[PDF] Délégation et abandon : approche psychologique





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Le syndrome d'abandon ou abandonnisme est un état psychologique de sentiment d'insécurité permanente lié à une peur irrationnelle d'être abandonné.



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  • Comment savoir si on a le syndrome de l'abandon ?

    Concrètement, le syndrome de l'abandon pourrait se définir comme "un assemblage de comportements qui se manifestent à l'âge adulte par une peur des séparations de tous types. Il y a des indicateurs plus ou moins symboliques comme détester voyager, détester faire ses valises, détester déménager", explique Ariane Calvo.
  • Comment agit une personne qui a peur de l'abandon ?

    Elle est facteur d'angoisse et de souffrance psychologique. Vous avez parfois des réactions d'isolement, d'irritabilité, de jalousie, d'agressivité que vous ne comprenez pas toujours vis-à-vis des personnes que vous aimez. Une peur de l'abandon ronge les petits bonheurs que vous pouvez avoir dans votre quotidien.
  • Quelle thérapie pour la peur de l'abandon ?

    L'angoisse d'abandon n'est pas une fatalité. En effet, une psychothérapie peut l'atténuer et faire disparaître ses manifestations et ses conséquences dans la vie du sujet. Ainsi, les thérapies cognitivo- comportementales permettent un travail sur les cognitions et les comportements dysfonctionnels.
  • On pourra également s'intéresser à divers outils de développement personnel afin de sortir de ce schéma:

    1d'améliorer son image de soi,2de développer sa confiance en soi,3d'apprendre à gérer nos émotions,4etc etc…

Délégation et abandon :approche psychologiqueMichel BornProfesseur à l'Université de Liège (Belgique), Service dePsychologie de l'Adolescence et du DéveloppementPsychosocial1. L'individu et le lien socialClassiquement, on peut considérer que le développementpsychosocial est une alternance d'intégrations et de diffé-renciations (Damon,1983).Au niveau personnel, l'intégration et la différenciations'illustrent bien dans l'exemple de l'apprentissage d'un ins-trument de musique. Un enfant qui s'assied devant unpiano et le découvre, doit d'abord le toucher, apprendre àle décoder, et le différencier. Puis, il intégrera ce qu'il aappris : il saura, par exemple, où se trouve chaque touche.Il aura intégré un ensemble complexe d'informations et demouvements. De la même manière, si ce jeune musiciendécouvre une partition de musique, il la décodera, ladécryptera et, enfin, différenciera les notes. Puis, il les inté-grera, les projettera en lui.Par transposition sur un autre champ, on pourrait avancerqu'au niveau psychosocial, il existe un processus dialec-tique similaire, autrement dit, un va-et-vient continuel. Ilest donc important, pour l'individu, de se différencier, êtresoi, différent des autres et, en même temps, "intégré",c'est-à-dire "être dans les autres et avec les autres" pours'inscrire dans la société.En considérant la notion d'intégration, sans les connota-tions politiques qui lui sont parfois insufflées dans ledomaine de l'étude de l'immigration, on dispose d'unconcept qui prend un sens fort, dans l'approche classiquedu développement psychologique et social. En effet, en

14Délégation par abandonMichel Boniétant plus "lui-même", l'in-dividu est de mieux enmieux "membre de la socié-té". Ainsi, il se construitprogressivement une identi-té psychosociale qui per-met, à son tour, une identifi-cation et une reconstructiondes rôles sociaux.Ces rôles sont autant decadres socio-cognitifs quirendent possible un savoirsur soi : qui l'on est, où l'onest, ce que l'on a à faire, enfonction des contextes, desattentes d'autrui et des pro-jets propres, etc. Pourreprendre une référencesociologique classique, ils'agit, donc, d'être aussidans la société avec sonesprit : c'est la thèse célèbrede l'ouvrage "Mind, selfand society" de G.H. Mead(1963).Tout au long de son déve-loppement psychosocial,l'enfant entre dans la sociétéet la société pénètre le psy-chisme de l'enfant.Progressivement, cette inté-gration mutuelle permet àl'enfant d'accroître soncapital de confiance en lui eten la société. Il apprendégalement les règles du jeusocial et les accepte. Telleest la logique du développe-ment psychosocial normal.Divers mécanismes psycho-logiques importants qu'iln'est pas possible de reprendre intégralement ici, inter-viennent à ce niveau, notamment la ritualisation, appren-tissage de pratiques spécifiques par les parents aux enfants(E. Goffman, 1975). Les rites permettent d'orienter l'agirde l'enfant : comment fait-on ça ? qu'est-ce qui se fait ?qu'est-ce qui ne se fait pas ? comment donne-t-on un bain? comment se tient-on à table ? etc. La ritualisation instal-le les règles de la société dans la mémoire de l'enfant.Un autre mécanisme extrêmement puissant par sonempreinte sur le développement psychosocial est celui del'identification.(cfr. les célèbres travaux de P. Tap, 1988),qui passe de l'identification fusionnelle avec la mère, àl'identification catégorielle qui emprunte ses modèles àl'extérieur pour aboutir à l'adolescence, à l'identification auprojet qui se définit comme une projection d'un idéal desoi. A ce moment, le modèle est donc à l'intérieur de soi,mais, aussi, dans l'avenir (Erikson, 1972).Ces éléments du développement psychosocial peuventaider à comprendre les publics avec lesquels le travailsocial et psychothérapeutique s'effectue. Car bien évidem-ment, dans la socialisation, il peut y avoir des failles, desruptures, des blocages. L'abandon est typiquement une deces failles.A un moment donné de la formation psychologique, pendantl'enfance ou l'adolescence, le jeune peut être abandonné ouse sentir abandonné : il peut être livré à lui-même, sansguide, sans, soutien, dans une société ressentie comme unesorte de jungle sociale incompréhensible et hostile. Même sice n'est évidemment pas la même chose d'être abandonné oude se sentir abandonné, le vécu subjectif prime souvent laréalité objective.Par ailleurs, l'enfant peut, lui aussi, abandonner le combat,lâcher prise, ou faire son chemin en dehors du jeu socialordinaire, entrer dans une zone hors norme ou se laisser déri-ver. La criminologie examine ce type de faits ; Maza a utili-sé le terme de "drift" forme de dérive sociale, pour décrire lephénomène. Pour les lecteurs francophones, plus familiersde l'oeuvre du sociologue F. Dubet (1987), on peut aussi par-ler de l'idée de "galère"' Dans cette situation également, desjeunes sont abandonnés. • 2,,: :sentent abandonnés ou abadonnent eux-mêmes.En psychologie clinique*existe un syndrome b^ldocumente, celui de l'enfl"abandonnique". Sans vflloir développer toute^Hnuances de cette \-tologie, on pourrait .simple-ment avancer que ce syndro-me synthétise les deuxaspects de la problématique:un enfant abandonné (ou qui Le ilse sait abandonné) ei quiabandonne, à son tour. Scaractéristique essei.1qu'il abandonne systémdquement : il s'arrange pourrépéter à l'infini l'abandn •qu'il a connu ou cconnaître et qui l'a m..(.'liaque fois qu'une relationse noue, chaque fois qu'unehistoire commence,casse, l'arrête, \t tin...par peur de nouer des liensdangereux, un attachepouvant causer un préjudicepsychologique, une re.qui lui fasse (encore)]Avec lui, les liens ne peu-vent pas avoir d,mains. L'enfant abandon-nique n'a pas su od'attachementsà ses parents et sou l:absence de "encrai:l'attachement. Ilsans lien, on pourrai!sans 111 conducteur'.

15Délégation par abandonMichel Bonijeunes sont abandonnés, sesentent abandonnés ou aban-donnent eux-mêmes.En psychologie clinique, ilexiste un syndrome biendocumenté, celui de l'enfant"abandonnique". Sans vou-loir développer toutes lesnuances de cette symptoma-tologie, on pourrait simple-ment avancer que ce syndro-me synthétise les deuxaspects de la problématique :un enfant abandonné (ou quise sait abandonné) et quiabandonne, à son tour. Sacaractéristique essentielle estqu'il abandonne systémati-quement : il s'arrange pourrépéter à l'infini l'abandonqu'il a connu ou cruconnaître et qui l'a marqué.Chaque fois qu'une relationse noue, chaque fois qu'unehistoire commence, il lacasse, l'arrête, y met fin...par peur de nouer des liensdangereux, un attachementpouvant causer un préjudicepsychologique, une relationqui lui fasse (encore) mal.Avec lui, les liens ne peu-vent pas avoir de lende-mains. L'enfant abandon-nique n'a pas su construired'attachements significatifsà ses parents et souffre d'uneabsence de généralisation del'attachement. Il se construitsans lien, on pourrait diresans 'fil conducteur'.2. La délégation dans la familleUn développement psychologique et social normal amènel'enfant à investir des espaces toujours plus vastes à partirde liens significatifs, cela au fur et à mesure qu'il maîtrisemieux la fonction de motricité. En effet, l'attachementamène fréquemment un lieu au bout du fil : l'enfant s'atta-chant, s'attache aussi aux lieux habités. Dans la maisonfamiliale, par exemple, l'habitat et la population se rejoi-gnent. Puis, dans le cours de son développement psycho-social, l'enfant s'attache à son école, à sa classe, aux lieuxoù il rencontre ses copains, etc. : il existe donc une spatia-lisation de l'attachement.Le développement social régi par le principe d'intégra-tion-différenciation utilise simultanément les mécanismesde l'abandon et de la "délégation"." Délégation " vient du latin 'delegare', ce qui veut dire'"nvoyer hors" : aller loin, sortir de, être chargé de "mis-sion". Mais le verbe "legare" signifie avoir un lien, garderle lien' maintenir le lien, être relié à celui qui envoie, àcelui qui a le pouvoir. Un bel exemple de délégué est biensûr la figure du diplomate ; il s'agit d'un chargé d'affairesà l'étranger (fonction également très courante dans nosadministrations et organisations). Si un ambassadeur doitfidélité à son gouvernement, il doit en même temps jouird'une certaine autonomie pour mener à bien sa mission.Si le mécanisme de la délégation est courant à l'âge adulte,il se rencontre très tôt dans la vie, dès le processus de sépa-ration, d'individuation, autrement dit, dès que l'enfantcommerice à devenir lui-même, se personnalise par rapportà sa mère et ses familiers, dès le moment où il se séparetout en restant relié.Progressivement, il poussera plus loin ses tentatives deséparation-individuation, non seulement par des gestes,mais aussi par des mots. Un des vocables les plus forts,signifiant la séparation est, bien entendu, le 'non' : direnon, pour l'enfant, c'est s'affirmer en tant qu'individu, unepersonne séparée de sa mère.Le concept de délégation a été repris par H. Stierlin (1979),dans une logique qui est celle de l'analyse systémique

rappliquée à la clinique. Ilmontre qu'un enfant estdélégué par ses parents,lorsqu'il peut ou lorsque l'onexige de lui qu'il s'éloigne.Mais en réalité, il reste tenuau bout de sa "laisse"' invi-sible : il a une obligation defidélité envers ses parents ;il doit revenir pour rendrecompte de sa mission.Dans pareil système rela-tionnel, l'obéissance ne peutjamais être trop rigide outrop restrictive, parce queelle annulerait toute velléitéd'initiative ; or, pour conser-ver son efficacité, la person-ne doit garder un certainpouvoir de décision. Ce quiveut dire que l'enfant, entant que "délégué parental",s'efforce d'obtenir l'appro-bation et l'amour de sesparents. Mais cet amour nelui est pas accordé sansretour. L'amour des prochesest subordonné à la réalisa-tion de sa mission. Plus latâche confiée est difficile etdangereuse, mieux le sujetprouve son dévouement àl'égard de sa famille, et plusil peut obtenir, ou retrouver,l'amour de ceux qui lui ontconfié cette mission.La délégation n'est en soipas un processus relationnelpathologique. Mais ellepeut devenir vicieuse, lors-qu'il y a conflit de mission,Délégation par abandonMichel Bornou lorsque la mission est impossible ou confuse. Les faitsconflictuels s'inscrivent dans l'histoire de la famille etorientent la nature de ses transmissions intergénération-nelles (M. Born & A.M. Lionti, 1996). Cette dimension,pour universelle qu'elle soit, nous intéresse lorsque l'ontravaille avec un certain type de populations et, en particu-lier, avec des jeunes issus de l'immigration.Reprenons ici des exemples donnés par le psychologueStierlin (1979) : une mère qui a vécu une adolescence tris-te, lamentable, sans joie, peut déléguer à sa fille la missionde vivre une jeunesse joyeuse, pleine d'excitation. Le pèrequi considère que sa famille est marquée par un destin qu'iln'a pas pu maîtriser investira son fils de la mission de por-ter un nouveau destin, au travers des générations, etc.Ces illustrations, reprises au courant systémique, montrentbien que la délégation peut transcender les générationsfamiliales. Ce sont bien entendu des legs idéels transitantdes parents ou des grands parents vers l'enfant ou lesenfants. Ni les enfants, ni les parents n'ont nécessairementla conscience de déléguer ou d'être délégués.Les travaux de Mohammed Guedah (1992) de l'Universitéde Mohammed V à Rabat, sur la délégation maternelledans la délinquance juvénile chez certains jeunes maro-cains installés en Europe, sont particulièrement éclairants.Le chercheur a montré, par des analyses de cas, que l'onpouvait retrouver, dans le fait de commettre des faits délic-tueux, une sorte d'affirmation de la mère, assignée enquelque sorte à résidence dans son milieu familial, quichange son fils de devenir "agent d'investissement" de lasociété, ce qu'elle n'a jamais pu être. Cette mission (diffici-le pour le milieu socioculturel considéré) peut être inter-prétée par le jeune comme une recherche de "punition" dela société.La délégation peut, en effet, se vivre de manière conflic-tuelle parce qu'elle se situe dans un contexte de relationsavec des parents qui ont été touchés de plein fouet à la foispar la crise économique, la disqualification sociale et unarrachement à la terre d'origine. Pour les fils de pèresappartenant aux vagues d'immigration de travailleurs peuqualifiés (1965-1975), une délégation à la réussite estssible.devenu un pari impossitPour les jeunes filles issuesdes communautés immi-grées musulmanes, la dflgalion au maintien des tra-

17Délégation par abandonMichel Bonidevenu un pari impossible.Pour les jeunes filles issuesdes communautés immi-grées musulmanes, la délé-gation au maintien des tra-ditions familiales en terred'exil (sens de l'honneur,mariage, éducation desenfants, etc.) est égalementlourde à porter et ouvre unchamp de tensions poten-tielles dans les relationsintergénérationnelles.Dans tous ces cas, la déléga-tion est douloureuse et sou-vent, vouée à l'échec : il nereste plus aux parents qu'ànier la délégation et auxjeunes à l'abandonner . Ici,très précisément, l'abandonrejoint la délégation.3. Délégation et aban-don : " l'effet miroir"Abandon et délégation sontdes expériences de vie quise rencontrent dans l'histoi-re développementale ordi-naire de tout adulte et donc,aussi chez les adultes enga-gés dans le travail social.Les travailleurs sociauxpuisqu'ils n'agissent ni enleur nom propre, ni à titrefamilial ou amical, sont, pardéfinition, des délégués,porteurs d'un mandat quilégitime leurs contacts avecune personne, un quartier ouune communauté.S'ils se retrouvent sur un espace social peu investi, avecdes objectifs de développement peu formalisés, ils seront,évidemment, confrontés à des situations de délégation parabandon. Celles-ci sont, en effet, courantes dans les citéssociales et les banlieues (slums ou ghettos aux Etats-Unis),quartiers en difficulté ou terrains sensibles en France. Leurmission dans ces territoires devenus marginaux, tant dupoint de vue physique que de l'organisation sociale, est,précisément, de renouer un tissu relationnel à partir duquelil sera, petit à petit, possible de combler ou de commencerà combler le vide institutionnel. Cette tâche est d'autantplus difficile qu'elle n'entre pas dans les classifications tra-ditionnelles d'actions sociales et ne se prête pas aux éva-luations classiques récurrentes d'où le sentiment pourbeaucoup d'intervenants de terrain, d'avancer dans l'in-connu, d'être seul et peu soutenu, sinon carrément aban-donné par leurs hiérarchies.Pour contrer à la fois la déliance généralisée et la pauvretédes services et des lieux, on voit souvent apparaître commepremier projet d'une action communautaire, une construc-tion physique en dur, dont l'exemple-type est le local desjeunes ou la maison de quartier ; hors son rôle immédiatd'accueil et de rassemblement, cette structure a un puissantrôle symbolique de visualisation de la capacité d'un grou-pe social de se faire reconnaître comme partenaire de la viesociale locale.Malheureusement, cette construction (tant sous son aspectmatériel que psychologique) alors qu'elle est le fruit detant d'efforts collectifs des habitants et des travailleurssociaux, provoque chez nombre de jeunes vivant dans levoisinage proche ou même éloigné du site investi, unesituation paradoxale : la réussite du projet de l'intervenantsocial leur apparaît comme une interpellation, une mani-festation intolérable les renvoyant à leurs propres échecs.Eux qui n'ont pu être "délégués à la réussite" retrouvent,sous leurs yeux, la vision insupportable du succès d'un"colonisateur d'un no man's land", d'un investisseur inop-portun d'espaces sociaux jusqu'alors en proie à l'abandon.Le succès des uns projette, par un effet de miroir inatten-du, la souffrance des autres au grand jour et l'oeuvre desintervenants (plaine de jeux, local des jeunes, école, mai-

18Délégation par abandonMichel BoniL'acrécicson communautaire, ...)devient la cible privilégiéed'actes de vandalisme et devols commis par des utilisa-teurs, de futurs utilisateursou des ex-utilisateurs.Ces déprédations ne sont enaucune manière la preuved'un échec de la mission du"délégué à la socialisation".Au contraire, paradoxale-ment, elles prouvent undébut de reconstitution dutissu social ambiant. Ne per-dons toutefois pas de vue lesaléas du fonctionnementabandonnique dont la seulelogique est l'abolissement detoute chance de renouer unerelation. Dans ces condi-tions, il faut prévoir unelongue, très longue périodede destruction/reconstruc-tion. Les vécus d'abandonchez les jeunes en difficultéfont donc écho aux vécusprofessionnels déroutants etdifficiles chez les tra-vailleurs sociaux.ConclusionLa compréhension deslogiques de délégation parabandon en oeuvre dans lessites d'intervention collecti-ve constitue ainsi un outilimportant pour mieux inter-venir auprès des jeunes endifficulté. Elle peut contri-buer à leur transformationpositive : l'analyse de lasituation dans des quartiersen crise ouvre de nouvellesvoies pratiques.BibliographieBORN, M. & LIONTI,A.M. "Familles pauvres etintervention en réseau'",Paris, L'Harmattan, 1996DAMON, W. "Social andPersonality Development",New York, W.W. Norton&Co.,1983DUBET, F. "La galère'",Paris, Fayard, 1987ERIKSON, E."Adolescence et crise",Paris, Flammarion, 1972GOFFMAN, E."Stigmates", Paris, Minuit,1975GUEDAH, M. "La déléga-tion comme processusinteractif délictogène dansle groupe familial maro-cain", Thèse de doctorat,Faculté de Psychologie etdes Sciences del'Education, Université deLiège, 1992MEAD, G.H. "L'esprit, lesoi et la société", Paris,P.U.F., 1963STIERLIN, H. "Le premierentretien familial", (trad.)Paris, Delarge, Ed.Universitaires, 1979TAP, P. "La société pyg-malion ?", Paris, Dunod,1988Alain 1\Iaimd•*/"",quotesdbs_dbs35.pdfusesText_40

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