[PDF] LA SCIENCE ÉCONOMIQUE CONTEMPORAINE (2 PARTIE)



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Histoire : l’époque contemporaine

1) Rappel des grandes périodes de l’histoire re r l Histoire: l’époque contemporaine Synthèse Epoque contemporaine Préhistoire Moyen-âgeAntiquité Temps modernes



Époque contemporaine - Lumni

contemporaine, sophistiquée æ ÉLÉMENTS STRUCTURANTS L’histoire est découpée en quatre périodes Paradoxe : l’époque contemporaine dure depuis plus de deux siècles et continue « jusqu’à nos jours » C’est une convention du vocabulaire historique Sens d’origine de l’adjectif dans d’autres situations : « qui vit



VII L’époque contemporaine (1960-2003)

VIL L'époque contemporaine (1960-2003) ARSENAULT, Mathieu, Histoire de l'Association pour les droits des gai(e)s du Québec (1976-1986), M A (Histoire), Université du Qué­ bec à Montréal, 2000, 161 p AUGUSTIN, Jean-Pierre, « L'attraction croissante du Québec en France : le mélange d'une vision traditionnelle à celle d'une culture



Questionner le monde : L Epoque Contemporaine

Questionner le monde : L/ Epoque Contemporaine 1 1 Quel évènement et qu/le date marque la fin des Temps Modernes et le début de lJEpoque Contemporaine ? 2 A ton avis, pourquoi aucun événement ne marque la fin de lJEpoque Contemporaine ? 3 Calcule combien de temps a duré la période de lJEpoque Contemporaine jusqufà lJannée 2020



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L’EPOQUE CONTEMPORAINE Le 19 ème siècle De grandes innovations : De grands savants, techniciens et ingénieurs vivent à cette époque-là - Le charbon est utilisé pour fabriquer de la vapeur La première machine à vapeur est inventée (Watt) ce qui permettra l'apparition des première automobiles , locomotives des engins pour l'agriculture



L’époque contemporaine

L’époque contemporaine commence en 1789 avec le début de la Révolution française et continue encore aujourd’hui Séance 2 : Comment vivaient les ouvriers au début du 20ème siècle ? 1- Observer ce document



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Les transports à l’époque contemporaine (correction) Evolution des transports 5 A l’époque contemporaine Pourquoi le train est-il préférable aux voitures à cheval? Il est plus rapide, il contient plus de voyageurs et de marchandises 1) Regarde la vidéo et coche les inventions majeures de l’époque contemporaine:



L’architecture de l’Antiquité à nos jours

IV – L’époque contemporaine a – Le néoclassicisme et l’éclectisme (XVIIIe et XIXe siècles) 1) L’architecture des églises 2) L’architecture des monuments publics 3) L’architecture des habitations A la campagne En ville Les ouvriers La bourgeoisie b – Aujourd’hui www enseigner-autrement



LA SCIENCE ÉCONOMIQUE CONTEMPORAINE (2 PARTIE)

LA SCIENCE ÉCONOMIQUE CONTEMPORAINE (2E PARTIE) L’économie dissidente Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-Pontoise

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LA SCIENCE ÉCONOMIQUE

CONTEMPORAINE (2

E

PARTIE)

L'économie dissidente

Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-Pontoise

Débat contemporain en France

ɵPierre Cahuc & André Zylberberg, Le Négationnisme économique, 2016. -Les auteurs critiquent un certain nombres de commentateurs (politiciens, sociologues, chefs d'entreprise et ) qu'ils accusent de propager des non-vérités au sujet du monde économique. -Ils affirment que la discipline a atteint un degré de scientificité suffisant pour qu'on puisse traiter ses adversaires de

"négationnistes». Pour les auteurs, les médias ne devraient pas ouvrir leur antenne à ces personnes.

ɵC'est un cas rare d'une attaque menée par des économistes "mainstream» -Généralement, ce sont plutôt les dissidents qui publient des ouvrages grand public pour discréditer l'économie "dominante» -Par exemple, Steve Keen, L'Imposture Economique(2001). Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-Pontoise

Orthodoxie contre hétérodoxie

ɵCe qui a été retenu du livre de Cahuc and Zylberberg, c'est qu'il remettait en scène l'éternel débat entre "orthodoxie» et "hétérodoxie» en économie. -Mais ces termessont rarement définis ɵL'"orthodoxie», on peut la voir comme le mouvement que nous avons décrit dans la section précédente. -C'est l'ensemble des parti-pris méthodologiques que nous avons évoqués : mathématisation, primat de l'analyse du choix rationnel, séparation entre

économie "positive» et "normative».

-Cela représente aussi l'ensemble de la communauté qui enseigne et recherche dans les meilleures universités ou s'efforce de publier dans les meilleures revues(comme l'American EconomicReview).

ɵL'économie "hétérodoxe», elle, est une entité qu'il est beaucoup plus difficile de

définir. Elle n'est en effet pas unifiée. Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-Pontoise

La définition de l'hétérodoxie par

Frederic Lee

ɵFrederic Lee, un économiste hétérodoxe et un historien de la pensée économique a cherché dans son ouvrage A Historyof HeterodoxEconomics(2009), de définir le terme. -Il met en évidence 29 notions qui, pense-t-il, sont caractéristiques du mainstream, d'après les manuels publiés au 20 e siècle. -Il définit l'hétérodoxie comme l'ensemble des communautés qui ont défendu des idées "blasphématoiresou "hérétiques» au regard de ces notions. ɵCes Écoles -Post-keynésiens, néo-institutionnalisteset Autrichiens-ont été rejetées ou ostracisées dans la plupart des départements d'économie (aux Etats-

Unis, notamment) et ont dû

créer leurs propres communautés (départements, associations journaux) en réaction à ce rejet. Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-Pontoise

Une critique du point de vue de Lee

ɵLe travail que fait Lee de reconstruire l'histoire de ces communautés est effectivement utile. ɵMais sa définition pose des problèmes à plusieurs égards : -Cela suppose que le "mainstream» a toujours existé et qu'il s'agit d'une entité stable tout le long du 20 e siècle. Lee mentionne quelques exceptions mais les juge relativement peu importantes. -Il supposeaussi que ces communautés d'économistes dissidents présentent une certaine unité ce qui est vrai de certaines d'entre elles mais pas de toutes. ɵLa création d'association comme l'AustrianEconomicAssociation ou l'Association for EvolutionaryEconomicstémoigne de la volonté de construire une identité hétérodoxe mais ne prouve pas son unité. ɵEn réalité, le mot "économie hétérodoxe» n'est devenu courant que très récemment. Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-Pontoise L'expression "économie hétérodoxe» dans la littérature : un usage récent.

Source: Google NGram

Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-Pontoise

Les usages du mot "hétérodoxie»

ɵLe mot "hétérodoxe» a peu été utilisé avant la fin des années 80 et en général

désigne deux choses, qui bien que liées, méritent d'être distinguées. -Un désaccord concernant les principes de l'économie "mainstream» -Un désaccord avec les politiques économiques dominantes depuis les années

80 (le "

néolibéralisme») ɵPar exemple, Joseph Stiglitz ou Paul Krugman s'opposent à l'orthodoxie néolibérale mais en termes d'analyse économique, il est impossible de les qualifier d'hétérodoxes. ɵDe ce fait, il existe un décalage entre ce que les économistes appellent l'hétérodoxie, et la façon dont elle est vue par le grand public. ɵLee, dans son ouvrage, se focalise essentiellement sur des hétérodoxies qui sont politiquement à gauche (marxistes et radicaux), mais en fait, il existe aussi des hétérodoxes ultra-libéraux. Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-Pontoise

Dissensions et controverses

ɵPour cette raison, on utilisera les termes de dissensions et de controverses, plus larges que celui d'hétérodoxie. Il va nous permettre de voir deux choses : -Des individus et des communautés qui ont critiqué l'économie "mainstream» ɵCelainclut aussi des personnes (chercheurs) qui ne sont pas des économistes. -La réponse de l'économie mainstream à ces critiques. ɵCes controverses n'ont pas été gagnées ou perdues par l'un des camps, ces derniers se retranchant souvent dans leur position initiale. Historiquement parlant, les étudier permet de clarifier les positions de chacun et de comprendre "la voie qui n'a pas été prise»par le mainstream. Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-Pontoise

LE DÉBAT SUR LA

MATHÉMATISATION DE

L'ÉCONOMIE

Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-Pontoise

Kenneth Boulding

ɵKenneth Boulding(1910-1993)

-Fait des études en Angleterre (Oxford) -Puis migra aux Etats-Unis où il fit toute sa carrière. ɵIn 1949, il obtient la deuxième John Bates Clark

Medal(juste après Samuelson).

ɵMais une année avant, il avait écrit un compte- rendu très critique de l'ouvragede P. Samuelson

Foundationsof EconomicAnalysis(1947).

-Il s'agissait d'une critique plus large de la mathématisation de l'économie. Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-Pontoise

La critique de Boulding

ɵBouldingn'était pas étranger à un certaine sophistication technique

-Dans son manuel de 1941, EconomicAnalysis, il utilisait beaucoup de diagrammes, bien plus que la plupart de ses contemporains.

-Mais il était critique de l'usage de l'algèbre, dont il estimait qu'elle permettait uniquement de traiter de variations infinitésimales, mais de relation "plus larges».

ɵSa critique des mathématiques était plus générale :

-"Les mathématiques ne sont qu'une part des fondements de l'analyse économique; ses autres fondements se trouvent dans la philosophie, les autres sciences sociales, et même dans l'art et la littérature, où une qualité essentielle, bien que non mathématique, est développée : celle du jugement critique. Si l'économie devient la propriété des mathématiciens chevronnées, elle perdra sa natureessentiellementhumaine et empirique. D'où l'importance de la communicabilité et les conséquences sérieuses qui s'en suivront si les économistes mathématiciens deviennent une secte, enfermée dans son pays des merveilles de l'abstraction et de la généralité (Boulding, 1948, p. 199)».

Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-Pontoise

La réaction de Samuelson

ɵIl ne répond pas publiquement mais dans une lettre qu'il adresse à Boulding. "Toute controverse impliquant l'usage de la géométrie contre celle de l'algèbre est une

question de stratégie, pas de principe. Je pense qu'en bien des façons, Adam Smith est plus proche de Walras que du livre III des Principes de Marshall. IL la flexibilité de (n+1) dimensions (source : archives de Boulding).

ɵTrois années plus tard, il écrit une défense de l'économie mathématique. Pour lui,

l'opposition à la mathématisation est une question de jalousie et de ressentiment :

"Ce qui n'est pas clair -à part en termes de faiblesse humaine -, c'est pourquoi un méthodologiste moderne voudrait trouver la moindre vertu dans les diagrammes multi-dimensionnels mais devrait tirer un trait sur l'analyse à trois ou à plus de dimensions. Je suggère que la raison pour un point de vue méthodologique aussi incohérent est justifié par des raisons psychologiques et tactiques ... Sans les mathématiques, vous courez de grave risques psychologiques. P

lus vous vieillissez, et plus vous avez du

ressentiment pour la méthode. Soit vous ferez un complexed'inférioritéetvousvous retirerez du domaine de la théorie, soit vous faîtes un complexe d'infériorité et vous devenez agressif concernant votre dégoût pour les mathématiques (Samuelson, 1952, p. 60-5)».

Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-Pontoise

Le débat continue ...

ɵDes commentaires plus acerbes sont faits lors d'un débat ultérieur. -Publié dans la Reviewof Economicsand Statisticsen 1954, ce débat oppose

David Novick, un ingénieur travaillant pour RAND corporation, une organisation financée par l'US Air Force, et

un groupe d'économistes mathématiciens(qui étaient pour la plupart également liés à RAND).

ɵLa critique de Novickconsiste en ce que si les mathématiques, comme outil quantitatif, ont leur place, ils ne devraient pas être utilisés pour formaliser des notions qui ne sont pas quantifiables. ɵLaréponsedeRobertSolowestassezéloquente : "Paraphraser des arguments complexes en anglais lisible est un travail pénible et peu gratifiant.

La plupart des gens ont des choses plus intéressantes à faire : plus de recherche, des livres à lire, des enfants à élever ... La survie du plus apte àlalittérature scientifiqueest un bon test, même s'il est imparfait.

Si les techniques

mathématiques continuent de produire de la bonne économie, en tant que Darwinien, je prédis que bien avant que l'appendice ait disparu du système digestif humain,

les personnes qui s'intéressent à la théorie économique se seront mis à apprendre quelques mathématiques (Solow 1954, p. 372-4).» Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-Pontoise

La marginalisation progressive des

économistes mathématiciens.

ɵJusqu'à la fin des années 1950, les économistes mathématiciens sont encore une toute petite communauté. -Cela se limite à des lieux où économistes et chercheurs en sciences naturelles et en mathématiques se côtoient(MIT, Cowles, Stanford, etc.) ɵDans le but de prendre peu à peu une position dominantedans la discipline, il leur fallait devenir plus virulents. ɵL'historienne DeirdreMcCloskeyrésume l'esprit de l'époque :

"Aucunjeuneéconomistede1950n'auraitrisquésacarrièreensepermettant d'être tolérant ou relativement équilibré dans sa méthodologie.La plupart des économistes non mathématiciens à cette époque étaient ignorants et obtus: ils refusaient totalement cette évolution et souvent, ils avaient les moyens institutionnels de la bloquer. Il fallait alors faire sauter la citadelle.»

Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-Pontoise

LA CONTROVERSE DU

CAPITAL

L'émergence du post-keynésianisme

Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-Pontoise

La controverse du capital

ɵCette controverse a duré plus de deux décennies (de 1953 à1966) mais a eu sur la discipline

économique des effets plus larges.

ɵElle opposait deux camps :

-Les économistes du MIT : Robert Solow, Paul

Samuelson, Franco Modigliani...

-Les économistes de Cambridge (GB) : Joan

Robinson, Frank Hahn, Piero Sraffa...

ɵC'est la raison pour laquelle on l'appelle parfois la controverse des deux Cambridge.

Joan Robinson

(1903-1983) Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-Pontoise

La carrière de Joan Robinson, au cnetre

de la controverse ɵElle a étudié l'économie à Cambridge avec Maurice Dobb, un économiste marxiste. ɵElle a écrit The Theory of ImperfectCompetitionen1933. ɵElle faisait partie du cercle de jeunes chercheurs qui travaillaient avec Keynes, elle a participé à la conversion des économistes britanniques (notamment ceux de la LSE comme Lerner) au keynésianisme. ɵAprès la Seconde Guerre mondiale, elle est revenue au marxisme, proposant une

interprétation radicale de la théorie keynésienneen y incluant des problèmes d'inégalités

et de distribution de revenu.

-Cette interprétation l'oppose à la synthèse néoclassique pratiquée par les Américains

(qui, rappelons le, mettait de côté la question de la distribution). -Cependant, elle a des relations amicales avec Paul Samuelson et d'une manière générale les économistes des deux Cambridge vont beaucoup communiquer. Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-Pontoise

L'origine de la controverse

ɵLa macroéconomie de long terme(Solow) repose sur une hypothèse de concurrence pure et parfaite;

-Le capital et le travail sont deux facteurs de production dont la rémunération est égale à

l'équilibre à leurs productivités marginales respectives.

ɵJoan Robinson (1953) et Piero Srafffa(1960) affirmentque c'est faux car cela revient à confondre

deux sortes de capital. -Le capital comme stock physique (en gros, les machines utilisées dans l'économie)

-La valeur du capital à partir de laquelle le taux de profit est calculé (la mesureducapitalentermes de valeurs)

ɵCela pose :

-Le premier est un sdeuxtypes de problèmes impleproblème d'agrégation

ɵLa mesure du capital en termes de valeurs nécessite de connaître de les prix d'équilibre, ce qui nécessite de

connaître la valeur d'équilibre du taux de profit, ce dernier ne pouvant être estimé que si on connaît la valeur du capital. Il y a ici un problème de circularité. -Le second problème est d'ordre idéologique

ɵDans le modèle néoclassique, la distribution du revenu est tout simplement la résultante du

système de prix. Pour Sraffa et Robinson, la distribution du revenu est le résultat de conflits de

classe, qui sont eux-mêmes liés à la nature du capitalisme Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-Pontoise "Résolution" du conflit ɵLes économistes du MIT s'intéressent essentiellement à l'aspect technique, laissant de côté l'aspect idéologique. -Solow rejette la caractérisation de "néoclassique» que fait Robinson de ses travaux, car il ne se reconnaît dans l'idéologiequ'elleluiprête. ɵEn 1966, après plusieurs tentatives infructueuses de réfutation, Samuelson concèdeque Robinson a raison : -"Si tout cela cause des maux de têtes à ceux qui croient encore aux vieilles fables néoclassiques, rappelons nous que la vie de chercheur n'est pas facile. Nous devons respecter et évaluer les faits de la vie.» ɵMais à la frustration de la plupart des économistes de Cambridge, Samuelson et Solow vont continuer à utiliser des fonctions de production agrégées. -Elles sont utilisées par convenance méthodologique, parce que leur usage permet de simplifier le modèle et le résoudre, et non pas parce qu'elles sont théoriquement fondées. Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-Pontoise

La controverse va cependant fédérer une

communauté d'économistes hétérodoxes ɵLeséconomistes des deux Cambridge vont continuer à travailler ensemble. Stiglitz, par exemple, travaillera à Cambridge (GB) avec Kahn et Robinson sur des questions de déséquilibre liées à la controverse. ɵD'un autre côté, la controverse va servir de catalyseur pour le mouvement "post- keynésien», qui va se revendiquer comme hétérodoxe. Ces économistes vont fonder: -Une association académique (Post KeynesianEconomicsSociety) -Des revues académiques (Cambridge Journal of Economics, Journal of Post-

KeynesianEconomics)

ɵLes Post-Keynésienss'accordent sur un certain nombre d'idées contraires à l'orthodoxie néoclassique. -L'économie est sujette a des situations constantes de déséquilibre. -Les inégalités de revenu et la lutte des classes jouent un rôle dans la détermination des grands équilibres macroéconomiques. -L'intervention de l'Etat pour soutenir la demande est nécessaire, même dans le long terme. Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-Pontoise

LA RÉVOLTE DES

ÉTUDIANTS

Naissance de l'Économie Radicale

Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-Pontoise

Le marxisme en Amérique après la

Seconde Guerre mondiale

ɵSi les Post-Keynésiensont intégrédeséléments marxistes dans leur théorie, il y a des économistes qui s'identifiaient de manière plus profonde au marxisme politique. ɵAux Etats-Unis, Paul Sweezyétait le "le doyen des

Marxistes américains".

-Né à New York, il avait étudié à la LSEet avait participé au lancement de la

Reviewof

EconomicStudies.

-Il est allé à Harvardoù il était proche de

Schumpeter et de Samuelson.

-Il a écrit ses travaux les plus radicaux dans dansles revues

Dissent, the MonthlyReviewet

Economicsand Society.

Paul Sweezy

1910-2004

Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-Pontoise

La Nouvelle Gauche

mouvementpluslarge:laNouvelle Gauche -La Nouvelle Gauche est un mouvement marxiste qui ne se focalise pas tant sur la théorie économique mais sur les concepts plus larges de l'homme et de l'aliénation. -Leur inspirateur principal est le philosophe et théoricien critique Herbert

Marcuse.

ɵLeurs idées rejoignent le mouvement des droits civiques (la lutte contre les discriminations raciales et pour la libération des femmes) et incluent des préoccupations environnementales. ɵÀ cette époque, l'économie rencontre un vrai problème de "pertinence», notamment du point de vue éducatif.

Le contenu des cours d'économie ne semble

pas du tout coller à l'air du tempset aux préoccupations des étudiants. Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-Pontoise

L'Economie radicale

ɵL'Economie Radicale ne naît pas à la marge mais sur les campus des universités les plus prestigieuses. -Université du Michigan à Ann Harbor, Harvard, etc.

ɵC'est avant tout un mouvement pédagogique.

-À Harvard, Arthur MacEwan, Samuel Bowles, Herbert Gintiset Thomas

Weisskopf, tous de

jeunes enseignants ou des thésards, donnent des cours d'économie radicale. -En 1969, ils participent à l'occupation des locauxadministratifsde l'Université et à une grève des étudiants (contre la guerre du Vietnam). L'intervention de la police crée de l'indignation chez les professeurs. ɵL'Union for Radical PoliticalEconomy (URPE) organise une conférence avec Paul Sweezy. A cette occasion, Samuelson se montre critique, affirmant que l'économie radicale tend à renforcer les aprioris des étudiants, plutôt que de leur permettre d'exercer leur esprit critique. Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-Pontoise

Rejet de l'économie radicale par

l'économie mainstream

ɵSolow écrit à son sujet :

-"Telle qu'elle est pratiquée aujourd'hui», l'économie radicale, "contient plus de phrases creuses, pas moins de phrases creuses; plus de jeu de rôle, pas moins de jeu de rôle; moins d'adhérence aux faits, pas plus d'adhérence aux faits que l'économie conventionnelle» ... "je ne pense pas qu'un tour d'horizon de l'économie contemporaine nécessiterait de porter trop d'attention à l'économie radicale (1971, p. 63-5).» ɵComme la plupart des autres membres de l'URPE, Bowles, bien que considéré comme brillant, ne sera pas embauché à Harvard. ɵIl va bouger à l'université d'Amherst, qui deviendra un lieu de prédilection pour les radicaux, marxistes et post-keynésiens. ɵSon travail se focalise sur les inégalités économiques, notamment sur les effets éducatifs. Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-Pontoise

ENTRE MARGINALITÉ ET

RECONNAISSANCE

L'École autrichienne et l'économie comportementale Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-Pontoise

La marginalisation de l'école

Autrichienne

ɵNous avons vu quel rôle l'économiste autrichien avait joué dans la critiquee des idées keynésiennes et dans la création d'un centre de recherche très libéral à l'Université de Chicago. ɵCependant, Hayek va se retrouver de moins en moins assimilé à l'économie "mainstream». À Chicago, ses méthodes d'analyse sont en effet très différentes de celles des économiques comme Friedman et Stigler. -Hayek insiste en effet sur le rôle de l'information dans l'économie. -La supériorité de l'économie de marché sur le communisme s'explique non pas sur un critère d'efficacité économique mais par la capacité du marché à agir comme un "moteur d'information» -Lavisionqu'il a de l'équilibre économique est différente de celle de Marshall ou Walras, se rapprochantplusdecelledeMenger (les échanges ont lieu hors

équilibre). Par ailleurs,

Hayek va se positionner contre l'économie

mathématiqueet contre la prétention à la scientificité de la discipline. Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-Pontoise

L'influence des "Autrichiens» aux US

ɵDe ce fait, l'influence de Hayek sera de moins en moins économique et de plus en plus politique puisqu'il contribuera à promouvoir les idées néolibérales auprès des politiques, via son "thinktank», la sociétédu

Mont-Pèlerin.

-Ses premiers travaux lui valent néanmoins le prix Nobel d'économie en 1974. ɵPendant ce temps, Ludwig von Mises enseigne à New York University, inspirant une générations d'"

Autrichiens Américains».

-Ils sont souvent très provocants dans leur critique de l'économie néoclassique et dans la défense des idées libertariennes (forme extrême du libéralisme économique et politique) -Murray Rothbarden est un bon exemple. Il est anarcho-libéral, critique l'existence des banques centrales, décrit Adam Smith comme un plagiaireet un Marxiste avant l'heure. -Création de la Reviewof AustrianEconomicset du Ludwig von

Mises Institute.

Murray Rothbard

(1923-1995) Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-Pontoise

L'économie comportementale : une

révolution de l'extérieur ?

ɵDaniel Kahneman (né en 1934)

-Pas un économiste mais un psychologue (chercheur en sciences cognitives) ɵIl a reçu en 2002 le Prix Nobel pour ses travaux sur les biais cognitifs. -Il les a développés avec Amos Tversky (1937-

1996) à la

fin des années 1970 ɵIl est connu pour sa théorie des perspectives et la notion d'ancrage. Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-Pontoise

Un exemple

ɵLinda, 30 ans, est célibataire, brutalement honnêteet brillante. Elle a un master en

philosophie. Etudiante, elle était très engagée en faveur des causes sociales et a milité

contre les armes nucléaires. ɵÀ votre avis, est-il plus probable que Linda soit: -Une enseignante ? -Une employée de banque ? -Une employée de banque et une militante du droit des femmes ?

ɵUne majorité des gens choisit la 3

e réponse. Elle est pourtant logiquement impossible, car elle ne peut être plus probable que la 2 e réponse. Mais les informations données vont tromper les gensqui vont alors se focaliser sur l'idée qu'elle puisse être militante. ɵCe genre d'exemple contredit les hypothèses de rationalité généralement admises dans la théorie économique. Yann GIRAUD, Histoire de la Pensée Economique, Université de Cergy-Pontoise

Richard Thaler et la théorie des nudge

ɵThaler(né en 1945)

-PhD à l'université de Rochester en 1974 (Sherwin

Rosen), puis il

part à Stanford où il travaille avec

Kahneman et Tversky.

-Il développe une théorie de la finance comportementale dans les années 1980 et 1990. ɵIl étudie particulièrement les comportements irrationnels. -Il est à l'origine du concept de "nudge» en économie. -Les gens sont sujet à de nombreux biais de routineet il est possible de les encourager à avoir de meilleurs comportements sans les forcer à suivre des règles ou à changer leurs motivations, à l'aide de simples incitations ou signaux.quotesdbs_dbs7.pdfusesText_13