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Centre d'études africaines
LE SAVOIR PLURIEL
École, formation et savoirs locaux
dans la société gourmantchée au Burkina FasoSophie Lewandowski
Thèse de doctorat
sous la Direction de M. Jean Copans 1 ÉCOLE DES HAUTES ÉTUDES EN SCIENCES SOCIALESCentre d'études africaines
LE SAVOIR PLURIEL
École, formation et savoirs locaux
dans la société gourmantchée au Burkina FasoSophie Lewandowski
Thèse de doctorat
sous la Direction de M. Jean Copans Présentée le 4 mai 2007 devant un jury composé de : - M. Jean-Paul Colleyn Directeur d'études à l'EHESS - M. Jean Copans Professeur à l'Université Paris V - M. Georges Courade Directeur de recherches à l'IRD - Mme Marie-France Lange Directrice de recherches à l'IRD - Mme Nicole Ramognino Professeur à l'Université Aix-Marseille I " Aucune force ne peut introduire dans une autre culture un élément qui ne se manifeste pas constamment et directement dans le comportement patent [...] Sous le voile d"une soumission superficielle, un groupe persécuté peut maintenir intactes ses propres valeurs et idéaux pendant des générations, en modifiant et en réinterprétant les éléments culturels superficiels qui leur sont imposés de manière à les rendre inoffensifs [...] À quelques exceptions près, tout nouvel élément qu"une société incorpore à sa culture est adopté par elle de son propre chef »Linton, 1936 : 371
2REMERCIEMENTS
Je remercie très sincèrement Jean Copans pour avoir accepté de guider ce travail : son écoute,
sa relecture et ses critiques m"ont orientée, soutenue et donné un véritable enseignement.Un grand merci aussi à Marie-France Lange : c"est grâce à sa grande disponibilité, son regard
critique ainsi que son soutien constant et multiforme que cette thèse a pu être réalisée.
Merci à Nicole Ramognino qui m"a mis " le pied à l"étrier », à Marc Pilon pour sa gentillesse
et son regard critique, aux équipes du centre IRD de Ouagadougou et de l"UR 105 de l"IRD qui ont permis un travail au quotidien dans une équipe chaleureuse et dynamisante. Je dois un merci particulier à Michel Cartry pour sa profonde écoute et ses conseils, ainsi qu"aux " grands frères » Georges Madiega et Adama Ouédraogo qui m"ont fait partager leur expérience. Merci à " ceux de la Gnagna » qui m"ont donné leur temps, leurs savoirs et leur soutien : M .Diallo, Almissi, Charles Lankoandé, Ousmane Lankoandé, Alassane Taboudou, Atina Sanogo, Yves Martin-Prével, Alexandra Melle, à tous ceux que j'ai " fatigués » avec mes questions... Ainsi qu'à Ardjima Haro, André Gadou, Jérémi Mano, Noaga Ouoba, Oumarou Nyaba, Hubert Traoré et Haoua Barry pour leur présence et leur solide collaboration. Merci à tous ceux qui m'ont fourni de précieux conseils, documents et publications : Yacouba Yaro, Maxime Compaoré, Claude Dalbéra, Didier Mazzolini, Marc Kircher, Benoît Ouoba, Alain Sissao, Dominique Vellard, Robert Cabanes, Amadé Badini, Anatole Niaméogo,Samuel Sanwidi, Ignace Sanwidi, Paul Ilbouldo...
Merci enfin à Matthieu, Isabelle, Pascal, Marella, Michelle, Olgierd, Yacine, Nelly, Marie- Laure ainsi qu'à toute la famille et aux amis qui m'ont soutenue : " Un seul doigt ne ramasse pas la farine ». Les idées développées dans cet écrit n"engagent pas les personnes citées. 3SOMMAIRE
Remerciements ...................................................................................................................................3
Première partie : Les savoirs des autres ........................................................................................13
Chapitre I : Différentes approches des savoirs scolaires....................................................................14
Chapitre II : Les savoirs savants et la question du " Grand partage » ...............................................32
Chapitre III : Ce que savoir veut dire. Terrain, objet, méthode .........................................................55
Deuxième partie : Éducation communautaire et politiques de scolarisation .............................85
Chapitre IV : La société gourmantchée : " le changement dans l"isolement »..................................86
Chapitre V : L"éducation communautaire en mutation....................................................................120
Chapitre VI : L"école comme nouvel espace légitime de transmission des savoirs ........................145
Troisième partie : Les savoirs locaux dans les curricula............................................................205
Chapitre VII : Les savoirs locaux à l"école : une construction politique.........................................206
Chapitre VIII : Des programmes et des supports pédagogiques sous influences.............................248
Chapitre IX : Les contenus éducatifs et l"hétérogénéité des rapports au savoir ..............................285
Quatrième partie : Transmission et mobilisation des savoirs....................................................356
Chapitre X : Place de l"école au village et pédagogie active...........................................................357
Chapitre XI : Savoirs locaux, langues et structuration sociale de la tâche pédagogique.................427
Chapitre XII : Mobilisation des savoirs et mutations du rapport au savoir......................................479
Conclusion : la création d"une culture tierce....................................................................................542
Annexes ...........................................................................................................................................595
Tables des illustrations...................................................................................................................657
Table des matières..........................................................................................................................665
4 5INTRODUCTION
6Cette photo, prise
lors d"une pause du centre d"alphabétisation deKarmama, petit village de la
province de la Gnagna au nord-est du Burkina Fasoévoque assez bien le
questionnement de cetteétude. La femme la plus
âgée se concentre sur son
écrit : c"est une ancienne du
centre et l"une des rares à savoir écrire.Photo 1: Révisions, alphabétisation 2
nde année, Karmama, 2006 La plus jeune suspend son geste le temps de la prise de vue, elle est tendue par l"examen scolaire prochain. L"enfant, intrigué, oublie le cahier qu"il avait entrepris de déchirer. Les deux femmes sont assises sur un banc de fortune ; derrière elles, la savane et le troupeaurappellent que la zone est rurale, isolée, sahélienne. Dans cette province où seuls deux enfants
sur dix vont à l"école et où environ deux adultes sur dix savent lire et écrire, le centre
d"alphabétisation est un lieu porteur de nouveaux savoirs, un espace qui s"inscrit progressivement dans le milieu 1 . Ces centres se multiplient depuis une dizaine d"années àvive allure. Ils sont la partie souvent occultée d"un système éducatif en voie d"éclatement,
dernier avatar d"une histoire scolaire difficile.Au Burkina Faso en effet, l"école est récente et exogène : elle a été importée au 19ème
siècle par le système colonial qui l"a essentiellement utilisée pour former quelques employés
subalternes à son service. Lors de l"indépendance en 1960, le taux brut de scolarisationnational n"était que de 6,5 % (Yaro, 1994) et les inégalités régionales étaient très importantes :
la première école de la Gnagna, par exemple, date seulement de 1947. Depuis sonindépendance, le Burkina Faso est ainsi confronté à un double défi : d"une part, démocratiser
la scolarisation ; et, d"autre part, adapter l"école aux besoins du pays. Ces deux questions majeures ne sont toujours pas résolues aujourd"hui : en 2000-2001, le taux net de scolarisation 1Le taux net de scolarisation dans la Gnagna était de 24,7% en 2004-2005 (MEBA, 2005b). Au niveau national,
le taux d'alphabétisation était de 32, 3 % en 2004 (MEBA, 2006b). Les taux d'alphabétisation ne sont pas
connus par province, mais l'on sait que la Gnagna possède les taux de scolarisation parmi les plus faibles du
pays. 7 à l"école primaire n"avait toujours pas franchi le seuil des 50 % 2 . L"école publique classique,qui scolarise la plupart des élèves, continue à présenter les caractéristiques d"une institution
scolaire inadaptée : les cours dispensés en français avec une méthode coercitive ignorent
généralement les réalités locales, se caractérisent par une approche très théorique et une
transmission de savoirs difficile à utiliser pour la majorité des élèves. L"école classique
présente ainsi un faible rendement interne et externe qui ne permet ni aux cultivateurs démunis - qui représentent l"essentiel de la population du pays 3 - d"améliorer vraiment leursconditions de vie, ni au pays de soutenir des secteurs d"activité nécessaires à son économie.
Les orientations actuelles en matière de politique éducative sont marquées par l"influence de bailleurs de fonds tels que la Banque mondiale. L"essentiel de l"effort public est concentré sur l"enseignement primaire : les niveaux secondaire et supérieur se retrouventdavantage tributaires des opérateurs privés et des initiatives individuelles des lycéens et des
étudiants. Le Plan décennal de l"éducation de base (PDDEB) lancé en 2000-2001 constitueainsi désormais la base de la politique éducative du pays. Au-delà des discours sur la " qualité
et la pertinence de l"éducation », le PDDEB développe en réalité des objectifs essentiellement
centrés sur l"accroissement quantitatif de la scolarisation, notamment grâce à une fortediversification de l"offre scolaire. Le taux brut de scolarisation doit être porté à 70 % et le
taux d"alphabétisation à 40 %. En même temps, les initiatives privées sont encouragées " afin
qu"à terme 20 % des élèves soient scolarisés dans le privé » (MEBA 2000 ; MEBA 2001). La
diversification de l"offre scolaire est aujourd"hui assurée en partie par l"État, mais aussi et
surtout par des opérateurs privés (essentiellement en milieu urbain) et des ONG (en milieu rural). De la sorte, même si la plupart des enfants scolarisés le sont encore aujourd"hui dansles écoles publiques classiques, les types d"école se diversifient de plus en plus. Mais l"État ne
parvient pas toujours à en contrôler véritablement les dispositifs, les curricula et les outils
pédagogiques. Il existe ainsi aujourd"hui une variété tellement complexe de dispositifs scolaires au Burkina Faso que seuls certains professionnels de l"éducation en maîtrisent lescaractéristiques. Les écoles dites " formelles » sont des écoles reconnues et administrées
principalement par l"État : en font partie les écoles classiques (qui concernent la majorité des
enfants scolarisés), les écoles bilingues étatiques (écoles utilisant le français et la langue
2 Le TNS était de 34,3 % en 2000-2001 (Pilon, 2004). 3Le Burkina Faso est l'un des pays les plus pauvres du monde (En 2003, son PIB par habitant était de 1, 2 $ par
jour -MEBA, 2006b-). Sa population est essentiellement rurale et agricole : en 2003, le secteur primaire
représentait 45 % du PIB et employait 93 % de la population active (MEBA, 2006b). 8locale de la région concernée), les écoles satellites (écoles bilingues de trois ans après
lesquelles les enfants rejoignent l"école classique), les centres Banma Nuara 1 (CBN1, écolesbilingues organisées par l"association Tin tua et cogérées par l"État), etc. Les écoles " non
formelles » sont, elles, administrées principalement par des opérateurs comme les ONG : c"est
le cas des centres Banma Nuara 2 (CBN2, écoles primaires bilingues pour jeunes et adultes gérées par Tin tua), des centres d"alphabétisation (centres de deux ou trois annéesd"apprentissage de la lecture, de l"écriture et du calcul, s"adressant en principe à des adultes à
raison de deux mois par an, en langue locale), etc. 4 . Excepté les centres d"alphabétisation,tous ces dispositifs visent à terme le certificat d"études primaires (CEP). Les écoles classiques
n"utilisent que le français et les centres d"alphabétisation que la langue locale concernée : tous
les autres dispositifs sont bilingues. Ces dispositifs sont présents et en pleine expansion dans la province de la Gnagna. Eneffet, les taux de scolarisation et d"alphabétisation y étant parmi les plus faibles du pays, c"est
l"une des provinces prioritaires d"intervention du PDDEB. La Gnagna est l"une des zones les plus pauvres 5 et les plus isolées du Burkina Faso. Ses habitants, principalement desGourmantchés, vivent de l"agriculture vivrière, à laquelle s"ajoutent parfois le commerce et
l"élevage. La province ne possédant aucune voie bitumée, la circulation est particulièrement
difficile pendant la saison des pluies. Par ailleurs, les déplacements sont entravés par laprésence de " coupeurs de routes » qui attaquent les véhicules. L"électricité étatique ne
fonctionne qu"à Bogandé, le chef-lieu de la province. Les médias (télévision, journaux, etc.)
sont très peu présents. Malgré cet isolement, la présence d"églises, de mosquées, d"ONG,
ainsi que les migrations temporaires de ressortissants de la province dans les villes (bien que réduites) contribuent à modifier la structuration sociale de la province. Dans ce contexte, l"école peut être un facteur important de transformations. Depuis l"entrée en vigueur du PDDEB, le nombre d"écoles formelles de la province serait passé 6 de 103 en 2000-2001 à 174 en 2004-2005 et le nombre d"écoles non formelles serait en pleine explosion (MEBA, 2001 ; MEBA, 2005b). Cette accélération du processus de scolarisation renforce la complexité des modèles éducatifs de la province et la diversité des savoirs qui y sont véhiculés. Dans la province, la place de l"éducation communautaire est fondamentale. Plusencore que les autres, les huit enfants sur dix qui ne vont pas à l"école reçoivent une éducation
4Les écoles privées (confessionnelles ou non) sont, elles, déclarées " formelles » ou " non formelles » selon leur
degré de reconnaissance par l'État. 5En 2000 par exemple, le PNUD lui conférait le plus fort indice de pauvreté (IDP) du Burkina Faso.
6 Les chiffres scolaires sont difficiles à certifier, je reviendrai sur cette question plus loin. 9qui, en général, leur transmet principalement des savoirs locaux7. Ces derniers peuvent être
très précis ; ils sont évolutifs et concernent une grande variété de domaines : botanique,
pharmacopée, agriculture, histoire, littérature orale, morale (savoir-être), etc. Certains de ces
savoirs sont appris à l"ensemble d"une classe d"âge : c"est le cas, par exemple, des savoirs agricoles acquis en famille ou encore de certains apprentissages sociaux et moraux, appris par exemple lors des rites entourant l"excision et au cours des camps de circoncision, durantlesquels de manière coutumière l"intervention chirurgicale ne représente qu"une petite partie
des activités. Ces rituels, considérés comme essentiellement éducatifs, sont malgrél"interdiction légale de l"excision- encore présents dans la province sous différentes formes.
D"autres savoirs et d"autres pratiques coutumières, comme la pharmacopée ou la divination,ne sont divulgués en revanche qu"à certains dans des espaces spécifiques. Ainsi, en plus des
savoirs divulgués à tous, les enfants apprennent différentes connaissances en fonction de leur
place hiérarchique dans la communauté : selon leur sexe, leur rang de naissance dans la famille, leur famille (famille de chef, de forgeron, de maître de terre...), etc. Leurs apprentissages dépendent également de leur place -ou de la place de leur famille- dans lahiérarchie qu"ils appellent " moderne », davantage fondée sur l"instruction et sur le capital
économique. En particulier, les enfants dont les parents sont alphabétisés, convertis à des
religions monothéistes, proches des ONG (appartenant à des groupements villageois par exemple) ou menant une petite activité commerciale impliquant des voyages reçoivent des savoirs différents. Les savoirs locaux qui leur sont transmis sont sélectionnés (certainespratiques ésotériques sont bannies par exemple) et d"autres connaissances leur seront données,
même s"ils ne vont pas à l"école. Quant à la minorité d"enfants qui est scolarisée, elle reçoit
également des savoirs métissés : bien souvent la fréquentation scolaire de ces enfants est
réduite -voire alternée- et dans tous les cas, on ne manque pas de leur apprendre des savoirsnon scolaires. On peut ainsi voir des enfants, au retour de l"école, délaisser leurs cahiers, par
manque de pétrole pour les lampes et aller écouter une mère ou une voisine raconter descontes. La diversité des dispositifs scolaires contribue actuellement aussi à l"hétérogénéité des
savoirs éducatifs diffusés. Quant aux jeunes et aux adultes, désormais concernés par l"institution scolaire, en raison notamment de la diversification de l"offre à leur égard, le métissage de leur formation et de leurs savoirs est encore plus important. L"arrivée -puis ledéveloppement rapide- de ces écoles se réalise dans une zone où l"essentiel du savoir transmis
reste constitué de savoirs locaux, aussi riches que complexes à cerner. 7Je désigne par l'expression " savoirs locaux » l'ensemble des savoirs non scolaires et non scripturaux présents
dans la province. Voir chapitre III pour une discussion sur cette expression. 10 La présente étude analyse l"impact social et cognitif de cette rencontre ainsi que le changement du rapport au savoir provoqué. Le " rapport au savoir » désigne ici deuxphénomènes : la façon dont les individus et les groupes font un usage social et politique des
savoirs ; mais aussi la manière dont ils développent des processus cognitifs spécifiques révélateurs d"un rapport au monde particulier. En effet, les processus cognitifs ne sont pastoujours en premier lieu caractérisés par les jeux de pouvoir qui les entourent. Il s"agit donc
d"examiner le rôle des différentes écoles et de leurs curricula dans les rapports de force locaux
et nationaux, d"une part, et dans l"évolution de la structure du savoir légitimé dans la société
concernée, d"autre part. La prise en compte des savoirs locaux dans les écoles et les centres de
formation constitue ainsi un axe d"analyse qui traverse toute l"étude. Les fondements théoriques de ma démarche, les termes de mon questionnement ainsique les caractéristiques du lieu d"étude, la méthode et les données utilisées font l"objet d"une
première partie détaillée. La seconde partie analyse l"éducation communautaire et la progressive institutionnalisation de l"école. La troisième examine la prise en compte des savoirs locaux dans les curricula et les logiques internes des contenus pédagogiques. La quatrième étudie les conditions de vie et d"exercice des enseignants et la transmission des savoirs en classe, ainsi que les parcours de vie et la mobilisation des savoirs par les anciens élèves. Nous aborderons ainsi diverses questions. Tout d"abord (partie II), sur quelles conceptions se fonde l"éducation communautaire gourmantchée ? Comment est-elle organisée en milieu rural ? Quelles conceptions de la connaissance y sont développées ? Comment l"école s"est-elle historiquement institutionnalisée ? En quoi l"éducation communautaire et l"éducation scolaire sont-elles porteuses de schémas sociaux différents ? Ensuite (partie III), quel rôle les politiques internationales et nationales ont-elles joué pour la prise en compte des savoirs locaux dans les curricula scolaires ? Quelles influences subissent les programmes et les supports pédagogiques scolaires ? Comment sont structurés les contenus éducatifs dans les contes villageois, les manuels scolaires et les livrets pédagogiques ? Quelles divergences de rapport au savoir peut-on déceler dans ces différents supports ? Enfin (partie IV), comment la situation des enseignants au village conditionne-t-elle l"application d"une pédagogie active nécessaire pour la valorisation des savoirs locaux ? De quelle manière l"évocation directe des savoirs locaux par les enseignants, les usages des langues et la structuration pédagogique des tâches influencent-elles la prise en compte des savoirs locaux et le rapport au savoir des élèves ? Comment les apprenants choisissent-ils 11 leurs parcours de formation ? Comment mobilisent-ils ensuite, dans leurs parcours de vie, les savoirs scolaires et les savoirs locaux ? Quelles conséquences socio-cognitives peut produire ce métissage des savoirs ? 12PREMIERE PARTIE
LES SAVOIRS DES AUTRES
13 Au cur des transformations de la Gnagna, j"ai choisi de poser une question simple : dans ce contexte et pour les différents acteurs, qu"est-ce que savoir veut dire ? Cette interrogation permet d"éclairer les rouages des échanges et des transformations des savoirs dans l"éducation. Elle rejoint une préoccupation exprimée par différents auteurs et bien résumée par Jean Copans : comment le continent africain peut-il " maîtriser la connaissance de soi, et donc des autres, au-delà des idéologies de l"authenticité et "des sciences parprocuration" ? » (Copans, 1990 : 20). Ce problème peut être éclairé notamment par l"examen
des " conditions concrètes de la production, de la reproduction et de la diffusion du savoir » (idem : 322). Pour ma part, j"étudie au niveau de l"éducation les conditions de diffusion du savoir et de sa reproduction, mais aussi les processus de renouvellement qui y sont à l"oeuvre. Il s"agit pour moi ici d"une question sociologique qui s"enrichit avec l"apport de différentes disciplines, en particulier de l"anthropologie. Je soulignerai ainsi, dans un premier temps (chapitre I), les éléments qui peuvent éclairer mon objet au sein de la recherche en éducation en Afrique subsaharienne puis dans des approches anthropologiques etsociologiques des savoirs. Cette démarche ne peut être que partielle (étant donnée la quantité
de productions scientifiques autour de ces thèmes) et partiale (car je sélectionne et oriente les
références en fonction de leur intérêt pour ma recherche). Il s"agit donc bien ici de faire un
exercice de repérage de références importantes (et non une synthèse analytique de tous les
auteurs qui m"ont précédée sur ces sujets). Dans un second temps (chapitre II), j"aborderai la
question du statut épistémologique accordé aux savoirs locaux. Enfin (chapitre III), j"expliciterai le questionnement, les concepts, les données et les méthodes qui me permettent d"avancer sur le thème 8 CHAPITRE I : DIFFÉRENTES APPROCHES DES SAVOIRS SCOLAIRES Nous verrons ici les différentes recherches sur l"éducation en Afrique subsahariennequotesdbs_dbs30.pdfusesText_36[PDF] A VOTRE SITUATION PERSONNELLE ET PROFESSIONNELLE (1/5)
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