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BRUNO CHAROY

UNE NOUVELLEaventure, sans

doute décisive, s"ouvre le 28 février pour l"Europe. Après le trauma- tisme de la conférence intergouver- nementale et du traité de Nice - qui devaient être le dernier exercice de réforme institutionnelle avant l"élar- gissement -, un sursaut s"est pro- duit, né du désarroi et de l"amer- tume suscités par cette occasion manquée : un nouvel agenda, une nouvelle date butoir, de nouveaux instruments de travail et de négocia- tion. Une convention est mise en place pour préparer la future confé- rence intergouvernementale char- gée d"adopter un traité réformant les institutions, un traité que beau- coup conçoivent déjà comme la future Constitution de l"Europe.

Cette Constitution sera-t-elle à

l"Europe ce que fut la Convention de Philadelphie pour la création desEtats-Unis ? Valéry Giscard d"Es- taing semble le penser, et il n"a pas tort, même si certains, séduits ou apeurés par la comparaison, voient déjà naître une fédération à l"améri- caine. Ne préjugeons pas le résultat mais, en effet, il n"est pas inutile de se replonger dans lesFederalist

Paperspubliés en 1787 par Hamil-

ton, Madison et Jay pour convain- cre l"Etat de New York de voter en faveur de la Constitution.

Cette relecture nous permet

d"abord de montrer combien les problèmes de fond de l"Europe d"aujourd"hui sont de même nature que ceux que l"Amérique d"il y a deux siècles devait affronter : - Le diagnostic tout d"abord. " L"Amérique est malade »,écrivait

Hamilton en soulignant l"échec de

la Confédération née de la guerre d"indépendance. L"Europe aussiest souffrante et le sera encore plus si une refondation n"est pas entreprise. - La question cruciale au coeur du débat, ensuite, qui n"est rien d"autre que la conciliation des souveraine- tés contradictoires de l"ensemble et des parties. La conclusion du 29e
paperattribué à Madison pour- rait servir de fil conducteur aux

105 conventionnels européens."La

Constitution proposée,écrivait-il,

n"est strictement ni une Constitution nationale ni une Constitution fédéra- le ; c"est un composé des deux. »

Lire la suite page 15

et nos informations page 6POÈTEet militant laïque inlassable, Latif Pedram, pro- che du commandant Mas- soud, vit aujourd"hui dans l"Ouest parisien, d"où il essaie de convaincre les siens de l"urgence d"un Afghanis- tan fédéral. Lire page 32 et nos informations page 3VOILÀvingt-sept ans que la vedette des années 1960, dont les refrains -Aline, Les Mots bleus -appartiennent à la mémoire populai- re, n"était pas montée sur une scène. A Clermont-Ferrand, avant Paris, Bourges et Bruxelles, Christophe renoue avec sa légende, avec son public, et dit sa passion des mots et du son. Lire page 29 portrait

La foi laïquede LatifPedram

Le grand retour de Christophe,

idole yéyé convertie au gros son

International.............. 2

Union européenne... 6

France ......................... 7

Société...................... 10

Carnet........................ 12

Abonnements.......... 12

Régions...................... 13

Horizons.................... 14

Kiosque..................... 16Entreprises ............... 18

Annonces-Immobilier20

Communication....... 21

Marchés.................... 22

Aujourd"hui.............. 24

Météorologie........... 28

Jeux........................... 28

Culture ..................... 29

Radio-Télévision...... 33

APRÈSla sécurité, la réduction

du temps de travail pourrait être l"un des principaux thèmes d"affron- tement entre Jacques Chirac et Lio- nel Jospin durant la campagne prési- dentielle. Défendues par le PS com- me l"un des grands acquis de la législature, les 35 heures sont con- testées par la droite, qui ne préconi- se plus, cependant, leur abrogation.

Il est vrai que cette réforme reste

populaire, notamment parmi les jeunes cadres. Mercredi 27 février à

Saint-Cyr-sur-Loire (Indre-et-Loi-

re), M. Chirac devait plaider, à l"ins- tar du Medef, pour un" assouplisse- ment »des lois Aubry. Le débat tra- verse aussi la gauche autour du thè- me de la dévalorisation du travail. " Ce n"est pas en travaillant moins qu"on s"en sortira », déclare Jean-

Pierre Chevènement qui réclame

lui aussi un" assouplissement ».Le

PCF, les Verts et l"extrême gauche

critiquent les modalités d"applica- tion de la loi.apoint de vue

Constituer l"Europe

par Yves Mény yves ményest prØsident de lÒInstitut universitaire europØen (Florence).

LES UNSaprès les autres, les

acteurs du conflit proche-oriental commencent à prêter attention à une proposition saoudienne suscep- tible d"apaiser la situation après dix- sept mois d"affrontements israélo- palestiniens. Avec tout le poids dont dispose la nation gardienne des lieux saints de l"islam, l"Arabie saoudite a laissé entendre que les pays arabes seraient prêts à une normalisation de leurs relations avec l"Etat hébreu en échange d"un retrait israélien total des territoires occupés en 1967.Le premier ministre israélien,

Ariel Sharon, s"est déclaré prêt, mar-

di 26 février, à rencontrer les diri- geants saoudiens. Le même jour à

Paris, son ministre des affaires

étrangères, Shimon Pérès, reçu à l"Elysée et à Matignon, a favorable- ment accueilli l"initiative saoudien- ne. Mardi encore, le président Geor- ge W. Bush y a vu un signe encoura- geant. Venant de Jérusalem, Javier

Solana, le haut représentant de

l"Union européenne pour les rela- tions extérieures, devait se rendre jeudi à Djedda pour y rencontrer leprince Abdallah. Yasser Arafat, le chef palestinien, et son entourage ont réservé un accueil enthousiaste

à la démarche de Riyad. D"abord

formulée avec réserve devant un journaliste duNew York Timespar le prince héritier Abdallah, l"initiati- ve de Riyad, si elle se confirme, pourrait dominer les travaux du prochain sommet arabe à Beyrouth les 27 et 28 mars. Elle n"y figurera cependant que si la situation est apaisée en Cisjordanie et à Gaza.

Lire page 2MOSCOU

de notre correspondante Lorsque, ? lÒØtØ 2001, le train blindØ du diri- geantnord corØen KimJong-ilsÒØlance ? travers la retour, passant par Khabarovsk, Irkoutsk, Kras- no?arsk, Novossibirsk, puis Ekaterinbourg, Mos- cou et enfin Saint-PØtersbourg, le voyage durant en tout vingt-quatre jours, cÒest la panique totale dans les gares de Russie. Trains dØtournØs, trafic retardsinterminables. En cetemps dÒavant-11 sep- ment ses relations avec les" Etats voyous »fus- tigØs par Washington, le" cher leader »nord- corØen recevait un traitement digne de lÒØpoque stalinienne. Kim Jong-il logeait au Kremlin et la chute de lÒURSS », notait la presse.

Mais pour la famille Nazarov, de Perm, dans

lÒOural, cÒen fut trop. Ces Russes-l?, comme desmilliers dÒautres sur la route des vacances, durant

ce mois dÒaoût aux tempØratures Øtouffantes, nÒavaient cure du protocole. Ils dØposaient plain- rØparations ? la sociØtØ des chemins de fer de Sverdlovsk pour le retard causØ par le passage du train prØsidentiel : huit heures dÒattente ? la gare de Perm, avec deux enfants en bas ?ge, et une arrivØe ? Moscou avec onze heures de retard. Le 12 fØvrier, les juges leur donnaient rai- publics en Russie. Pour" prØjudice moral », les

Nazarov recevaient la somme de 12 000 roubles

(443 euros), plus une" compensation pour con- trat rompu »de 1 088 roubles pour chaque heure de retard. Selon lÒavocat de la famille, cette dØcision crØe un prØcØdent et ouvre la voie ? quantitØ dÒautres sont dØj? en cours dans la rØgion de Perm. Le

11 mars, deux nouvelles plaintes seront exami-nØes par un tribunal de lÒOural : les familles Anis-

de eten Finlande, mais leurtrain entra en gare de Saint-PØtersbourg avec quatre heures de retard, que », ont racontØ lesNouvelles de Moscou.

Le train de Kim Jong-il aura-t-il permis de mon-

trer que, mOEme en Russie, les petites gens peu- vent avoir gain de cause sur les grands rouages dÒEtat ? A Perm, le juriste Roman Maranov, du centre local de dØfense des droits de lÒhomme, est modØrØment optimiste :" Il nÒy aura pas dÒavalanches de procØdures judiciaires. La plupartquotesdbs_dbs33.pdfusesText_39

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