[PDF] Victor Hugo Les Châ ti ments



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1Fiche péda go gique :

Victor Hugo, Les Châ ti ments

Victor HUGO

Les Châ ti ments

Pré face, commen taires et notes

de Guy Rosa et Jean- Marie Gleize,

Le Livre de Poche " Clas siques »

no

1378, 480 pages.

Fr uit de la col la bo ra tion de deux spé cia lis tes, l'un de V ic tor Hugo, l'autr e de poé sie, l'édi tion es t

conforme à la ver sion de 1870, qui ajoute cinq poèmes à l'édi tion ori gi nale de 1853 et enté rine le

pas sage de Châ ti ments (sans article) à Les Châ ti ments (avec article). Comme les lieux et dates

en bas de chaque poème sont sou vent réin ven tés par l'auteur, les édi teurs ont indi qué entre cro -

chets la date véri table de compo si tion. Le commen taire pourra tirer parti de ces écarts : dans le

poème II, IV (" Ô soleil, ô face divine »..., p. 98), Hugo change la date réelle (22 novembre 1852)

en " Jer sey, 2 décembre 1852 », pour coïn ci der avec la pro cla ma tion de l'Empire et rendre plus

sen sible encore la chute du der nier vers, du der nier mot (" Ô vierge forêt, source pure [...] /

Conscience de la nature, / Que pensez- vous de ce ban dit ? »). Auteurs d'un article essen tiel sur le " je » des Châ ti ments 1 , Guy Rosa et Jean- Marie Gleize pro -

posent de la page 423 à la page 450 des commen taires denses et pré cis sur l'oeuvre, la situant

dans son contexte lit té raire, sa récep tion, sa pos té rité. Leurs ana lyses ouvrent de nom breuses

pistes et en tracent d'emblée les direc tions essen tielles (idées et exemples à l'appui). Ainsi, sur

les ef fets de mon tage pr o duits par la jux ta po si tion des poèmes ou sur les caté go ries cen trales

de la satire hugolienne : l'amorphe (lié au mons trueux), l'envers opposé à l'endroit, le sin gu lier au

plu riel, la matière à l'impon dé rable...

Les Châ ti ments sont une oeuvre char nière. Dans l'oeuvre hugolienne, ils consti tuent le pre mier

recueil poé tique de l'exil, dont la genèse s'entre mêle avec celle des Contem pla tions, publiées

trois ans plus tard en 1856. La cri tique a pu noter comment Châ ti ments mar quait la nais sance de

la mytho logie hugolienne de l'exil, des sché mas eschatologiques de La Fin de Satan (P. Albouy),

comment s'y déployait une for mi dable inven tion poé tique (H. Meschonnic), comment sa veine

sati rique et publique (ora toir e) dia lo guait et tr ou vait une complé men ta rité avec la veine lyrique

des Contem pla tions, où s'unissent l'intime et la poé sie méta phy sique.

Insé pa rables de l'His toir e du XIX

e siècle et du coup d'État du 2 décembre, Les Châ ti ments offrent

une inter r o ga tion sur l'enga ge ment du poète. Poé sie enga gée, écri ture de la vio lence qui implique,

en retour et en rachat, une vio lence de l'écri ture. En 1864, Hugo publiera un essai inti tulé William 1. " “Celui-là". Politique du sujet poétique : Les Châtiments de Hugo », Littérature, n

o

24, 1976, p. 83-98.

2

Shakespeare où il traite d'Eschyle, de Dante et de Juvénal aussi bien que du dra ma turge éli sa bé -

thain. William Shakespeare offre une syn thèse de la pen sée esthé tique de Hugo ; sa por tée pour

les oeuvres de l'exil est équi va lente à celle de la pré face de Cromwell (1827) pour le tour nant

de 1830. Hugo prend posi tion contre l'art pour l'art et fait du " beau » le " ser vi teur du vrai » :

" L'utile, loin de cir conscrire le sublime, le gran dit. L'appli ca tion du sublime aux choses humaines

pr o duit des chefs- d'oeuvr e inat ten dus. L'utile, consi dér é en lui- même et comme élé ment à combi -

ner avec le sublime, est de plu sieurs sortes ; il y a de l'utile qui est tendre, et il y a de l'utile qui

est indi gné. Tendre, il désal tère les mal heu reux et crée l'épo pée sociale ; indi gné, il fla gelle les

mau vais, et crée la satire divine » ( William Shakespeare, II,

VI, 1).

Les Châ ti ments invoquent la " Muse Indi gna tion » (Nox, p. 44).

Rom pant avec les oeuvres poé tiques d"avant l"exil où les poèmes, numé ro tés, s"enchaînent sim ple -

ment, le recueil est découpé en sept livres. Deux poèmes encadrent cette archi tec t u r e e n p r o p o -

sant un mou ve ment signi fi ant, de la nuit de l"oppres sion (Nox) à la lumière de l"ave nir (Lux).

Un pre mier tra vail de repé rage avec les élèves pourra consis ter à obser ver la table des matières

et l"évo lu tion dia chro nique qu"elle des sine. Il pourra être fécond de la rap pro cher de celle des

C o n t e m p l a t i o n s (six livres, une chro no logie autour d"un centre et un voyage ini tiatique, Le Livre

de Poche, n o

1444). L e s C h â t i m e n t s retrouvent le Fiat Lux de la Genèse : le chiffre sept ne doit

rien au hasard, non plus que le choix du latin dans les titres. Le recueil met en place le récit

mythique de la Chute, de l"Expia tion et de la Rédemp tion (P. Albouy). Les six pre miers livres

reprennent iro ni que ment les " slo gans » du Second Empire. À ces anti phrases suc cède le jeu de

mots du livre VII : Les sau veurs se sau ve ront - ce polyptote sonore exhibe à la fois la débâcle des

méchants et la levée des masques. Le der nier poème du livre V, L'Expia tion, consti tue le pivot

du recueil, en arti cu lant le Pre mier et le Second Empire (voir plus loin dans les " Perspectives

d"analyse : Histoire et épopée »).

Paral lè le ment, Napo léon III s"efface tan dis que le " je » du poète- prophète s"affi rme. Les Châ -

ti ments racontent aussi la Genèse du Verbe (voir l"Évan gile selon saint Jean), parole iden ti fi ée à

Dieu, créa trice d"un monde doté de fi na lité. On connaît la fi n du poème " Suite » des Contem -

pla tions, qui suc cède à " Réponse à un acte d"accu sa tion » : Oui, tout- puissant ! Tel est le mot. Fou qui s"en joue !

Il sort d"une trom pette, il tremble sur un mur,

Et Bal tha zar chan celle, et Jéricho s"é croule. Il s"incor pore au peuple, étant lui- même foule. Il est vie, esprit, germe, oura gan, vertu, feu ; Car le mot, c"est le Verbe, et le Verbe, c"est Dieu.

Dans L e s C h â t i m e n t s, le pre mier poème du pre mier livre (" France ! à l"heure où tu te pros -

ternes »...) répond au der nier poème du der nier livre (Ultima verba) : ce second effet de

cadre défi nit les condi t i o n s d e l a p a r o l e p r o p h é t i q u e , é n o n c é e a u f u t u r , a s s u m é e a u c o m m e n -

cement du recueil par une troi sième per sonne (" le banni » et " ses paroles ») et à la fi n par un

" je ». De cette archi tec ture affi chée, il ne fau drait pas déduire que le recueil adopte une pro gres -

sion argumentative ou chro no lo gique rigou reuse. Les titres des livres ne tendent pas à clas ser les

poèmes en caté go ries (le livre La société est sau vée, p a r e x e m p l e , n e p r o p o s e p a s e x c l u s i v e m e n t

ni par ti cu liè re ment des tableaux de moeurs), mais plu tôt à jouer des contrastes et des niveaux

d e l e c t u r e . P o u r l "e x p l i c a t i o n d "u n p o è m e , o n a u r a i n t é r ê t , m o i n s à j u s t i fi er son appar te nance à

tel livre par un lien thé ma tique, qu"à prendre garde aux jux ta po si tions signi fi antes, rup ture ou

e n c h a î n e m e n t . A i n s i l e Sou ve nir de la nuit du 4 (II, III) e s t - i l i n t é res sant à situer par rap port aux

deux poèmes qui l"entourent, Au Peuple et " Ô soleil, ô face divine ». Hugo montre un souci de

L'archi tec ture

du recueilL'archi tec ture du recueil

Explo ra tionExplo ra tion

3

varia tion for melle (un chant funèbre avec refrain, des alexan drins à rimes plates pour le récit

que repren dra la prose d"His toire d'un crime, et trois quintils), géo gra phique (l"Europe des révo -

lu tions bâillon nées, Paris et la rue Tiquetonne, l"églogue de Jer sey), lyrique (l"appel, la sobriété

p a t h é t i q u e , l a c o n t e m p l a t i o n d e l " i n fi ni). Non sans que la suc ces sion des trois poèmes ne pro -

pose un mou ve ment. " Lazare ! Lève- toi ! » - l"appel à la résur rec tion du peuple est suivi de la toi -

lette de l"enfant mort : " L"enfant avait reçu deux balles dans la tête. » Faut- il y lire l"échec d"une

résur rec tion qui se heurte à l"hor reur du mas sacre des inno cents, ou la rai son d"un réveil, l"appel

à une mémoire ? Le lin ceul du petit gar çon à la fi n du poème (

III, p. 97) ouvre sur le soleil (IV,

p. 98), redi sant en petit le pas sage de la nuit au jour par élar gis se ment de l"âme dans l"infi ni.

Les construc tions hugoliennes font jouer les poèmes l"un à côté de l"autre, l"un contre l"autre,

en des direc tions mul tiples. Elles frag mentent la poé sie en autant de pièces diverses mais sans

jamais les iso ler : l"ordre hugolien consacre une poé sie en mou ve ment.

Les lieux des C h â t i m e n t s s e r é p a r t i s s e n t e n d e u x e s p a c e s p r i n c i p a u x : P a r i s , e s s e n t i e l l e m e n t ,

où la cor rup tion orchestre la fête impé riale, par oppo si tion aux lieux d"exil, ceux où se trouve

le poète (Bruxelles, puis Jer sey) ou ceux des bagnes loin tains (Cayenne, Lambessa...) dont les

rivages reviennent le han ter. Et encore cette dua lité de l"espace revient- elle han ter Paris dans ses

confi gu ra tions sociopolitiques : d"un côté les bals des puis sants, de l"autre les misères du peuple

m a s s a c r é ( d a n s Nox par exemple).

Loin d"être secondaire, la double ques tion du lieu de la parole et de l"ins tance énon cia tive est

fon da men tale. Qui parle et d"où ? L"article fon da teur de Jean- Marie Gleize et Guy Rosa a mis

l"accent sur les trois ins tances du " je » dans L e s C h â t i m e n t s : le " je » bio gra phique, " his to rique »

et " per son nel » de Victor Hugo (le témoin de la nuit du 4, le député à la tri bune en 1851, l"exilé

de Jer sey), un " je » " abs trait » et " idéal » qui dis pa raît sous les fonc t i o n s g é n é r a l e s d e l a m i s s i o n

du poète (le pros crit, le mage, le pen seur, le citoyen) et enfi n un " je » évidé, bouche d"ombre,

s i m p l e v o i x d é s i n c a r n é e , n o n i d e n t i fi able. L"évi de ment du moi est la condi tion préa lable à son

uni ver sa lité. C"est parce qu"il n"est per sonne en par ti cu lier que le poète peut être tout le monde.

L"exil est alors néces saire à la poé sie : le " je » exilé, qui parle d"outre- tombe, réper cute les sen ti -

ments uni ver sels et devient la voix de la Vérité, de la Jus tice, de Dieu. On relira à cet égard la

célèbre pré face des C o n t e m p l a t i o n s.

La satire dans L e s C h â t i m e n t s est insé pa rable de la pro phé tie, où le poète se fait l"écho d"une

ins tance divine qui le dépasse. Ce mou ve ment s"accom pagne d"une ouver ture au cos mos infi ni,

où le rythme de l"océan éveille le mys tère d"une pré sence divine ou maligne (Océan, " Toi qui res -

sembles au des tin », Nox, p. 39). Le " banni » est celui qui parle " debout sur la grève » " Contem -

plant l"étoile et le fl ot » (I, I) : " Je le sais, moi qui vis au bord du gouffre amer / Sur les rocs

cen te naires, / Moi qui passe mes jours à contem pler la mer / Pleine de sourds ton nerres ! » V,

X,

p. 227. L"ima gi naire aérien de l"oiseau sur git alors pour évo quer cette rêve rie : Jer sey, " la roche

où j"ai ployé mon aile » (Nox, VII)... Au dépas se ment cos mique vient enfi n s"ajou ter un autre

type de réfé rences, bibliques et mythiques. Le poète- mage trouve son modèle dans le Christ

(" Paroles d"un conser va teur à pro pos d"un per tur ba teur ») et le mar tyre (" Nous, pros crits, qui

sen tons, pleins d"une douce joie, / Dans le bras qui nous frappe une main nous bénir », VII, X,

p. 339). Mais aussi aux côtés des pro phètes de l"Ancien Tes tament, dont la parole commande

l e s a p o c a l y p s e s .

Les lieux

de la paroleLes lieux de la parole

L e s C h â t i m e n t s en effet sonnent comme les trom pettes de Jéricho dans le cha pitre six du Livre

de Josué (dès I,

I). " Son nez, son nez tou jours, clai rons de la pen sée » (VII, I, p. 309). L"enjeu

du recueil est peut- être la parole elle- même : dénon cer les paroles men son gères de Napo léon III

et res taurer la parole de vérité. H. Meschonnic parle du " combat de deux lan gages : celui du

pou voir, celui qui parle contre le pou voir ». Pour cette rai son, les varia tions de l"énon cia tion,

Le Verbe

comme actionLe Verbe comme action 4

les jeux sur la cita tion, le style direct et bien sûr l"iro nie prennent une impor tance déci sive pour

dénon cer le Second Empire comme un théâtre de paroles vides. " L"on ne fait pas la nuit sur la parole » (pré face de l"auteur, 1 re

édi tion, 1853). La parole du

poète est alors action, qui démasque et réveille les consciences endor mies, res sus cite les morts

(Au Peuple, II, II). L"absence d"article dans le titre ini tial le don nait comme une invec tive : Châ -

ti ments. La parole est une arme ; l"acte de nom mer cloue le cri mi nel au pilori. L e s C h â t i m e n t s,

" livre expia toire », se réclament de Dante (L'Enfer), Eschyle et des pro phètes (I,

XI). On assiste

alors au trans fert de la vio lence guer rière (condam née par Hugo) vers la vio lence ver bale, par

la métaphorisation de la parole en armes : les paroles du banni " Seront comme des mains qui

passent / Tenant des glaives dans la nuit » (p. 47). La puis sance de l"énon cia tion est sou l i g n é e

par le mar tè le ment, la répé tition (" Nous le disions hier, nous venons aujourd"hui / Le redire, et

demain nous le dirons encore », p. 339), les effets de liste et l"énu mé ra tion des noms propres.

Étude

• Chan son, I, X, p. 74-75. Cette " chan son » comprend quatre strophes de sept vers qui se décom posent en un quintil

d"alexan drins et un dis tique d"hexa syllabes, lequel fait fonc tion de refrain. Si les quintils parlent

de et à la France du Second Empire, les dis tiques concernent un " je » exilé, que la date indi quée

en bas de la page situe à Jer sey, en décembre 1852. La struc ture du poème est ainsi celle de l"oppo -

s i t i o n e n t r e l e s o r g i e s i m p é r i a l e s e t l a p a u vreté du pros crit. Au gas pillage des hommes en place

répond la fru ga lité répu bli caine. L"oppo si tion s"exprime en un chant de résis tance.

• La chan son

Elle repose sur un prin cipe de répé tition avec varia tions : le refrain reprend le pre mier hexa -

s y l l a b e ( " M a n g e z , m o i j e p r é f è r e » ) m a i s a d o p t e u n e g r a d a t i o n d a n s l e s v a l e u r s a l l é g o r i s é e s

qu"il apo strophe : " Vérité », " Pro bité », " Ô Gloire » (noter l"inter jec tion), jus qu"à la Liberté

qui rompt le schéma syn taxique (apo strophe sui vie du C.O.D.) pour venir ter mi ner le poème

sur une excla ma tion (" Ton pain noir, Liberté ! »). Le " pain » sera de même suc ces s i v e m e n t d u r ,

sec, bis et noir, varia tions sur le pain des misé rables (par oppo si tion au pain blanc des riches) et

peut- être aussi gra da tion avec la note funèbre intro duite par la cou leur noire, bran die comme

un dra peau à la fi n du poème. La nature musi cale de ce chant de la liberté se retrouve en outre

dans les jeux de sono ri tés : parenté pho nique dans " Man gez, moi je », alli té ra tions qui imitent

l"éclat sonore des trom pettes de Jéricho (" L"opprobre est une lèpre et le crime une dartre »). À

une excep tion près (la rime en [bi] de la troi sième strophe), toutes les rimes ou les mots à la rime

comportent le son [r]. • La danse des inter lo cuteurs

Le poème est une viru lente invec tive. Le " je » for te ment asséné dans le refrain (" moi je »)

inter pelle dans chaque quintil une compo sante cor rom pue de la société impé riale : les " cour -

ti sans », les hommes d"affaires (le ban quier et l"usu rier) et la police, les sol dats et le peuple des

fau bourgs. Pour rap pe ler ces inter lo cuteurs à l"ordre, le poète se tourne vers les idées per son ni -

fi ées (Vérité, Liberté...). La variété de l"inter locution est enfi n ren for cée par une énon cia tion

iro nique - le " je » se fai sant l"écho des paroles men son gères : " César très bon, très grand, très

pur » et invi tant par anti phrase les pro fi teurs à pour suivre leurs exac tions (" Lais sez le pauvre

en pleurs », " Engraissez- vous », " Chantez », " Et vive l"empe reur et vive le salaire ! »). C"est en

ce sens iro nique qu"on peut éga le ment commen ter l"emploi du pro nom " on » (" on trinque, on

boit », " on va »).

E xpli ca tionsE xpli ca tions

5 • L'orgie sati rique

La chan son dénonce le Second Empire par le topos sati rique de l"orgie, fré quent dans l"Anti -

quité (voir Pétrone par exemple et le fes tin de Trimalcion) et dont on trouve ici des traces

dans le terme " César ». L"orgie carnavalise le pou voir et le réduit aux fonc tions du ventre et

de l"appé tit, éle vés à la dignité déca dente d"idoles. Zeugmes et anti thèses dénoncent la per -

ver sion d"une société qui met sur le même plan le vin de Chypre et la honte (1 re strophe) et rem place la fi erté par l"argent (4 e strophe). Rien d"éton nant à ce que le second vers du poème insiste sur le motif hugolien de la bouche, celle de l"homme qui rit, ici du tyran au rire de Satanquotesdbs_dbs43.pdfusesText_43