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Maintien et imposition de la paix en Somalie (1992-1995)

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  • Quels sont les trois principes du maintien de la paix ?

    Ces principes se renforcent mutuellement : Consentement des parties. Impartialité Non-recours à la force sauf en cas de légitime défense ou de défense du mandat.
  • Comment l'ONU impose la paix ?

    Il invite les parties à un différend à le régler par des moyens pacifiques et recommande les méthodes d'ajustement et les termes de règlement qu'il juge appropriés. Dans certains cas, il peut imposer des sanctions, voire autoriser l'emploi de la force pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales.
  • Quels sont les conditions de la paix ?

    Le facteur le plus important ici est la liberté de l'information. Ce droit est vraiment plus qu'une liberté; c'est aussi un mécanisme de mise en oeuvre, car dans les pays où cette liberté existe, on peut dénoncer facilement les violations des droits de l'homme.
  • Le changement climatique, le terrorisme, les cyber-attaques, la prolifération des armes de destruction massive, la pauvreté ou la criminalité transfrontière ne sont que quelques uns des nombreux facteurs de déstabilisation de la paix, conduisant parfois à des conflits violents et meurtriers dans certaines parties du
Est-ce Que le Maintien de la Paix Robuste Peut-Être Considéra EST-CE QUE LE MAINTIEN DE LA PAIX ROBUSTE PEUT-ÊTRE CONSIDÉRA COMME UNE SOLUTION VIABLE AUX PROBLÈMES D'EFFICACITÉS DES

OPÉRATIONS DE PAIX CONTEMPORAINES?

Maj F.J.P. Létourneau

JCSP 43

PCEMI 43

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Les opinons expr

et ne reflètent aucunement des politiques du Ministère de la Défense nationale ou des Forces canadiennes. Ce papier ne peut être reproduit sans autorisation écrite.

© Her Majesty the Queen in Right of Canada, as

represented by the Minister of National Defence, 2017. © Sa Majesté la Reine du Chef du Canada, représentée par le ministre de la Défense nationale, 2017. CANADIAN FORCES COLLEGE COLLÈGE DES FORCES CANADIENNES

JCSP 43 PCEMI 43

2016 2017

EXERCISE SOLO FLIGHT EXERCICE SOLO FLIGHT

EST-CE QUE LE MAINTIEN DE LA PAIX ROBUSTE PEUT-ÊTRE CONSIDÉRA COMME UNE SOLUTION VIABLE AUX PROBLÈMES D'EFFICACITÉS DES OPÉRATIONS DE PAIX CONTEMPORAINES? Maj F.J.P. Létourneau attending the Canadian Forces College in fulfilment of one of the requirements of the Course of Studies. The paper is a scholastic document, and thus contains facts and opinions, which the author alone considered appropriate and correct for the subject. It does not necessarily reflect the policy or the opinion of any agency, including the

Government of Canada and the

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2/26

INTRODUCTION

Les opérations de maintien de la paix de l'après-guerre froide se sont

considérablement métamorphosées passant d'opération principalement axée sur la gestion

de conflit interétatique à une gestion intraétatique. Afin de répondre à ce changement, les

Nations Unies ont débuté

le développement de nouveau concept afin d'être en mesure de répondre à la prolifération des guerres civiles impliquant des acteurs étatiques et non étatiques caractérisés par l'absence d'une paix à garder, de la difficulté de maintenir une impartialité ainsi que l'inconsistance ou l'ambiguïté du consentement des parties à la présence de la mission. 1 C'est dans cet esprit que Kofi Annan, ancien secrétaire général des Nations Unies, précisait q ue son organisation devait réorienter leur approche vers une plus robuste, faisant fi des concepts périmés du maintien de la paix impartial, afin d'éviter des fiascos tels que le Rwanda, la Somalie et de la Bosnie. 2

C'est ce

contexte qui

a créé les conditions propices à l'émergence d'un nouveau concept au sein des opérations

de maintien de la paix soit le maintien de la paix " robuste ». Bien qu'il puisse répondre à

certaines carences des opérations de paix classique, le maintien de la paix robuste est très contesté et certains vont jusqu'à proposer qu'il soit contreproductif à un processus de paix. Dans cette perspective, cet article vise à démontrer que le concept de maintien de la paix robuste manque de maturité et ne peut-être considérer actuellement comme une solution viable aux problèmes d'efficacité des opérations de paix contemporaine. Pour ce

faire, l'argumentation sera divisée en trois sections.. La première consistera à présenter

les différentes définitions de la robustesse ainsi que les différentes perspectives quant à

1 Kofi, Nsia-Pepra. Robust Peacekeeping? - Confronting the failure of United Nations traditional peacekeeping in preventing human rights violations, Detroit: Wayne State University, 2008, p.34. 2

Ibid. p.33.

3/26 son opérationnalisation qui diffère entre pays occidentaux et ceux du Sud. L'argumentation se poursuivra par l'analyse des impacts du maintien de la paix robuste sur la contribution de troupe ainsi que l'impact de la complexité des mandats sur l'opérationnalisation de la robustesse. Cette article se conclura par une analyse des effets de la robustesse sur les trois principes des opérations de la paix classique que sont l'impartialité, le consentement ainsi que l'usage minimal de la force. De plus, chaque sous-section proposera des pistes de solutions qui pourraient permettre à court terme de réduire les lacunes existantes si les Nations Unies désirent pousser l'agenda des missions de paix robuste.

DÉFINITION ET OPÉRATION

NA

LISATION DU

CONCEPT DU MAINTIEN DE

LA PAIX ROBUSTE

Depuis le début des années 90, les opérations de maintien de la paix robuste ont été considérées dans la " zone grise » du maintien de la paix. 3

Soit un concept à mi-

chemin entre le maintien de la paix traditionnel le et l'imposition de la paix. 4

L'absence

de consensus sur une définition claire et une compréhension commune des opérations de maintien de la paix robuste fait partie d'un débat stratégique beaucoup plus large englobant les opérations de maintien de la paix des Nations Unies en général. C'est l'une des raisons pour laquelle persiste toujours un imbroglio quant à la définition de la robustesse au sein des Nations Unies. Malgré presque trois décennies depuis sa conception initiale, le concept des opérations de maintien de la paix robuste reste abstrait 3 John Gerard, Ruggie. Wandering in the Void. Charting the UN's New Strategic Role, Foreign Affairs,

New York, 72,

n°5 (1993), p.28. 4 Jakobsen,Peter Viggo. The Emerging Consensus on Grey Area Peace Operations Doctrine: Will It Last and Enhance Operational Effectiveness?, International Peacekeeping, 7, n o

3 (2000), p.40.

4/26 ce qui complexifie sont opérationnalisation au sein des missions de paix onusienne. Afin de bien comprendre le débat entourant le concept de la robustesse, cette section propose de faire un recensement des différentes conceptions de la robustesse afin d'exposer les différences majeures entre ces dernières ainsi que les deux approches prépondérantes de l'opérationnalisation de la robustesse, soit celle favoriser par les pays occidentaux et celle des pays du

Mouvement des non alignées (MNA).

La première conceptualisation du maintien de la paix robuste apparait au tournant des années 2000 dans le rapport Brahimi. Ce dernier visait à proposer des changements aux opérations de maintien de la paix afin d'éviter qu e se reproduisent des fiascos tels que ceux du Rwanda et la Bosnie. Ce rapport introduit pour une première fois une nuance quant à la notion de " l'utilisation de la force minimale » dans un contexte d'opération de maintien de la paix. En effet, Brahimi propose alors que la force devrait être utilisée non seulement en cas de légitime défense, mais également à la défense du mandat. 5

Dans ce

contexte, Brahimi considérait qu'il était moins risqué de donné des règles d'engagement

robustes aux Casques bleus et p erdre une certaine impartialité que la perte de crédibilité résultant d'une approche passive face à des groupes armés limitant le développement d'un processus de paix. 6 Cette nouvelle interprétation de l'utilisation de la force permit de développer deux éc oles de pensée prépondérante en ce qui a trait à la conceptualisation de la robustesse, soit l'approche limitée et holistique. L'approche limitée consiste à fournir des outils aux Casques bleus afin qu'ils soient en mesure d'exécuter leur mandat en utilisant la 5 United Nations. Report of the Panel on United Nations Peace Operations. New York: General Assembly,

2000, p.10.

6

Ibid. p.10.

5/26 robustesse au niveau tactique. 7 C'est-à-dire, qu'ils possèdent de l'équipement adéquat, sont en mesure d'adopter une posture coercitive et autoriser à utiliser la force dans

l'implémentation et la défense du mandat. Cette approche est considérée comme limitée,

car elle se limite à la robustesse tactique. 8 Cette approche partage les mêmes déterminent que la ligne directrice émise par les Nations Unies lors de la publication du document intitulé principes et orientation des opérations de maintien de la paix (doctrine capstone) de 2008 qui proposait à l'époque que l'usage de la force par les Nations Unies devait être restreint au niveau tactique, en conjonction avec l'aval du conseil de sécurité, uniquement

à la défense du mandat et dans le cas où

des troubles fêtes tenterait de miner le processus de paix. 9 Bien que cette définition puisse sembler similaire à celle de l'imposition de la paix, principalement confié aux organisations régionales telles que l'OTAN ou unilatéralement par les grandes puissances, cette dernière propose 2 éléments essentiels qui différencie ces 2 concepts. Dans un premier temps, la restriction de l'utilisation de la force au niveau tactique comparativement au niveau stratégique dans le cas de l'imposition de la paix ainsi que le consentement de l'état hôte qui est uniquement requis dans le cas du maintien de la paix robuste. 10

Dans une certaine mesure, l'approche limitée

se définit parce que n'e st pas soit de l'imposition de la paix par les forces onusiennes. La deuxième approche privilégie une définition plus holistique de la robustesse. En effet, comparativement à l'approche limitée, l'approche holistique conceptualise la robustesse en terme plus politique. 11

En effet, elle s'inspire principalement d'une

7 Thierry, Tardy. A Critique of Robust Peacekeeping in Contemporary Peace Operations, International

Peacekeeping, 18, n

o

2 (2011), p.154.

8 Thierry, Tardy. A Critique of Robust Peacekeeping in Contemporary Peace Operations, p.154. 9 United Nations. Charting a new Horizon for UN peacekeeping, New York: DPKO, 2009, p.21. 10 United Nations. United Nations Peacekeeping Operations. Principles and Guidelines (Capstone

Doctrine), New York: DPKO/DFS, 2008, p.34.

11 Thierry, Tardy. A Critique of Robust Peacekeeping in Contemporary Peace Operations, p.155. 6/26 publication des Nations Unies de 2009, soit un nouvel horizon pour les missions de paix des Nations, qui proposait à l'époque que la robustesse doit absolument s'inscrire dans une stratégie polit ique plus large. Cette approche critique la notion selon laquelle la robustesse doit se limiter uniquement au niveau tactique. Elle argumente plutôt que cette dernière doit faire partie d'un plus grand cadre qui englobe des paramètres politiques et opérationnels. 12 Dans ce contexte, il serait plus approprié d'utiliser la nomenclature " d'une approche robuste au maintien de la paix » plutôt que maintien de la paix robuste considérant la complémentarité des appareils militaires et politiques. Ainsi selon cett e approche l'approche holistique du maintien de la paix robuste peut être une posture poli- tique autant que militaire. 13 Cette robustesse dans le contexte politique, pourrait donc être

définie par la conviction ou la volonté politique qu'ont le conseil de sécurité, les pays

contributeurs de troupes ainsi que les acteurs locaux à mettre en oeuvre et à appuyer la mise en oeuvre du mandat de la mission. 14

La réussite de cette approche repose

principalement sur la synergie de trois composantes soit une stratégie politique claire, l'engagement du conseil de sécurité et la volonté des pays contributeurs de troupes à implémenter le mandat. La dernière conceptualisation de la robustesse fut exposée lors de la publication, par le département du maintien de la paix, d'une note de concept sur le maintien de la paix robuste. Cette publication visait à préciser les enjeux clés ayant trait au concept de robustesse. Contrairement aux autres, cette définition propose que la robustesse soit une posture des Casques bleus en opération qui démontre une volonté de confronter ou 12

Ibid. p.156.

13

Thierry, Tardy. Le maintien de la paix " robuste ». Contraintes politiques et opérationnelles, GCSP

Policy Paper, n°10

(2011), p.2. 14 Ibid. 7/26 neutraliser toute obstruction à l'implémentation de leur mandat. Le document réaffirme

que la robustesse est une posture plutôt qu'une activité spécifique, donc quelle peut être

démontré de plusieurs façons telles que par le dialogue politique, sanction contre les troubles fêtes, activité de reconstruction afin de donné des incitatifs à la paix aux populations locales, etc. 15 Cette dernière interprétation se veut un amalgame des approches étroites et holistiques sans favoriser spécifiquement l'une d'entre elles. Ce manque d'homogénéité dans la conceptualisation de la robustesse a comme incidence de polariser l'assemblé des Nations unies en 2 camps, soit les Occidentaux et les pays du mouvement du MNA. Dans un premier temps, les pays occidentaux opérationnalisent la robustesse, de façon à solutionner un problème d'inefficacité du maintien de la paix contemporain. 16

Selon Tardy,

les occidentaux estime que le concept de robustesse est conciliable avec les principes fondamentaux du maintien de la paix, que sont l'impartialité, l'usage minimal de la force et le consentement de l'État hôte, dans la mesure où l'usage de la force est limité au niveau tactique, est nécessaire à l'exécution du mandat, et avec l'aval des autorités légitimes de l'état hôte. 17

En privilégiant cette

conceptualisation, tels que proposés par Brahimi et l'approche limitée, les pays occidentaux se donnent les moyens nécessaires afin d'offrir aux troupes sur le terrain une plus grande flexibilité opérat ionnelle, dans l'atteinte des objectifs du mandat, mais

également afin de prévenir

les situations où des troupes onusiennes deviendraient la cible des groupes armés ou seraient des témoins passifs devant l'oppression et la persécution infligée à la population civile sans pouvoir intervenir. 18 15 United Nations, The new horizon initiative: progress report n°1, New York: DPKO/DFS, 2010, p.15 16

Thierry, Tardy. Le maintien de la paix " robuste ». Contraintes politiques et opérationnelles, p.3.

17 Ibid. 18 Ibid. 8/26 Le second camp, composé d'une majorité des pays du MNA perçoit ce concept de robustesse comme un détournement potentiel du maintien de la paix classique. 19

En effet,

une majorité des états du MNA perçoivent la robustesse comme une forme de néo- colonialisme, ou les pays du Nord instrumentalise le maintien de la paix afin de s'inviter dans les affaires intérieures des pays du Sud. Ils soulèvent également que l'éventuel recours à la force pose également des questions sur son contrôle et les risques d'abus. L'argumentation du MNA repose donc principalement sur l'incompatibilité du maintien de la paix robuste avec les principes fondamentaux du maintien de la paix. De façon générale, bien que les différentes publications onusiennes mentionnées ci-haut ne donnent pas de définition exhaustive de la robustesse, ils permettent de clarifier ce qu'elle représente, mais surtout ce qu'elle n'est pas, soit de l'imposition de paix sous l'égide des Nations unies. Malgré le nomb re de publications, il est important de

noter qu'aucune d'entre elles n'a été endossée par l'assemblé des Nations Unies, donc ils

ne peuvent être considéré comme des politiques officiels. Cette nuance explique en partie l'absence de doctrine sur le concept de robustesse. Dans ce contexte, la définition du maintien de la paix robuste sera difficile à officialiser temps et aussi longtemps que

l'assemblé sera polarisé dans les extrêmes quant à son objectif et à son implémentation.

LES CONTRIBUTIONS DES

TROUPES AUX MISSIONS DE PAIX ROBUSTE

La matérialisation du maintien de la paix robuste est nécessairement liée à la contribution de troupes de pays membres de l'assemblée. À cet effet, le débat autour du maintien de la paix robuste semble également marqué par l'inégalité des contributions de troupes aux opérations de maintien de la paix en général. Dans quelle perspective ce 19 Ibid. 9/26 clivage dans la contribution de troupe affecte-t-il la mise en oeuvre du maintien de la paix robuste ? Afin de répondre à cette question, cette section analysera la disparité entre le centre de décision et l'implémentation des missions de paix, l'importance des intérêts nationaux et l'absence de la technologie occidentale significative des missions de paix robuste onusienne.

Décision e

t mise en oeuvre Les contributions au maintien de la paix robuste ne sont pas significativement

différentes des opérations de maintien de la paix en général. En effet, les opérations de

maintien de la paix en général sont principalement décidées, à l'intérieur du conseil de

sécurité et largement financées par les pays du Nord, tandis que leur mise en oeuvre est confiée principalement aux pays du Sud. 20

Actuellement,

les pays du Nord contribuent à peine 5% des troupes onusiennes, soit une proportion largement inférieure au pays africain et du Sud asiatique. 21
Cette absence marquée des pays occidentaux, qui représentent dans une certaine mesure l'autorité décisionnelle, à la mise en oeuvre des mandats robustes a également un effet néfaste sur la volonté des pays d u sud à prendre des risques sur le terrain, car ces derniers jugent qu'un risque disproportionné leur est imposé. 22

Selon les membres du MNA,

le déséquilibre entre leur implication sur le terrain comparativement à leur présence à l'intérieur des différents mécanismes de prise

de décision du quartier général de New York est préjudiciable à l'efficacité du maintien

de la paix et à leur assentiment au concept de robustesse telle que préconisée par les pays 20

Thierry, Tardy. Le maintien de la paix " robuste ». Contraintes politiques et opérationnelles, p.3.

21
Nadin, Peter. Patrick Cammaert, et Vesselin Popovski. Role and development of robust peacekeeping,

Adelphi Series, 54, n

o

449 (2014), p.133.

22
Guehenno Jean-Marie. Le maintien de la paix robuste : Obtenir un consensus politique et renforcer la structure de commandement et de contrôle, Bulletin du maintien de la paix n°98 (2010), p.3. 10/26 du Nord. 23

Dans cette perspective, il est intéressant de

constater que malgré la dissidence entre la conceptualisation de la robustesse au niveau des pays du Nord et ceux du Sud, ces derniers se voient ironiquement imposés la mise en oeuvre de ces mandats qui ne semblent pas légitimes à leurs yeux, dû à la dichotomie quelle propose par rapport aux trois principes fondamentaux entourant les missions de paix classiques. L'un des exemples représentant une collaboration équilibrée nord -sud dans l'atteinte des objectifs est sans contredit celui de l'INTERFET-UNTAET, soit l'intervention au Timor oriental. Contrairement à plusieurs autres missions de paix, la robustesse de cette mission fut assurée autant par des pays occidentaux, grâce à une contribution importante de l'Australie, que des pays en développement. 24

Bien que cet

aspect ne soit l'unique raison derrière le succès de la mission, elle démontre un exemple ou un partage du risque tactique nord -sud à faciliter la mise en oeuvre de la robustesse afin de neutraliser la menace et ainsi laisser place au processus de pa ix. Intérêt national et enjeux géostratégiques Les contributions de troupes sont également un reflet de la réalité géostratégique

des différents états. Bien que tous aimeraient avoir le luxe d'être idéalistes et d'intervenir

invariablement dans le cas de crise humanitaire ou sécuritaire, la réalité géostratégique et

politique limite les interventions possibles d'un état. La majorité des états doivent donc

évaluer la situation sous une loupe plus réaliste afin d'être en mesure d'évaluer l'intérêt

national que porte la problématique. Dans ce contexte, il est difficile pour un État, sans

intérêt stratégique, de maintenir ou de supporter une opération militaire robuste qui serait

23

Thierry, Tardy. Le maintien de la paix " robuste ». Contraintes politiques et opérationnelles, p.3.

24
Kofi, Nsia-Pepra. Robust Peacekeeping? - Confronting the failure of United Nations traditional peacekeeping in preventing human rights violations, p.43. 11/26 coûteuse et risquée sans proposer de dividende tangible. 25

Pour cette raison, les Nations

Unies doivent être prudentes dans leur mise en oeuvre de la robustesse, car plusieurs des contributeurs classiques du Sud asiatique n'ont peu ou pas d'intérêt stratégique dans les opérations qui justifie le niveau de risque et les pertes potentielles liées au maintien de la paix robuste. 26
Cette logique est également aggravée par l'impossibilité d'évaluer, de la part des Nations Unies, l'engagement des troupes à long terme dû à la nature de l'engagement volontaire et non contraignant des états. 27

Dans cette logique, une mission

jugée trop difficile ou trop coûteuse pourrait rapidement se retrouver sans troupe afin d'accomplir le mandat. Afin de pallier au problème d'intérêt, Woodhouse propose d'utiliser des pays contributeurs de troupes en périphérie de la zone de conflit afin de régionaliser les enjeux. 28
Cette approche pourrait potentiellement augmenter la résilience des pays participants au risque et aux pertes humaines associés à la mission de paix robustesse compte tenu de leur intérêt stratégique. 29

Par contre, il ne fa

ut pas ignorer le fait que ce modèle pourrait également exacerber d'autre conflit en périphérie de la mission. 30
Ce

risque a récemment été démontré dans la mission de paix en République Démocratique

du Congo (RDC), soit la MONUSCO. En effet, une brigade d'intervention composée de pays voisin de la RDC, soit l'Afrique du Sud, Tanzanie et le Malawi, a été mise sur pied afin de neutralisé le M23, soit un groupe armé de l'est du pays. Suite au succès des 25
Tom Woodhouse, Robert Bruce, et Malcom Dando.. Peacekeeping and Peacemaking - Towards effective Intervention in Post-Cold War Conflits, London: Macmillian Press, 1998, p.280. 26
Thierry, Tardy. A Critique of Robust Peacekeeping in Contemporary Peace Operations, p.161. 27
Ibid. 28
Tom, Woodhouse, Robert Bruce, et Malcom Dando. Peacekeeping and Peacemaking - Towards effective

Intervention in Post-Cold War Conflits, p.280.

29
Comfort, Ero. Minding the Gap - African conflict management in a time of change: African-led Peace Operations. Waterloo: Center for international governance innovation, 2016, p.176. 30
Ibid. 12/26 opérations coercitives contre le M23, la MONUSCO a alors c hangé son attention vers le groupe armé du Front Démocratique Libération du Rwanda (FDLR) afin de pacifier l'est du pays. Cette à ce moment, que les politiques régionales ont eu un effet sur l'efficacité de la brigade d'intervention. En effet, l'intérêt po litique des pays contributeur de la

brigade d'intervention à détruire le M23, soit une alliée du Rwanda, plutôt que de détruire

un de ses ennemis soit le FDLR a considérablement affecté la crédibilité et l'efficacité de

la brigade d'intervention. 31
Cet exemple démontre bien qu'une action trop régionalisée pourrait également poser son lot de problème et exacerber le processus de paix dû à des dynamiques géopolitiques à l'extérieur de la mission.

L'absence technologique occidentale

Les missions de la paix robuste nous exposent également à un nouveau paradigme. En effet contrairement au maintien de la paix traditionnelle qui visait à empêcher les grandes puissances d'entrer en conflit, le maintien de la paix robuste exige tout à fait le contraire et emphase l'importance de la participation des grandes puissances au conflit afin dans assuré leur succès. 32

Dans cette perspective,

l'absence des pays du Nord et des grandes puissances a un impact sur l'équipement et les technologies à laquotesdbs_dbs33.pdfusesText_39
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