[PDF] Saturne dévorant l’un de ses enfants – Francisco GOYA (1746



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Saturne dévorant l’un de ses enfants – Francisco GOYA (1746

Saturne dévorant l’un de ses enfants – Francisco GOYA (1746-1828) – 146 x 83 cm Musée du Prado – Madrid (peinture murale transférée sur toile, série des « peintures noires ») Voilà sans doute le tableau le plus effrayant, le plus fascinant et le plus horrible qui soit



Ethan et Thomas vous souhaitent un bon - académie de Caen

Saturne) 2 Son histoire 3 Sa famille 4 Ses conquêtes sauver son plus jeune fils Zeus, avec l'aide de Gaïa Une grosse Saturne dévorant un de ses enfants



Scénario pédagogique

Titre de l’activité: Analyse comparative entre une œuvre Baroque (Rubens, Saturne, père de Jupiter, dévorant l'un de ses fils, Neptune) et une œuvre Romantique (Goya, Saturne dévorant l'un de ses fils) 1 Dans quel contexte et à qui s'adresse ce scénario pédagogique? (Matière, ex de sigle de cours,



Yann Legrand - lasecuorg

de raconter l’histoire de Saturne, cette histoire d’un dieu manipulé par sa mère, maudit par son père, rejeté par ses frères pour finalement se retrouver banni de l’Olympe par son fils et devenir simple mortel sur terre Et de là où l’on pourrait croire qu’il a absolument tout perdu, le voilà créant ce que l’on peut appeler une



Thème n° 1 - Lettres-Histoire-Géographie - Académie de

David, « Le serment des Horaces », 1784 Goya, « Saturne dévorant un de ses enfants » (1820-1823) Gainsborough, « La famille Gravenor » (1754) Greuze, « Le fils ingrat » (1777), « Le fils puni » (1778) Frans Hals, « Famille dans un paysage » (1630-1635) Louis Le Nain, « La famille heureuse » ou « Le retour du baptême » (1642)



Objet d’étude

• Tableau de Goya, Saturne dévorant un de ses fils, 1819-1821 Notions abordées : Thème, thèse, types d’arguments, stratégies argumentatives (convaincre, persuader), implication de l’émetteur et du destinataire



Le paradoxe de la satisfaction - UFORCA

Ouranos L’histoire révèle que seul Saturne répondit à sa requête en se saisissant de l’objet qu’elle lui tendait pour trancher les parties génitales de son père À la suite de cet acte, ses parents lui prédirent le même sort, soit qu’un de ses fils le détrônerait Saturne, aussi

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Saturne dévorant l"un de ses enfants - Francisco GOYA (1746-1828) - 146 x 83 cm

Musée du Prado - Madrid (peinture murale transférée sur toile, série des " peintures noires »)

Voilà sans doute le tableau le plus effrayant, le plus fascinant et le plus horrible qui soit. On le

retrouve pourtant partout, sur des couvertures de livres de poche ou dans des manuels scolaires, comme s"il

était anodin ou bien faisait partie du patrimoine artistique partagé ou reconnu par tous, au même titre que la

Joconde ou les Tournesols de Van Gogh. Il est cependant difficile de le regarder comme n"importe quel autre

chef-d"oeuvre, n"est-ce pas ?

Voilà donc un père en train de dévorer son fils ...A l"origine, il s"agit d"un épisode de la mythologie

grecque et romaine qui raconte que Saturne, ou Cronos, trancha le pénis de son père Ouranos parce que celui-

ci empêchait Gaïa d"accoucher des Titans en la pénétrant sans relâche. Pour se venger, Ouranos lança une

malédiction sur Cronos, lui promettant que son propre fils se retournerait contre lui quand il aurait atteint l"âge

adulte. C"est ainsi que pour éviter que la malédiction ne se réalisât, Cronos dévorait un à un ses enfants ...

Goya a choisi des couleurs sombres, des noirs, des rouges et un peu d"ocre pour peindre cet obscure

histoire; le visage est déformé, à la fois par sa bouche noire grande ouverte et par son regard terrorisé : Saturne

semble épouvanté par son propre geste, ses yeux exorbités en expriment toute l"horreur et cependant, il

accomplit son crime, convaincu de sa nécessité. Ses mains s"agrippent autour du corps de son fils et la scène

est d"autant plus repoussante que l"enfant ne possède pas un corps de bébé potelé mais un corps d"homme en

modèle réduit.

Saturne, dieu parmi les dieux est le père involontaire de Jupiter : oui, son épouse Opis n"acceptera

évidemment pas ce terrible destin et réussira à sauver deux " enfants », Jupiter et Pluton, et la prophétie

s"accomplira ... Mais il ne le sait pas et préfère donc continuer à dévorer ses fils plutôt que de risquer d"être

détrôné, -dévoré ?- par l"un d"eux, et, en perdant le pouvoir, de perdre la vie. Il préfère s"amputer de sa

progéniture et des bonheurs possibles de la paternité plutôt que d"imaginer une vie où il ne serait plus

" dieu » ; mais alors quoi ? un simple mortel ? ou rien du tout, ce qui revient au même ? Le pouvoir suffirait-il

à définir un dieu, ou un homme ? Dans le monde que Goya connaît désormais, la réponse est " oui ».

Quand il peint ce tableau l"artiste est âgé, (il mourra six ans plus tard), sourd, (il habite " la Quinta del

Sordo », qu"il recouvre de fresques noires) et revenu de tout. L"année suivante il s"installera à Bordeaux et ne

retournera plus en Espagne, cette Espagne qui l"a pourtant honoré en le nommant peintre officiel de la Cour et

des membres de la noblesse, (1786) période heureuse qui lui a permis de peindre des tableaux lisses et gais,

mais qu"il a vue aussi déchirée et ensanglantée par l"invasion des troupes de Napoléon et la guerre qui s"en est

suivie ; ce drame lui a inspiré ses deux plus puissants chefs-d"oeuvre, " Dos de Mayo » et " Tres de Mayo », et

lui a laissé une vision désespérée de l"humanité.

L"interprétation de " Saturne.. » peut reposer sur cette désespérance : l"homme, comme les dieux,

n"est-il pas capable du pire?

Car les dieux ont été créés par les hommes pour leur renvoyer le miroir de leurs pulsions les plus

dévastatrices et les en exonérer ensuite : " si nous sommes capables de tels actes sanguinaires, vous qui n"êtes

que des humains ne pourrez pas y résister. » Goya a peint des soldats français fusillant de pauvres villageois

innocents mais il sent que cela ne peut suffire pour décrire la noirceur de l"âme humaine ; il lui faut peindre un

tableau d"une simplicité compréhensible par tous, avec peu de personnages et aucune fioriture, sans décor ni

recherche de couleurs ; un tableau où LE personnage symbolisera les tréfonds du mal ; la vie réelle ne le lui

offre pas cet homme ? Goya ira le chercher dans la mythologie, riche en évènements sanglants provoqués par

la volonté de puissance et l"avidité des dieux. Saturne incarne ce mal absolu, ce malheur total et inéluctable :

son regard est empreint de folie, sa propre terreur le rend fou, à moins que ce ne soit la douleur (imaginée) de

son fils ...

Ce monde qui s"autodétruit, car Saturne mange la chair de sa chair, a perdu la raison et nous effraie,

car ce tableau est bien la négation de toute humanité.

Anne BORDIER

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