[PDF] LILE DES ESCLAVES - Théâtre classique



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Corrigé des questions de l’évaluation de fin de séquence sur

Corrigé des questions de l’évaluation de fin de séquence sur L’Ile des esclaves de Marivaux I Le changement de situation ( 8pts ) 1 Arlequin est l’esclave d’Iphicrate comme nous le montre la réplique de ce dernier : « Esclave insolent » 2 Iphicrate tente d’amadouer Arlequin



DOSSIER PÉDAGOGIQUE L’Île des esclaves

C’est l’époque de L’île des esclaves en 1725 et de la Nouvelle Colonie en 1729 Marivaux s’intéresse à la réalité sociale de son époque et publie le fruit d’un travail de quinze ans (1726-1741), La Vie de Marianne



Nom : Classe : Contrôle de lecture – Marivaux, L’île des esclaves

Contrôle de lecture – Marivaux, L’île des esclaves 1 La pièce a été représentée pour la première fois en 1687 1725 1750 1783 2 Les personnages sont issus de La comédie classique La tragédie classique La commedia dell' arte Le drame larmoyant 3 La scène représente



L’ÎLE DES ESCLAVES - theatre-contemporain

Dans L’Île des esclaves, l’utopie repose sur l’inversion Un monde renversé qui permet d’envisager d’autres possibles dans la tradition du carnaval, héritage des saturnales romaines L’inversion est au cœur de la structure sociale de l’île Les esclaves ont imaginé ce renversement afin de « guérir » les maîtres



LILE DES ESCLAVES - Théâtre classique

L'ILE DES ESCLAVES COMÉDIE Représentée pour la première fois par les Comédiens Italiens du Roi, le Lundi 5 mars 1725 À PARIS, NOËL PISSOT, Quai des Augustins, à la descente du Pont-Neuf, à la Croix d'or PIERRE DELORMEL, rue du Foin, à Sainte-Geneviève FRANÇOIS FLAHAUT, Quai des Augustins, au coin de la rue Pavée, au Roi du Portugal



Séquence 1 – Lecture analytique 1 : Marivaux, Trivelin

Séquence 1 – Lecture analytique 1 : Marivaux, l’île des esclaves , fin de la scène 2 Trivelin « ne m’interrompez point, mes enfants fait de grande s révérences à Cléanthis » I) Une tirade d’exposition La situation de la scène Il s’agit de la seconde scène de la pièce



FRANÇAIS - Education

Marivaux (Lîle des esclaves, 1), Pierre Christin et Enki Bilal (La ville qui n’existait pas), Zamiatine (Nous autres), Aldous Huxley (Le meilleur des mondes), George Orwell (1984), Fritz Lang Metropolis, dystopies cinématographiques (Terry Gillian Brazil, Alex Proyas Dark City,Gary Ross



DEVOIRS - Académie de Versailles

-- Iphicrate n'aurait pas dû dire à Arlequin qu'ils étaient sur l'Ile des esclaves -- Il est conscient qu'Arlequin peut l'aider A aucun moment, il envisage qu'Arlequin lui désobéisse, se rebelle Il pense que son esclavage est tellement ancré en lui qu'il lui dit ; il pense qu'il va lui rester fidèle Il fait appel à ses bons sentiments



Séance 1 : Introduction

esclaves Je reconnais là votre prudence et vos principes Ils sont esclaves ; mais ils sont hommes Ils sont esclaves Mais ils logent sous votre toit Ils sont esclaves Non ; ils sont des amis dans l'abaisse-ment Ils sont esclaves Eh Oui, nos compagnons d'esclavage, si nous considérons que la fortune a un égal pouvoir sur eux et

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L'ILE DES ESCLAVES

COMÉDIE

Représentée pour la première fois par les Comédiens

Italiens du Roi, le Lundi 5 mars 1725.

MARIVAUX, Pierre de (1688-1763)

1725
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Texte établi pas Paul FIEVRE, août 2011.

Publié par Ernest, Gwénola et Paul Fièvre pour Théâtre-Classique.fr,Décembre 2020. Pour une utilisation personnelle ou pédagogiqueuniquement. Contactez l'auteur pour une utilisation commerciale desoeuvres sous droits.

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L'ILE DES ESCLAVES

COMÉDIE

Représentée pour la première fois par les Comédiens

Italiens du Roi, le Lundi 5 mars 1725.

À PARIS, NOËL PISSOT, Quai des Augustins, à la descente du Pont-Neuf, à la Croix d'or. PIERRE DELORMEL, rue du Foin, à Sainte-Geneviève. FRANÇOIS FLAHAUT, Quai des Augustins, au coin de la rue Pavée, au Roi du Portugal. M. DCC. XXV Avec approbation, et privilège du Roi. - 3 -

ACTEURS

IPHICRATE.

ARLEQUIN.

EUPHROSINE.

CLÉANTHIS.

TRIVELIN.

DES HABITANTS DE L'ILE.

La scène est dans l'île des Esclaves.

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L'ILE DES ESCLAVES

Le théâtre représente une mer et des rochers d'un côté, et de l'autre quelques arbres et

des maisons.

SCÈNE PREMIÈRE.

Iphicrate s'avance tristement sur le théâtre avec Arlequin. IPHICRATE, s'avance tristement sur le théâtre avecArlequin.

Arlequin ?

ARLEQUIN, avec une bouteille de vin qu'il a à saceinture.

Mon patron.

IPHICRATE.

Que deviendrons-nous dans cette île ?

ARLEQUIN.

étique: Fièvre étique, fièvre habituelle qui amaigrit le corps. On dit aujourd'hui fièvre hectique. Par extension, très maigre. Corps, visage

étique. [L]Nous deviendrons maigres, étiques, et puis morts defaim ; voilà mon sentiment et notre histoire.

IPHICRATE.

Nous sommes seuls échappés du naufrage ; tous noscamarades ont péri, et j'envie maintenant leur sort.

ARLEQUIN.

Hélas ! Ils sont noyés dans la mer, et nous avons la mêmecommodité.

IPHICRATE.

Dis-moi ; quand notre vaisseau s'est brisé contre lerocher, quelques-uns des nôtres ont eu le temps de sejeter dans la chaloupe ; il est vrai que les vagues l'ontenveloppée, je ne sais ce qu'elle est devenue ; maispeut-être auront-ils eu le bonheur d'aborder en quelqueendroit de l'île, et je suis d'avis que nous les cherchions.

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ARLEQUIN.

Cherchons, il n'y a pas de mal à cela ; maisreposons-nous auparavant pour boire un petit coupd'eau-de-vie : j'ai sauvé ma pauvre bouteille, la voilà ;j'en boirai les deux tiers, comme de raison, et puis je vousdonnerai le reste.

IPHICRATE.

Eh, ne perdons point de temps, suis-moi, ne négligeonsrien pour nous tirer d'ici ; si je ne me sauve, je suis perdu,je ne reverrai jamais Athènes, car nous sommes dans l'îledes Esclaves.

ARLEQUIN.

Oh, oh ! Qu'est-ce que c'est que cette race-là ?

IPHICRATE.

Ce sont des esclaves de la Grèce révoltés contre leursmaîtres, et qui depuis cent ans sont venus s'établir dansune île, et je crois que c'est ici : tiens, voici sans doutequelques-unes de leurs cases ; et leur coutume, mon cherArlequin, est de tuer tous les maîtres qu'ils rencontrent,ou de les jeter dans l'esclavage.

ARLEQUIN.

Eh ! Chaque pays a sa coutume : ils tuent les maîtres, à labonne heure, je l'ai entendu dire aussi ; mais on dit qu'ilsne font rien aux esclaves comme moi.

IPHICRATE.

Cela est vrai.

ARLEQUIN.

Eh ! Encore vit-on.

IPHICRATE.

Mais je suis en danger de perdre la liberté, et peut-être lavie ; Arlequin, cela ne te suffit-il pas pour me plaindre.

ARLEQUIN, prenant sa bouteille pour boire.

Ah ! Je vous plains de tout mon coeur, cela est juste.

IPHICRATE.

Suis-moi donc ?

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ARLEQUIN, siffle.

Hu, hu, hu.

IPHICRATE.

Comment donc, que veux-tu dire ?

ARLEQUIN, distrait, chante.

Tala ta lara.

IPHICRATE.

Parle donc, as-tu perdu l'esprit, à quoi penses-tu ?

ARLEQUIN, riant.

Ah, ah, ah, Monsieur Iphicrate, la drôle d'aventure ; jevous plains, par ma foi, mais je ne saurais m'empêcherd'en rire.

IPHICRATE, à part les premiers mots.

Le coquin abuse de ma situation, j'ai mal fait de lui direoù nous sommes. Haut. Arlequin, ta gaieté ne vient pas à propos, marchons de cecôté.

ARLEQUIN.

J'ai les jambes si engourdies.

IPHICRATE.

Avançons, je t'en prie.

ARLEQUIN.

Je t'en prie, je t'en prie ; comme vous êtes civil et poli ;c'est l'air du pays qui fait cela.

IPHICRATE.

Allons, hâtons-nous, faisons seulement une demi-lieuesur la côte pour chercher notre chaloupe, que noustrouverons peut-être avec une partie de nos gens ; et en cecas-là, nous nous rembarquerons avec eux.

ARLEQUIN, en badinant.

Badin, comme vous tournez cela.

Il chante.

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L'embarquement est divin Quand on vogue, vogue, vogue, L'embarquement est divinQuand on vogue avec Catin.

IPHICRATE, retenant sa colère.

Mais je ne te comprends point, mon cher Arlequin.

ARLEQUIN.

Mon cher patron, vos compliments me charment ; vousavez coutume de m'en faire à coups de gourdin qui nevalent pas ceux-là ; et le gourdin est dans la chaloupe.

IPHICRATE.

Eh ne sais-tu pas que je t'aime ?

ARLEQUIN.

Goberger (se) : Prendre ses aises, se

divertir, se moquer. [L]Oui ; mais les marques de votre amitié tombent toujourssur mes épaules, et cela est mal placé. Ainsi tenez, pource qui est de nos gens, que le ciel les bénisse ; s'ils sontmorts, en voilà pour longtemps ; s'ils sont en vie, cela sepassera, et je m'en goberge.

IPHICRATE, un peu ému.

Mais j'ai besoin d'eux, moi.

ARLEQUIN, indifféremment.

Oh cela se peut bien, chacun a ses affaires ; que je nevous dérange pas !

IPHICRATE.

Esclave insolent !

ARLEQUIN, riant.

Ah ah, vous parlez la langue d'Athènes ; mauvais jargonque je n'entends plus.

IPHICRATE.

Méconnais-tu ton maître, et n'es-tu plus mon esclave ?

ARLEQUIN, se reculant d'un air sérieux.

Je l'ai été, je le confesse à ta honte ; mais va, je te lepardonne : les hommes ne valent rien. Dans le paysd'Athènes j'étais ton esclave, tu me traitais comme unpauvre animal, et tu disais que cela était juste, parce quetu étais le plus fort : eh bien, Iphicrate, tu vas trouver iciplus fort que toi ; on va te faire esclave à ton tour ; on tedira aussi que cela est juste, et nous verrons ce que tupenseras de cette justice-là ; tu m'en diras ton sentiment,je t'attends là. Quand tu auras souffert, tu seras plus

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raisonnable ; tu sauras mieux ce qu'il est de faire souffriraux autres. Tout en irait mieux dans le monde, si ceux quite ressemblent recevaient la même leçon que toi. Adieu,mon ami, je vais trouver mes camarades et tes maîtres.

Il s'éloigne.

IPHICRATE, au désespoir, courant après lui l'épée àla main.

Juste ciel ! Peut-on être plus malheureux et plus outragéque je le suis ? Misérable, tu ne mérites pas de vivre.

ARLEQUIN.

Doucement ; tes forces sont bien diminuées, car je net'obéis plus, prends-y garde.

SCÈNE II.

Trivelin, avec cinq ou six insulaires, arrive conduisant une Dame etla suivante, et ils accourent à Iphicrate qu'ils voient l'épée à la main.

TRIVELIN, faisant saisir et désarmer Iphicrate parses gens.

Arrêtez, que voulez-vous faire ?

IPHICRATE.

Punir l'insolence de mon esclave.

TRIVELIN.

Votre esclave ? Vous vous trompez, et l'on vousapprendra à corriger vos termes. Il prend l'épée d'Iphicrate et la donne à Arlequin. Prenez cette épée, mon camarade, elle est à vous.

ARLEQUIN.

Que le ciel vous tienne gaillard, brave camarade que vousêtes !

TRIVELIN.

Comment vous appelez-vous ?

ARLEQUIN.

Est-ce mon nom que vous demandez ?

TRIVELIN.

Oui vraiment.

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ARLEQUIN.

Je n'en ai point, mon camarade.

TRIVELIN.

Quoi donc, vous n'en avez pas ?

ARLEQUIN.

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