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Région et Développement n° 28-2008
LA CHINE :
PROCHAIN LEADER ECONOMIQUE
Catherine FIGUIERE* et Laëtitia GUILHOT*
Résumé Malgré la place grandissante de la Chine dans les relations économiques internationales, elle ne peut pas encore être considérée comme le leader économique son niveau de développement : la Chine reste un pays très en retard sur son voisin, le Japon, dont le rôle dans cette zone est encore considérable. Si la Chine a modifié la division régionale du travail en devenant la plate-forme commerciaux bilatéraux des pays est-asiatiques montre que la Chine y participe en volume au mieux en proportion de sa taille économique. Mots-clés : CHINE, ASIE ORIENTALE, LEADERSHIP, MODÈLE DEGRAVITÉ.
Classification JEL : C23, F15, O53.
Chine : nouvelle puissance économique et scientifique ? ___________________________ Université Pierre Mendès France de Grenoble. Catherine.Figuiere@upmf-grenoble.fr ; Laetitia.Guilhot@upmf-grenoble.fr.152 Catherine Figuière et Laëtitia Guilhot
INTRODUCTION
La Chine connaît une phase de croissance spectaculaire et durable depuis la fin du siècle dernier (10 % de croissance annuelle du PIB en moyenne sur cette période). La taille de son économie, investissements économique de premier plan sur la scène internationale. Désormais, certains idérer comme la future superpuissance (Aglietta et1 semble emprunter à son tour la
interétatique formelle. Il apparaît donc intéressant de se questionner sur la capacité de la Chine à jouer le rôle de leader économique dans cette zone. (Siroën, 2000). très largement les frontières du pays et si cette croissance peut, à long terme, créer les conditions de son leadership régional, pour le moment, elle ne possède pas toutes les qualités requises pour être le moteur du processus. Dans le avantage. Il en va certes différemment dans les domaines militaires et ces aspects ne seront pas détaillés ici2. La littérature sur la question du leadership en Asie Orientale peut en effet1990. Le Japon est alors considéré comme le " leader naturel » de la zone
(Coseart, 1994, Figuière, 1997). Au cours de la période qui suit, caractérisée par " la Chine superpuissance » commencent à voir le jour (Aglietta et Landry,2007).
encore qualités » de " leader économique de la zone », une 1 phénomènesRégion et Développement 153
première partie viendra rap reste à ce jour une économie en développement, très nettement " en retard » sur évidence le rôle pivot de la Chine dans un " commerce triangulaire » entre elle- que lui confèrent sa taille et son niveau de développement.1. LA CHINE : UNE É
ENCORE EN DÉVELOPPEMENT
place mondiale en termes de PIB calculé en parité de po(ou la quatrième place si le PIB est calculé en taux de change courant), la Chine demeure, en termes de niveau de développement, bien loin du Japon, première puissance économique de la région et deuxième sur le plan mondial. En PPA, le PIB par tête japonais en 2006 est près de quatre fois plus élevé (31866 dollars contre8004) que celui de la Chine. Il est 18 fois plus élevé si les calculs du PIB sont
réalisés en taux de change courants (34955 dollars contre 1944 en 2006). En e développement humain (IDH), alors que la Chine occupait en 2005 (dernier calcul disponible) le 81ème rang mondial, le Japon se situait quant à lui au 8ème rang (cf. Tableau 1), devant la France (10ème) et les Etats-Unis (12ème).
Le niveau élevé du taux
x est passé de 11,5% à 21,1% entre 1985 et 1994, , il a connu depuis premières puissances économiques mondiales : les Etats-Unis (10,6%), le Japon (12%) en 2005. Cette ouverture reste cependant bien moins importante que celle des économies extraverties est- asiatiques comme la Malaisie (97,3%) ou la Thaïlande (65,9%) en 2005, sans parler des petites économies comme Singapour (170%) ou Hong Kong (165,9%). largement exclues de cette expansion économique (Catin et Van Huffel, 2004). les classes urbaines et les masses paysannes rurales, toujours démunies. Par ailleurs, malgré son insertion dans le " circuit intégré asiatique », la Chine reste dépendante des technologies des entreprises investissant sur son territoire, japonaises notamment (Boulanger, 2006a). Les tentatives de154 Catherine Figuière et Laëtitia Guilhot
diversification de la Chine sont à relativiser dans la mesure où la part de la (Nicolas, 2005 ages technologiques spécifiques3, même si le gouvernement chinois mène actuellement une politique composants en Chine par les industriels étrangers, mais aussi à développer des unités de recherche et de développement sur le territoire national. Si la Chine a dépassé le Japon en 2004 en nombre de chercheurs, elle reste largement derrière le Japon en termes de production internationale de brevet et de publication scientifique.Tableau 1 :
Population PIB (2005) IDH (2005) PIB/tête (2005) (2003) millions PPAMds de $
Mds $ courants Valeur Rang Rang PPA $Brunei D. 0,4 9 9 0,871 30 36 19 210
Cambodge 13,5 35 6 0,583 131 122 2 423
Chine 1300 9412 2234 0,768 81 89 5 837
Corée du Sud 47,5 994 788 0,912 26 31 20 499
Hong Kong 6,9 233 178 0,927 21 12 30 822
Indonésie 217,1 977 281 0,711 107 113 3 609
Japon 127,7 3911 4567 0,945 8 18 29 251
Laos 5,7 13 3 0,553 130 134 1 954
Malaisie 24,4 291 131 0,805 63 57 10 276
Myanmar 49,5 94 12 0,581 132 158 1 027
Philippines 80,2 415 98 0,763 90 100 4 614
Singapour 4,2 123 117 0,916 25 21 28 077
Thaïlande 63,1 545 173 0,784 78 65 8 090
Viet Nam 82 252 51 0,709 105 118 2 745
Sources
(http://hdr.undp.org/en/media/hdr_20072008_fr_indictables.pdf). Pour les données concernant les PIB et PIB/tête, base de données World Economic Outlook Database du FMI,Note .
La Chine se révèle également comme une économie fragilisée par les modalités de financement de son développement. La croissance chinoise se finance en interne par les emprunts des entreprises auprès des banques (120% du PNB, soit 1600 milliards de dollars de crédits à fin 2003, dont 20 à 40% de problème de ce financement par crédit bancaire réside dans la mauvaise gestion3 Meyer (2006) souligne que " (la) complémentarité presque parfaite des échanges sino-japonais
résulte du différentiel de développement des deux économies sur le plan technologique. Le Japon
exporte vers la Chine des biens à fort contenu technologique et importe des produits de faible valeur ajoutée ».Région et Développement 155
les liens étroits entre les dirigeants des banques et les gouvernements locaux ont entrainé une pratique du crédit dirigé par les potentats locaux. Ce biais éloigne les banques de la culture du risque qui est le fondement du métier de banquier dans une économie de marché » (Aglietta et Landry, 2007, p. 77-78). Néanmoins, depuis quelques dépôts et crédits, tentent de réduire leurs créances douteuses (Lemoine, 2006), entraînant, ainsi, une amélioration de leur gestion. Au niveau externe, la croissance se finance par les capitaux étrangers. De 1990 à 2003, son déficit de capitaux vis-à- été multiplié par huit pour atteindre 650 milliards de dollars, soit 50% de son PNB. Cette dépendance financière est Toutefois, la Chine et le Japon détiennent à eux seuls 40% des réserves de change mondiales. plus de 1200 milliards de dollars, dépassant celles du Japon (893 milliards). Les Chine vulnérable à une forte dépréciation du dollar qui entrainerait une perte en capital significative pour la banque centrale chinoise. La dépendance excessive de la Chine vis-à- handicap pour son économie. Néanmoins, la situation évolue, Gill et Huang (2006, p. 23) soulignent notamment que la Chine passe du statut de " pays», à celui de " donneur ».
En résumé, la Chine, en dépit de sa taille imposante, reste pour le moment un " pays en voie développement ». Son retard technologique et son " imma- turité financière » notamment ne permettent pas encore de la considérer commeLe Japon, qui semble
(Flouzat, 2005 et Bouissou, 2007), tirée désormais par les " technologies du développement durable » (Aglietta et Berrebi, 2007, p. 245), conserve une avance économique. Par ailleurs, son rang processus régional (Boulanger, 2006b) en font un acteur incontournable pour le futur de la zone.2. LA CHINE : PIVOT COMMERCE TRIANGULAIRE »
Les " faiblesses
sont souvent négligées au bénéfice de sa rapide intégration à la régionalisation
dans le processus régional. Les pays de la zone ont réorienté leurs échanges commerciaux vers la Chine, ce qui a grandement participé à la concentration des flux intra-régionaux. Les données du tableau 2 montrent que la hausse du poids des exportations et des importations intra- poids de la Chine dans leur commerce extérieur (phénomène déjà souligné par Zebregs dans son étude de 2004). Entre 1995 et 2005, par exemple, la part de la Chine dans les importations et les exportations japonaises est passée156 Catherine Figuière et Laëtitia Guilhot
respectivement de 10,7% à 21,1% et deCette réorientation des flux intra-
Orientale. La Chine est devenue la plate-
pays tiers (Deblock et Constantin, 2004). Le commerce intra- ainsi " triangularisé avant de réexporter le produit fini vers les Etats- alii, 2004 et 2005 ; Vanel et Hoyrup, 2005 ; Kim et Woo, 2007 et Nicolas,2007).
Tableau 2 : Rép entre les pays
est-asiatiques et leurs deux principaux partenaires commerciaux hors zone, les Etats- (en %) Chine JaponCorée
Sud ASEANASEAN+3
USAUE (15)
Reste du monde Imp Exp Imp Exp Imp Exp Imp Exp Imp Exp Imp Exp Imp Exp Imp Exp Chine1995 22 19,1 7,8 4,5 7,5 7,0 37,3 30,6 12,2 16,6 15,2 12,1 35,3 40,7
2005 15,2 11,0 11,6 4,6 11,4 7,3 38,2 22,9 7,4 21,4 10,2 16,4 44,2 39,3
Japon1995 10,7 5,0 5,2 7,1 14,4 17,6 30,3 29,7 22,6 27,5 13,8 14,8 33,3 28,0
2005 21,1 13,4 4,7 7,8 14,1 12,8 39,9 34 12,7 22,9 10,7 12,5 36,7 30,6
Corée
du Sud1995 5,5 7,3 24,1 13,6 7,1 14,3 36,7 35,2 22,5 19,3 12,9 11,5 27,9 34
2005 14,8 21,8 18,5 8,5 10 9,6 43,3 39,9 11,8 14,6 9,8 13,0 35,1 32,5
ASEAN1995 3,2 2,7 23,8 14,3 4,6 2,9 18,6 24,7 50,2 44,6 13,8 18,7 13,7 13,4 22,3 23,3
2005 10,6 8,3 14,2 11,6 4,8 4,0 24,6 26,2 54,2 50,1 10,7 14,8 9,7 11,8 25,4 23,3
ASEAN +31995 5,7 3,8 15,3 8,8 4,6 4,6 14,0 17,9 39,6 35,1 17,8 22,2 13,8 13,6 28,8 29,1
2005 10,4 8,6 11,3 8,0 6,4 4,7 15,7 14,3 43,9 35,5 10,3 19,1 10,2 13,7 35,6 31,7
USA1995 6,3 2,0 16,5 11 3,2 4,4 8,4 6,8 34,4 24,2 16,9 19 48,7 56,8
2005 15 4,6 8,2 6,1 2,6 3,1 6,0 5,5 31,8 19,3 16,9 18 51,3 62,7
UE (15)
1995 1,8 1,0 4,2 2,2 0,9 0,9 2,5 2,5 9,3 6,5 7,6 7,0 54,2 55,4 28,9 31,1
2005 5,1 1,8 2,5 1,5 1,1 0,7 2,5 1,6 11,2 5,5 5,7 8,5 50,7 52,7 32,4 33,3
Les écarts constatés entre les pourcentages intra-ASEAN, intra- ASEAN+3 et intra-UE reflètent et les failles des appareils statistiques de certains pays asiatiques.Les données du Tableau 2 illustrent
échanges sur la Chine, tout en perdant des parts de marchés sur les pays tiers, Etats-Unis et Europe en particulier. Ainsi, la part relative des exportations en direction des Etats-Unis diminue, entre 1995 et croissante sur le marché régional pour exporter vers des pays hors zone. Le fait que la Chine ait gagné des parts de marché aux Etats-Unis, alors que le reste deRégion et Développement 157
importations américaines est ainsi passée de 6,3% à 15%, entre 1995 et 2005. Sur la même période, la part des importations américaines en provenance de é de près de 3%, passant de 34,4% à 31,8%. Comme le dans les échanges américains. Elle compte cinq des dix premiers partenaires commerciaux des Etats-Unis (par ordre décroissant : la Chine, le Japon, la partie ce phénomène. Depuis 2003, elle est le deuxième fournisseur des Etats- Unis, derrière le Canada mais devant le Mexique et le Japon. Tableau 3 : Importations de la Chine par stade de production, en %, de 1995 à 2005Importations
JaponCorée Sud
Singapour
NPI 2 CLMVEtats-Unis
UE (15)
MondeBiens semi-finis
1995 19,9 12,9 3,2 6,0 0,1 9,0 6,6 100
2000 18,7 15,9 1,5 7,2 0,2 7,1 7,4 100
2005 17,7 14,3 2,1 6,8 0,2 7,0 8,4 100
Pièces et composants
1995 39,0 5,4 3,6 1,5 0,0 10,3 10,3 100
2000 25,8 9,0 3,1 9,0 0,0 8,8 8,8 100
2005 18,5 14,8 3,2 13,6 0,0 5,9 5,9 100
Biens d
1995 23,9 3,8 2,1 0,5 0,0 14,7 31,6 100
2000 22,3 5,7 2,8 3,4 0,0 18,3 22,2 100
2005 18,4 12,5 2,6 7,1 0,1 9,4 18,3 100
Biens de consommation
1995 23,3 6,5 1,1 8,6 2,1 9,9 15,5 100
2000 20,0 6,2 1,2 6,4 0,6 12,8 12,9 100
2005 16,3 6,6 3,1 6,3 0,9 10,4 19,5 100
Source : Calculs effectués à partir de la base de données du Comtrade des Nations Unies,
disponible en ligne http://comtrade.un.org/db/Légende
les Philippines et la Thaïlande. Le sigle CLMV désigne les 4 économies les moins développées de
: le Cambodge, le Laos, le Myanmar (Birmanie) et le Vietnam.La nature des échanges intra-
croissante de la Chine dans les réseaux régionaux de production (Hochraich,2003 et Astier et Monet, 2004). Elle est devenue la plate-forme de réexportation
-asiatiques (Athukorola, 2008 ; Lemoine et Unal-Kesenci, 2002). Les entreprises est- asiatiques exportent des biens intermédiaires " biens semi-finis » et " pièces et158 Catherine Figuière et Laëtitia Guilhot
composants » vers des filiales ou usines implantées en Chine (cf. Tableaux 3 et 4)4. Tableau 4 : Exportations de la Chine par stade de production, en %, de 1995 à 2005Exportations
JaponCorée Sud
Singapour
NPI 2 CLMVEtats-Unis
UE (15)
MondeBiens semi-finis
1995 13,8 9,1 2,6 6,3 1,4 8,3 11,1 100
2000 12,2 7,2 1,8 4,9 1,7 13,6 12,2 100
2005 10,1 7,7 1,5 6,1 2,3 14,4 11,8 100
Pièces et composants
1995 16,1 3,7 4,4 5,0 0,6 14,8 9,5 100
2000 14,9 4,6 5,6 6,3 0,4 15,9 11,5 100
2005 9,9 5,0 4,5 6,3 0,5 16,2 12,5 100
Biens d
1995 12,4 1,5 4,0 3,9 1,8 22,4 14,0 100
2000 10,1 3,5 2,9 3,5 0,6 24,6 21,0 100
2005 8,3 2,9 2,3 3,3 0,5 24,9 20,3 100
Biens de consommation
1995 22,7 2,0 1,5 1,5 0,5 21,3 12,0 100
2000 21,3 2,3 1,1 1,8 0,7 25,9 12,8 100
2005 13,8 2,7 1,0 1,8 0,3 27,2 17,0 100
Source : Calculs effectués à partir de la base de données du Comtrade des Nations Unies,
disponible en ligne http://comtrade.un.org/db/Légende
les Philippines et la Thaïlande. Le sigle CLMV désigne les 4 économies les moins développées de
: le Cambodge, le Laos, le Myanmar (Birmanie) et le Vietnam. En 2005, près de 42% des biens semi-finis et plus de 50% des pièces et composants importés par les entreprises implantées sur le sol chinois (entreprises à capitaux chinois ou étrangers) provenaient de la région est- asiatique. Les importations de " pièces et composants » en provenance des NPI25 enregistrent également une forte hausse depuis 1995. Comme le souligne
Ravenhill (2006), les exportations chinoises à destination des marchés américains, Mais ces pertes ont été compensées par une hausse des importations de 4 étude de 2006 sur la Chine et la réorganisation des flux commerciaux en Asie.5 NPI 2 : Nouveaux Pays Industrialisés de deuxième génération. En Asie : Indonésie, Malaisie,
Philippines, Thaïlande.
Région et Développement 159
Une majorité des entreprises implantées en Chine assemble ces produits importés afin de les réexporter principalement vers les Etats- européenne, comme le confirment les données du tableau 4. En 1995, la Chine 20 baisse de 8,6 points. Sur la même période, les exportations chinoises de biens de consommation vers les Etats- et vement en 2005 à 27,2% et 17%. Les Etats-Unis dépassent ainsi le Japon depuis 2000 comme premier débouché des biens de consom- européenne à 15 devient aussi un lieu de débouché privilégié pour les biens de consommation chinois, devant le Japon. La segmentation des processus productifs a ainsi intensifié les relations monde (Gaulier et alii, 2006). Graphique 1 : Solde de la balance commerciale chinoise avec ses principaux partenaires commerciaux -50,0 -30,0 -10,0 10,0 30,050,0
70,0
90,0
110,0
1995200020032005
milliards de dollars japoncorée aseanusaueYearbook, divers numéros.
de la balance commerciale de la Chine avec ses plate-forme de la Chine, au sein de la division régionale du travail en Asie, a tendance à creuser un déficit commercial chinois vis-à-vis des autres pays de la zone et un excédent commercial avec les pays occidentaux, Etats-Unis et Europe notamment (Renard, 2004). Le graphique 1 montre la croissance de -à-vis des Etats-Unis, qui atteint 114,4 milliards de dollars en 2005. Le déficit chinois vis-à- notamment avec la Corée du Sud : 41,8 milliards de dollars en 2005.160 Catherine Figuière et Laëtitia Guilhot
Comme le souligne Nicolas (2007, p. 132), "
-à-vis du marché américain (notamment américain). Dans ces conditions, la montée en force du commerce intra- région ». Néanmoins la persistance des taux de croissance très élevés en Asie Orientale6 laisse présager une nouvelle phase de rattrapage des pays en ainsi, une moindre dépendance vis-à-Simon, 2007).
Le recentrage des flux sur la Chine en Asie Orientale peut laisser intra-régionaux et plus largement dans la division régionale du travail, comme1980. Les résultats du modèle de gravité
proposés à la section suivante viendront relativiser ces premières hypothèses commerciaux bilatéraux des pays est-asiatiques montre en effet des relations " plus que proportionnelles » à sa taille économique avec ses régionale du travail en devenant la plate- " » compte tenu de la taille et du niveau de développement de son économie. Depuis son ouverture progressive au cours des années 1990, la Chine ne fait que " prendre sa place » dans les échanges internationaux et intra-régionaux.3. HINOIS DANS LE COMMERCE
ASIATIQUE
modèle de gravité est fréquemment employé pour mettre en avant les déterminants du commerce bilatéral et notamment le rôle du " biais régional » (Frankel et Wei, 1998 ; Soloaga et Winters, 2001 ; Gaulier et alii, 2004 ; Mayer et Zignago, 2005 ; Jugurnath et alii, 2007Cette méthode est utilisée ici, non pas pour évaluer le mais pour évaluer les relations commerciales les plus déterminantes dans les le Japon qui, bien que de retour sur un sentier de croissance, enregistre un taux modeste plus proche de ceux que connaissent ses homologues occidentaux, à savoir 2,5%.Région et Développement 161
échanges intra-asiatiques et, de manière spécifique,Chine dans les échanges est-asiatiques.
3.1. La méthodologie du modèle de gravité
Le modèle de gravité construit ici portquotesdbs_dbs30.pdfusesText_36[PDF] asie orientale pays
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