GÉNÉRATEUR INFINITÉSIMAL 19 Exercice 2 7 — Montrer que le générateur infinitésimal du semi-groupe des translations sur Lp(R) (exemple 1 2) est donné
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N. Burq
P. GerardPROBL
EMES D'EVOLUTION
N. Burq
Universite Paris Sud, Mathematiques, B^at 425, 91405 Orsay Cedex.E-mail :Nicolas.burq@math.u-psud.fr
Url :http://www.math.u-psud.fr/~burq
P. Gerard
Universite Paris Sud, Mathematiques, B^at 425, 91405 Orsay Cedex.E-mail :Patrick.gerard@math.u-psud.fr
PROBLEMES D'EVOLUTION
N. Burq, P. Gerard
TABLE DES MATI
ERES1. Rappels et complements
sur les operateurs lineaires...................................................... 71.1. Theoremes de prolongement
....................................................71.2. Principe de la borne uniforme
..................................................101.3. Le theoreme de l'application ouverte et ses variantes
............................112. Semi groupes d'operateurs lineaires............................................ 15
2.1. Generalites
......................................................................152.2. Generateur innitesimal
........................................................172.3. Construction de semi-groupes : le theoreme de Hille-Yosida
.....................242.4. Le cas des espaces de Hilbert
...................................................292.4.1. Exemple : l'evolution d'une particule quantique dansR3................... 31
2.4.2. Problemes inhomogenes
....................................................363. Problemes variationnels......................................................... 39
3.1. La resolution du probleme de Dirichlet
.........................................393.2. Decomposition spectrale des operateurs compacts autoadjoints
.................413.3.Equation de la chaleur..........................................................45
3.3.1. Introduction
................................................................453.3.2. Le semi{groupe de la chaleur
...............................................463.3.3. Lien avec le spectre du laplacien dans le cas d'un ouvert borne
.............473.3.4. Autres conditions aux limites
..............................................483.4.Equation de Schrodinger........................................................49
3.5.Equations d'ondes..............................................................50
3.5.1. Introduction
................................................................503.5.2. L'equation des ondes amorties
..............................................51CHAPITRE 1
RAPPELS ET COMPL
EMENTS
SUR LES OPERATEURS LINEAIRES
Un espace v ectorielEsurK=RouC, muni d'une norme, est unespace de Banach s'il est complet. Si E;Fsont des espaces vectoriels normes, on designe parL(E;F) l'espace vectoriel des applications lineaires continues deEversF, que l'on munit de la norme denie par kTkE!F= sup u2Enf0gkTukFkukE: On verie que, siFest un espace de Banach, alorsL(E;F) est un espace de Banach. Le but de ce c hapitreest de passer en revue trois t ypesde r esultatsimp ortants concernant les operateurs lineaires, qui nous seront tres utiles dans la suite du cours.1.1. Theoremes de prolongement
Theoreme 1.1. |SoientEun espace vectoriel norme,Dun sous-espace vectoriel dense deE,Fun espace de Banach. Toute application lineaire continue deDversFa un unique prolongement lineaire continu deEversF. Demonstration. |S oitT2 L(D;F). Siu2E, il existe une suite (un)n2Nd'elements deD convergeant versu. Puisque kTunTupkF=kT(unup)kF kTkD!FkunupkE; la suite (Tun)n2Nest de Cauchy dansF, donc converge puisqueFest complet. La limite limn!1Tunne depend pas de la suite (un)n2Nchoisie pour approcheru: en eet, si (~un)n2N est une autre suite d'elements deDapprochantu, la suite (vn)n2Ndenie par v2p=up; v2p+1= ~up; p2N;
est une suite deDapprochantu, doncTvna une limite, ce qui assure lim p!1Tup= limp!1T~up:8CHAPITRE 1. RAPPELS ET COMPLEMENTS SUR LES OPERATEURS LINEAIRES
Posons
(1.1)Tu= limn!1Tun: Alors on verie aisement queT2 L(E;F) et prolongeT. Enn, un prolongement continudeTaEest necessairement donne par la formule (1.1), ce qui assure l'unicite deT.Exemple 1.1. |Integrale de fonctions reglees a valeurs dans un espace de Banach. Soit
Fun espace de Banach, et soit[a;b]un intervalle compact deR. On verie aisement que l'espace vectorielB([a;b];F)des fonctions bornees sur[a;b]a valeurs dansF, muni de la norme (1.2)kfk1= sup x2[a;b]kf(x)kF est un espace de Banach. SoitDle sous-espace vectoriel deB([a;b];F)constitue des fonctions en escaliers; on dit qu'une fonction de[a;b]dansFestregleesi elle appartient a l'adherence EdeDdansB([a;b];F). On peut montrer qu'une fonctionf: [a;b]!Fest reglee si et seulement si elle admet des limites a gauche et a droite en tout point de[a;b]. Pour toute fonction en escaliersf: [a;b]!F, on denit aisement l'integrale Z b a f(x)dx2F; de sorte qu'on dispose d'une application lineaire T:D!F f7!Z b a f(x)dx caracterisee par la formule Z b a g(x)vdx=Zb a g(x)dx v pour toute fonctiong: [a;b]!Ken escaliers, et tout vecteurv2F. La double inegalite (1.3) Z b a f(x)dx FZ b a kf(x)kFdx(ba)kfk1 est, elle aussi, elementaire. On peut donc appliquer le theoreme 1.1 et en d eduireun unique prolongement deTaE, ce qui denit, pour toute fonction regleefde[a;b]versF, l'integraleRb af(x)dx2F; de plus, la double inegalite(1.3)se prolonge a de telles fonctions. Un cas particulier tres important de fonction reglee, que nous utiliserons a plusieurs reprises dans la suite, est bien s^ur celui des fonctions continues.1.1. TH
EOREMES DE PROLONGEMENT9
Theoreme 1.2(prolongement de la convergence). |SoientE;Fdes espaces vecto- riels normes,Dun sous-espace vectoriel dense deEet(Tn)n2Nune suite d'elements deL(E;F). On suppose qu'il existeC >0tel que
(1.4)8n2N;kTnkE!FC et que, pour tout elementudeD, la suiteTnua une limiteTuquandntend vers l'in- ni. Alors l'applicationT:D!Fainsi denie est lineaire continue, et, siTadmet un prolongementT2 L(E;F)(par exemple siFest complet) alors, pour toutu2E, (1.5)Tnu!n!1Tu Demonstration. |La lin earitede Test immediate, et sa continuite provient de l'inegalite kTukF= limn!1kTnukFCkukE; qui se deduit de ( 1.4 ). Supposons qu'il existe un prolongement lineaire continuTdeTaE. Soitu2E. Pour tout" >0, il existev2Dtel quekuvkE". Alors, pour toutn, kTnuTukF kTnuTnvkF+kTnvTvkF+kTvTukFCkuvkF+kTnvTvkF+kTkkvukF
de sorte que limsup n!1kTnuTukF(C+kTk)"pour tout" >0, ce qui acheve la demonstration.Exemple 1.2. |Soitp2[1;+1[, et soitE=Lp(R)l'espace des (classes de) fonctions
mesurables deRdansC, de puissancepieme sommable. Muni de la norme (1.6)kfkp=Z R jf(x)jpdx 1=p Eadmet pour sous-espace dense l'espaceDdes fonctions continues a support compact. Pour tout reelh, soith:E!El'operateur de translation deni par (1.7)hf(x) =f(xh) Alorshest une isometrie deEet, pour toute fonctionfcontinue a support compact (1.8)khffkp!h!00:En appliquant le theoreme
1.2 ala su ite(Tn)n2Ndenie parTn=hn, ou(hn)n2Nest une suite quelconque de reels tendant vers0, on en deduit que(1.8)reste vraie pour tout f2Lp(R).10CHAPITRE 1. RAPPELS ET COMPLEMENTS SUR LES OPERATEURS LINEAIRES
1.2. Principe de la borne uniforme
Theoreme 1.3(Banach-Steinhaus). |SoientEun espace de Banach,Fun espace vectoriel norme, et(Tj)j2June famille d'operateurs lineaires deEversFveriant (1.9)8u2E;sup j2JkTjukF<+1: Alors(1.9)a lieu uniformement sur la boule unite deE, i.e. (1.10) sup j2JkTjkE!F<+1:Demonstration. |P ourtout n2N, posons
A n=n u2E;sup j2JkTjukFno L'ensembleAnest ferme dansE(c'est une intersection de fermes) et l'hypothese (1.9) assure que 1[ n=1A n=E: PuisqueEest complet, il possede la propriete de Baire : une reunion denombrable de fermes d'interieur vide est d'interieur vide. En consequence, l'un desAnest d'interieur non vide. CommeAn=nA1,A1est d'interieur non vide. PuisqueA1est egal aA1et est convexe, A1a les m^emes proprietes; siu02A
1, on a donc
0 = 12 (u0u0)212 (A 1A 1)A 1: Soit alorsr >0 tel que la boule fermee de centre 0 et de rayonrsoit contenue dansA1. Pour tout elementude la boule unite deE, on a doncru2A1, et8j2J; rkTjukF1
soit8j2J;kTjkE!F1r
:Corollaire 1.3. |SoientEun espace de Banach,Fun espace vectoriel norme, et(Tn)n2N une suite deL(E;F)telle que, pour toutu2E,Tnuait une limite. Alors sup n2NkTnkE!F<+1: En particulier, une limite simple d'applications lineaires continues deEversFest continue.1.3. LE TH
EOREME DE L'APPLICATION OUVERTE ET SES VARIANTES111.3. Le theoreme de l'application ouverte et ses variantes
Theoreme 1.4(Banach). |SoientE;Fdes espaces de Banach etT2 L(E;F). On suppose queTest surjective. AlorsTest ouverte, i.e. l'image parTde tout ouvert deEest un ouvert deF. Demonstration. |Noton sBE,BFles boules unite fermees deE;Frespectivement. Puisque Test lineaire, il sut de montrer qu'il exister >0 tel que (1.11)rBFT(BE):Pour tout entier natureln, notons
A n=T(nBE):AlorsAnest un ferme deFet
1[ n=1A n=F puisqueTest surjective. PuisqueFest complet, la propriete de Baire assure que l'un desAn a un interieur non vide; puisqueTest lineaireAn=nA1, doncA16=;. De plus,A
1=A 1 etA1est convexe, donc
0212(A 1A 1)A 1: