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Th´eorie des ensembles
Cours de licence d"informatique
Saint-Etienne - 2002/2003
Bruno Deschamps
2Contents
1 El´ements de th´eorie des ensembles 3
1.1 Introduction au calcul propositionnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Ensembles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2.1 G´en´eralit´es . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2.2 Ensemble des parties . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2.3 Produit cart´esien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.3 Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.3.1 G´en´eralit´es . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.3.2 Image directe et r´eciproque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.3.3 Injectivit´e, surjectivit´e, bijectivit´e . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.3.4 Caract´erisation de l"injectivit´e et de la surjectivit´e . . . . . . 8
1.4 Relations binaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.4.1 G´en´eralit´es . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.4.2 Relations d"´equivalence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.4.3 Partitions et relations d"´equivalences . . . . . . . . . . . . . . 10
1.4.4 Repr´esentation matricielle d"une relation binaire . . . . . . . 10
1.5 D´enombrement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.5.1 Principe de r´ecurrence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.5.2 Ensembles finis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.5.3 Analyse combinatoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.6 Ensembles infinis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.6.1 Cardinalit´e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.6.2 Ensembles d´enombrables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2 Ordres 13
2.1 G´en´eralit´es . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.1.1 Ensembles ordonn´es . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.1.2 El´ements remarquables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.2 Treillis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.2.1 Ensembles r´eticul´es . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.3 Ensembles complets et bien fond´es . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.3.1 G´en´eralit´es . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.3.2 Principe d"induction Noeth´erienne . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.3.3 Les th´eor`emes de Kn¨aster et Tarski . . . . . . . . . . . . . . . 17
31 El´ements de th´eorie des ensembles
1.1 Introduction au calcul propositionnel
On noteA,B,C···des propositions ´el´ementaires qui prennent la valeur 0 (faux) ou 1 vrai et l"on forme de nouvelles propositions `a partir des connecteurs suivants : non, et, ou, implique, ´equivaut. On leur affecte alors une v´erit´e d"apr`es les tables de v´erit´e ci-apr`es et la valeur prise par les propositions intervenant dans la proposition´etudi´ee.
•N´egation. •Conjonction. •Disjonction. •Implication. •Equivalence. D´efinition.-On appelle tautologie toute proposition qui ne prend que la valeur1 quelle que soit la valeur des propositions ´el´ementaires qu"elle contient. Th´eor`eme.-SoitPetQdeux propositions ayants les mˆeme propositions ´el´ementaires. AlorsPetQont mˆeme table de v´erit´e ssiP??Qest une tautologie. Th´eor`eme.-Toute proposition du calcul propositionnel ´equivaut `a une conjonc- tion de disjonctions (et `a une disjonction de conjonctions) de propositions ´el´ementaires.1.2 Ensembles
1.2.1 G´en´eralit´es
•On appelleensembleune collection d"objets assuj´etie `a certaines contraintes que nous n"´enoncerons pas ici. Les objets de cette collection s"appelle les ´el´ements de l"ensemble. SiEest un ensemble et si···sont ses ´el´ements, on note alors E={···}ou alors on repr´esenteEpar une patate (ce qui est plus visuel, car l"ordre d"´enum´eration des ´el´ements d"un ensemble n"a aucune importance).•L"ensemble qui ne contient aucun ´el´ement est appell´el"ensemble videet est not´e∅
ou parfois{}. On remarquera bien queE={∅}n"est pas l"ensemble vide puisqu"il contient un ´el´ement. •SiEest un ensemble et sixest un objet, on ´ecrirax?Epour symboliser le fait que x est ´el´ement deE, et on ´ecrirax /?Epour symboliser le fait que x n"est pas´el´ement deE.
•SiEest un ensemble et siPd´esigne une propri´et´e pourtant sur les ´el´ements de
l"ensembleE, on ´ecrira ?x?E P(x) pour dire "pour toutxla propri´et´eP(x)" de mˆeme, on ´ecrira ?x?E P(x) pour dire "il existextel que la propri´et´eP(x)". D´efinition.-SoitAetBdeux ensembles. Si tout ´el´ement deAest un ´el´ement deB, on dit queAest un sous-ensemble deBet l"on noteA?B. i.e. A?B?? ?x?A, x?B 4 On dit que deux ensemblesAetBsont ´egaux et l"on noteA=BsiA?Bet B?A. SiA?BetA?=Bon parle d"inclusion stricte et l"on note ??? Exemple:SoitE={x,y,{x,y}}etA={x,y}. On a alors `a la foisx?Aet X?A. D´efinition.-SoientAetBdeux ensembles. On appelle r´eunion deAet deB l"ensemble, not´eA?B, constitu´e des ´el´ements appartenant `aAou `aB i.e. x?A?B??x?A ou x?B De mˆeme, On appelle intersection deAet deBl"ensemble, not´eA∩B, constitu´e des ´el´ements appartenant `aAet `aB i.e. x?A∩B??x?A et x?BProposition.-SoitA,B,Ctrois ensembles. On a
A∩(B?C) = (A∩B)?(A∩C)
etA?(B∩C) = (A?B)∩(A?C)
D´efinition.-SoitEun ensemble etAun sous-ensemble deE. On appelle compl´ementaire deAdansEl"ensemble, not´eCEA, constitu´e des ´el´ements deE qui n"appartiennent pas `aA. Proposition.-SoitEun ensemble etA,Bdes sous-ensembles deE. On a: • CE(CEA) =A,
•siA?BalorsCEB? CEA, • CE(A?B) = (CEA)∩(CEA),
• CE(A∩B) = (CEA)?(CEA).
D´efinition.-SoientEetFdeux ensembles. on appelle diff´erence deEparF l"ensemble, not´eE-F, constitu´e des ´el´ements deEqui ne sont pas ´el´ements deF. Exemple:Soient 5N={0,5,10,···}l"ensemble des entiers multiples de 5 et 3N= {0,3,6,···}l"ensemble des entiers multiples de 3. L"ensemble 5N-3Nest donc constitu´e des entiers multiples de 5 qui ne sont pas multiples de 3. Or, les entiers multiples de 5 et multiples de 3 sont exactement les entiers multiples de 15. On en d´eduit donc que :Proposition.-SoientE,F,Gtrois ensembles. On a
•E-F=CEE∩F=CE?FF, •E-(F?G) = ((E?G)-F)∩((E?F)-G), •E-(F?G) = (E-F)∩(E-G), •E-(F∩G) = (E-F)?(E-G). 51.2.2 Ensemble des parties
D´efinition.-SoientEun ensemble. On appelle ensemble des parties deEl"ensemble, not´eP(E)constitu´e des sous-ensembles deE. On remarquera bien que les ´el´ements deP(E) sont des ensembles.Exemples:SiE={x,y}alors
P(E) ={∅,{x},{y},E}
On aP(∅) ={∅}
de mˆeme,P(P(∅)) ={∅,{∅}}
1.2.3 Produit cart´esien
D´efinition.-SoitAetBdeux ensembles, on appelle couple (ou paire ordonn´ee) d"´el´ement deAet deBtout ensemble de la forme{a,{a,b}}aveca?Aetb?B. Un tel ensemble se note alors(a,b). L"ensemble constitu´e des couples d"´el´ements deAet deBs"appelle le produit cart´esien deAparBet se noteA×B. Il faut bien remarquer que (a,b)?= (b,a) le plus souvent. En fait : Proposition.-SoientAetBdeux ensembles et(a,b)et(c,d)deux ´el´ements de A×B. Les propositions suivantes sont ´equivalentes: i)(a,b) = (c,d), ii)a=cetb=d.Proposition.-SoitA,B,Ctrois ensembles. On a:
•A×(B?C) =A×B?A×C, •A×(B∩C) =A×B∩A×C. Remarque:SiE1,···,Ensont des ensembles, on d´efinit par r´ecurrence le produit cart´esienE1× ··· ×Endes ensemblesE1,···,En, par la relation E1× ··· ×En= (E1× ··· ×En-1)×En
Les ´el´ements deE1×···×Ensont alors appell´es desn-uplets et not´es (x1,···,xn)
avecxi?Eipour touti= 1,···,n. On a alors Proposition.-SoientE1,···,Endes ensembles et(x1,···,xn)et(y1,···,yn)deux ´el´ements deE1×···×En. Les propositions suivantes sont ´equivalentes:
i)(x1,···,xn) = (y1,···,yn), ii)xi=yipour touti= 1,···n.