuré entre quatre branches : maladie-maternité-invalidité, vieillesse, famille, accidents du travail et maladies professionnelles, dotées chacune d'une organisation spécifique.
1. CERTAINES DES VALEURS DE LA SECURITE SOCIALE REFLETENT LES
PREMIERES ETAPES DE CONSTRUCTION DE LA PROTECTION SOCIALEFRANÇAISE
La fin du dix neuvième siècle et les quarante premières années du vingtième siècle sont marquées
par des débats en profondeur sur les valeurs et les risques de la construction d'un système deprotection sociale qui introduit à la fois la notion d'obligation et de droit à une protection sociale.
Aux concepts de charité et de libre prévoyance, viennent s'ajouter les notions d'assistance publique
légale, de couverture des risques professionnels et d'assurances sociales obligatoires. La mise en
place de cette protection collective, reposant soit sur des droits à appréciation conditionnelles, soit
des droits reposant sur des critères objectifs, s'accompagne du recours à des techniques financières
dont la portée est discutée financièrement et socialement : financement par l'impôt ou cotisations à
la charge des employeurs ou des salariés ; capitalisation ou répartition des contributions perçues ;
prestations forfaitaires, proportionnelles ou au coût réel ; plafonnement compte tenu des revenus du
champ personnel de l'assistance et de l'assurance ; obligation alimentaire, récupération sursuccession, contreparties ou droits inconditionnels ; conciliation de la déontologie médicale et de la
rémunération des médecins ; niveau des charges sociales et équilibres entre cotisants oucontribuables et bénéficiaires. Ces débats, qui continuent d'agiter la France contemporaine, se
déroulent d'ores et déjà, se reflétant notamment dans les travaux parlementaires qui accompagnent
la construction législative des lois d'assistance, d'assurances sociales et des allocations familiales.
Un responsable de gauche, Robert Perdon, président de la Fédération mutualiste du travail, définit
ainsi en 1927 les trois principales formes de la solidarité :" 1- La charité qui, pour celui qui en profite, est une diminution de sa dignité personnelle et de son
indépendance.2- L'assistance sociale, formulée dans le feu de la Révolution de 1789, par Condorcet et Barrère, et
concrétisée par cette belle et forte parole de Mirabeau : »Désormais les pauvres et leurs maux
appartiennent à l'Etat ».3- L'assurance sociale qui se manifeste sous deux formes :
a) la prévoyance libre par nos sociétés de secours mutuels,b) la prévoyance obligatoire qui n'est que la mutualisation de la société toute entière et que l'on
appelle alors l'assurance sociale. L'assurance sociale, c'est la consécration d'un droit acquis selon des obligations d'avancedéterminées envers soi-même et la collectivité toute entière et qu'il n'est au pouvoir de personne
d'annuler. En un mot, l'assurance, c'est de la prévoyance généralisée.» 1Tant la mise en place de l'assistance à la fin du dix neuvième siècle et au début du vingtième que
celle des assurances sociales de 1930 font l'objet de débat de valeurs. 1 Perdon Robert, L'historique des assurances sociales en France, Librairie Grasset Soufflard 19272En 1894, un économiste, Cheysson, dénonce les dangers de l'assistance : " Cette dette que la
société serait tenue d'acquitter au nom de la solidarité sociale serait d'une extrême gravité... :
Danger financier, d'abord. En proclamant cette dette sociale, l'Etat assume une responsabilitéredoutable, inconnue, illimitée, qui ménage au budget de fâcheuses surprises. La bienfaisance
privée, qui aujourd'hui concourt si largement à l'assistance, supprimera ou du moins réduira ses
sacrifices, puisqu'ils seront remplacés par l'impôt et puisqu'elle sera désormais rassurée sur le sort
de ses assistés, dont l'Etat aura pris la charge. D'autre part, les cadres actuel du personnel assisté
seront élargis au-delà de toute prévision. Danger social, ensuite, par la diminution de la responsabilité personnelle...Les prévoyantsd'aujourd'hui deviendront les assistés de demain, ce qui accroîtra dans une proportion indéterminée
les frais de ce service... » 2La création des assurances sociales, qui s'amorce avec le débat sur la loi relative aux retraites
ouvrières et paysannes de 1910, oppose les nombreux adversaires d'une obligation de cotiser auxpartisans d'un effort à la fois individuel et collectif, marquant un réel progrès sur l'assistance. Lors
du débat parlementaire du 4 novembre 1909 sur ce projet, Ferdinand-Dreyfus, rapporteur de laCommission des finances, souligne ainsi :
" La loi que vous allez discuter marque une nouvelle étape de la politique sociale de la République.
En 1905, vous êtes allés au plus pressé, vous avez fait la loi d'assistance aux vieillards et aux
incurables ; vous avez rouvert le Grand-Livre de la bienfaisance publique, qui avait été créé en l'an
II par la Convention ; vous avez fait une loi de pitié sociale contre les risques de la misère. Cette loi
honore la République.Aujourd'hui, vous allez arriver à la seconde étape. A l'assistance fondée sur la solidarité, vous allez
substituer l'assurance sociale fondée sur l'effort initial des intéressés aidés par l'Etat.
Dans le trésor de paix que vous constituez, les apports de l'assistance et de l'assurance sontinégaux ; plus tard, la prévoyance obligatoire... donnera à l'assuré le goût de la prévoyance libre,
surtout si on le lui inculque dès l'école. Certes, l'assistance ne disparaîtra jamais, mais elle se
restreindra au caput mortuum (" tête morte » ou résidu) de la prévoyance, et les charges seront ainsi
interverties au grand profit du progrès social de notre pays. » 32. LA SECURITE SOCIALE INSCRIT SES VALEURS DANS LA LIGNE DES
PROGRES SOCIAUX ANTERIEURS, MAIS, A UN NOUVEAU PLAN DE SECURITE SOCIALE, CORRESPONDENT DE NOUVELLES VALEURSLa Sécurité sociale en 1945 ne sort pas du néant. Le système des assurances sociales de 1930 et des
régimes spéciaux l'ont précédée, mais, s'ils représentent d'importants progrès sociaux, ils
comportent de nombreuses insuffisances, en matière de prestations, de couverture et d' organisation.En matière de prestations, l'assurance vieillesse, construite en 1910 et 1930 selon la technique de la
capitalisation, est ruinée par l'inflation, la guerre et les choix politiques faits qui ont ponctionné ses
réserves. L'assurance maladie, dont les tarifs n'ont jamais été rendus opposables au corps médical
n'assure pas une protection adéquate. L'assurance des accidents du travail dépend de compagnies
d'assurance, mues plus par le profit que par le service aux victimes d'accidents.La couverture des assurances sociales n'a pas été étendue aux cadres, qui ont été écartés par le jeu
d' un plafond d'affiliation, ni aux travailleurs indépendants. 2La sécurité sociale, son histoire à travers les textes Tome II p123 et Contribution à l'histoire financière de la
sécurité sociale Comité d'histoire de la sécurité sociale 1999 p174 3 La sécurité sociale, son histoire à travers les textes, Tome II p1623L'organisation est restée divisée entre de multiples caisses, spécialisées par branche et relevant de
structures juridiques différentes (caisses départementales, caisses mutualistes, caisses patronales...).Ces nombreuses insuffisances amènent à la construction d'un nouveau plan, correspondant à des
valeurs pour partie explicitées dans l'exposé des motifs de l'Ordonnance du 4 octobre 1945." La Sécurité sociale est la garantie donnée à chacun qu'en toutes circonstances, il disposera des
moyens nécessaires pour assurer sa subsistance et celle de sa famille dans des conditions décentes. » 4 Huit valeurs sans hiérarchisation peuvent être mises en exergue.2.1. Première valeur : le respect de la dignité de l'homme.
" La priorité absolue à reconnaître au droit à la dignité fournit un élément essentiel à l'orientation
des politiques sociales. Sans doute celles-ci ont-elles toujours pour objet de donner un contenuconcret aux droits sociaux de l'homme. Mais dans la détermination des priorités, comme dans les
méthodes adoptées, bien des voies s'offrent entre lesquelles le choix est difficile.D'une manière très générale, le souci d'affirmer au maximum le droit à la dignité, qui doit être la
préoccupation majeure de cette politique, doit conduire à choisir les solutions et les méthodes qui
contribuent à rapprocher, plutôt qu'à distinguer, à affirmer, même artificiellement, la solidarité
égale entre tous les éléments de la population, plutôt qu'à discriminer même en faveur de ceux qui
ont le plus de besoins. » 5La Sécurité sociale " répond à la préoccupation de débarrasser les travailleurs de l'incertitude du
lendemain, de cette incertitude constante qui crée chez eux un sentiment d'infériorité et qui est la
base réelle et profonde de la distinction des classes entre les possédants sûrs d'eux-mêmes et de
leur avenir et les travailleurs sur qui pèse, à tout moment, la menace de la misère 62.2. Deuxième valeur : la justice sociale, la prévention des risques et la
redistribution des revenusLa Sécurité sociale trouve sa justification dans un souci élémentaire de justice sociale.
Elle fait appel, pour réaliser son but, à un ensemble complexe de mesures qui engagent toute la
politique économique et sociale du pays : politique économique, politique de l'emploi, politique du
travail et des salaires, politique de la santé et des conditions de travail. Il demeure néanmoins des circonstances " dans lesquelles un travailleur se trouve privé de ses moyens d'existence, ou tout au moins dans lesquelles ses ressources sont insuffisantes pourpourvoir aux besoins de sa famille. Il en va ainsi, d'une part, lorsque le travailleur se trouve obligé
d'interrompre son activité par suite notamment de maladie, de maternité, de vieillesse oud'accident, d'autre part, lorsqu'il supporte des charges de famille particulières. Le problème qui se
pose alors est celui d'une redistribution du revenu national destinée à prélever sur le revenu des
individus favorisés les sommes nécessaires pour compléter les ressources des travailleurs ou
familles défavorisées.» 7 4Extrait de l'exposé des motifs de l'Ordonnance du 4 octobre 1945 portant organisation de la sécurité sociale
5 Laroque Pierre, Droits de l'homme, service social et politique sociale Droit social n° 12 1968 6Extrait de l'exposé des motifs susmentionné
7Extrait de l'exposé des motifs susmentionné
42.3. Troisième valeur : la généralité de la couverture et la solidarité nationale
" La sécurité sociale appelle l'aménagement d'une vaste organisation nationale d'entraideobligatoire qui ne peut atteindre sa pleine efficacité que si elle présente un caractère de très grande
généralité à la fois quant aux personnes qu'elle englobe et quant aux risques qu'elle couvre. Le but
final à atteindre est la réalisation d'un plan qui couvre l'ensemble de la population du pays contre
l'ensemble des facteur s d'insécurité ; un tel résultat ne s'atteindra qu'au prix de longues années
d'efforts persévérants...» 8" La sécurité sociale suppose une solidarité nationale : tout le monde est solidaire devant les
facteurs d'insécurité, et il importe que cette solidarité s'inscrive dans les faits et dans la loi.»
92.4. Quatrième valeur : l'unité d'organisation
L'unité d'organisation autour d'une caisse unique, objectif qui n'a pas été atteint, était l'axe prioritaire de
l'Ordonnance de 1945, qui visait en premier lieu à organiser le cadre du développement de la sécurité
sociale." L'unité de l'organisation de la Sécurité sociale s'entend en un double sens : d'une part, elle signifie que
tous les facteurs d'insécurité doivent être couverts par des institutions communes, d'autre part, elle
signifie que dans un même cadre géographique, il ne peut et doit exister qu'une seule institution couvrant
l'ensemble des bénéficiaires.» 10L'unité permettait une simplification radicale, une rationalisation des coûts, l'organisation d'une
proximité géographique des assurés, une globalité d'approche de la caisse unique et la lisibilité d'un
dispositif de Sécurité sociale proche des assurés.2.5. Cinquième valeur : la responsabilité et la démocratie sociale
L'unité favorisait aussi la possibilité d'associer efficacement les partenaires sociaux dans une triple
tradition : -celle du mutualisme,-celle du syndicalisme (la Charte d'Amiens de 1906 considérait que le syndicat " aujourd'hui groupement
de résistance, sera, dans l'avenir, le groupement de production et de répartition, base de réorganisation
sociale »),-et celle de la décentralisation des services publics (l'Etat étant défini " comme une coopération de
services publics organisés et contrôlés par les gouvernants...Le développement de la décentralisation par
service est la condition indispensable pour que le nombre de services publics puisse s'accroître sans que
la puissance de l'Etat devienne excessive et absorbe les initiatives individuelles. » 11Les pères fondateurs s'inscrivaient également dans " une certaine conception de la démocratie qui ne
serait pas seulement politique, mais aussi sociale. De même que la démocratie politique implique une
gestion des affaires publiques confiée à des élus de la population, au niveau local, départemental, régional
et national, de même la démocratie sociale voudrait que des représentants des institutions sociales
assument la responsabilité de la gestion des institutions créées au profit des assurés.»
12 8Extrait de l'exposé des motifs susmentionné
9Extrait de " le plan français de sécurité sociale, exposé de Pierre Laroque, Cahiers français d'information
N°51 3 février 1946 p11
10Extrait de l'exposé des motifs susmentionné
11 Duguit Léon Les transformations du droit public Colin 1952 12Laroque Pierre Actes du colloque culture, valeurs et éthique de la sécurité sociale octobre 1992 CNESSS
5 " C'est (aussi) par défiance à l'égard de l'Etat, sur la base du sentiment qu'une représentation spécialisée
plus proche des bénéficiaires sera mieux à même d'assurer la protection de l'individu et la satisfaction de
ses intérêts. L'existence d'une telle tradition est dans la ligne des traditions mutualistes et syndicalistes.
Elle traduit aussi l'élément d'anarchie que l'on trouve toujours au fond de la conception française de la
liberté, celle-ci étant dirigée pour une large part contre l'Etat, contre une collectivité considérée comme
un ennemi dont il convient de se défier.» 13" L'organisation nouvelle doit éviter le risque d'étatisme bureaucratique. Elle doit être faite d'institutions
vivantes, se renouvelant par une création continue, par l'effort des intéressés eux-mêmes chargés par leurs
représentants d'en assurer directement la gestion » 14L'Administration de l'Etat n'en conserve pas moins une place important, même si " elle doit avoir son
rôle limité au contrôle et à la coordination des efforts des différents organismes, en même temps qu'à la
préparation des textes généraux qui définiront le statut d'ensemble des institutions 152.6. Sixième valeur : des prestations qui maintiennent le niveau de vie ou qui
compensent une large partie des coûts" Nous rencontrons dans le monde, à l'heure actuelle, deux conceptions de la Sécurité sociale. La
conception britannique, d'abord, tend à donner à tout le monde un minimum uniforme. C'est le régime du
plan Beveridge, comportant des cotisations comme des prestations uniformes, et ne garantissant qu'unminimum vital. Une autre conception, qui est celle de la plupart des législations américaines, tend au
contraire à modeler les prestations de la Sécurité sociale sur la situation des intéressés et à proportionner
les prestations aux revenus perdus. La formule que nous entendons appliquer en France est intermédiaire
entre ces deux formules. Nous croyions que la vérité sociale se trouve dans la formule américaine, car il
n'y a pas de sécurité véritable pour les travailleurs si les prestations ne sont pas dans une certaine mesure
proportionnées aux revenus perdus. Mais, par contre, il semble qu'il soit nécessaire de limiter la variation
des prestations par un plafond. En effet, au-dessus d'un certain revenu, c'est le devoir des intéressés eux-
mêmes de faire un effort volontaire de prévoyance libre. C'est pourquoi notre système repose sur l'idée
de cotisations et de prestations proportionnelles au revenu dans la limite d'un plafond 16» relativement
élevé.
" Dans le domaine de la vieillesse, le problème, après avoir donné une base nouvelle et stable à
l'allocation aux vieux travailleurs salariés..., était d'assurer l'adaptation permanente des pensions aux
fluctuations monétaires » par " une évolution des pensions suivant automatiquement l'évolution des
salaires. La substitution complète de la répartition à la capitalisation permettait une telle formule, en
même temps que de verser immédiatement aux travailleurs âgés des pensions ou allocations, alors même
qu'ils n'auraient pas cotisé pendant la durée normalement nécessaire pour avoir droit à pension.»
17 13Laroque Pierre, Préface à Histoire politique de la Sécurité sociale Gallant H., Armand Colin 1955
14Extrait de l'exposé des motifs susmentionné
15Extrait de l'exposé des motifs susmentionné
16Laroque Pierre Le plan français de sécurité sociale Cahiers français d'information N° 51 3 février 1946
p11 17Laroque Pierre La sécurité sociale de 1944 à 1951 Revue française des affaires sociales 1971 N° 2 spécial
Juin6" Dans la période antérieure, les allocations familiales étaient un sursalaire incombant directement ou
indirectement aux employeurs sous réserve d'une compensation organisée par ceux-ci entre eux et
conservaient tous les caractères juridiques du salaire. Désormais les prestations familiales étaient
complètement dissociées du salaire. Elles apparaissaient comme une charge nationale, comme unecontribution de la collectivité entière aux frais d'éducation des enfants. Cette modification de principe,
indépendamment des conséquences qu'elle entrainait sur le plan administratif, s'est traduite par un effort
considérable pour l'amélioration des prestations servies. Le taux des allocations a été considérablement
augmenté. Leur montant devait varier automatiquement avec le salaire de base servant à leur calcul, en
principe le salaire du manoeuvre de la métallurgie parisienne. Mais, sur ce point, le législateur a très vite
renoncé à cette variation automatique.» 18En matière d'assurance maladie, le principe de l'opposabilité des tarifs était posé, l'avance des frais et un
ticket modérateur restant en principe à la charge de l'assuré.2.7. Septième valeur : un financement autonome
La Sécurité sociale repose, comme on l'a vu, sur une redistribution des revenus. Il s'agit de prélever sur
certains éléments de la population une part de leur revenu pour le distribuer aux éléments insuffisamment
pourvus.Pour prélever les sommes à distribuer, divers procédés peuvent être employés. Dans certains pays, on
s'adresse majoritairement au contribuable. " Cette solution, l'organisation française l'écarte complètement. Cela pour deux raisons : -d'abord pour une raison d'opportunité administrative : faire appel au budget de l'Etat, c'estinévitablement subordonner l'efficacité de la politique sociale à des considérations purement financières
qui risquent de paralyser les efforts accomplis.-Mais il y a une autre raison, infiniment plus importante, qui se relie à tout l'esprit des réformes en cours,
à tout l'esprit de la politique sociale et du plan de sécurité sociale : c'est que la sécurité sociale doit être
l'oeuvre des intéressés eux-mêmes ; elle doit reposer sur un effort véritable des intéressés. C'est pourquoi
tout le plan de sécurité sociale doit être alimenté par les contributions des bénéficiaires. Sans doute, aux
versements directs de ces derniers s'ajoutent, lorsqu'il s'agit de salariés, les contributions des employeurs
dont l'importance est beaucoup plus grande que celle des bénéficiaires. Mais, si l'on va au fond des
choses, il n'y a pas de différence profonde entre la contribution de l'employeur et la contribution du
bénéficiaire. En effet, la contribution de l'employeur est, en réalité, la contribution de l'entreprise. Et
toute l'évolution économique et sociale d'aujourd'hui tend à associer les travailleurs à la gestion des
entreprises et par là même doit les conduire à considérer que les deniers de l'entreprise sont en même
temps les leurs, et que ce qui est versé par l'entreprise est versé par eux, ce qui est d'ailleurs, dans une
certaine mesure, la vérité. Nous entendons ainsi réaliser le plan de sécurité sociale, sans rien demander au
budget et en demandant tout à l'effort des intéressés et des entreprises.» 192.8. Huitième valeur en forme de conclusion : la Sécurité sociale, révolution
sociale et création continue" Nous sommes, en réalité, en présence d'une grande réforme qui s'inscrit dans tout un programme de
reconstruction française, dans tout un programme de construction d'un ordre politique et social nouveau,
dans tout un programme révolutionnaire. La vérité est que le plan français de sécurité sociale est un
élément de la révolution nécessaire. Par delà les améliorations matérielles qu'il apporte au sort des
travailleurs, il y a une révolution... 20 18Laroque Pierre La sécurité sociale de 1944 à 1951 Revue française des affaires sociales 1971 N° 2 spécial
Juin 19 Le plan français de sécurité, article précité p13 20 Le plan français de sécurité sociale, article précité p137La Sécurité sociale n'a jamais cessé d'être l'objet de contestation " de la part surtout de tous ceux qui
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