[PDF] Une affaire dÉglise: les débuts de loccupation de Saint-Nicolas-du





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CENTRES DE FORMALITÉS DES ENTREPRISES VERSION V2014

11771*02. Intercalaire Suite de l'imprimé. (PO-CMB PO-PL



CENTRES DE FORMALITÉS DES ENTREPRISES NORME

utiliser le formulaire P2 CMB n° Cerfa 11678*04 - Déclaration de modification de création d'entreprise par une personne physique.



CENTRES DE FORMALITÉS DES ENTREPRISES NORME

utiliser le formulaire P2 CMB n° Cerfa 11678*04 - Déclaration de 02M : Constitution d'une société sans activité . ... ancien pseudo si C05 # L.



Norme fonctionnelle V2016.02 - Page : 2/279 -Version 13 juin 2017

Ancienne Identification de la personne Physique. P11 Ancien nom de naissance. 1. C. AN ..100. Si C10.1 = 10P. P12 SIREN déclaré. 1. C. N.



ASSEMBLÉE NATIONALE

19 juin 2022 Questions écrites (du no 11771 au no 11876 inclus) ... Exclusion du CHU de La Réunion de la dotation exceptionnelle 2018 11834 (p. 7550) ;.



I~ URNAL OFFICIEL

10 févr. 1986 Anciens combattants et victimes de guerre. 482. Budget et consommation ... M . le Premier ministre que la loi n° 83-25 du 19 janvier 1983.





JO Débats parlementaires Questions-Réponses Sénat

DÉBATS PARLEMENTAIRES. Année 2019. – no 39 S (Q). ISSN 0755-5458. Jeudi 3 octobre 2019. QUESTIONS remises à la présidence du Sénat. *. RÉPONSES.



– PREFECTURE –

PRÉFECTURE N°2005-11771 du 27 septembre 2005 ARRETE n° 2005-38-154 . départemental d'incendie et de secours de l'Isère le 02/08/2005 à SAINT MARTIN D' ...



15 CDP-n°22

3 juin 2005 respectueux et il fut un des rares architectes que je n'ai jamais pu ... le formulaire P0 [Cerfa 11768*01 (P0 PL) 11771*01 (P0') et notice.

UNIVERSITE

AFF AIRE D'EGLISE :

LES DEBUTS DE L'OCCUPATION DE

SAINT-NICOLAS-DU-CHARDONNET

(27

Février-4 Juillet 1977)

Mémoire de Maîtrise

par

Thibaud Chalmin

Directeur du Mémoire: M.

Jean-Marie Mayeur

1994
2

Messieurs les abbés

Du boscq

Fellich

de Fommervault

Laguérie

Serrai da

Veuillez

Messieurs

André Ducaud

A. Figueras

J-P.

1 n souhaite

l' anonvmat.

REMERCIEMENTS

Monsieur le Cardinal

François Marty

Monseigneur

Georges Gilson

Les Pères

Armogathe

Bellégo

Bezançon

de Divonne

M. Hugues

Lacharme

Regnault

Rogues

Schneider

Yelli

Messieurs et Madame

F. de Baecque

et son épouse.

Y. Rey-Herme

A tous ceux qui m'ont

fait confiance, et sans qui ce mémoire n'aurait pas pu exister

Merci.

Mgr Emile Berrar

Les Pères

Farret

Gy

Plo ix

Messieurs

C.Bonnet

M. Brisacier

B. Dufour

Jean Guitton

J-M. Mayeur

Luc Perrin

Georges Sarre

Et les autres dont je n'ai

pas cité le nom. 4

AVERTISSEMENT

Pour l'historien, le terme d'intégrisme désigne au début du siècle un courant d'idées qui se caractérise pour beaucoup par son conservatisme social, et qui s'oppose au modernisme; et le terme de traditionalisme un attachement aux traditions considérées comme intemporelles 2 et qui fut présent à tous les âges de l'Eglise. En 1977, ces deux termes étaient employés comme synonymes et désignaient une défiance vis-à-vis de l'Eglise d'après Vatican Il. Pour l'homme d'aujourd'hui, l'intégrisme est ce qui caractérise ceux qui rejettent massivement l'Eglise conciliaire représentée par

Jean-Paul II; et le

traditionalisme ceux qui l'acceptent tout en voulant conserver la messe dite de saint Pie qui est en réalité le rite de Pie XII. Pour le catholique, l'intégrisme caractérise la volonté de conserver intègre la Foi qu'il a reçue; et le traditionalisme le souhait de garder vivante la tradition de l'Eglise transmise jusqu'à lui. Il se doit d'être à la fois et l'un et l'autre. En raison même de cette polysémie, et dans un souci de clarté, on essayera ici d'éviter l'emploi de ces deux mots par trop surdéterminés.

2G. Cholv_y La de J ;0LKs(1991) p. 196.

INTRODUCTION

Pour quelqu'un qui n'a pas le souvenir des actualités de l'époque, la révélation que l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet est depuis dix-sept ans l'objet d'une occupation illégale est tout à fait surprenante. Cette église parisienne dont Monseigneur Lefebvre avait dit qu'elle était une "admirable église désormais célèbre dans le monde entier"3, est en effet un symbole

considérable. Aux obsèques du prélat, à elle seule elle draina le cinquième des fidèles

présents venus de tous les coins du globe ce jour là à Ecône. 4 Trois ans auparavant, avant de prendre la décision la plus importante de sa vie, il avait envoyé à ses prêtres un compte-rendu des points positifs et négatifs qu'aurait impliqués un rapprochement avec Rome. Parmi les points négatifs, il avait mis ces seuls mots sans plus de commentaire: "Saint-Nicolas!" (des messes suivant le nouvel ordo eurent dû y être dites).5 Car c'est à l'ancien rite, celui qui précédait la constitution conciliaire

Sacrosanctum Consilium de

1963, et l'encyclique

Missale Romanum de 1969, que Saint-Nicolas-du-Chardonnet est désormais attachée.

3 Nous livTe du dixième de l'occupation conçu par l'abbé Oscar

!987)p. 11 D'après 1' abbé Laguérie, de la comrmmauté

5Aiain de Penanster Un Pqoes(198B) p. 200.

Comment cette petite église du quartier latin, sans plus de prestige que d'avoir

il y a bien longtemps été jouxtée par le premier séminaire de France, a-t-elle pu devenir

en quelques années un symbole de portée internationale? C'est l'événement que constituèrent les débuts de son occupation qui le permit. Il se produisit entre le 27

Février, et

le 4 Juillet 1977, dans ses quatre premiers mois à la suite desquels il était clair que l'occupation allait durer. Cette période était marquée par une crise religieuse qui dépassait de loin la seule Eglise catholique, ainsi que Jean Delumeau l'exprimait alors dans son livre

Le Christianisme va-t-il mourir?.6

Comment s'est-il produit? Par qui? Pourquoi? Quel contexte, quelles actions ou inactions ont permis cette occupation d'exister et de durer? Voilà ce que se propose d'étudier ce mémoire. D'abord l'événement en lui-même: (du 27 Février au

21 Mars) le premier jour

et la réaction des autorités compétentes; la première semaine et le comportement des occupants et des paroissiens spoliés.

Puis une étude des promoteurs de cette action

spectaculaire: les prêtres, leur doctrine, leur place au sein de la mouvance à laquelle ils appartiennent, la dimension politique de leur action. Ensuite une analyse de ce qui a permis cette occupation: les fidèles; la vie et la nature de la communauté qu'ils forment; et le projet véritable de cette opération. Enfin, (du 22 Mars au 4 Juillet) les tentatives pour dénouer la situation: l'Archevêché de

Paris et le problème du pluralisme; la

médiation de Jean Guitton, ses espoirs, son échec; les conséquences déjà prévisibles

d'une occupation appelée à durer. Les affaires d'Eglise sont souvent fort complexes, surtout quand comme c'est le cas ici, des éléments allogènes viennent perturber son fonctionnement.

Par prudence, on

se contentera donc ici d'apporter des éléments de compréhension et d'élaborer de simples hypothèses.

6H achette (1977).

7 g

LA MISE EN PLACE (27 FEVRIER-21 MARS 1977)

Dans cette première partie à dominante chronologique, on verra comment s'est

faite l'installation d'un groupe hostile à la réforme liturgique dans une église parisienne.

D'abord le récit du premier jour d'occupation et de la première demande d'évacuation qui s'en suivit (ignorée jusqu'à ce travail).

Puis l'étude de l'importance

cruciale que les médias jouèrent dans cette affaire. Enfin, le récit d'une journée particulière, celle du jeudi 3 Mars et de ses conséquences, dont la nouvelle demande d'évacuation par le Cardinal Marty (tout aussi ignorée que la première).

LE PREMIER LA PREMIERE

DEMANDE D'EVACUATION

Cette journée du 27 Février 1977 est fondamentale, non pas seulement parce qu'elle est la première d'une occupation qui dure depuis plus de dix-sept ans, mais surtout parce qu'on y trouve d'emblée l'un des problèmes centraux de cette affaire: la

difficulté de concilier les intérêts des autorités civiles de cette époque avec ceux de

l'Archevêché de Paris. Après un bref récit des premières heures de l'occupation, on

étudiera la demande d'évacuation

et ses modalités; puis les soupçons qui furent ceux de l'Archevêché en ce qui concerne sa non considération; et enfin on reviendra sur le contexte de cette demande qui permet de mieux comprendre ce qui à ce moment a dû nuire

à son exécution.

Les faits

Gloria Dei Pax Terrae

C'est par le franchissement de ce fronton, par un groupe d'environ huit cents fidèles, que l'occupation de Saint-Nicolas-du-Chardonnet allait débuter. 7 Leur chef, Mgr Ducaud-Bourget, leur avait donné rendez-vous le mercredi -

Mercredi des Cendres-

et le dimanche précédents à la grande salle de la Mutualité, pour une:: réunion suivie de la première grand-messe du temps de Carême. 8

Vers dix-heures trente, au fur et

à mesure que les fidèles arrivaient, ils étaient

invités à rentrer dans l'église toute proche. Là, l'office de neuf heures étant terminée, on

répétait les chants pour celui de onze heures.

7Voir le plan des en annexe

après le cahier d'annonces de la communauté (qui aujourd'hui à l'abbé Serralda) A titre anecdotique: cf. en annexe la page du 27 Février 1977 de son agenda personnel. le Le Curé de la paroisse Saint-Séverin-Saint-Nicolas, le Père Bellégo, comprit tout de suite que quelque chose d'anormal se produisait. Mais il ne s'en inquiéta pas outre mesure. A la fin de son office, il invita, les nouveaux venus à venir exprimer la raison de leur présence. Un fidèle s'avança et déclara que la messe à laquelle ils avaient assistée n'était pas "une vraie messe" 9 C'est alors qu'une procession entra dans l'église, précédée de trois acolytes, deux portant des cierges, et un portant une croix, puis de thuriféraire avec leur encensoir, enfin les prêtres conduits par l'abbé Coache, un Curé destitué du diocèse de Beauvais, l'abbé Serralda, ancien prêtre auxiliaire de la paroisse, et terminée par Mgr Ducaud-Bourget, prélat honoraire et membre du presbyterium parisien. Le Père Bellégo s'interposa. Mais fut écarté du passage.! 0 Après une messe suivant l'ancien ordo liturgique, l'abbé Coache prit la parole et déclara: 11 "HIJUj" .mn de ctJ!lSacris. HtJUs

Ci! d'oit

V, rie

!me gue Le Père de Divonne, Vicaire de la paroisse, partit prévenir le Cardinal Marty. Déjà au courant depuis trois minutes, il lui fit cette mise en garde: 12 " Cher tk .!JIYfllllle. à la )J41" la 1!1 auClJil

à riesprfl)JOJiitlll.r

Dans l'après-midi, le Cardinal viendra au presbytère de Saint-Séverin. Le Père

Bellégo,

alla informer le commissaire de police de l'arrondissement. Mais c'est le soir que la réunion la plus importante eut lieu.

LA DEMANDE D'EVACUATION ET SA

Le conseil épiscopal réunit habituellement tous les évêques auxiliaires et responsables de doyenné autour de leur Archevêque.

Voici en substance la relation qu'en

fait Monseigneur Gilson.l3

9communauté Saint·Séverin·Saint·Nicolas Le

p. 22.

1 Oicfem p. 23.

11André Figueras Oe J Sa!ilt·Mcolas·dti·Chardonnet

p. 85.

12communauté Saint·Séverin·Saint·Nicolas Le

11977) p. 27.

13n est lui. go~llemets.Qe 1er

11 Tout d'abord, l'Archevêché n'a pas été pris au dépourvu. Il s'attendait à une occupation d'église.

Ensuite, le moment venu

il n'a pas été question un seul instant de céder à l'intimidation, en acceptant le fait accompli. On ne transigerait pas avec les intégristes.14

Puis, lors de cette réunion, la première idée lancée pour récupérer l'église, fut

de mettre sur pied un commando de soixante à quatre-vingts hommes chargés d'évacuer les occupants.15 Le Cardinal Marty écarta tout de suite cette solution. L'Eglise catholique vivant en France dans un Etat de droit, il fallait respecter les règles qui le régissent. Et ce d'autant plus que le Concile y invitait.l6 Enfin, on se résolut à demander l'évacuation à l'autorité civile. A dix-neuf heures, l'heure habituelle de fermeture de l'église, comme on lui avait demandé de le faire lors du conseil épiscopal, le Père Bellégo retourna à Saint Nicolas-du-Chardonnet. En présence d'un représentant du commissaire de police, il demanda fortement aux occupants de quitter les lieux. Ce qu'il refera chaque jour de la semaine qui suivit. Leur refus d'obtempérer enregistré par la police, le Cardinal Marty demanda au

Ministère

de l'Intérieur de procéder à l'évacuation des occupants (logiquement c'est au Préfet de Police qu'elle aurait dû être faite). De quelle manière cette demande fut effectuée? Ni les Archives de l'Archevêché, ni le Bureau Central des Cultes n'en ont la trace. Le

Père Bellégo est

certain qu'elle a été faite -pas par lui (ce qui eut été la procédure normale, puisqu'il est

l'affectataire légal)-mais il ne se souvient pas que ce fût par écrit. Dans le même sens,

le Secrétaire particulier du Cardinal, le Père Hugues, se souvient ne pas avoir été sollicité: Cette demande dont il a entendu, parler a d'après lui était conçue par le Cardinal Marty et son ancien Secrétaire, Monseigneur Gilson.

14D'entrée de j!l\1, dit être de ceul( le Pape attendu avant

le Cardinal de la fermeté en la !JLatÎèTe.

1 bD ne se sawient de 1' auteur de cette idée. Le PèTe B eDégo lui ne se sawient

été erwisagée considè-re tout .Hait

Tb CtlllCile /1(1967) Déclaration O!jJmlahs Pt. 6: Oe

à l'tfJlard 678:

'' Cèst p{1flJ' cM! et promouvmr (5). le ptJtJVOJi-donc, ptll" t!e his autres a.>.JUnJer effict1ct!l1lellf et des .m t!évelqpement J même et de et gue jom:W t!es biens t!e et t!e et sa (6')' 12 A-t-on envoyé un émissaire? La Place Beauvau est à quatre minutes à pied de la Maison diocésaine. C'est peu probable: un dimanche soir, il ne devait plus y avoir grand monde au Ministère. Il est donc vraisemblable que cette demande fut effectuée par téléphone. Mais pourquoi n'a-t-elle pas été suivie d'effets?

Ce qui peut être dit

Sur le moment, l'autorité compétente resta silencieuse.17 Mais quant on lui pose cette question aujourd'hui, le Ministre de l'Intérieur de l'époque, Michel Poniatowski, a une réponse qui a le mérite de la clarté: " lt/4 t!édsion inteJVenB-av _ Hé dl! t!lfortke _ .le prub!tlme /lgaH/1 t!e t!u jJge et nm t!u MJhJStre 11ntérl6ur. Û la r!{llllart1! l'oCCl/P.d!Pn !ln Jilft1Ménf jupe. ./lé.,f{' la notion /brd-6.' Ainsi, en cette occurrence, le ministre de l'Intérieur se serait fait l'interprète très rigoureux de la loi de séparation des Eglises et de l'Etat. Ignorant la légitimité ou non de la requête du Cardinal Marty, et en l'absence d'une décision de justice à faire respecter, il se serait donc tenu en dehors de l'affaire.

Est-ce tout?

Le Père Bellégo se souvient d'autre chose. Quelque chose qu'il n'apprendra que plus tard. La réponse de Michel Poniatowski, à l'époque, n'aurait pas été aussi tranchée que ses souvenirs le laissent paraître dix-sept ans après.

Il aurait fait savoir

au Cardinal Marty, qu'il était disposé à faire évacuer l'église. Mais à une condition: que l'Archevêque de Paris lui en fasse la demande publiquement.

Toujours d'après le

Père Bellégo, le Cardinal qui ne se départait jamais de son bon sens paysan, avait l'impression qu'on essayait de le ''faire tourner en bourrique". Il devait penser que légalement, rien ne l'obligeait à se plier à cette exigence. Exigence qu'il jugeait d'autant plus exorbitante, qu'il était persuadé, à tort ou à raison (on ne le

17te 4 AVMl. lOl's de la paroisse, M.

Rey· dénoncé l'inaction du Cardinal:le

dois dire le premier le Cardinal du Ministère de l'Intérieurp01JI' de St·Nicolas. en considération." loin eu de ajouta: "ù t!imarciJB a fdÇIJI1.JU/'tf.tdf1lmtmfmom.-ée. ./ln jt apa.teu dl! courf tk la rlumim .l1D1t!i.f J p.; D ocumerrt le Père B eUégo. 13

saura jamais), que le secret était la condition grâce à laquelle cette évacuation pourrait

être effectuée sans violences. En prévenant par avance les occupants, qu'ils allaient être

évacués, on prenait le risque de provoquer des scènes d'hystérie collective, propres à

dégénérer en émeute.l8 Cela, l'Evangile l'interdisait. C'est semble-t-il l'une des raisons pour lesquelles il gardera jusqu'à la fin le parti pris du silence, dans ses démarches pour obtenir l'évacuation.

Ce qui peut être supposé

Cet élément nouveau change complètement la perspective de ce refus de faire évacuer. Son explication n'aurait pas tenu à une volonté de ne pas présumer d'une potentielle décision de justice. Mais alors, quelle en aurait été la véritable raison?

Si officiellement, Michel

Poniatowski avait décidé d'interpréter strictement la loi de Séparation, pourquoi officieusement aurait-il admis d'en faire une interprétation souple? Pour être plus précis, pourquoi aurait-il accepté de se passer d'une décision de justice? Mais d'abord, en quoi consiste cette interprétation souple? La laieité telle qu'elle se pratique: une neutralité positive En vertu de l'article second de la loi du 9 décembre 1905 "La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. ( ... )". Dans la pratique, les dispositions papales étant ce qu'elles étaient vis-à-vis du statut qu'on voulait imposer à l'Eglise, la loi s'avérait inapplicable. Sans reconnaître le principe hiérarchique inhérent au culte catholique, comment, par exemple, l'Etat pouvait-il décider qui pourrait être légitimement reconnu comme l'affectataire légal d'un des lieux de culte, nouvellement en sa possession? A la suite des troubles qu'on connaît, l'Etat devait donc être conduit à reconnaître implicitement la Hiérarchie de l'Eglise. C'est ce qui était ressorti du débat parlementaire du 22 Avril 1905, qui donne l'interprétation officielle de cette loi: 19 Charles Dumont, député du Doubs, présentait au nom de la libre pensée, un amendement au projet de loi, qui voulait défendre "la liberté du prêtre contre son

évêque, liberté

de l'esprit religieux contre le dogme.": "( ... ) ce n ést ni votre rie mettre un ferte qz4rnterprété C(Jfflllle vous .nPm/Té: hors rie l'tlrg.tnif4him ill/ t!e tfogme. t/6s et la tbcjl!Jhe. quJJ rie p/!St! catl!oJ9w, qu11 t!e protestante. wJJ tle p/!St! l.irdi/Ji'e.

Me i/liCI/Il grtlliJe tfe tiilèles

Jldf tle ldô-e (.) !7tJUs l'esprit I!Oertl et

linml1ln1!$er thgme.r tftjcjJ/!iJes et les jqmdis. gue (.J 1 BC'est ce que rapporte le Père B ellégo, au de la même "JIn tle rend-e _ c CIJfDJtfr les prépn' idem. 19 0 cité dans J-M Mayeur La séparation /E'ta.11991) p. 60 61.

2 C'est le centre du problème.

14 Aristide Briand, le rapporteur de la loi, lui rétorqua qu'il était impossible d'ignorer la constitution de l'Eglise catholique: "llp 11 y mt11s Jlf

CPJrespont!ent ( ... ) Le p.tpf ll

9U:m lille réfQJ'111e J morilïer w régine

p.tr ll/1 légitône fOUci ilféritf de lille hi IJI7 revo#er? .llh' vauuerez votre elle entre à t!éc!J.tiner 1.t .Képub/igue. He fenfez-yl)[lf .sz· aprèf J l.t cJmnire, vauf à ré!Pl'me pour !:Eglife et le .. )" En d'autres termes, l'Eglise avec sa constitution, a une trop grande importance sociale pour que l'Etat puisse se permettre de l'ignorer totalement.

Le désordre dans

l'Eglise, serait le désordre dans la société. A ce niveau, l'intérêt de l'Eglise et l'intérêt de

la République se confondent. Ainsi, l'issue du recours n'était pas douteuse. Le Père Bellégo ayant été désigné comme responsable de la paroisse Saint-Séverin-Saint-Nicolas, il en était donc légalement l'affectataire. Quant à Mgr Ducaud-Bourget, n'ayant reçu aucune délégation de sa Hiérarchie, il n'avait aucun droit sur l'église qu'il occupait. En ce cas, il est clair que même en l'absence d'une décision de justice -qui

n'aurait eu qu'a dire le droit, il était par avance possible de savoir que l'affectataire légal

était dans son bon droit en réclamant cette évacuation.

Dans ces conditions, pourquoi ne l'a-t-il

pas fait?. Pour Monseigneur Gilson, l'explication en est simple. Dans cette affaire, le

Ministre de l'intérieur aurait manifesté des velléités d'ingérence. En refusant de faire

évacuer Saint-Nicolas-du-Chardonnet, il aurait mis dans sa décision autre chose que le simple souci du bien commun. Sur quoi repose cette impression, qui ne sera jamais qu'une hypothèse?

LES DE L'ARCHEVECHE

Le souvenir de l'occupation du Sacré-Coeur

15 L'occupation de Saint-Nicolas-du-Chardonnet n'est pas un phénomène sans précèdent. Le

13 Février 1971, un groupe de gauchistes conduit par J-P Sartre et J-L

Godard avait occupé le Sacré-Coeur pour commémorer les fusillades de la Commune. Le Recteur de la Basilique avait alors demandé à la police d'intervenir. 21
Devant passer en jugement, le Cardinal Marty avait demandé pour eux la clémence de leurs juges. 22
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