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î3009 MARSEILLE avril î979
tu..de6 cou.me ce. Règle 1 : Quand un gros adjectif suit un nom propre si les ... clinables
Numéro 63
10 jui. 2005 Bien connue dans l'enseignement primaire la pédagogie de maîtrise à effet vicariant (PMEV) est transposable au collège.
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hQ +Bi2 i?Bb p2`bBQM, C2M@J`+ hm`#MX GBbi2b /2 /BzmbBQM TQm` 2Mb2B;MMib /m T`2KB2` /2;`û,mM2 2tTû`B2M+2 bQ+BH2UNIVERSITÉ RENNES 2 - HAUTE BRETAGNE
U.F.R. DE SCIENCES HUMAINES
N° attribué par la bibliothèque
THÈSE
pour obtenir le grade deDOCTEUR DE L'UNIVERSITÉ DE RENNES 2
Discipline : Sciences de l'Éducation
présentée et soutenue publiquement parJean-Marc TURBAN
le 6 décembre 2004 Listes de diffusion pour enseignants du premier degré : une expérience sociale formative, combinaison des logiques de l'action (intégration, stratégie, subjectivation)Directrice de thèse : Gisèle Tessier
edutice-00000767, version 1 - 23 Dec 2004 LISTES DE DIFFUSION POUR ENSEIGNANTS DU PREMIER DEGRÉCaminante, no hay camino,
Se hace el camino al andar !
Paso a paso, verso a verso...
Antonio Machado
edutice-00000767, version 1 - 23 Dec 2004REMERCIEMENTS
Je tiens tout d'abord à exprimer ma sincère gratitude à Gisèle Tessier, pour la confiance
qu'elle a bien voulu m'accorder en acceptant de diriger cette thèse, pour son soutien chaleureux, ses conseils avisés et ses critiques constructives.Je remercie Jacqueline Fontaine, Maître de conférence habilité à l'Université de Haute
Bretagne - RENNES II., ses indications et recommandations m'ont été très utiles tout au long de mon parcours universitaire, de la licence au D.E.A. en Sciences de l'Éducation. Je remercie les membres du jury qui me font l'honneur d'examiner ce travail. Mes remerciements s'adressent également à Christian Derrien, Maître de conférence à l'Université de Haute Bretagne - RENNES II. qui a partagé avec moi sa longue expérience des réseaux de communication dans le milieu scolaire.Ce travail n'aurait jamais vu le jour sans la
coopération de mes colistiers de Listecolfr et des listes Freinet et PMEV. Je suis plus particulièrement redevable envers les propriétaires et gestionnaires de ces trois listes pour leur dévouement, leur disponibilité et envers les abonnés qui ont renseigné le questionnaire électronique ou m'ont accordé un entretien. Qu'ils trouvent ici un témoignage de ma reconnaissance. Je n'oublie pas mes proches qui m'ont accompagné dans cette aventure: Pascal et Pierre,vérificateurs attentifs ; Freddy mon épouse, collaboratrice zélée et bienveillante ; Lou et
Soïg, mes deux petits coeurs.
edutice-00000767, version 1 - 23 Dec 2004 LISTES DE DIFFUSION POUR ENSEIGNANTS DU PREMIER DEGRÉ edutice-00000767, version 1 - 23 Dec 2004AVERTISSEMENT
Références bibliographiques
Les références bibliographiques sont indiquées entre parenthèses dans le texte et renvoient
à la bibliographie générale. Nous indiquons l'année de parution de l'ouvrage et, si ce n'est pas l'ensemble de l'ouvrage auquel nous nous référons, la ou les pages concernées, comme dans l'exemple suivant : (Devauchelle, 1999 : 29).Références sur le Web
Un certain nombre de nos références renvoient à des sites sur la Toile mondiale. Toutes lesadresses données ont été vérifiées le 27 septembre 2004. Des liens ne sont plus actifs, nous
indiquons alors la date à laquelle nous les avons consultés. Les références " webgraphiques » sont présentées sous la forme : [en ligne], adresse U.R.L. : http://www.cartables.net/index1024.htmlNotes de bas de page
Nous avons réservé les notes de bas de page aux commentaires et précisions éventuelles, ainsi qu'à certaines références ponctuelles consultées sur le Web.Citations
Nous avons respecté, autant que faire se peut, les propos des auteurs et abonnés cités.Cependant, quelques arrangements se sont avérés nécessaires afin d'en accroître la lisibilité
et la pertinence dans le cadre de ce travail. Les extraits d'entretiens sont retranscrits à l'identique. Ils conservent le naturel et l'authenticité de l'oralité. Les citations d'abonnés apparaissent en italique contrairement aux citations d'auteurs quisont présentées entre des marges plus conséquentes afin. edutice-00000767, version 1 - 23 Dec 2004
LISTES DE DIFFUSION POUR ENSEIGNANTS DU PREMIER DEGRÉ edutice-00000767, version 1 - 23 Dec 2004SOMMAIRE
Avertissement 5
INTRODUCTION 9
PREMIER CHAPITRE : Autoformation 15
DEUXIÈME CHAPITRE : Un cyberespace de formation 89 TROISIÈME CHAPITRE : Problématique et méthodologie 195 QUATRIÈME CHAPITRE : L'expérience sociale sur les listes de diffusion pour enseignants du premier degré 299 CONCLUSION GÉNÉRALE ET PERSPECTIVES DE RECHERCHE 505Bibliographie 523
Webgraphie 536
Tables des figures, tableaux et graphiques 540
Index des auteurs 543
Index des notions 545
Table des matières 547
Annexes 554
edutice-00000767, version 1 - 23 Dec 2004 LISTES DE DIFFUSION POUR ENSEIGNANTS DU PREMIER DEGRÉ edutice-00000767, version 1 - 23 Dec 2004INTRODUCTION
INTRODUCTION
Les " technophobes », épouvantés par l'uniformisation numérique et les " technophiles », enthousiasmés par la modernisation de la société, pour reprendre les mots de P. Breton (2000), observent, à regret pour les uns, en toute confiance pour les autres, que les Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) investissent aujourd'hui toutes les sphères de l'activité humaine. Internet symbolise cette vague de fond technologique. Il connaît une croissance exponentielle. Pour atteindre 50 millions depersonnes, il a fallu 38 ans à la radio, 13 ans à la télévision et moins de 4 ans à Internet
1. Chaque jour, des milliers de nouveaux internautes viennent peupler le cyberespace de communication, qui recense d'ores et déjà plus de 600 millions d'hôtes2. 63 millions de noms de domaines sont enregistrés dans le monde dont plus de 4,7 millions de nouvelles adresses Internet rien que pour le premier trimestre 20043. Chaque mois, le nombre de
personnes possédant une adresse électronique augmente de 5% dans le monde. Balbutiant et confidentiel en 1990, Internet, presque quinze ans plus tard, est devenu un véritable" phénomène de société » dont les autres médias relatent à grand bruit les avancées et
dérives. Données, textes, images et sons de toutes sortes sont numérisés ou produits directement sous forme numérique, et peuvent circuler dans les " tuyaux » du réseau de réseaux. Tout élément d'information numérisé est virtuellement mis en contact avec tout autre et tout internaute. Un lien virtuel relie aussi tous les " cyberspatiaunautes ». Notre vision du monde, notre perception du temps et de l'espace en sont bouleversées, notre rapport aux autres et au savoir change. Internet nous invite sur les chemins de la connaissance et nous procure les moyens d'une autonomisation dans nos apprentissages. Il nous invite à nous autoformer en ligne à l'aide de dispositifs plus ou moins ouverts, organisés, dans une société de plus en plus éducative. L'éducation est l'affaire d'une vie, reconnaît-on aujourd'hui, comme pour mieux signifier qu'il faut sans cesse développer ses compétences personnelles et professionnelles, dans un1 Source [en ligne] à l'adresse U.R.L. : http://www.public.info.org/DossiersPermanents/InternetAuSud/Chif
2 Selon le tableau de bord du commerce électronique du MEN (Mission pour l'Économie Numérique, dépend
du Ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie), 2004, [en ligne]). 3 Source [en ligne], adresse U.R.L.: http://www.atelier.fr/article.php?artid=27718edutice-00000767, version 1 - 23 Dec 2004
LISTES DE DIFFUSION POUR ENSEIGNANTS DU PREMIER DEGRÉ1 » permet, en outre, une communication de groupe
originale dont la facilité de mise en oeuvre et la convivialité assurent le succès. Une liste de
diffusion regroupe des dizaines, des centaines, voire des milliers d'individus autour d'unmême centre d'intérêt. Tout message envoyé à l'adresse de la liste est automatiquement
redistribué à l'ensemble des abonnés. Une communication hybride (sorte d'écrit oralisé),
asynchrone, multipolaire et horizontale2 s'instaure entre les membres du réseau socio- technique. Les enseignants s'emparent de ce média. L'annuaireFrancopholistes3, portail français de
référence en matière de listes de diffusion, en recense pas moins de 90 dans les rubriques " enseignants », " professeurs » ou " instituteurs ».1 Listes de discussion à proprement parler dans le cas des listes interactives, nous y reviendrons. 2 Sauf dans le cas des listes institutionnelles ou les relations hiérarchiques persistent. 3 Le 13 septembre 2004, [en ligne], adresse U.R.L. : http://www.francopholist.com/
Francopholistes est un annuaire des listes de diffusion et des lettres d'information (" newsletters »)
francophones, organisé en catégories et sous-catégories. Il permet une recherche de listes par nom, par
description, par catégorie ou encore par mots-clés contenus dans les messages. Il fournit les instructions
nécessaires pour s'abonner à chacune des listes et le nom de son (ou ses) propriétaire(s). Cet annuaire a été
créé à l'initiative du CRU (Comité Réseau des Universités). En avril 2000, il a migré vers Présence Web, une
société de services spécialisée dans les prestations liées à Internet. edutice-00000767, version 1 - 23 Dec 2004
INTRODUCTION
développement des listes de diffusion professionnelles pour enseignants semble répondre au discours social et institutionnel, prescripteur de l'usage des TIC dans le milieu scolaire, et signaler une banalisation de leur usage au sein de la corporation enseignante. L'acquisition de compétences techniques par les maîtres concourt à l'essor d'une nouvelle professionnalité enseignante. Elle doit faciliter le développement de l'utilisation des TIC dans les classes, le passage du stade de l'innovation à celui de l'intégration, comme en appellent les ministres de l'Éducation Nationale successifs, depuis maintenant plus de 20 ans. Cependant, force est de constater que le phénomène " listes de diffusion pour enseignants » reste marginal. Ces réseaux professionnels ne sont fréquentés que par une infime proportion de la population enseignante. Les taux d'adoption1 relevés n'atteignent
pas 10% pour les listes disciplinaires du second degré (Drot-Delange, 2001 A : 222). Ils sont encore plus faibles dans le cas des listes pédagogiques du primaire. De surcroît, le taux de participation2 mensuel aux échanges n'excède pas les 10 à 30% et la concentration
de la parole s'avère importante : la moitié des messages proviennent de moins de 15% des auteurs. Une minorité active assure l'essentiel de la production des listes tandis que les autres abonnés participent occasionnellement ou se cantonnent dans un rôle de lecteur, de " voyeur » assènent des colistiers qui n'apprécient pas cette passivité. En tant que professeur des écoles, nous fréquentons divers réseaux sociotechniquesprofessionnels en ligne, dont les trois listes de diffusion les plus réputées et fréquentées
dans l'enseignement primaire : · Listecolfr est une liste entre enseignants du premier degré francophones, intéressés par tout ce qui touche à l'école. · La Liste Freinet concerne la recherche et l'approfondissement en pédagogieFreinet.
· Sur la Liste PMEV, il est question de Pédagogie de Maîtrise à Effet Vicariant. Nous avouons sans détour une certaine dépendance vis-à-vis de ce média, auquel nous consacrons quotidiennement une partie de nos soirées pour lire et parler " école » avec des collègues, tout aussi séduits et convaincus que nous par cette communication électronique de groupe.1 rapport entre le nombre d'abonnés effectif et le nombre d'abonnés potentiels 2 rapport du nombre d'abonnés et du nombre de participants edutice-00000767, version 1 - 23 Dec 2004
LISTES DE DIFFUSION POUR ENSEIGNANTS DU PREMIER DEGRÉ Sociologie de l'expérience. Cette théorie à " moyenne portée »,selon son auteur F. Dubet (1994 ), décrit les expériences sociales, c'est-à-dire les conduites
sociales de chacun de nous. La notion d'expérience sociale désigne la manière dont les individus orientent et singularisent leur action, en combinant des principes et de rationalitéhétérogènes. Chaque expérience sociale combine trois logiques élémentaires de l'action :
· La logique d'intégration. L'individu réduit au rang d'agent réalise des normes et des valeurs au travers de rôles. · La logique stratégique. L'acteur est calculateur et intéressé. · La logique de subjectivation. L'acteur ménage une distance critique vis à vis de sesrôles et de ses intérêts. Il est un sujet éthique, en quête d'authenticité, qui veut se
percevoir comme l'auteur de sa propre vie. Nous soutenons que l'expérience sociale des abonnés aux listes de diffusion pour enseignants du premier degré, combinatoire des trois logiques élémentaires de l'action, participe à leur formation d'enseignant. edutice-00000767, version 1 - 23 Dec 2004INTRODUCTION
edutice-00000767, version 1 - 23 Dec 2004 LISTES DE DIFFUSION POUR ENSEIGNANTS DU PREMIER DEGRÉ edutice-00000767, version 1 - 23 Dec 2004AUTOFORMATION
Premier chapitre : Autoformation
Dans un monde en constante mutation, nous devons acquérir de nouvelles compétences pour nous adapter aux évolutions, dans notre vie professionnelle comme dans notre vie privée. Une révision permanente de nos connaissances s'avère nécessaire, dans une société qui propose de nombreuses sources de savoirs, des savoirs bien souvent éphémères. Aujourd'hui, la conception d'une éducation limitée dans le temps (âge scolaire) et dans l'espace (établissement) semble révolue. L'éducation d'un individu est un processus qui s'accomplit tout au long de la vie. Le rapport final à l'Unesco, rédigé par J. Delors en1996, en prend acte et annonce l'avènement une société éducative :
L'éducation tout au long de la vie nous conduira tout droit au concept de société éducative dans laquelle s'offrent de multiples opportunités d'apprendre à l'école comme dans la vie économique, sociale et culturelle. Une profusion de formations institutionnelles, aussi bien initiales que continues s'offre ànous. Jamais l'éventail de formations n'a été si vaste pour tous les âges et tous les milieux
sociaux. L'obligation scolaire s'impose dix années durant, de l'enfance à l'adolescence.Grâce à la loi du 16 juillet 1971 (bientôt réformée par la loi relative à la formation
professionnelle tout au long de la vie et au dialogue social)1 conciliant intérêts des
entreprises et intérêts des salariés, la formation professionnelle continue bénéficie de
ressources2 sans précédent et permet un perfectionnement à l'âge adulte.
C'est dans ce contexte qu'émerge un nouveau fait social : l'autoformation. Cette formation de soi par soi se manifeste dans toutes les générations, dans toutes les professions, dans toutes les classes sociales, dans tous les temps sociaux. Nous découvrons, au plan international, depuis quelques années, un foisonnement de travaux, de publications, de manifestations ayant trait à cette notion.1 En septembre 2003, les organisations patronales et syndicales ont signé un accord national
interprofessionnel jetant les bases d'une formation professionnelle tout au long de la vie professionnelle des
salariés, en élaborant un droit individuel à la formation ainsi que des contrats et des périodes de
professionnalisation. Cet accord établit de nouvelles modalités de financement de la formation par les
entreprises et des accords de branche, il rénove les modalités d'articulation entre la formation professionnelle
et le temps de travail. Le projet de loi est actuellement en débat au Parlement. 2 La formation professionnelle continue est financée par les entreprises et par l'État principalement, ainsi que
par les régions et des administrations publiques telles que l'Unedic. edutice-00000767, version 1 - 23 Dec 2004
LISTES DE DIFFUSION POUR ENSEIGNANTS DU PREMIER DEGRÉ · à la péréquation entre une appropriation de compétences, toujours plus nombreuses et complexes, et un resserrement budgétaire ; en somme, à l'accroissement de la productivité de la formation. · à la démarche de responsabilisation, d'autonomisation des individus. Lesprofessionnels de l'éducation s'accordent, en ce sens, sur la prépondérance de l'activité du
sujet apprenant dans les démarches de formation initiale et continue. " On passe de conceptions " hétéronomes » de la formation, héritées du modèle scolaire [...], à une conception de l'autonomie du sujet social " apprenant » » (Carré, 2002 A: 20) L'autoformation fédère diverses approches et champs de pratiques : au sein d'associations, chez les retraités, les jeunes, les autodidactes, les enseignants, dans le domaine de la formation par l'expérience, dans les récits de vie autobiographiques, dans l'activité professionnelle, dans le champ scolaire... " Il n'y a apprentissage véritable qu'en autoformation [...] un sujet construit des connaissances en élaborant des réponses aux questions qu'il se pose » postule P. Meirieu (1999 : 54). Le rôle de l'apprenant est central dans ses apprentissages. G. Pineau (1995 : 166) évoque des " chantiers de l'autoformation [...] émergents, proliférants, multiformes ». Les pages qui suivent vont tenter de lever une part du halo conceptuel enveloppant cette notion.I. Un substantif : formation
Dans le Dictionnaire encyclopédique de l'éducation et de la formation, G. Pineau retrace la lente remontée du terme " formation » (1998 : 437-441) dans le monde de l'éducation en France, et situe son adoption dans le discours officiel, dans la période de reconstruction, après la seconde guerre mondiale. Il souligne qu'étymologiquement, ce mot se rattache " à un des concepts les plus puissants de l'histoire -forma- » et renvoie à une " mise en forme ». La formation implique une mise en forme par synthèse, par unification, une mise en sens Il n'y a pas de formation sans transformation. La formation " s'impose comme uneaction vitale, essentielle ». Elle intègre l'éducation, l'instruction ou l'enseignement mais ne
s'y réduit pas. L'éducation concerne l'âge scolaire1, elle s'efface à partir de la période de
l'adolescence, à la fin de la croissance physiologique. La formation envahit la sphère de1 E. Durkheim la définit comme " l'action des générations adultes sur celles des jeunes ». edutice-00000767, version 1 - 23 Dec 2004
AUTOFORMATION
Traité des sciences et des techniques de la
formation (1999 : 6), nous rappellent que " la formation professionnelle continue est néeau point de vue symbolique et culturel » avec la loi de juillet 1971, loi qui a donné l'élan
d'une formation tout au long de la vie. Ils constatent qu'en moins de trente ans, on est passé " d'une vision sociale et humaniste de l'éducation permanente à une vision économique et réaliste de la production de compétence » (Ibid. : 7). La montée du chômage, une concurrence économique internationale impitoyable ont entraîné une recherche de rentabilisation, de professionnalisation, à laquelle les systèmes de formation n'échappent pas. Ceux-ci " sont devenus des systèmes de production de compétences » dont l'efficacité se mesure aux " performances qu'elles permettent d'engendrer » (Ibid. : 6). Avec le développement des formations ouvertes, nous assistons à la dissociation de l'unité de lieu, de temps et d'action remplacée par " trois flexibilités » : " temps modulables, espaces variables, modes d'action différenciés » (Carré, Clénet, D'Halluin, Poisson,1999 : 406). Ces modalités souples de formation sont organisées en fonction des besoins
des individus ou des organisations et elles permettent une individualisation des apprentissages et l'accès à des ressources (documentaires, humaines ...) locales ou distantes. Elles s'appuient sur les nouvelles technologies de l'information et de la edutice-00000767, version 1 - 23 Dec 2004 LISTES DE DIFFUSION POUR ENSEIGNANTS DU PREMIER DEGRÉ1 ouvrent également un nouvel
espace de formation et interrogent les modes traditionnels de certification, les diplômes, les qualifications. Elles " regroupent toutes les certifications n'entrant pas dans le champ des validations officielles mais permettant d'attester d'apprentissages quelle qu'en soitl'origine » (Liétard, 1999 : 311). La loi reconnaît donc que " l'activité de travail permet
d'acquérir des connaissances » et qu'elle produit des " qualifications comme la formation professionnelle ». Au niveau européen, l'enjeu est de régler le problème de la correspondance des diplômesen créant un système transnational. On peut y lire une volonté de responsabiliser l'individu
quant au développement et à la pérennisation de ses compétences, à la gestion de son itinéraire professionnel et de favoriser sa mobilité. La validation des acquis doit permettre par ailleurs de rendre visibles toutes les formes de savoirs à tous les âges de la vie. Elle doit permettre de valoriser chaque individu dans tout ce qui en fait un sujet original. Nous entrons dans l'ère de la société du savoir, un savoir de mieux en mieux réparti et diffusé, dont l'espérance de vie est de plus en plus brève. Nous percevons maintenant que les sciences produisent des savoirs limités et provisoires, qu'il ne s'agit plus de savoir toujours plus, mais de gérer au mieux son ignorance. L'information facile d'accès, voire surabondante, notamment grâce à Internet, nous submerge, reste à lui donner du sens. Sommés de nous former tout au long de notre vie, nous devons sortir du cadre habituel de la formation et bousculer les frontières entre le temps personnel et le temps professionnel, le proche et le lointain, l'information et la formation, le réel et le virtuel. Dans ce nouvel espace éducatif en construction, l'autoformation occupera un rôle majeur dans l'autonomisation, la promotion personnelle et sociale des individus. Au travers de ces nouvelles orientations de la formation qui font la part belle à l'autoformation, aux réseaux numériques, en ce début de troisième millénaire, nous constatons que deux arguments se télescopent et posent question. N'y a t-il pas contradiction entre ceux qui encouragent une démocratisation de l'accès à la formation pour tous, quels que soient la condition sociale et le terreau culturel d'origine, et ceux qui1 La loi sur la validation des acquis professionnels a été adoptée en 2002. edutice-00000767, version 1 - 23 Dec 2004
AUTOFORMATION
I.1. Qu'est ce qu'apprendre ?
Nous sommes nés pour apprendre, c'est une nécessité humaine vitale, " l'homme est une machine à apprendre » pour reprendre les mots de F. Jacob (cité par Giordan, 1998 : 32). L'être humain tire sa formidable aptitude à apprendre, inégalée dans le monde du vivant, de son incomplétude première. Cette immaturité apparente ou " néotonie »1 constitue une chance pour l'homme comme le précise E. Morin : Notre chance d'avenir repose sur ce qui fait notre risque présent : le retard de notre esprit par rapport à ses possibilités (1986 : 236). L'enfance et l'adolescence se présentent comme une longue phase initiale de maturation physique et intellectuelle permettant le développement d'aptitudes d'adaptation renforcées. Pour autant, l'âge adulte ne se caractérise pas par une absolue complétude, la quête de forme se poursuit tout au long de la vie, dans et en dehors des cadres de formations institués. P. Meirieu le laisse bien entendre : Chacun sait bien qu'on peut apprendre toujours et partout, et que cette activité étrange ne se laisse pas réduire aux lieux et places qui lui sont assignés (1987 : 15). En dépit de sa prématuration, l'individu survit parce qu'il naît dans un monde humain préexistant, structuré. Il s'hominise " par son processus de vie réel au sein des rapports sociaux » précise B. Charlot (2002 : 58). Venir au monde soumet à l'obligation d'apprendre dans ce que B. Charlot qualifie de : triple processus d'hominisation (devenir homme), de singularisation (devenir un exemplaire unique d'homme), de socialisation (devenir membre d'une communauté où l'on occupe une place) (Ibid. : 60). Nous pouvons décrire ce qu'est apprendre. C'est être attentif, lire, écouter, recevoir des connaissances ou bien encore répéter ou imiter. P. Meirieu nous enjoint de dépasser cestade de la description pour nous intéresser de plus près aux " opérations mentales qui sont
1 On désigne par néotonie le fait, observé chez des insectes et des batraciens, que certaines espèces se
reproduisent alors que les individus ont conservé leur forme larvaire. (Lapassade, 1963) edutice-00000767, version 1 - 23 Dec 2004
LISTES DE DIFFUSION POUR ENSEIGNANTS DU PREMIER DEGRÉ apprendre que, apprendre à, apprendre (intransitif) [...] plus un, qui est le but del'éducation : apprendre à être, [...] apprendre à être libre et heureux (1980 : 9-10).
I.1.1. Le Niveau zéro : " savoir quelque chose »À l'ère de l'information et de la communication via les médias audiovisuels et multimédias
électroniques, d'Internet,
nous sommes bercés par la trompeuse illusion que " s'informer »équivaudrait à
" apprendre ». Or informer n'est pas former. L'information ne constitue pas une connaissance, sa surabondance peut altérer le besoin ou le désir d'apprendre. La surinformation tue la connaissance. Le (télé)spectateur n'apprend pas parce qu'il apprend trop [...] Par la satisfaction qu'elle donne, par l'illusion de savoir qu'elle procure, l'information empêche d'apprendre (Reboul, 1980 : 24, cité par Rézeau, 2001 : 20). Pour G. Bateson, le degré zéro de l'apprentissage correspond à celui de la simple information " j'apprends que la cloche sonne... », cela n'entraîne aucune tentative d'interprétation ou d'action et par conséquent aucune erreur.quotesdbs_dbs22.pdfusesText_28[PDF] Accord d 'application n° 14 du 14 mai 2014 - Unedic
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