Thèse L.Rocher La contrefaçon des médicaments
LUTTE CONTRE LA CONTREFAÇON DES MEDICAMENTS AU SEIN DE. L'UNION EUROPENNE . l'épuisement du droit de marque d'un médicament princeps.
CLAC - Epuisement
Commission anti-contrefaçon. Importations parallèles. & contrefaçon. Sur l'épuisement des droits. 28 septembre 2017.
Laccès universel aux médicaments contre le VIH/sida en Afrique
4 oct. 2014 Le régime d'épuisement des droits et les importations parallèles dans l'espace ... financière reçue pour la lutte contre le VIH/sida afin de ...
unifab - commission la lutte contre la contrefaçon en russie et en grece
n'adoptent pas la même politique à l'égard des importations parallèles et de l'épuisement des droits. Actuellement en Russie les importations parallèles
Lépuisement des droits de propriété industrielle dans lespace OAPI
5 sept. 2014 lutte impitoyable contre la contrefaçon ... ZIMMERMANN « Importations parallèles et droit des marques »
Propriété intellectuelle et lutte anti-contrefaçon
27 avr. 2022 Ce décret autorise donc les importations parallèles de produits en Russie sans l'accord des titulaires de droit (marque brevet
La révision du droit des brevets de lOrganisation Africaine de la
28 sept. 1979 L'adoption par l'OAPI d'un système d'épuisement qui n'est toujours pas à l'avantage ... pour la protection de la propriété industrielle ».
les importations parallèles de médicaments usage humain : aspects
1.3.2 Le régime d'autorisation des importations parallèles . commission sur la lutte contre la contrefaçon des médicaments » disponible sur. Internet :.
MÉDICAMENTS CONTRE LE VIH/SIDA ET PRODUITS CONNEXES :
15 nov. 2002 Remarque sur les « importations parallèles » . ... épuisement international » des droits du brevet. Sinon le.
TABLE DES MATIÈRES
sur la conception utilitariste du droit des brevets . A. La reconnaissance des importations parallèles et la théorie de l'épuisement des droits .
Presentation du plan contrefacons 2021-2022 - Portail de la
LE PLAN D’ACTION CONTREFAÇONS 2021-2022 En janvier 2018 la stratégie nationale de lutte contre la contrefaçon de la direction générale des douanes et droits indirects (DGDDI) repensait l’approche douanière du trai- tement des infractions dans le domaine de la contrefaçon
UNIVERSITÉ DE STRASBOURG
École doctorale de droit, histoire et science politique L'ÉPUISEMENT DES DROITS DE PROPRIÉTÉ INDUSTRIELLEDANS L'ESPACE O.A.P.I.
(Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle)THÈSE
Pour l'obtention du grade de docteur en droit
Discipline : DROIT PRIVÉ
Présentée et soutenue publiquement à Strasbourg le 3 octobre 2013Par Ampah JOHNSON-ANSAH
Sous la co-direction de :
M. Yves REBOUL Professeur émérite à l'Université de StrasbourgM. Akuété SANTOS Agrégé des Facultés de droit à l'Université de Lomé
Rapporteurs :
M. Jacques AZEMA Professeur émérite à l'Université Jean Moulin (Lyon III) M. Thierry LAMBERT Professeur à l'Université de Lorraine (Faculté de droit de Nancy)Membre du jury
M. Komi WOLOU Agrégé des Facultés de droit à l'Université de Lomé 2REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier l'Eternel Dieu Tout-Puissant, Père, Fils et Saint-Esprit pour l'énergie,
la force et la vie dont il m'a fait grâce pour pouvoir accomplir ce travail de thèse. À lui seul soit la gloire ! Je remercie l'Ambassade de France pour la bourse qu'elle m'a accordée afin que ce travail puisse voir le jour. Je tiens à manifester ma profonde reconnaissance au professeur Yves REBOUL pour la patience et l'attention qu'il a portées à ma personne et à ce travail. Professeur, touterencontre avec vous a été un lumineux éclairage dans la forêt de la propriété industrielle.
Vous avez été pour moi un père, attentif et ouvert à mes inquiétudes et à mes impatiences
que vous avez accueillies avec patience. Toute ma gratitude va au professeur Akuété SANTOS, ex-Doyen de la Faculté de Droit de l'Université de Lomé, qui a eu confiance en ma personne, m'a sélectionné et m'a encouragé à faire partie de l'équipe d'enseignement de cette Faculté. Je vous remercie profondément, Doyen, pour vos sages et pertinents conseils qui ont constitué la boussole d'orientation de ce travail. Je tiens à témoigner ma vive reconnaissance au Président de l'Université de Lomé, le professeur Koffi AHADZI-NONOU qui a veillé sur ma croissance intellectuelle et qui m'a insufflé la confiance nécessaire pour me lancer dans les arcanes de la recherche.Je remercie le nouveau doyen de la Faculté de droit de l'Université de Lomé, le
professeur Kuassi F. DECKON, le Vice doyen, le professeur Dodzi KOKOROKO, le Directeur de l'École doctorale de droit, le professeur Komi WOLOU pour leur constant soutien. J'exprime toute ma gratitude à M. Christophe GEIGER, Directeur Général du CEIPI qui m'a accueilli à trois reprises dans ce centre qui est le "lieu d'accouchement" de ce travail. 3Je remercie les universitaires qui, de loin ou de près, ont contribué à l'élaboration de ce
travail à travers nos échanges même parfois anodins et distants au sujet. Je ne saurais lesnommer tous : ils ont participé à la réalisation de ce travail par leurs critiques, leurs
relectures successives... Mais je tiens à remercier particulièrement celui qui a été le
témoin discret, proche de ce travail et qui s'est même parfois mué en un fidèle conseiller,
M. Yann BASIRE, sans oublier Mme Clémence TSAKADI qui m'a orienté vers le choix du sujet. Je remercie tout le personnel du CEIPI et de la Faculté de droit de l'Université de Lomé. Je tiens à témoigner ma gratitude à ma famille spirituelle qui m'a toujours accompagné par ses prières. À ce titre, je ne peux manquer de remercier chaleureusement mon frère blanc, le pasteur Cyrille PAYOT pour son indéfectible soutien et son encouragement spirituel et le pasteur Gilles AGBENOKOUDJI, pour sa disponibilité et l'effectivité de saprésence à mes côtés à chaque séjour sur Strasbourg. Je vous suis infiniment
reconnaissant.Je n'oublie point ceux qui ont contribué à mon voyage de soutenance par leurs soutiens financiers
et moraux : MM. Wilson Gilles, François Lawson, Mitspa Johnson, Faustin Fiagnon, Me David Sanvee, Mme Cathérine Creppy, Mme Olga Kouassi, Professeur Guy Mensah-Nyagan et ma chère mère Séraphine. Je prie le Seigneur de bénir tous ceux qui ont contribué à l'élaboration de cette belle oeuvre que constitue naturellement toute thèse à son achèvement. 4À PRUDENCE
5SOMMAIRE
INTRODUCTION GÉNÉRALE............................................................. ......11 PREMIERE PARTIE : L'ÉPUISEMENT À L'ÉPREUVE DE LA CONSISTANCE DU MONOPOLE DES TITULAIRES DE DROIT DE PROPRIÉTÉ INDUSTRIELLE.....34 TITRE I : LA PRÉSERVATION DU MONOPOLE DE COMMERCIALISATION........ .36 CHAPITRE I : L'EXPRESSION DU MONOPOLE DE LA PREMIÈRE MISE EN Section I : La signification de la mise en circulation............................................38Section II : Le rôle déterminant du consentement.................................................61
CHAPITRE II : LA MANIFESTATION DU CARACTÈRE ABSOLU DE LA MISE ENSection I : La disqualification de la propriété des tiers sur l'incorporel.......................92
Section II : La renaissance du droit de propriété des titulaires de la marque..............112 TITRE II : L'ORIGINALITE DE LA PRÉSERVATION DU MONOPOLE TERRITORIALDES TITULAIRES.................................................................................... 140
CHAPITRE I : LA SIGNIFICATION DU PRINCIPE DE TERRITORIALITE DANSL'ESPACE OAPI......................................................................................... ......143
Section I : La conception affirmée : le caractère national des titres dans la législation de
Section II : Une réalité nuancée : la supranationalité des titres..............................156
CHAPITRE II : L'ORIGINALITÉ DE LA DÉLIMITATION DU TERRITOIRE DE L'ÉPUISEMENT DES DROITS DANS L'OAPI........................................................ 176 Section I : L'originalité de l'emprise du principe de territorialité sur la théorie del'épuisement dans l'OAPI.........................................................................177
Section II : L'épuisement, un révélateur de l'étendue géographique des SECONDE PARTIE : L'ÉPUISEMENT, UNE THÉORIE À L'ÉPREUVE DU LIBRE COMMERCE DES PRODUITS PROTÉGÉS.................................................. ....217 TITRE I : L'AFFIRMATION D'UN ENCADREMENT RIGIDE DU LIBRECOMMERCE......................................................................................... ...220
CHAPITRE I : LA RÉGULATION DES IMPORTATIONS PARALLÈLES.................. ...222 6 Section I : Un libre commerce automatique des produits brevetés à l'échelleSection II : Un libre commerce des produits marqués réduit à l'échelle nationale........240
CHAPITRE II : L'IMPACT RELATIF DES ZONES DE LIBRE-ÉCHANGE SUR LE LIBRE COMMERCE DES PRODUITS PROTÉGÉS........................................................... 250 Section I : L'existence effective de marchés régionaux de libre circulation au sein d'ununivers juridique diversifié........................................................................ .251
Section II : L'influence limitée du droit de la concurrence sur l'épuisement en droit africain.................... .....................................................................................279
TITRE II : UN ENCADREMENT CONTESTÉ : LE DIFFICILE ARBITRAGE DESINTÉRÊTS EN PRÉSENCE........................................................................... 316
CHAPITRE I : L'ÉPUISEMENT INTERNATIONAL DANS LE CONFLIT DES INTÉRÊTS Section I : Les finalités sociales des droits de propriété industrielle, source deSection II : L'approche de l'épuisement international..........................................349
CHAPITRE II : L'ÉPUISEMENT INTERNATIONAL DANS LA CONCILIATION DESINTÉRÊTS CONTRADICTOIRES...........................................................................371
Section I : Le caractère fluctuant de l'épuisement international dans la régulation de lacirculation des produits protégés..................................................................372
Section II : Une protection limitée des intérêts des titulaires.................................395
CONCLUSION GÉNÉRALE............................................................................. 411
INDEX ALPHABÉTIQUE.................................................................... ..........454
TABLE DES MATIERES.............................................................................. 461 7ABRÉVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES
ADPIC Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce aff. Affaire AIPPI Association internationale pour la protection de la propriété intellectuelle al. AlinéaAnn. Annales
Ann. Propr. Ind. Annales de la propriété industrielleAOC Appellation d'origine contrôlée
AOP Appellation d'origine protégée
APD Archives de Philosophie du Droit
art. Article AUDCG Acte uniforme relatif au droit commercial généralBibl. Bibliothèque
Bull. civ. Bulletin des arrêts de la Cour de cassation, chambre civile Bull. crim. Bulletin des arrêts de la Cour de cassation, chambre criminelleCA Cour d'appel
Cass. Ass. Plén. Cour de cassation, Assemblée plénièreCass. Civ. Cour de cassation, chambre civile
Cass. Com. Cour de cassation, chambre commercialeCE Communauté européenne
CEDH Cour européenne des droits de l'Homme
CEE Communauté économique européenne
CEIPI Centre d'études internationales de la propriété intellectuelle CEMAC Communauté économique et monétaire de l'Afrique CentraleCf. Confère
Ch. Chambre
Chr. Chronique
8 CJCE Cour de justice des Communautés européennesCJUE Cour de justice de l'Union européenne
Coll. Collection
Comm. Commentaire
CCE Revue de Communication commerce électroniqueConcl. Conclusions
Contra. Contraire
CPI Code de la propriété intellectuelle
c/ ContreD Recueil Dalloz
D. aff. Dalloz affaires
Doct. Doctrine
éd. Éditions
EDPI L'Essentiel du droit de la propriété intellectuelleEEE Espace économique européen
Fasc. Fascicule
Gaz. Pal. Gazette du Palais
Infra Ci-dessous
INPI Institut National de Propriété industrielle INPIT Institut National de Propriété industrielle et Technologique (Togo)IR Informations rapides du recueil Dalloz
J.-Cl. Juris-Classeur
JCP Juris-Classeur Périodique
JCP E Juris-Classeur Périodique, édition Entreprise JCP G Juris-Classeur Périodique, édition GénéraleJDI Journal du Droit international
JO Journal officiel
Juris. Jurisprudence
9 LGDJ Librairie générale de Droit et de JurisprudenceMél. Mélanges
n° Numéro OAPI Organisation Africaine de la Propriété IntellectuelleObs. Observations
OHADA Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des AffairesOMC Organisation Mondiale du Commerce
OMS Organisation Mondiale de la Santé
op. cit. Opere citato, ouvrage cité précédemmentOrd. Ordonnance
p. Page pan. PanoramaPIBD Bulletin de la Propriété industrielle
Préc. Article précité ou cité précédemment Propr. Ind. Revue de la Propriété industrielle Propr. Intell. Revue de la Propriété intellectuelle pt. PointPUAM Presses Universitaires d'Aix- Marseille
PUF Presses universitaire de France
PUS Presses universitaires de Strasbourg
RDPI Revue du Droit de la Propriété intellectuelleRDC Revue des Contrats
Rec. Recueil
Rép. Répertoire
Rev. Lamy Dr. Revue Lamy Droit de l'immatériel
RIDA Revue International de droit d'auteur
RIDE Revue internationale du Droit économique
RIPIA Revue internationale de la propriété industrielle et artistique 10 RJDA Revue de Jurisprudence de droit des affairesRLDA Revue Lamy Droit des affaires
RLDI Revue Lamy Droit international
RRJ Revue de recherche juridique et de droit prospectifRTD civ Revue Trimestrielle de Droit civil
RTD com Revue Trimestrielle de Droit commercial
RTDE Revue Trimestrielle de Droit européen
s. suivant sect. Section somm. Sommaire sous dir. Sous la direction de spéc. Spécialement supra Ci-dessus t. Tome UEMOA Union Économique et Monétaire Ouest-AfricaineV. Voir
Vol. Volume
11INTRODUCTION GÉNÉRALE 1. Le nouvel essor de la propriété intellectuelle, une énigme. C'est en Afrique, un continent
"stérile" en matière de propriété industrielle, "désert d'inventivité" et oublié de la technologie que
l'un des plus importants accords en matière de protection de la propriété intellectuelle : l'Accord
sur les aspects du droit de la propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC) est signé
le 15 avril 1994. On était à Marrakech, au Maroc. L'Occident avec les États-Unis1 en tête, dans la
lutte impitoyable contre la contrefaçon2 des produits protégés, venait d'imposer au monde une
protection minimale standardisée de la propriété intellectuelle3, l'insérant dans le commerce
mondial sous l'égide de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). C'est la ruse de l'histoire qui se conjugue avec l'énigme de l'existence humaine. Une nouvelle histoire de la propriété intellectuelle commence.2. Les tiraillements constatés lors de la négociation de cet Accord ADPIC entre les pays
développés et les pays en voie de développement sont le signe d'une impertinence dans la
résolution de toutes les équations qui se posaient à travers le mariage du commerce international
1 De manière symptomatique, Jean FOYER avait résumé toute la question en s'en tenant au brevet d'invention : " Il
y a vingt ans, le système des brevets était la cible de vigoureuses attaques. Les tenants du Nouvel Ordre Economique
international le dénonçaient comme un moyen pour les entreprises des pays développés de rançonner les Pays en
développement. Peut-être ces États, presque tous nés de la décolonisation, avaient-ils été imprudents de se doter
d'une législation de propriété industrielle moderne et d'adhérer aux conventions multilatérales, alors que le système
des anciens privilèges royaux leur eût mieux convenu. Quoi qu'il en soit, les brevets, disait-on, permettaient à des
sociétés étrangères de contrôler les importations et de fixer les prix des produits brevetés, sans qu'elles aient le
moindre souci d'installer des fabrications locales. Majoritaires au sein de l'organisation mondiale de la propriété
intellectuelle (OMPI), les Pays en développement tentèrent d'user de la révision de la Convention d'Union de Paris
pour se faire consentir un régime préférentiel sans réciprocité... et spécialement de se faire autoriser à renforcer
dans leurs lois les sanctions du défaut d'exploitation, au moyen de licences non volontaires exclusives, sinon même
la déchéance. Traditionnellement hostiles à toute sanction du défaut d'exploitation des brevets, les États-Unis
d'Amérique n'étaient pas d'humeur à accepter le démantèlement des dispositions qu'ils étaient parvenus à faire
insérer, non sans peine, dans la Convention d'Union aux conférences de La Haye et de Londres. L'offensive des
Pays en développement fit long feu » : Jean FOYER, " Avenir et finalité de la propriété industrielle », in Mélanges
en l'honneur de J.-J. Burst, Litec, 1997 ; voir aussi J. SCHMIDT-SZALEWSKY, " La protection des droits
industriels dans la convention de Marrakech du 15 avril 1994 », in Ecrits en hommage à J. Foyer, PUF, 1997, p.
292 ; M. VIVANT & P. GAUDRAT, " Marchandisation » in M. VIVANT, Propriété intellectuelle et
mondialisation. La propriété intellectuelle est-elle une marchandise ?, Dalloz, 2004, pp.31-49 : " C'est aussi ... un
tour de passe-passe politique », [p.32].2 Selon l'OCDE, la contrefaçon représente aujourd'hui 5 à 9 % des échanges commerciaux internationaux avec des
profits évalués à environ 250 milliards de dollars soit 125 000 milliards de francs CFA par an.
3 Le professeur J. SCHMIDT-SZALEWSKY apprécie favorablement l'Accord qu'elle qualifie de " moderne » car,
incorporant avec mesure les revendications des pays occidentaux pour une propriété intellectuelle plus fortement
protégée et tenant compte du seuil de développement des pays en développement : " La protection des droits
industriels dans la convention de Marrakech du 15 avril 1994 », in Ecrits en hommage à J. Foyer. Auteur et
législateur, PUF, 1997, p. 305. Contra. B. REMICHE, " Mondialisation et brevet », M. VIVANT, Propriété
intellectuelle et mondialisation. La propriété intellectuelle est-elle une marchandise ?, Dalloz, 2004, pp. 120-137.
12et des droits de propriété intellectuelle. Pour cause, les défis de développement sont aujourd'hui intrinsèquement liés aux enjeux de la propriété industrielle. Aussi, la manière de la concevoir est-elle une philosophie permettant de disposer de l'une des clés majeures du décollage économique.
Les fondamentaux du développement industriel ont leurs racines dans le savoir porté par
l'inventivité et la créativité. Dans cette bataille rangée, un terrain de prédilection se dégage, celui
de la substance à protéger, où la division entre le Nord et le Sud se nourrit des contradictions
absolument tranchées entre les choix opposés de la biotechnologie et de la biodiversité
4. Cependant, le plus important est qu'une protection minimale pour les pays occidentaux constituedéjà un renforcement de la protection chez les pays en développement et les moins avancés du
continent africain. La théorie de l'épuisement en porte les stigmates.3. La propriété intellectuelle : la " summa divisio ». Les propriétés intellectuelles sont des
créations de l'esprit auxquelles le droit octroie une protection spéciale. Elles sont, en principe,
immatérielles5. Ce sont des droits intellectuels appréhendés comme une propriété. Ainsi, un
régime établi de propriété intellectuelle donne à l'inventeur ou au créateur un droit exclusif sur
l'usage de sa création, seulement pour une période déterminée6. Traditionnellement, les droits de
propriété intellectuelle sont divisés en deux branches7 : d'une part, les droits relatifs à la propriété
littéraire et artistique et d'autre part, ceux relatifs à la propriété industrielle. La première catégorie
des droits relatifs à la propriété littéraire et artistique regroupe les droits d'auteurs et d'artistes se
rapportant à leurs écrits littéraires, oeuvres artistiques, compositions musicales, sculptures,
peintures, les logiciels, les films cinématographiques... Ces droits naissent spontanément sans
aucune formalité8 et sont donc protégés dès l'édition, la publication ou la production jusqu'à
4 S. S. KOWOUVIH, Le savoir traditionnel : contribution à l'analyse objective des savoirs traditionnels, thèse de
droit, Université de Limoges, 2007 ; J. INGBERG, " Droit d'auteur et OMC : l'exception culturelle à l'actualité
juridique », Légicom 2001/2 n° 25, pp. 47-58 ; A. KEREVER, " Le GATT et le droit d'auteur international :
l'accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce », RTD Com. 1994, p. 631 ; J.
SCHMIDT-SZALEWSKY, " Les accords de Marrakech », in Mélanges en l'honneur de J.-J. Burst, p. 585 ; A.
ABELLO, La licence, instrument de régulation des droits de propriété intellectuelle, Préface de M. VIVANT,
Dalloz, 2009.
5 Selon le doyen Paul ROUBIER, " le droit a pour siège un bien immatériel (...) et comporte une série de
prérogatives morales, pécuniaires, sur ce bien » : P. ROUBIER, Le droit de la propriété industrielle, Tome 1, Sirey,
1952, n° 22, p. 100.
6 Exception faite au doit de marque dont l'enregistrement est renouvelable tous les dix ans.
7 Il y a d'autres classifications proposées par divers auteurs, notamment J.-C. GALLOUX et J. AZEMA, Droit de la
propriété industrielle, 2007.8 C. CARON, Droit d'auteur et droits voisins, Litec, 2009, n° 113, p. 89 : " L'oeuvre de l'esprit n'a pas à être
déposée pour être protégée » ; Le Professeur F. POLLAUD-DULIAN estime également que " la protection de
l'oeuvre naît sans aucune condition du seul fait de la création, même si cette création est cncore inachevée » : F.
POLLAUD-DULIAN, Le droit d'auteur, Economica 2005, n° 137, p. 106. 13 soixante-dix ans9 après la mort de l'auteur. L'objectif principal de ces droits est d'encourager et
de récompenser l'oeuvre créatrice et son propriétaire qui peut être un individu ou une entité
corporative. L'une de leur spécificité par rapport aux droits de la propriété industrielle est le droit
moral10 qui s'ajoute aux prérogatives patrimoniales que comportent leurs attributs.
Quant aux droits de la propriété industrielle, ils sont marqués par le fait de la puissance
publique11. Leurs implications sont essentiellement de nature économique et commerciale. Au
temps moderne, la propriété industrielle qui protège l'inventeur s'obtient par les privilèges
accordés par le Prince ou la cité. L'idée principale à retenir durant cette période est que le droit de
l'inventeur n'est pas un droit comme les autres. C'est un droit qui est hors du commun du fait queson origine se trouve essentiellement dans la volonté du Prince. Ce caractère lui confère une
certaine particularité qui marquera tout le parcours juridique des droits de propriété industrielle.
C'est ainsi que le Professeur J.-C. GALLOUX définit la propriété industrielle comme " une
forme de propriété, organisée par l'État, qui porte sur des informations à caractère technique ou
des signes à vocation distinctive »12. Ils sont divisés en deux catégories : la première catégorie de
la propriété industrielle est relative à l'invention, l'innovation et l'avancement de la technologie
protégés par les brevets et les dessins et les modèles industriels. Le principal objectif de cette
catégorie de droits industriels vise à protéger l'investissement des inventeurs dans le
développement technologique ainsi qu'à leur donner une récompense et des moyens de financer9 Cela dépend des législations. Soixante-dix ans en France de même que dans le droit de l'OAPI.
10 Le droit moral s'exprime comme un droit de la personnalité : C. CARON, Droit d'auteur et droits voisins, op. cit,
n° 250 et s., p. 204 ; P.-Y. GAUTIER, La propriété littéraire et artistique, PUF, 2010, n°189, p. 205 ; F. POLLAUD-
DULIAN, " Droit moral et droit de la personnalité », JCP G 1994, I, 3780 ; G. KOUMANTOS, " Faut-il avoir peur
du droit moral », RIDA, 1999, n° 180, p. 87. La portée du droit moral est très faible et limitée en droit de propriété
industrielle ; c'est le cas du droit moral de l'inventeur qui est un droit à la paternité permettant à l'inventeur de se
voir attribuer cette qualité dans le brevet ou d'y renoncer : V. J. SCHMIDT-SZALEWSKY & J.-L. PIERRE, Droit
de la propriété industrielle, op. cit., n° 6, p. 2. Selon le Professeur POLLAUD-DULIAN, " la personnalité de
l'inventeur ne s'exprime nullement dans son invention » : F. POLLAUD-DULIAN, La propriété industrielle,
Economica, 2011, n° 331, p. 213. Contra. M. Y. BASIRE soutient une admission du droit moral en droit de marque :
" L'exploitation de la marque pouvait faire de celle-ci le siège d'une parcelle de la personnalité du titulaire et
partant d'un droit moral ayant vocation à protéger le titulaire dans le cadre de son activité... Ce droit moral serait
l'accessoire du droit patrimonial » : Y. BASIRE, Les fonctions de la marque. Essai sur la cohérence du régime
juridique d'un signe distinctif, thèse soutenue à Strasbourg, 2011, n° 493 et 503, p. 421 ; V. aussi N. BRONZO, " Le
droit moral de l'inventeur », Propr. Ind., n° 6, juin 2013, étude 5.11 Le droit d'auteur est issu de la création. Il ne nécessite pas en principe un dépôt ou un enregistrement avant d'être
reconnu juridiquement.12 J.-M. GALLOUX, Droit de la propriété industrielle, 2003, p. 15. À ce titre, le brevet est ainsi défini comme : " un
titre de propriété délivré par l'État à la demande du détenteur d'une création industrielle. Il confère à son titulaire
un droit exclusif d'exploitation de la création protégée pour un temps limité » : J. SCHMIDT-SZALEWSKY & J.-L.
PIERRE, Droit de la propriété industrielle, op. cit., n° 6, p. 2. Quant à la marque, elle est définie comme " un signe
distinctif dont l'usage est réservé par la loi à une personne pour la désignation dans le commerce de produits ou
services visés par l'enregistrement » : J. PASSA, Traité de droit de propriété industrielle, Tome I, LGDJ, 2010,
n° 34. 14des activités de recherche et de développement. La seconde catégorie est consacrée à la
protection des signes distinctifs, notamment les marques, les indications d'origine géographique.Ces dernières identifient le produit comme provenant d'un lieu d'origine où une caractéristique
du produit donné est essentiellement attribuable à son origine géographique13. Les marques de
fabrique et de commerce sont les plus connues et sont utilisées commercialement pour distinguer les produits et les services des titulaires14. Ces signes permettent au consommateur de faire des
choix éclairés sur le marché par une identification adéquate, sérieuse et informée sur ces produits
ou services 15. Le droit de la propriété industrielle se distingue bien du droit d'auteur16. Même si la doctrine
déploie de grands efforts pour trouver une clef de lecture unitaire aux " formules aporiques »17, la
cristallisation de l'essence des droits de propriété intellectuelle réduite dans l'épure18 du profit n'a
pas bousculé cette distinction fondamentale. D'ailleurs, il n'y a jamais eu de remise en cause dela " summa divisio » de la propriété intellectuelle19 et la théorie de l'épuisement est applicable à
l'ensemble de ces droits.13 Les indications géographiques jouent un rôle important en signalant un certain niveau de qualité. L'une des plus
belles illustrations des indications géographiques est sans nul doute Champagne dont l'origine provient de la région
de Champagne en France et est respecté pour sa qualité supérieure par les consommateurs. C'est cette qualité qui lui
confère sa valeur commerciale. V. S. VISSE-CAUSSE, L'appellation d'origine. Valorisation du terroir, ADEF,
2001.14 On parle de la distinctivité : cf. POLLAUD-DULIAN, Propriété industrielle, op. cit., n° 1293; J. AZEMA et J.-C.
GALLOUX, Droit de la propriété industrielle, Précis Dalloz, 2008, n° 1353 ; J. SCHMIDT-SZALEWSKY, Droit de
la propriété industrielle, Litec, 2007, n° 561.15 J.-N. KAPFERER n'a pas manqué de qualifier les marques de " brevet mental » : J.-N. KAPFERER, Les marques,
capital de l'entreprise, Éditions d'organisation, 2007, p. 43.16 F. POLLAUD-DULIAN, La propriété industrielle, Economica, 2011, n° 41, p. 23 : Outre l'importance du droit
moral, " l'absence de formalité, l'absence d'obligation d'exploiter et le critère de l'originalité sont fondamentaux en
droit d'auteur ». Le droit d'auteur est ainsi marqué par le " personnalisme des créations » : M.VIVANT & P.
GAUDRAT, " Marchandisation » in M. VIVANT, Propriété intellectuelle et mondialisation. La propriété
intellectuelle est-elle une marchandise ?, préc., p.35.17 J.-C. GALLOUX, " Qu'est-ce que la propriété intellectuelle », in Mélanges en l'honneur de G. Bonet, Litec, 2010,
p. 199.18 Au nombre des auteurs qui mettent en relief l'unité des droits de la propriété intellectuelle, figurent M. VIVANT,
" Pour une épure des droits de propriété intellectuelle », in Mélanges en l'honneur d'André Françon, pp. 415-428 ; J.
RAYNARD, " Un pluriel bien singulier », Mélanges en l'honneur de J.-J. BURST 1997 ; ABELO-SCHERENBERG
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