Histoire : l’époque contemporaine
1) Rappel des grandes périodes de l’histoire re r l Histoire: l’époque contemporaine Synthèse Epoque contemporaine Préhistoire Moyen-âgeAntiquité Temps modernes
Époque contemporaine - Lumni
contemporaine, sophistiquée æ ÉLÉMENTS STRUCTURANTS L’histoire est découpée en quatre périodes Paradoxe : l’époque contemporaine dure depuis plus de deux siècles et continue « jusqu’à nos jours » C’est une convention du vocabulaire historique Sens d’origine de l’adjectif dans d’autres situations : « qui vit
VII L’époque contemporaine (1960-2003)
VIL L'époque contemporaine (1960-2003) ARSENAULT, Mathieu, Histoire de l'Association pour les droits des gai(e)s du Québec (1976-1986), M A (Histoire), Université du Qué bec à Montréal, 2000, 161 p AUGUSTIN, Jean-Pierre, « L'attraction croissante du Québec en France : le mélange d'une vision traditionnelle à celle d'une culture
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LA SCIENCE ÉCONOMIQUE CONTEMPORAINE (2 PARTIE)
LA SCIENCE ÉCONOMIQUE CONTEMPORAINE (2E PARTIE) L’économie dissidente Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-Pontoise
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LA SCIENCE ÉCONOMIQUE
CONTEMPORAINE (2
EPARTIE)
L'économie dissidente
Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-PontoiseDébat contemporain en France
ɵPierre Cahuc & André Zylberberg, Le Négationnisme économique, 2016. -Les auteurs critiquent un certain nombres de commentateurs (politiciens, sociologues, chefs d'entreprise et ) qu'ils accusent de propager des non-vérités au sujet du monde économique. -Ils affirment que la discipline a atteint un degré de scientificité suffisant pour qu'on puisse traiter ses adversaires de"négationnistes». Pour les auteurs, les médias ne devraient pas ouvrir leur antenne à ces personnes.
ɵC'est un cas rare d'une attaque menée par des économistes "mainstream» -Généralement, ce sont plutôt les dissidents qui publient des ouvrages grand public pour discréditer l'économie "dominante» -Par exemple, Steve Keen, L'Imposture Economique(2001). Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-PontoiseOrthodoxie contre hétérodoxie
ɵCe qui a été retenu du livre de Cahuc and Zylberberg, c'est qu'il remettait en scène l'éternel débat entre "orthodoxie» et "hétérodoxie» en économie. -Mais ces termessont rarement définis ɵL'"orthodoxie», on peut la voir comme le mouvement que nous avons décrit dans la section précédente. -C'est l'ensemble des parti-pris méthodologiques que nous avons évoqués : mathématisation, primat de l'analyse du choix rationnel, séparation entreéconomie "positive» et "normative».
-Cela représente aussi l'ensemble de la communauté qui enseigne et recherche dans les meilleures universités ou s'efforce de publier dans les meilleures revues(comme l'American EconomicReview).ɵL'économie "hétérodoxe», elle, est une entité qu'il est beaucoup plus difficile de
définir. Elle n'est en effet pas unifiée. Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-PontoiseLa définition de l'hétérodoxie par
Frederic Lee
ɵFrederic Lee, un économiste hétérodoxe et un historien de la pensée économique a cherché dans son ouvrage A Historyof HeterodoxEconomics(2009), de définir le terme. -Il met en évidence 29 notions qui, pense-t-il, sont caractéristiques du mainstream, d'après les manuels publiés au 20 e siècle. -Il définit l'hétérodoxie comme l'ensemble des communautés qui ont défendu des idées "blasphématoiresou "hérétiques» au regard de ces notions. ɵCes Écoles -Post-keynésiens, néo-institutionnalisteset Autrichiens-ont été rejetées ou ostracisées dans la plupart des départements d'économie (aux Etats-Unis, notamment) et ont dû
créer leurs propres communautés (départements, associations journaux) en réaction à ce rejet. Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-PontoiseUne critique du point de vue de Lee
ɵLe travail que fait Lee de reconstruire l'histoire de ces communautés est effectivement utile. ɵMais sa définition pose des problèmes à plusieurs égards : -Cela suppose que le "mainstream» a toujours existé et qu'il s'agit d'une entité stable tout le long du 20 e siècle. Lee mentionne quelques exceptions mais les juge relativement peu importantes. -Il supposeaussi que ces communautés d'économistes dissidents présentent une certaine unité ce qui est vrai de certaines d'entre elles mais pas de toutes. ɵLa création d'association comme l'AustrianEconomicAssociation ou l'Association for EvolutionaryEconomicstémoigne de la volonté de construire une identité hétérodoxe mais ne prouve pas son unité. ɵEn réalité, le mot "économie hétérodoxe» n'est devenu courant que très récemment. Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-Pontoise L'expression "économie hétérodoxe» dans la littérature : un usage récent.Source: Google NGram
Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-PontoiseLes usages du mot "hétérodoxie»
ɵLe mot "hétérodoxe» a peu été utilisé avant la fin des années 80 et en général
désigne deux choses, qui bien que liées, méritent d'être distinguées. -Un désaccord concernant les principes de l'économie "mainstream» -Un désaccord avec les politiques économiques dominantes depuis les années80 (le "
néolibéralisme») ɵPar exemple, Joseph Stiglitz ou Paul Krugman s'opposent à l'orthodoxie néolibérale mais en termes d'analyse économique, il est impossible de les qualifier d'hétérodoxes. ɵDe ce fait, il existe un décalage entre ce que les économistes appellent l'hétérodoxie, et la façon dont elle est vue par le grand public. ɵLee, dans son ouvrage, se focalise essentiellement sur des hétérodoxies qui sont politiquement à gauche (marxistes et radicaux), mais en fait, il existe aussi des hétérodoxes ultra-libéraux. Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-PontoiseDissensions et controverses
ɵPour cette raison, on utilisera les termes de dissensions et de controverses, plus larges que celui d'hétérodoxie. Il va nous permettre de voir deux choses : -Des individus et des communautés qui ont critiqué l'économie "mainstream» ɵCelainclut aussi des personnes (chercheurs) qui ne sont pas des économistes. -La réponse de l'économie mainstream à ces critiques. ɵCes controverses n'ont pas été gagnées ou perdues par l'un des camps, ces derniers se retranchant souvent dans leur position initiale. Historiquement parlant, les étudier permet de clarifier les positions de chacun et de comprendre "la voie qui n'a pas été prise»par le mainstream. Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-PontoiseLE DÉBAT SUR LA
MATHÉMATISATION DE
L'ÉCONOMIE
Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-PontoiseKenneth Boulding
ɵKenneth Boulding(1910-1993)
-Fait des études en Angleterre (Oxford) -Puis migra aux Etats-Unis où il fit toute sa carrière. ɵIn 1949, il obtient la deuxième John Bates ClarkMedal(juste après Samuelson).
ɵMais une année avant, il avait écrit un compte- rendu très critique de l'ouvragede P. SamuelsonFoundationsof EconomicAnalysis(1947).
-Il s'agissait d'une critique plus large de la mathématisation de l'économie. Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-PontoiseLa critique de Boulding
ɵBouldingn'était pas étranger à un certaine sophistication technique-Dans son manuel de 1941, EconomicAnalysis, il utilisait beaucoup de diagrammes, bien plus que la plupart de ses contemporains.
-Mais il était critique de l'usage de l'algèbre, dont il estimait qu'elle permettait uniquement de traiter de variations infinitésimales, mais de relation "plus larges».
ɵSa critique des mathématiques était plus générale :-"Les mathématiques ne sont qu'une part des fondements de l'analyse économique; ses autres fondements se trouvent dans la philosophie, les autres sciences sociales, et même dans l'art et la littérature, où une qualité essentielle, bien que non mathématique, est développée : celle du jugement critique. Si l'économie devient la propriété des mathématiciens chevronnées, elle perdra sa natureessentiellementhumaine et empirique. D'où l'importance de la communicabilité et les conséquences sérieuses qui s'en suivront si les économistes mathématiciens deviennent une secte, enfermée dans son pays des merveilles de l'abstraction et de la généralité (Boulding, 1948, p. 199)».
Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-PontoiseLa réaction de Samuelson
ɵIl ne répond pas publiquement mais dans une lettre qu'il adresse à Boulding. "Toute controverse impliquant l'usage de la géométrie contre celle de l'algèbre est unequestion de stratégie, pas de principe. Je pense qu'en bien des façons, Adam Smith est plus proche de Walras que du livre III des Principes de Marshall. IL la flexibilité de (n+1) dimensions (source : archives de Boulding).
ɵTrois années plus tard, il écrit une défense de l'économie mathématique. Pour lui,
l'opposition à la mathématisation est une question de jalousie et de ressentiment :"Ce qui n'est pas clair -à part en termes de faiblesse humaine -, c'est pourquoi un méthodologiste moderne voudrait trouver la moindre vertu dans les diagrammes multi-dimensionnels mais devrait tirer un trait sur l'analyse à trois ou à plus de dimensions. Je suggère que la raison pour un point de vue méthodologique aussi incohérent est justifié par des raisons psychologiques et tactiques ... Sans les mathématiques, vous courez de grave risques psychologiques. P
lus vous vieillissez, et plus vous avez duressentiment pour la méthode. Soit vous ferez un complexed'inférioritéetvousvous retirerez du domaine de la théorie, soit vous faîtes un complexe d'infériorité et vous devenez agressif concernant votre dégoût pour les mathématiques (Samuelson, 1952, p. 60-5)».
Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-PontoiseLe débat continue ...
ɵDes commentaires plus acerbes sont faits lors d'un débat ultérieur. -Publié dans la Reviewof Economicsand Statisticsen 1954, ce débat opposeDavid Novick, un ingénieur travaillant pour RAND corporation, une organisation financée par l'US Air Force, et
un groupe d'économistes mathématiciens(qui étaient pour la plupart également liés à RAND).
ɵLa critique de Novickconsiste en ce que si les mathématiques, comme outil quantitatif, ont leur place, ils ne devraient pas être utilisés pour formaliser des notions qui ne sont pas quantifiables. ɵLaréponsedeRobertSolowestassezéloquente : "Paraphraser des arguments complexes en anglais lisible est un travail pénible et peu gratifiant.La plupart des gens ont des choses plus intéressantes à faire : plus de recherche, des livres à lire, des enfants à élever ... La survie du plus apte àlalittérature scientifiqueest un bon test, même s'il est imparfait.
Si les techniques
mathématiques continuent de produire de la bonne économie, en tant que Darwinien, je prédis que bien avant que l'appendice ait disparu du système digestif humain,
les personnes qui s'intéressent à la théorie économique se seront mis à apprendre quelques mathématiques (Solow 1954, p. 372-4).» Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-PontoiseLa marginalisation progressive des
économistes mathématiciens.
ɵJusqu'à la fin des années 1950, les économistes mathématiciens sont encore une toute petite communauté. -Cela se limite à des lieux où économistes et chercheurs en sciences naturelles et en mathématiques se côtoient(MIT, Cowles, Stanford, etc.) ɵDans le but de prendre peu à peu une position dominantedans la discipline, il leur fallait devenir plus virulents. ɵL'historienne DeirdreMcCloskeyrésume l'esprit de l'époque :"Aucunjeuneéconomistede1950n'auraitrisquésacarrièreensepermettant d'être tolérant ou relativement équilibré dans sa méthodologie.La plupart des économistes non mathématiciens à cette époque étaient ignorants et obtus: ils refusaient totalement cette évolution et souvent, ils avaient les moyens institutionnels de la bloquer. Il fallait alors faire sauter la citadelle.»
Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-PontoiseLA CONTROVERSE DU
CAPITAL
L'émergence du post-keynésianisme
Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-PontoiseLa controverse du capital
ɵCette controverse a duré plus de deux décennies (de 1953 à1966) mais a eu sur la disciplineéconomique des effets plus larges.
ɵElle opposait deux camps :
-Les économistes du MIT : Robert Solow, PaulSamuelson, Franco Modigliani...
-Les économistes de Cambridge (GB) : JoanRobinson, Frank Hahn, Piero Sraffa...
ɵC'est la raison pour laquelle on l'appelle parfois la controverse des deux Cambridge.Joan Robinson
(1903-1983) Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-PontoiseLa carrière de Joan Robinson, au cnetre
de la controverse ɵElle a étudié l'économie à Cambridge avec Maurice Dobb, un économiste marxiste. ɵElle a écrit The Theory of ImperfectCompetitionen1933. ɵElle faisait partie du cercle de jeunes chercheurs qui travaillaient avec Keynes, elle a participé à la conversion des économistes britanniques (notamment ceux de la LSE comme Lerner) au keynésianisme. ɵAprès la Seconde Guerre mondiale, elle est revenue au marxisme, proposant uneinterprétation radicale de la théorie keynésienneen y incluant des problèmes d'inégalités
et de distribution de revenu.-Cette interprétation l'oppose à la synthèse néoclassique pratiquée par les Américains
(qui, rappelons le, mettait de côté la question de la distribution). -Cependant, elle a des relations amicales avec Paul Samuelson et d'une manière générale les économistes des deux Cambridge vont beaucoup communiquer. Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-PontoiseL'origine de la controverse
ɵLa macroéconomie de long terme(Solow) repose sur une hypothèse de concurrence pure et parfaite;-Le capital et le travail sont deux facteurs de production dont la rémunération est égale à
l'équilibre à leurs productivités marginales respectives.ɵJoan Robinson (1953) et Piero Srafffa(1960) affirmentque c'est faux car cela revient à confondre
deux sortes de capital. -Le capital comme stock physique (en gros, les machines utilisées dans l'économie)-La valeur du capital à partir de laquelle le taux de profit est calculé (la mesureducapitalentermes de valeurs)
ɵCela pose :
-Le premier est un sdeuxtypes de problèmes impleproblème d'agrégationɵLa mesure du capital en termes de valeurs nécessite de connaître de les prix d'équilibre, ce qui nécessite de
connaître la valeur d'équilibre du taux de profit, ce dernier ne pouvant être estimé que si on connaît la valeur du capital. Il y a ici un problème de circularité. -Le second problème est d'ordre idéologiqueɵDans le modèle néoclassique, la distribution du revenu est tout simplement la résultante du
système de prix. Pour Sraffa et Robinson, la distribution du revenu est le résultat de conflits de
classe, qui sont eux-mêmes liés à la nature du capitalisme Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-Pontoise "Résolution" du conflit ɵLes économistes du MIT s'intéressent essentiellement à l'aspect technique, laissant de côté l'aspect idéologique. -Solow rejette la caractérisation de "néoclassique» que fait Robinson de ses travaux, car il ne se reconnaît dans l'idéologiequ'elleluiprête. ɵEn 1966, après plusieurs tentatives infructueuses de réfutation, Samuelson concèdeque Robinson a raison : -"Si tout cela cause des maux de têtes à ceux qui croient encore aux vieilles fables néoclassiques, rappelons nous que la vie de chercheur n'est pas facile. Nous devons respecter et évaluer les faits de la vie.» ɵMais à la frustration de la plupart des économistes de Cambridge, Samuelson et Solow vont continuer à utiliser des fonctions de production agrégées. -Elles sont utilisées par convenance méthodologique, parce que leur usage permet de simplifier le modèle et le résoudre, et non pas parce qu'elles sont théoriquement fondées. Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-PontoiseLa controverse va cependant fédérer une
communauté d'économistes hétérodoxes ɵLeséconomistes des deux Cambridge vont continuer à travailler ensemble. Stiglitz, par exemple, travaillera à Cambridge (GB) avec Kahn et Robinson sur des questions de déséquilibre liées à la controverse. ɵD'un autre côté, la controverse va servir de catalyseur pour le mouvement "post- keynésien», qui va se revendiquer comme hétérodoxe. Ces économistes vont fonder: -Une association académique (Post KeynesianEconomicsSociety) -Des revues académiques (Cambridge Journal of Economics, Journal of Post-KeynesianEconomics)
ɵLes Post-Keynésienss'accordent sur un certain nombre d'idées contraires à l'orthodoxie néoclassique. -L'économie est sujette a des situations constantes de déséquilibre. -Les inégalités de revenu et la lutte des classes jouent un rôle dans la détermination des grands équilibres macroéconomiques. -L'intervention de l'Etat pour soutenir la demande est nécessaire, même dans le long terme. Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-PontoiseLA RÉVOLTE DES
ÉTUDIANTS
Naissance de l'Économie Radicale
Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-PontoiseLe marxisme en Amérique après la
Seconde Guerre mondiale
ɵSi les Post-Keynésiensont intégrédeséléments marxistes dans leur théorie, il y a des économistes qui s'identifiaient de manière plus profonde au marxisme politique. ɵAux Etats-Unis, Paul Sweezyétait le "le doyen desMarxistes américains".
-Né à New York, il avait étudié à la LSEet avait participé au lancement de laReviewof
EconomicStudies.
-Il est allé à Harvardoù il était proche deSchumpeter et de Samuelson.
-Il a écrit ses travaux les plus radicaux dans dansles revuesDissent, the MonthlyReviewet
Economicsand Society.
Paul Sweezy
1910-2004
Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-PontoiseLa Nouvelle Gauche
mouvementpluslarge:laNouvelle Gauche -La Nouvelle Gauche est un mouvement marxiste qui ne se focalise pas tant sur la théorie économique mais sur les concepts plus larges de l'homme et de l'aliénation. -Leur inspirateur principal est le philosophe et théoricien critique HerbertMarcuse.
ɵLeurs idées rejoignent le mouvement des droits civiques (la lutte contre les discriminations raciales et pour la libération des femmes) et incluent des préoccupations environnementales. ɵÀ cette époque, l'économie rencontre un vrai problème de "pertinence», notamment du point de vue éducatif.Le contenu des cours d'économie ne semble
pas du tout coller à l'air du tempset aux préoccupations des étudiants. Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-PontoiseL'Economie radicale
ɵL'Economie Radicale ne naît pas à la marge mais sur les campus des universités les plus prestigieuses. -Université du Michigan à Ann Harbor, Harvard, etc.ɵC'est avant tout un mouvement pédagogique.
-À Harvard, Arthur MacEwan, Samuel Bowles, Herbert Gintiset ThomasWeisskopf, tous de
jeunes enseignants ou des thésards, donnent des cours d'économie radicale. -En 1969, ils participent à l'occupation des locauxadministratifsde l'Université et à une grève des étudiants (contre la guerre du Vietnam). L'intervention de la police crée de l'indignation chez les professeurs. ɵL'Union for Radical PoliticalEconomy (URPE) organise une conférence avec Paul Sweezy. A cette occasion, Samuelson se montre critique, affirmant que l'économie radicale tend à renforcer les aprioris des étudiants, plutôt que de leur permettre d'exercer leur esprit critique. Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-PontoiseRejet de l'économie radicale par
l'économie mainstreamɵSolow écrit à son sujet :
-"Telle qu'elle est pratiquée aujourd'hui», l'économie radicale, "contient plus de phrases creuses, pas moins de phrases creuses; plus de jeu de rôle, pas moins de jeu de rôle; moins d'adhérence aux faits, pas plus d'adhérence aux faits que l'économie conventionnelle» ... "je ne pense pas qu'un tour d'horizon de l'économie contemporaine nécessiterait de porter trop d'attention à l'économie radicale (1971, p. 63-5).» ɵComme la plupart des autres membres de l'URPE, Bowles, bien que considéré comme brillant, ne sera pas embauché à Harvard. ɵIl va bouger à l'université d'Amherst, qui deviendra un lieu de prédilection pour les radicaux, marxistes et post-keynésiens. ɵSon travail se focalise sur les inégalités économiques, notamment sur les effets éducatifs. Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-PontoiseENTRE MARGINALITÉ ET
RECONNAISSANCE
L'École autrichienne et l'économie comportementale Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-PontoiseLa marginalisation de l'école
Autrichienne
ɵNous avons vu quel rôle l'économiste autrichien avait joué dans la critiquee des idées keynésiennes et dans la création d'un centre de recherche très libéral à l'Université de Chicago. ɵCependant, Hayek va se retrouver de moins en moins assimilé à l'économie "mainstream». À Chicago, ses méthodes d'analyse sont en effet très différentes de celles des économiques comme Friedman et Stigler. -Hayek insiste en effet sur le rôle de l'information dans l'économie. -La supériorité de l'économie de marché sur le communisme s'explique non pas sur un critère d'efficacité économique mais par la capacité du marché à agir comme un "moteur d'information» -Lavisionqu'il a de l'équilibre économique est différente de celle de Marshall ou Walras, se rapprochantplusdecelledeMenger (les échanges ont lieu horséquilibre). Par ailleurs,
Hayek va se positionner contre l'économie
mathématiqueet contre la prétention à la scientificité de la discipline. Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-PontoiseL'influence des "Autrichiens» aux US
ɵDe ce fait, l'influence de Hayek sera de moins en moins économique et de plus en plus politique puisqu'il contribuera à promouvoir les idées néolibérales auprès des politiques, via son "thinktank», la sociétéduMont-Pèlerin.
-Ses premiers travaux lui valent néanmoins le prix Nobel d'économie en 1974. ɵPendant ce temps, Ludwig von Mises enseigne à New York University, inspirant une générations d'"Autrichiens Américains».
-Ils sont souvent très provocants dans leur critique de l'économie néoclassique et dans la défense des idées libertariennes (forme extrême du libéralisme économique et politique) -Murray Rothbarden est un bon exemple. Il est anarcho-libéral, critique l'existence des banques centrales, décrit Adam Smith comme un plagiaireet un Marxiste avant l'heure. -Création de la Reviewof AustrianEconomicset du Ludwig vonMises Institute.
Murray Rothbard
(1923-1995) Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-PontoiseL'économie comportementale : une
révolution de l'extérieur ?ɵDaniel Kahneman (né en 1934)
-Pas un économiste mais un psychologue (chercheur en sciences cognitives) ɵIl a reçu en 2002 le Prix Nobel pour ses travaux sur les biais cognitifs. -Il les a développés avec Amos Tversky (1937-1996) à la
fin des années 1970 ɵIl est connu pour sa théorie des perspectives et la notion d'ancrage. Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-PontoiseUn exemple
ɵLinda, 30 ans, est célibataire, brutalement honnêteet brillante. Elle a un master enphilosophie. Etudiante, elle était très engagée en faveur des causes sociales et a milité
contre les armes nucléaires. ɵÀ votre avis, est-il plus probable que Linda soit: -Une enseignante ? -Une employée de banque ? -Une employée de banque et une militante du droit des femmes ?