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2.3. Inventaire de l'offre de formation professionnelle qualifiante dans les métiers du BTP dans la zone d'intervention du programme (région administrative 



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Guinée équatoriale

langue française avec un programme de formation de niveau Dans le domaine de la formation qualifiante il collabore avec.



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1 Reconnaissance de certains programmes de formation qualifiante (CFPT CFMS CFER au secteur des jeunes et CFIS et CFMS au secteur des adultes) qui conduisent soit au marché du travail soit à la poursuite des études Ces formations qualifiantes répondent aux jeunes et aux adultes qui désirent aller en emploi

Guinée équatoriale système de formation professionnelle

Guinée équatoriale

L'état des lieux du

système de formation professionnelle

Guinée équatoriale

L'état des lieux du

Table des matières

Le contexte socio-économique

Politiques de développement et d'emploi

Le système de l'enseignement technique et de la formation professionnelle en Guinée équatoriale

Anticipation des compétences

Développement des compétences

Inclusion sociale

Éducation et formation tout au long de la vie

Principaux défis

Solutions potentielles

Bibliographie

6

Le contexte socio-économique

Au cours des dernières décennies, le gouvernement équato-guinéen aidé par l'amélioration des cours du pétrole a investi massivement dans les infrastructures physiques et structurantes (routes, et logements sociaux) au détriment des investissements sur le capital humain. Le pays se trouve aujourd'hui confronté à des faiblesses institutionnelles et en ressources humaines qualiées pour soutenir le développement durable. Pour les corriger, le gouvernement a élaboré une stratégie nationale et retenu comme axe prioritaire dans son Plan National de Développement Économique et Social (PNDES) 2008-2020 le renforcement du capital humain et l'amélioration de la qualité de vie de chaque citoyen. Dans la même logique, des programmes majeurs de développement ont été élaborés impliquant les principaux départements ministériels. Ces programmes concernent les domaines suivants : (i) éducation pour tous ; (ii) emploi pour tous ; (iii) sécurité alimentaire ; (iv) santé pour tous ; et (v) modèle écologique.

La fragilité du modèle de croissance.

Le pays connaît une récession économique depuis 2013, à la suite de la baisse du rendement et du prix du pétrole. Cette baisse de la conjoncture économique intervient après une période de croissance soutenue qui a permis le passage du statut de Pays Moins Avancé (PMA) à celui de Pays à Revenu Intermédiaire (PRI), en juin 2017. Néanmoins, la forte dépendance au secteur des hydrocarbures qui contribue à 60 % de son PIB a pour conséquence de rendre fortement instable la conjoncture économique. Entre 2010 et 2017, la part des revenus du secteur primaire n'a cessé de décliner, passant de 47,6 % du PIB en 2010 à 33,8 % en 2017. Par ailleurs, après le boom du BTP, le secteur secondaire accuse également un échissement économique compensé par la croissance régulière du secteur tertiaire (activités de commerce et de services), deuxième contributeur au PIB. Une impérieuse nécessité d'une diversification du tissu productif. Cela conditionne la viabilité du modèle économique équato- guinéen et constitue un axe stratégique majeur pour un développement économique durable, inclusif et générateur d'emplois. Le secteur des hydrocarbures, s'il demeure le premier contributeur au PIB et le générateur de devises étrangères le plus important, possède une capacité de création d'emplois relativement restreinte occupant moins de 1 % de la population active nationale. A contrario, le secteur agricole qui emploie plus de 50 % de la population active n'a pas fait l'objet d'une politique d'investissement à la hauteur de son potentiel de développement et de création d'emplois. Le paradoxe socioéconomique équato-guinéen. L'embellie des indicateurs macroéconomiques ne s'est pas traduite par une amélioration signicative des indicateurs sociaux ni par une baisse du nombre d'habitants vivant sous le seuil de pauvreté encore estimé à 43 % de la population (INEGE,

2017). Le pays afche ainsi en 2015 un Indice de Développement

Humain (IDH) de 0,592 (PNUD, 2015), ce qui le classe au

135e rang sur 188 pays. Son espérance de vie à la naissance

de 57,6 ans et son niveau d'éducation demeurent largement inférieurs aux standards des pays à revenu intermédiaire. Le boom démographique que connaît le pays au tournant des années 2000.

Selon les résultats du IV

e recensement (RGPH, 2015), sa population croît de manière exponentielle passant de 300 000 habitants en 1983 à 1 222 537 en 2018. Cette augmentation rapide de la population (2,4 % par an sur la période) a été possible grâce au taux de fécondité relativement élevé de 4,7 enfants par femme et à la diminution du taux de mortalité infantile et de la mortalité maternelle. Au cours de la période récente, le pays a également connu une forte recomposition spatiale de sa population liée à un processus d'urbanisation très rapide qui est passé de 38,8 % de la population en

2011 à plus de 70 % en 2015. Malgré cela, la densité de la

population demeure très faible, proche de 45 habitants/km 2

L'arrivée massive de migrants internationaux,

est la résultante directe de l'essor économique équato-guinéen lié à la croissance du secteur des hydrocarbures et du BTP. Comptant pour moins de 1 % de la population active jusqu'en 2010, la main d'œuvre étrangère représente dorénavant près de 17,5 % de celle-ci (UNDESA, 2017). Ces ux migratoires se caractérisent par la grande diversité des origines géographiques (Afrique occidentale, centrale, Europe) et des catégories socio-professionnelles concernées (main d'œuvre hautement qualiée ou au contraire pas ou peu qualiée). À forte prédominance active et masculine (quatre migrants internationaux sur cinq sont des hommes), cette immigration modie en profondeur la structure démographique nationale (ratio actifs/inactifs, rapport de masculinité). 11

Politiques de développementet d'emploi

12 Le gouvernement équato-guinéen, au travers de son Plan Stratégique de Développement Économique et Social (PNDES " horizon 2020 »), décide d'élargir le système productif et d'investir dans des secteurs jusqu'alors sous-exploités. Cette stratégie de diversification économique repose sur des programmes sectoriels dont les objectifs consistent en la réduction de la part des hydrocarbures (pétrole, gaz) et l'augmentation de celle de quatre secteurs clés, à savoir : (i) le secteur agricole ; (ii) le secteur de la pêche ; (iii) le secteur minier ; et (iv) le secteur des services, en particulier le tourisme (écotourisme et tourisme d'affaires) et les services financiers. Le développement des infrastructures de base et productives demeure la seconde priorité gouvernementale de ces dernières années. Le financement de ces infrastructures a notamment été permis par l'utilisation des recettes budgétaires tirées de l'exploitation des gisements pétroliers qui ont permis de construire et de moderniser les infrastructures productives (eau, électricité, transport). 13 Ces efforts consentis ont favorisé l'amélioration des conditions de vie des populations via la construction de logements sociaux (17 920), la généralisation de l'accès aux services publics de base : 67 % de la population a accès à l'eau potable et à l'électricité, 63 % bénéficie d'un système d'assainissement. Cependant, il subsiste de fortes inégalités géographiques car les communautés rurales, en particulier sur la partie continentale du territoire national, n'ont pas bénéficié de ces aménagements et elles restent relativement enclavées. Cet enclavement péjore leur développement productif et leur capacité à générer des emplois locaux permettant de fixer les populations rurales dans leur terroir. Dans le secteur de l'éducation et de la formation, outre la Banque Africaine de Développement (BAD), les autres partenaires techniques et financiers qui couvrent le secteur sont : L'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF), L'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), L'Organisation mondiale de la santé (OMS), HESS/FHI 360, la Coopération Espagnole, le Groupe APICE ESPAÑOLA, la Coopération Française, la Coopération Portugaise, la Coopération Brésilienne, la Coopération Nigériane, la Coopération

Camerounaise, la Coopération Cubaine (BRIGADA

CUBANA), la Coopération Chinoise, la Coopération Égyptienne, l'Association des centres pour l'enseignement catholique en Guinée équatoriale (ACCEGE), l'Agence espagnole de coopération internationale (AECI), Editorial Santillana Y Otras, l'Institut de formation technique et professionnelle (ICAF). Les sous-secteurs couverts par ces partenaires techniques et financiers sont les niveaux primaires et secondaires, la formation technique et professionnelle et l'enseignement supérieur. La plupart des actions de coopération bilatérale dans le domaine de la formation concernent le recyclage ou formation courte des agents de l'État. 14 Pour la France, l'appui porte essentiellement sur la promotion de la francophonie à travers la formation des enseignants en langue française avec un programme de formation de niveau master soutenu par une bourse de formation dans les universités françaises. L'Organisation des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF) est le principal partenaire technique du Système des Nations Unies (SNU) ayant un portefeuille de projets importants dans le secteur éducatif, plus particulièrement le préscolaire et le primaire. L'absence de coordination des partenaires pose le problème d'une planification efficiente. La politique nationale de l'emploi et de la formation professionnelle adoptée en 2012 s'inscrit en parfaite cohérence avec le PNDES ayant pour objectif d'opérer une diversification du tissu productif à l'horizon 2020. Cette politique de l'emploi possède comme programme central le plan Un travail pour tous (" un empleo para todos ») visant à faire profiter la population active nationale des conséquences positives de la diversification économique. En particulier, ce programme tend à rendre plus productive et compétitive la main d'œuvre nationale afin d'améliorer son employabilité et de limiter le recours à l'expertise internationale et étrangère. Cette amélioration du degré d'adéquation entre l'offre et la demande de travail passe par la nécessaire mise en place d'un système de formation plus adapté, basé sur les besoins présents et futurs du secteur privé national. 15 " L'éducation doit être primordiale pour l'État.

Toute personne a droit à

l'enseignement primaire.

Les personnes ont droit à

un enseignement primaire obligatoire et gratuit. » 16 - Constitution de la République du Guinée Équatoriale

Article 

Le système de l'EFTP en Guinée équatoriale 18

Politiques de réforme de l'EFTP

La Guinée équatoriale a construit sa politique éducative autour de deux principes directeurs forts, à savoir la démocratisation du système primaire et secondaire et l'harmonisation des cycles de formation générale et de formation technique et professionnelle an de favoriser le passage de l'un à l'autre (vases communicants) : Le Plan National de Développement de l'Éducation pour Tous (" Educación para Todos ») s'effectue via la mise en place du Programme de développement éducatif de Guinée équatoriale (PRODEGE) qui promeut une restructuration de l'éducation primaire ayant pour objectif d'améliorer le niveau d'instruction de base de la population par la construction d'établissements scolaires en milieu rural, l'amélioration des compétences des enseignants, l'augmentation du ratio enseignant-élèves et la réduction des inégalités de genres. Pour suivre les résultats obtenus par ce programme, PRODEGE publie des indicateurs statistiques annuels dans l'" Anuario Estadistico de la Educación » qui atteste les progrès réalisés en matière d'accès à l'éducation.

Gouvernance

La gouvernance de l'ensemble du système éducatif général comme l'EFTP est supervisée par le Ministère de l'Éducation et de l'Enseignement Universitaire (MEEU) qui possède un très large périmètre d'intervention. En matière de formation professionnelle diplômante, il s'occupe de manière autonome de l'ensemble du processus allant de la dénition des programmes de formation jusqu'à la certication en passant par la gestion et/ou la supervision des centres de formation. Dans le domaine de la formation qualiante, il collabore avec le Ministère de l'emploi et de la formation professionnelle concernant les secteurs des BTP et des services et avec les ministères sectoriels de tutelle concernant les lières spéciques de formation (agriculture, pêche, mines et hydrocarbures). Le secteur privé s'implique profondément dans la formation technique et professionnelle particulièrement dans les secteurs à forte croissance où le besoin en compétences n'est pas satisfait par l'offre publique d'EFTP. En particulier dans les secteurs de l'agriculture, de la pêche, des mines et des hydrocarbures, le gouvernement et les entreprises nationales et/ou internationales ont mis en place plusieurs dispositifs de formation qui leur permettent de renforcer rapidement et efcacement les compétences de leur personnel ou des jeunes qu'elles souhaitent recruter par la suite. Parmi ces dispositifs, il y a la formation au sein de l'entreprise à travers un mécanisme interne d'encadrement de l'apprenant qui s'initie par la pratique de son métier, la formation à l'étranger via le transfert du personnel dans les différentes liales africaines des multinationales présentes en Guinée équatoriale et la formation poste par poste via une forme de tutorat (" mentoring ») assurée par des professionnels expérimentés provenant de l'étranger. Ces dispositifs de renforcement des compétences font l'objet d'une reconnaissance interne à l'entreprise mais non reconnue au niveau national.

Financement

Le faible niveau de nancement public de l'éducation technique et professionnelle est la résultante de plusieurs facteurs concomitants. Premièrement, la faible part de la dépense publique allouée à l'éducation (5 % du PIB) qui demeure bien en deçà des autres pays africains, deuxièmement la centralisation des dépenses sur l'enseignement général et supérieur qui capte l'essentiel des budgets éducatifs et troisièmement la forte délégation de compétences au secteur privé qui gère plus de 75 % des centres d'EFTP. Ce nancement essentiellement privé de l'offre de formation EFTP a pour effet de focaliser celle-ci sur les lières de formation les plus rentables (bas niveau d'investissement et haut niveau de revenu), dans les zones les plus actives économiquement et auprès des populations dotées d'un certain niveau de revenu. En conclusion, l'optimum économique de ce nancement privé ne concourt pas forcément à l'optimum social.

Anticipation des compétences

La Direction Générale de la Promotion de l'Emploi et de la

Formation professionnelle (DGPEFP)

1 demeure la principale structure publique en charge de l'identication et de l'anticipation du besoin en compétences. Ses principales missions sont: (i) d'élaborer un système d'information permanent et holistique des besoins quantitatifs et qualitatifs en main d'oeuvre ; (ii) de mettre en place un programme national de formation et d'orientation an d'optimiser l'intégration de la main d'oeuvre sur le marché du travail ; (iii) de garantir la coordination de l'action entre le Ministère de l'emploi, les autres départements ministériels et les partenaires sociaux (structures patronales et syndicales) ; et (iv) d'organiser et orienter les mouvements de travailleurs nationaux et internationaux vers les zones géographiques et/ou les secteurs d'activité en adéquation avec les besoins en compétences. L'Observatoire National de l'Emploi (ONE), rattaché à la DGPEFP, est chargé de l'opérationnalisation de ces objectifs à travers (i) la production de données statistiques sur la répartition géographique et sectorielle des travailleurs nationaux et internationaux , (ii) l'analyse de l'évolution conjoncturelle des indicateurs du marché du travail, (iii) la planification des besoins en compétences des différents secteurs et branches d'activités, (iv) la mise en place de programmes de reconversion et/ou de recyclage professionnel visant à accompagner le processus de diversification du tissu productif national. Les moyens d'action de l'ONE demeurent insuffisants au regard des différentes missions qui lui sont assignées dans un pays où la culture statistique demeure encore à construire. Pour l'heure, les mécanismes d'anticipation des compétences ne sont pas encore opérants et les différents acteurs publics et privés ne sont pas encore suffisamment sensibilisés à la nécessité de partager l'information à disposition afin de construire une vision prospective du besoin en compétences des différents secteurs d'activités. Pour compenser cela, les partenaires techniques et financiers ont récemment lancé plusieurs études diagnostiques sur les besoins en compétences dans les filières agricoles et piscicoles (programme soutenu par la FAO) qui concentrent beaucoup d'initiatives. 23

Développement des compétences

L'ouverture récente de nombreux centres d'EFTP vient partiellement combler le décit en infrastructures éducatives orientées vers la formation professionnelle. Entre 2016 et

2018, le nombre de centres d'EFTP est passé de 25 à 45 avec

une forte croissance des centres privés qui représentent

85 % des nouveaux établissements. Cette augmentation

quantitative est le fruit d'une volonté gouvernementale de développer la formation professionnelle pour accompagner la diversication du tissu productif. Cette politique a permis de dégager des subventions allouées aux centres privés qui protent de ce nouveau dynamisme pour essaimer dans les deux principales localités du pays (Malabo et Bata). L'augmentation de l'offre de formation EFTP s'est traduite par un accroissement fort des effectifs qui sont passés de 4

100 apprenants en 2016 à plus de 7 104 en 2018 (PRODEGE,

2019). Cette augmentation s'est surtout effectuée dans

les centres privés qui regroupent 87,5 % des effectifs de l'EFTP contre 83 % en 2015. De plus, on constate une féminisation des inscriptions qui représentent dorénavant la grande majorité des effectifs avec près de 4 184 filles pour2 920 garçons. Cette féminisation s'explique en partie par la focalisation des centres privés de formation sur certaines filières tertiaires dites propices à l'insertion professionnelle des femmes (secrétariat, administration, banque-assurance, santé etc.). A contrario, les filières du secondaire traditionnellement dévolues aux hommes comptent des effectifs beaucoup plus réduits (BTP, construction métallique, soudure, menuiserie, etc.). 25
La forte centralisation de l'offre d'EFTP dans les deux principales villes du pays (Malabo et Bata) qui abritent à elles seules 41 centres sur 45 et près de 96 % des effectifs. En effet, les centres privés, opérant dans une logique de rentabilisation de leur investissement, s'implantent avant tout dans les centres urbains ayant une activité économique intense et une clientèle solvable plus importante au détriment des zones plus enclavées et/ou moins développées économiquement. Les formations délivrées par les centres d'EFTP sont de trois niveaux différents avec une nette prédominance du niveau supérieur par rapport au niveau intermédiaire et à la formation qualifiante de base. La formation supérieure visant à former des techniciens qualifiés a connu une hausse substantielle de ses effectifs entre 2016 et 2018 (de 1 194 à 4 373 inscrits) pendant que les effectifs du niveau intermédiaire sont restés stationnaires et que la formation qualifiante a vu son nombre d'inscrits fortement diminué (de 627 à 374). Ce échissement met en évidence la faible attractivité de la formation professionnelle qualifiante par rapport à la formation diplômante. 26

Reconnaissance des compétences

et assurance qualité En vertu de la loi sur l'éducation (section II, articles 67-70), le Ministère de l'Éducation et de l'Enseignement Universitaire (MEEU) s'occupe de la gestion du système de reconnaissance des compétences et du suivi qualité des centres d'EFTP. Il a ainsi pour mission d'assurer l'homologation des centres d'EFTP publics comme privés et de la reconnaissance des diplômes, des certicats et des titres acquis sur le territoire national ou à l'étranger. Le système de reconnaissance de la formation professionnelle diplômante est bien structuré car, arrimé au système d'enseignement général, il dispose de moyens nanciers, matériels et humains relativement conséquents. En pratique, il existe une commission nationale de certication, sous l'égide du MEEU, qui est chargée de la validation de l'ensemble des titres délivrés par les centres publics et privés (homologués) de formation diplômante. Cette commission nationale, qui possède un calendrier d'activités calqué sur l'enseignement général, organise une évaluation annuelle des apprenants. La formation professionnelle qualifiante repose, a contrario, sur une collaboration interministérielle mal négociée et peu opérante qui entraîne une faible lisibilité des mécanismes d'évaluation et de reconnaissance des compétences pratiques acquises par l'apprenant au cours de sa formation. Indubitablement, cette faiblesse du système de reconnaissance nuit gravement à l'attractivité et à la crédibilité de ces formations qualifiantes aussi bien par les potentiels apprenants que par les recruteurs émanant du secteur privé qui préfèrent les former en interne ou les envoyer à l'étranger. 28
La loi prévoit un système de reconnaissance des compétences acquises à l'étranger à travers un processus de validation des diplômes étrangers qui est géré par la Commission Nationale d'Homologation des Études (MASIG). Pour obtenir la validation d'un titre ou d'un diplôme acquis à l'étranger, la commission se base sur les documents légalisés du pays d'origine. Elle porte tant sur l'enseignement supérieur que secondaire, général que technique et professionnel. Ce système bien rodé favorise la mobilité internationale des étudiants équato-guinéens, de même qu'elle est fortement utilisée par les immigrés étrangers pour faire valider leurs titres obtenus dans leur pays d'origine afin de satisfaire aux exigences du Ministère du travail (condition de l'enregistrement du contrat de travail d'un immigré international). Le contrôle qualité des formations EFTP dispensées par les centres publics et/ou privés demeure également sous l'autorité du MEEU qui est chargé d'homologuer les nouveaux centres et d'assurer la supervision des établissements déjà homologués. Par conséquent, la création de nouveaux centres d'EFTP de formation est soumise aux critères de planification sectorielle du ministère qui délivre les autorisations d'ouverture en présence d'un projet éducatif bien conçu, d'une infrastructure physique adaptée (complexe éducatif) et d'un personnel qualifié avec un ratio d'encadrement des apprenants cohérent. À partir de leur homologation, les centres publics et surtout privés de formation bénéficient d'une grande autonomie de gestion et de fonctionnement. En effet, la supervision et le contrôle du MEEU sont peu opérants et les centres d'EFTP possèdent une grande marge de manœuvre par rapport au choix des filières de formation proposées, au contenu éducatif délivré aux apprenants et aux conditions d'admission pratiquées. En particulier, la tarification des frais annuels de scolarité n'est pas réglementée, ce qui induit des conséquences directes sur le niveau d'inclusivité des formations EFTP, sujet à caution. 29
Malgré l'ouverture de nombreux centres de formation et l'augmentation significative des effectifs de l'EFTP, l'offre de formation peine à satisfaire tous les critères d'inclusion sociale. De manière spécifique, trois indicateurs reètent le besoin d'assurer une meilleure prise en compte de l'ensemble de la population désireuse de se former : (i) la répartition géographique des centres de formation et les filières proposées ; (ii) le niveau initial d'instruction requis et les titres délivrés; et (iii) le coût de la formation. La faible prise en compte des besoins en formation des populations rurales est la résultante d'un double processus lié à l'inégale répartition géographique des centres de formation et la focalisation des filières de formation sur les métiers du tertiaire au détriment du secteur primaire. La majorité des nouveaux centres de formation est située à Bata et Malabo et le reste des régions continentales n'abrite qu'un seul centre ou pas de centre du tout. Par conséquent, les populations issues de ces zones rurales ne bénéficient pas d'une formation EFTP de proximité. De plus, les filières de formations proposées (métiers du tertiaire) ne correspondent pas au tissu économique local, majoritairement composé d'activités agricoles, d'élevage ou de pêche.

Inclusion sociale

Le développement de la formation supérieure et intermédiaire au détriment de la formation qualifiante de base contribue à marginaliser les jeunes n'ayant pas un niveau élevé d'instruction. Les déclassés du système éducatif général se voient offrir un choix limité de formations du fait du faible développement de la formation qualifiante au sein des centres de formation. Ne pouvant satisfaire aux conditions d'admission des formations intermédiaires et supérieures, ces derniers demeurent exclus de l'offre d'EFTP. Le coût de la formation pratiqué par les centres privés d'EFTP qui représentent 41 des 45 centres opérationnels sur l'ensemble du territoire est élevé. L'étude diagnostique de la Banque Mondiale (2017) a mis en évidence que les frais de formation des centres privés vont de 320 000 à 1 100 000 FCFA par an contre 8 à 15 000 FCFA pour les centres publics. Rapporté au pouvoir d'achat des populations, l'accès à la formation professionnelle demeure réservé à la classe moyenne supérieure et non aux classes populaires qui présentent pourtant les besoins les plus importants en matière de renforcement de leurs compétences et d'amélioration de leur employabilité. Ce système de formation à deux vitesses ne contribue pas à résorber les inégalités mais participe au contraire à leur accroissement. 31
Éducation et formation tout au long de la vie Le processus d'apprentissage et de formation continue s'opère principalement au sein des entreprises de taille importante opérant dans des secteurs d'activité porteurs ayant des besoins en compétences sufsamment conséquents. Les entreprises opérant dans les secteurs des hydrocarbures, des mines et du BTP sont celles qui recourent le plus massivement à ce type de formations. Elles sont de trois types : la formation dans l'entreprise, laquotesdbs_dbs33.pdfusesText_39
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