[PDF] SQ1 Groupement de texte : stratégies argumentatives



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Une approche de l’analyse de texte centrée sur le sujet lecteur

L’analyse de texte : pratiques et consensus 1 1 Les pratiques courantes Les plans d’études étant rédigés en termes de contenus, il n’est pas aisé de donner une définition précise de ce qui est entendu, ou plutôt sous-entendu, par "l’analyse de texte au gymnase"



Correction explication de texte Pascal

Mais cela ne veut pas dire que la raison n’a pas de rôle Le « Aussi » signale une rupture dans le texte (« aussi, en poussant les recherches de plus en plus »), indique la nécessité d’une autre méthode, d’une autre réponse Cette autre méthode, il faut le remarquer tout de suite, n’est pas



SQ1 Groupement de texte : stratégies argumentatives

Pesait plus qu'un fromage, outre que sa toison Etait d'une épaisseur extrême, Et mêlée à peu près de la même façon Que la barbe de Polyphème Elle empêtra si bien les serres du corbeau, Que le pauvre animal ne put faire retraite Le Berger vient, le prend, l'encage bien et beau, Le donne à ses enfants pour servir d'amusette



Sujets de Dictée et Questions du DEF - CRIFPE

b) Relève des passages qui prouvent que les femmes mènent un vie dure 2)- Explique les mots et expressions : en file Indienne ; s’interpellant ; les provisions ; des friandises 3) Analyse grammaticale des mots soulignés dans le texte 4) Analyse logique de la dernière phrase de la dictée



L’assommoir de Zola La déchéance de Gervaise

éviter les commentaires, n'attendant de ces salauds que des avanies, mais n'ayant même plus la force de leur répondre, et de les lâcher là comme un paquet de sottises Et puis, zut elle demandait son plaisir, rester en tas, tourner ses pouces, bouger quand il s'agissait de prendre du bon temps, pas davantage Éléments d’introduction



ETUDE DE TEXTE : II - LE TEXTE NARRATIF/Exercice

ETUDE DE TEXTE : II - LE TEXTE NARRATIF/Exercice Texte: Un marché de dupes Il y avait un petit valet que l’on avait envoyé à la foire pour vendre une paire de vahes L’une des êtes était fort mal en point, et l’on avait dit au garçon : surtout ne les vend qu’ensemle



COMMENTAIRE Vous commenterez le texte de Mme Leprince de

trouvassent un duc, ou tout au moins un comte La Belle (car je vous ai dit que c’était le nom de la plus jeune), la Belle, dis-je, remercia bien honnêtement ceux qui voulaient l’épouser ; mais elle leur dit : qu’elle était trop jeune, et qu’elle souhaitait de tenir compagnie à son père pendant quelques années



Le discours narratif et le discours descriptif

Manuel p 34 no 5 / Retrouve les trois paragraphes de ce texte : un pour le discours narratif, un pour le discours descriptif, un pour les paroles rapportées Il monta sur l’escabeau et saisissant une poutre de chaque main, se laissa dans le grenier Puis, se couchant à plat ventre, il prit la lampe que je lui tendais et je le



Le racisme expliqué à ma fille - Les cours en lair

couleur de peau, ni la même langue, ni la même façon de faire la fête, se croit meilleur, disons supérieur, que celui qui est différent de lui Il persiste à croire qu’il existe plusieurs races et se dit: «Ma race est belle et noble; les autres sont laides et bestiales» [ ] Tahar Ben Jelloun, Le racisme expliqué à ma fille L

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SQ1. Groupement de texte : stratégies argumentatives Texte 1 : Montaigne, Essais, Livre III, Chapitre 6, " Des coches », 1595.

(transcription en français moderne par G. de Pernon)Quel dommage qu'une si noble conquête ne soit pas tombée sous l'autorité d'Alexandre

ou de ces anciens Grecs et Romains, et qu'une si grande mutation et transformation de tant d'empires et de peuples ne soit pas tombée dans des mains qui eussent doucement poli et amendé ce qu'il y avait là de sauvage, en confortant et en développant les bonnes semences que la nature y avait produites, en mêlant non seulement à la culture des terres

et à l'ornement des villes les techniques de ce monde-ci, dans la mesure où cela eût été

nécessaire, mais aussi en mêlant les vertus grecques et romaines aux vertus originelles de

ce pays ! Comme cela eût été mieux, et quelle amélioration pour la terre entière, si les

premiers exemples que nous avons donnés et nos premiers comportements là-bas avaient

suscité chez ces peuples l'admiration et l'imitation de la vertu, s'ils avaient tissé entre eux

et nous des relations d'alliance fraternelle ! Comme il eût été facile alors de tirer profit

d'âmes si neuves et si affamées d'apprendre, ayant pour la plupart de si belles dispositions naturelles ! Au contraire, nous avons exploité leur ignorance et leur inexpérience pour les amener

plus facilement à la trahison, à la luxure, à la cupidité, et à toutes sortes d'inhumanités et

de cruautés, à l'exemple et sur le modèle de nos propres moeurs ! A-t-on jamais mis à ce

prix l'intérêt du commerce et du profit ? Tant de villes rasées, tant de peuples exterminés,

passés au fil de l'épée, et la plus riche et la plus belle partie du monde bouleversée dans

l'intérêt du négoce des perles et du poivre... Beau résultat ! Jamais l'ambition, jamais les

inimitiés ouvertes n'ont poussé les hommes les uns contre les autres à de si horribles hostilités et à des désastres aussi affreux.

Texte original (orthographe modernisée)

Que n'est tombée sous Alexandre, ou sous ces anciens Grecs et Romains, une si noble conquête : et une si grande mutation et altération de tant d'empires et de peuples, sous des mains, qui eussent doucement poli et défriché ce qu'il y avait de sauvage : et eussent conforté et promu les bonnes semences, que nature y avait produites : mêlant non seulement à la cultures des terres, et ornement des villes, les arts de deçà, en tant qu'elles y eussent été nécessaires, mais aussi, mêlant les vertus Grecques et Romaines,

aux originelles du pays ? Quelle réparation eut-ce été, et quel amendement à toute cette - - - - - - - - - - - - - - - - -

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machine, que les premiers exemples et déportements nôtres, qui se sont présentés par delà, eussent appelé ces peuples, à l'admiration, et imitation de la vertu, et eussent

dressé entre-eux et nous, une fraternelle société et intelligence ? Combien il eut été aisé,

de faire son profit, d'âmes si neuves, si affamées d'apprentissage, ayant pour la plupart, de si beaux commencements naturels ? Au rebours, nous nous sommes servis de leur ignorance, et inexpérience, à les plier plus facilement vers la trahison, luxure, avarice, et vers toute sorte d'inhumanité et de cruauté, à l'exemple et patron de nos moeurs. Qui mit jamais à tel prix, le service de la mercadence et de la trafic ? Tant de villes rasées, tant de nations exterminées, tant de millions de peuples, passés au fil de l'épée, et la plus riche et belle partie du monde bouleversée, pour la négociation des perles et du poivre : Mécaniques victoires. Jamais l'ambition, jamais les inimitiés publiques, ne poussèrent les hommes, les uns contre les

autres, à si horribles hostilités, et calamités si misérables. - - - - - - - - - - - - - - - - -

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Texte 2 : Voltaire, Dictionnaire philosophique, article "Guerre», 1764.Un généalogiste prouve à un prince qu'il descend en droite ligne d'un comte dont les

parents avaient fait un pacte de famille, il y a trois ou quatre cents ans avec une maison

dont la mémoire même ne subsiste plus. Cette maison avait des prétentions éloignées sur

une province dont le dernier possesseur est mort d'apoplexie : le prince et son conseil concluent sans difficulté que cette province lui appartient de droit divin. Cette province, qui est à quelques centaines de lieues de lui, a beau protester qu'elle ne le connaît pas, qu'elle n'a nulle envie d'être gouvernée par lui ; que, pour donner des lois aux gens, il faut au moins avoir leur consentement : ces discours ne parviennent pas seulement aux oreilles du prince, dont le droit est incontestable. Il trouve incontinent un grand nombre d'hommes qui n'ont rien à perdre ; il les habille d'un gros drap bleu à cent dix sous l'aune, borde leurs chapeaux avec du gros fil blanc, les fait tourner à droite et à gauche et marche à la gloire. Les autres princes qui entendent parler de cette équipée y prennent part, chacun selon son pouvoir, et couvrent une petite étendue de pays de plus de meurtriers mercenaires que Gengis Khan, Tamerlan, Bajazet n'en traînèrent à leur suite. Des peuples assez éloignés entendent dire qu'on va se battre, et qu'il y a cinq à six sous

par jour à gagner pour eux s'ils veulent être de la partie : ils se divisent aussitôt en deux

bandes comme des moissonneurs, et vont vendre leurs services à quiconque veut les employer. Ces multitudes s'acharnent les unes contre les autres, non seulement sans avoir aucun intérêt au procès, mais sans savoir même de quoi il s'agit. Il se trouve à la fois cinq ou six puissances belligérantes, tantôt trois contre trois,

tantôt deux contre quatre, tantôt une contre cinq, se détestant toutes également les unes

les autres, s'unissant et s'attaquant tour à tour ; toutes d'accord en seul point, celui de faire tout le mal possible. Le merveilleux de cette entreprise infernale, c'est que chaque chef des meurtriers fait

bénir ses drapeaux et invoque Dieu solennellement avant d'aller exterminer son prochain. - - - - - - - - - - - - - - - - -

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Texte 3 : Victor Hugo, préface du Dernier jour d'un condamnéCeux qui jugent et qui condamnent disent la peine de mort nécessaire. D'abord, -

parce qu'il importe de retrancher de la communauté sociale un membre qui lui a déjà nui et qui pourrait lui nuire encore. - S'il ne s'agissait que de cela, la prison perpétuelle suffirait. À quoi bon la mort ? Vous objectez qu'on peut s'échapper d'une prison ? Faites mieux votre ronde. Si vous ne croyez pas à la solidité des barreaux de fer, comment osez- vous avoir des ménageries ?

Pas de bourreau où le geôlier suffit.

Mais, reprend-on, - il faut que la société se venge, que la société punisse. - Ni l'un, ni

l'autre. Se venger est de l'individu, punir est de Dieu. La société est entre deux. Le châtiment est au-dessus d'elle, la vengeance au-dessous. Rien de si grand et de si petit ne lui sied. Elle ne doit pas "punir pour se venger" ; elle doit corriger pour améliorer. Transformez de cette façon la formule des criminalistes, nous la comprenons et nous y adhérons. Reste la troisième et dernière raison, la théorie de l'exemple. - Il faut faire des exemples ! il faut épouvanter par le spectacle du sort réservé aux criminels ceux qui

seraient tentés de les imiter ! - Voilà bien à peu près textuellement la phrase éternelle

dont tous les réquisitoires des cinq cents parquets de France ne sont que des variations plus ou moins sonores. Eh bien ! nous nions d'abord qu'il y ait exemple. Nous nions que le spectacle des supplices produise l'effet qu'on en attend. Loin d'édifier le peuple, il le démoralise, et ruine en lui toute sensibilité, partant toute vertu. Les preuves abondent, et encombreraient notre raisonnement si nous voulions en citer. Nous signalerons pourtant un fait entre mille, parce qu'il est le plus récent. Au moment où nous écrivons, il n'a que dix jours de date. Il est du 5 mars, dernier jour du carnaval. À Saint-Pol, immédiatement après l'exécution d'un incendiaire nommé Louis Camus, une troupe de masques est venue danser autour de l'échafaud encore fumant. Faites donc des exemples ! Le mardi gras vous rit au nez. - - - - - - - - - - - - - - - - -

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Texte 4 : Jean de La Fontaine, Fables, Livre II, fable 16LE CORBEAU VOULANT IMITER L'AIGLE

L'oiseau de Jupiter enlevant un mouton,

Un corbeau, témoin de l'affaire,

Et plus faible de reins, mais non pas moins glouton,

En voulut sur l'heure autant faire.

Il tourne à l'entour du troupeau,

Marque entre cent Moutons le plus gras, le plus beau,

Un vrai mouton de sacrifice

On l'avait réservé pour la bouche des dieux.

Gaillard Corbeau disait, en le couvant des yeux :

" Je ne sais qui fut ta nourrice ; Mais ton corps me paraît en merveilleux état :

Tu me serviras de pâture. »

Sur l'animal bêlant à ces mots il s'abat.

La moutonnière créature

Pesait plus qu'un fromage, outre que sa toison

Etait d'une épaisseur extrême,

Et mêlée à peu près de la même façon

Que la barbe de Polyphème.

Elle empêtra si bien les serres du corbeau,

Que le pauvre animal ne put faire retraite.

Le Berger vient, le prend, l'encage bien et beau,

Le donne à ses enfants pour servir d'amusette.

Il faut se mesurer; la conséquence est nette :

Mal prend aux volereaux de faire les voleurs.

L'exemple est un dangereux leurre

Tous les mangeurs de gens ne sont pas grands seigneurs ;

Où la Guêpe a passé, le Moucheron demeure. - - - - - - - - - - - - - - - - -

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Texte 5 : Voltaire, Zadig, Chapitre XVICependant Zadig parla ainsi à Ogul: " Seigneur, on ne mange point mon basilic, toute sa

vertu doit entrer chez vous par les pores. Je l'ai mis dans une petite outre bien enflée et couverte d'une peau fine: il faut que vous poussiez cette outre de toute votre force, et que je vous la renvoie à plusieurs reprises; et en peu de jours de régime vous verrez ce que peut mon art ». Ogul dès le premier jour fut tout essoufflé, et crut qu'il mourrait de fatigue. Le second il fut moins fatigué, et dormit mieux. En huit jours il recouvra toute la

force, la santé, la légèreté, et la gaieté de ses plus brillantes années. " Vous avez joué au

ballon, et vous avez été sobre, lui dit Zadig: apprenez qu'il n'y a point de basilic dans la nature, qu'on se porte toujours bien avec de la sobriété et de l'exercice, et que l'art de faire subsister ensemble l'intempérance et la santé est un art aussi chimérique que la

pierre philosophale, l'astrologie judiciaire, et la théologie des mages ». - - - - - - - - - - - - - - - - -

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10 SQ 2. Etude d'une oeuvre intégrale : Molière, Dom Juan Texte 1 : Dom Juan, Acte I, Scène 2 (extrait)DOM JUAN, SGANARELLE. DOM JUAN : Eh bien ! je te donne la liberté de parler et de me dire tes sentiments. SGANARELLE : En ce cas, Monsieur, je vous dirai franchement que je n'approuve point votre méthode, et que je trouve fort vilain d'aimer de tous côtés comme vous faites. DOM JUAN : Quoi ? tu veux qu'on se lie à demeurer au premier objet qui nous prend, qu'on renonce au monde pour lui, et qu'on n'ait plus d'yeux pour personne ? La belle chose de vouloir se piquer d'un faux honneur d'être fidèle, de s'ensevelir pour toujours dans une passion, et d'être mort dès sa jeunesse à toutes les autres beautés qui nous peuvent frapper les yeux ! Non, non : la constance n'est bonne que pour des ridicules; toutes les belles ont droit de nous charmer, et l'avantage d'être rencontrée la première ne doit point dérober aux autres les justes prétentions qu'elles ont toutes sur nos cours. Pour moi, la beauté me ravit partout où je la trouve, et je cède facilement à cette douce violence dont elle nous entraîne. J'ai beau être engagé, l'amour que j'ai pour une belle n'engage point mon âme à faire injustice aux autres; je conserve des yeux pour voir le mérite de toutes, et rends à chacune les hommages et les tributs où la nature nous oblige. Quoi qu'il en soit, je ne puis refuser mon coeur à tout ce que je vois d'aimable; et dès qu'un beau visage me le demande, si j'en avais dix mille, je les donnerais tous. Les inclinations naissantes, après tout, ont des charmes inexplicables, et tout le plaisir de l'amour est dans le changement. On goûte une douceur extrême à réduire, par cent hommages, le coeur d'une jeune beauté, à voir de jour en jour les petits progrès qu'on y fait, à combattre par des transports, par des larmes et des soupirs, l'innocente pudeur d'une âme

qui a peine à rendre les armes, à forcer pied à pied toutes les petites résistances qu'elle

nous oppose, à vaincre les scrupules dont elle se fait un honneur et la mener doucement où nous avons envie de la faire venir. Mais lorsqu'on en est maître une fois, il n'y a plus rien à dire ni rien à souhaiter; tout le beau de la passion est fini, et nous nous endormons

dans la tranquillité d'un tel amour, si quelque objet nouveau ne vient réveiller nos désirs,

et présenter à notre coeur les charmes attrayants d'une conquête à faire. Enfin il n'est rien de si doux que de triompher de la résistance d'une belle personne, et j'ai sur ce sujet

l'ambition des conquérants, qui volent perpétuellement de victoire en victoire, et ne - - - - - - - - - - - - - - - - -

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peuvent se résoudre à borner leurs souhaits. Il n'est rien qui puisse arrêter l'impétuosité

de mes désirs : je me sens un coeur à aimer toute la terre; et comme Alexandre, je

souhaiterais qu'il y eût d'autres mondes, pour y pouvoir étendre mes conquêtes

amoureuses. SGANARELLE : Vertu de ma vie, comme vous débitez ! Il semble que vous ayez appris cela par coeur, et vous parlez tout comme un livre.

DOM JUAN : Qu'as-tu à dire là-dessus ?

SGANARELLE : Ma foi ! j'ai à dire., je ne sais; car vous tournez les choses d'une manière, qu'il semble que vous avez raison; et cependant il est vrai que vous ne l'avez pas. J'avais les plus belles pensées du monde, et vos discours m'ont brouillé tout cela. Laissez faire : une autre fois je mettrai mes raisonnements par écrit, pour disputer avec vous.

DOM JUAN : Tu feras bien.

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Texte 2 : Acte II, scène 4DOM JUAN, SGANARELLE, CHARLOTTE, MATHURINE.

SGANARELLE, apercevant Mathurine : Ah! ah!

MATHURINE, à Dom Juan: Monsieur, que faites-vous donc là avec Charlotte? Est-ce que vous lui parlez d'amour aussi? DOM JUAN, à Mathurine: Non, au contraire, c'est elle qui me témoignait une envie d'être ma femme, et je lui répondais que j'étais engagé à vous. CHARLOTTE: Qu'est-ce que c'est donc que vous veut Mathurine? DOM JUAN, bas, à Charlotte: Elle est jalouse de me voir vous parler, et voudrait bien que je l'épousasse; mais je lui dis que c'est vous que je veux.

MATHURINE: Quoi? Charlotte...

DOM JUAN, bas, à Mathurine: Tout ce que vous lui direz sera inutile; elle s'est mis cela dans la tête.

CHARLOTTE: Quement donc! Mathurine...

DOM JUAN, bas, à Charlotte: C'est en vain que vous lui parlerez; vous ne lui ôterez point cette fantaisie.

MATHURINE: Est-ce que...?

DOM JUAN, bas, à Mathurine: Il n'y a pas moyen de lui faire entendre raison.

CHARLOTTE: Je voudrais...

DOM JUAN, bas, à Charlotte: Elle est obstinée comme tous les diables.

MATHURINE: Vraiment.

DOM JUAN, bas, à Mathurine: Ne lui dites rien, c'est une folle.

CHARLOTTE: Je pense...

DOM JUAN, bas, à Charlotte: Laissez-la là, c'est une extravagante.

MATHURINE: Non, non: il faut que je lui parle.

CHARLOTTE: Je veux voir un peu ses raisons.

MATHURINE: Quoi?

DOM JUAN, bas, à Mathurine: Je gage qu'elle va vous dire que je lui ai promis de l'épouser. - - - - - - - - - - - - - - - - -

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CHARLOTTE: Je...

DOM JUAN, bas, à Charlotte: Gageons qu'elle vous soutiendra que je lui ai donné parole de la prendre pour femme. MATHURINE: Holà! Charlotte, ça n'est pas bien de courir sur le marché des autres. CHARLOTTE: Ça n'est pas honnête, Mathurine, d'être jalouse que Monsieur me parle. MATHURINE: C'est moi que Monsieur a vue la première. CHARLOTTE: S'il vous a vue la première, il m'a vue la seconde, et m'a promis de m'épouser. DOM JUAN, bas, à Mathurine: Eh bien! que vous ai-je dit? MATHURINE: Je vous baise les mains, c'est moi, et non pas vous, qu'il a promis d'épouser. DOM JUAN, bas, à Charlotte: N'ai-je pas deviné? CHARLOTTE: à d'autres, je vous prie; c'est moi, vous dis-je. MATHURINE: Vous vous moquez des gens; c'est moi, encore un coup. CHARLOTTE: Le vlà qui est pour le dire, si je n'ai pas raison. MATHURINE: Le vlà qui est pour me démentir, si je ne dis pas vrai. CHARLOTTE: Est-ce, Monsieur, que vous lui avez promis de l'épouser? DOM JUAN, bas, à Charlotte: Vous vous raillez de moi. MATHURINE: Est-il vrai, Monsieur, que vous lui avez donné parole d'être son mari? DOM JUAN, bas, à Mathurine: Pouvez-vous avoir cette pensée?

CHARLOTTE: Vous voyez qu'al le soutient.

DOM JUAN, bas, à Charlotte: Laissez-la faire.

MATHURINE: Vous êtes témoin comme al l'assure.

DOM JUAN, bas, à Mathurine: Laissez-la dire.

CHARLOTTE: Non, non: il faut savoir la vérité.

MATHURINE: Il est question de juger ça.

CHARLOTTE: Oui, Mathurine, je veux que Monsieur vous montre votre bec jaune. MATHURINE: Oui, Charlotte, je veux que Monsieur vous rende un peu camuse. CHARLOTTE: Monsieur, vuidez la querelle, s'il vous plaît. MATHURINE: Mettez-nous d'accord, Monsieur. - - - - - - - - - - - - - - - - -

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