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À mon drapeau : je jure dêtre fidèle » : le mouvement des Sociétés
May 21 2017 Mouvement national des Québécois afin de refléter ces changements. ... nation comme un corps organique se rattachant à une histoire
Saint-Jean-Baptiste, 1947-1984
byMarc-André Gagnon
A Thesis
presented toThe University of Guelph
In partial fulfilment of requirements
for the degree ofDoctor of Philosophy
inHistory
Guelph, Ontario, Canada
© Marc-André Gagnon, May, 2017
ABSTRACT
" À MON DRAPEAU : JE JURE D'ÊTRE FIDÈLE » : LE MOUVEMENT DES SOCIÉTÉSSAINT-JEAN-BAPTISTE, 1947-1984
Marc-André Gagnon Advisor:
University of Guelph, 2017 Professor Matthew Hayday This thesis explores the role played by the Sociétés Saint-Jean-Baptiste (SSJB) in Quebec as apolitical lobby group between 1947 and 1984. One of the oldest civil society organizations still active in
Canada, the SSJB helped build a sense of belonging to the French-Canadian nation by promoting thehistory, symbols and national myths of French-speaking Canadians. Initially rooted in clerical nationalism
and around the pillars of language, traditional institutions and the Catholic faith, the Society went through
a period of profound changes starting in the late 1950s. Under the influence of neo-nationalism, it gradually
abandoned these references in order to adopt a territorial and secular definition of nationalism. In parallel
with these changes, the SSJB in Quebec adopted a political program focused on strengthening the
province's constitutional, linguistic, cultural, and economic sovereignty and autonomy. In addition, the
organization's structures were modified to reflect changes with regard of gender, class, and religion. As
consequence, the relationship between the SSJB in Quebec and Ontario deteriorated as the two branches of
the Society increasingly promoted different, and divergent, political projects for French-Canadians. In
1972, the Fédération des Sociétés Saint-Jean-Baptiste du Québec became the Mouvement national des
Québécois.
Drawing on social movement theory, the thesis explores how the SSJB's leaders and their networkmobilized their resources and used their symbolic capital to influence public decision-makers on
constitutional and linguistic policies. It also demonstrates the contributions made by the SSJB by looking
at their critique of Canadian federalism, and the promotion of the sovereigntist project. The study also
investigates how public policies, and militancy influenced the organization's identity.RÉSUMÉ
" À MON DRAPEAU : JE JURE D'ÊTRE FIDÈLE » : LE MOUVEMENT DES SOCIÉTÉSSAINT-JEAN-BAPTISTE, 1947-1984
Marc-André Gagnon Directeur :
University of Guelph, 2017 Professeur Matthew HaydayCette thèse propose une analyse du rôle joué par les Sociétés Saint-Jean-Baptiste (SSJB) du Québec
au chapitre de la représentativité politique entre 1947 et 1984. Une des plus ancienne organisation de la
société civile active à ce jour en Amérique française, elle tire ses origines d'une association patriotique
fondée en 1834 par Ludger Duvernay. Présentes à un certain moment sur l'ensemble du continent, ces
Sociétés ont contribué à forger le sentiment d'appartenance à la nation canadienne-française en promouvant
les mythes, les symboles et l'histoire des francophones d'Amérique. Centrée sur le clérico-nationalisme et
l'idéologie de la survivance autour des piliers que sont la langue, les institutions et la foi catholique, la
Société traverse une période de profonds changements dès la fin des années 1950. Sous l'influence du
néonationalisme, elle délaisse ces références afin d'épouser un nationalisme territorialisé et laïque. Elles
adoptent un programme politique appelant au renforcement de l'État québécois en matière constitutionnelle,
linguistique, scolaire, culturelle et économique. De plus, elles adaptent leurs structures pour refléter les
nouveaux contextes de genre, de classe et de religion. Cela n'est pas sans conséquence pour la SSJB en
Ontario alors que les deux organismes provinciaux proposent des projets politiques divergeants pour les
Canadiens français. En 1972, la Fédération des Sociétés Saint-Jean-Baptiste du Québec devient le
Mouvement national des Québécois afin de refléter ces changements.En s'appuyant sur la théorie des mouvements sociaux, la thèse explore comment les dirigeants du
réseau des sociétés nationales mobilisèrent leurs ressources et utilisèrent leurs capitaux symboliques afin
d'influencer les décideurs publics dans la politique constitutionnelle, linguistique, et plus largement, sur le
rôle de l'État. Elle démontre également l'apport de ces Sociétés dans la critique du fédéralisme canadien et
la promotion du projet souverainiste. viÀ Sophie, tout simplement
viiREMERCIEMENTS
Plus de cinq ans se sont écoulés depuis la première mouture du projet alors que je sollicitais
différentes universités dans l'espoir de poursuivre des études doctorales. Fruit d'une recherche
minutieuse, la thèse que vous avez entre les mains (ou à l'écran) est la résultante d'un cheminement
de longue haleine. Le texte a été mainte fois remanié à la suite de discussions entre collègues et
amis. De nouvelles perspectives ont émergé en dépouillant des mètres et des mètres d'archives. Le
tout n'aurait pas été possible sans l'apport d'une multitude de personnes à qui je dois humblement
rendre hommage. Tout d'abord, je me dois de souligner la précieuse collaboration de mon directeur Matthew Hayday. Sa connaissance intime de l'historiographie canadienne, son engagement envers l'histoirepolitique et nos intérêts de recherches complémentaires (sur les fêtes nationales, les politiques
linguistiques) ont agrémenté mon séjour à Guelph. La thèse est aujourd'hui meilleure grâce à nos
échanges.
Je dois aussi beaucoup à Alan Gordon et à Cynthia Comacchio. En plus de siéger à moncomité, ils ont su m'accompagner dans mes démarches en insistant sur l'importance des
trajectoires militantes et les questions sociales. Un merci particulier aux évaluateurs, Harold
Bérubé et Stéphanie Nutting, qui ont fait un travail remarquable. Nous remercions le personnel de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, enparticulier Carole Melançon à la Direction de la recherche et de l'édition. Merci également à
Monique Voyer de la division de la gestion des documents et des archives à l'Université deMontréal. Je m'en voudrais de passer sous silence le travail précieux et l'accueil du personnel du
Centre de recherche en civilisation canadienne-française de l'Université d'Ottawa. Un merci
viiispécial à Alice Cocunubovà qui a su m'aider à naviguer à travers les divers fonds du Centre. Je
remercie également Gilles Grondin à la direction du Mouvement national des Québécoises et des
Québécois pour m'avoir permis de fouiller dans les archives privées du Mouvement. La recherche doctorale étant ce qu'elle est, le soutien financier est d'une importancecapitale. Le projet a bénéficié du programme des bourses d'études supérieures de l'Ontario, du
programme de soutien à la recherche de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et de l'aide
financière du Département d'histoire et de la Faculté des Arts de l'Université de Guelph. Je
remercie également Yves Frenette, Raymond Mougeon, Nicole St-Onge et Catherine Carstairs d'avoir bien voulu m'inclure dans leurs équipes de recherche comme assistant. Je suis reconnaissant d'avoir pu échanger avec des collègues et des professeurs au coursdes dernières années en particulier Marcel Martel, Serge Miville et François-Olivier Dorais. Merci
à Olivier LeBlanc-Roy et Myriam St-Hilaire de m'avoir accueilli lors de mes nombreux séjoursde recherche à Montréal et à Geneviève Goulet et Guillaume Vachon d'avoir fait de même à
Québec. À ma famille et à ma belle-famille (Pat et Diane), je suis reconnaissant de leurs
encouragements. Cette thèse n'existerait pas sans le support moral de ma mère, Monique, et demon grand-père, André. Finalement, je désire remercier mon épouse, Sophie Blais-Gagnon, pour
sa grande patience, son écoute et son amour. Sans elle, je n'aurais pas eu le courage de poursuivre mon cheminement doctoral. Cette thèse lui est dédiée. ixTABLE DES MATIÈRES
Abstract ii
Résumé iv
Remerciements viiListe des sigles x
Introduction 1
Chapitre 1 : 27
" En bref, nous avons la conviction d'exprimer l'opinion de la majorité des Canadiens français » :
Les SSJB, l'État et le projet national du Canada français, 1947-1960 Chapitre 2 : 85 " Tuons Saint-Jean-Baptiste » : les SSJB et la Révolution tranquilleChapitre 3 139
Du " visage français » au " Québec français » : la question linguistique et l'action politique, 1960-1977Chapitre 4 182
Être artisan de son avenir : la SSJB face à la question constitutionnelle, 1960-1969Chapitre 5 239
Libération nationale, question sociale et militantisme, 1968-1976Chapitre 6 279
" Prends ton pays en main » : le MNQ et le moment référendaire, 1976-1980Chapitre 7 320
" Le nationalisme n'est pas mort, il est latent et nous allons le raviver » : le MNQ et les lendemains du référendum, 1980-1984Conclusion 370
Bibliographie 377
Annexe 388
xLISTE DES SIGLES
CPQ - Conseil provincial du Québec, Ordre de Jacques-Cartier CPO - Conseil provincial de l'Ontario, Ordre de Jacques-Cartier CVF - Conseil de la vie française en Amérique CMELF - Conférence des minorités ethniques de langue françaiseCSN - Confédération des syndicats nationaux
FSSJBQ - Fédération des Sociétés Saint-Jean-Baptiste du Québec FSSJBO - Fédération des Sociétés Saint-Jean-Baptiste de l'Ontario FTQ - Fédération des travailleurs du QuébecMQF - Mouvement Québec français
MNQ - Mouvement national des Québécois
SSJB-M - Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal SSJB-Q - Société Saint-Jean-Baptiste de QuébecSNQ - Société nationale des Québécois
OJC - Ordre de Jacques-Cartier
SCFOF - Service du Canada français d'outre frontière 1INTRODUCTION
S'adressant au congrès annuel de 1958 de la Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) dudiocèse de Valleyfield, Lionel Groulx enjoint la société nationale à s'occuper des problèmes
politiques ; au premier rang celui de l'autonomie provinciale. Appelant les congressistes à tenir" l'opinion en éveil », l'historien les invite à faire oeuvre d'éducation afin de protéger la
démocratie contre les puissances étrangères qui cherchent à dicter la conduite des affaires
politiques à la nation1. Persuadé du bien-fondé de l'association patriotique, il y rappelle
d'ailleurs le rôle des " minorités agissantes » dans l'éveil des peuples et l'adoption des réformes
rédemptrices. Groulx invite ensuite les SSJB à transmettre l'amour de la patrie à leurs semblables : " faites-vous porteur, chez nous, des idées de survivance, de libération de vie où il ya plus de grandeur, plus de liberté, plus de dignité et plus de beauté. Portez-les jusqu'où savent
porter le bon grain des hommes de foi. Et portez-les jusqu'au jour où enfin sortis de nos velléités,
de notre infantilisme, de nos misères, nous prendrons l'âme et le visage des peuples adultes, capables d'un défi à tous les défaitismes »2. Alors que s'achève le régime de Maurice Duplessiset que se prépare en plusieurs milieux les réformes majeures de la Révolution tranquille, les
paroles de Groulx trouvent écho au sein d'une société patriotique de plus en plus engagée envers
la chose publique.Cette thèse propose une analyse du rôle joué par les Sociétés Saint-Jean-Baptiste (SSJB)
du Québec au chapitre de la représentativité politique entre 1947 et 19843. Plus ancienne
1 Lionel Groulx, Rôle d'une Société Nationale en l'an 1958, Saint-Hyacinthe, Éditions Alerte, p. 6.
2 Ibid., p. 12.
3 Le titre de la thèse est inspiré du premier vers du " Salut au drapeau » popularisé par les SSJB au cours des
années 1950 : " À mon drapeau je jure d'être fidèle. À la nation qu'il représente, au Canada français, j'engage mes
services. Pour sa foi, pour sa langue et ses institutions, je promets d'être dévoué. À ses enfants, mon franc respect. À
2organisation de la société civile encore active à ce jour en Amérique française, elle tire ses
origines d'une association patriotique fondée en 1834 par Ludger Duvernay. Présentes à uncertain moment sur l'ensemble du continent, ces Sociétés ont contribué à forger le sentiment
d'appartenance à la nation canadienne-française en promouvant les mythes, les symboles et l'histoire des francophones d'Amérique4. Elles sont aussi à l'avant-garde des causes linguistiques
et identitaires. Au coeur de l'engagement public de la Société se trouve une conception de la nation comme un corps organique se rattachant à une histoire, des mythes, une langue et des institutions qui lui sont propres 5. Centrée sur le clérico-nationalisme et l'idéologie de la survivance, la SSJB s'organiseoriginalement autour des piliers que sont la langue, les institutions et la foi catholique. Or, elle
est appelée à traverser une période de profonds changements. Forte de près de 300000 membres
au début des années 1960, les SSJB deviennent un véritable laboratoire d'idées et un lieu de
convergence entre les militants, les politiciens et les intellectuels. Sous l'influence dunéonationalisme, elle délaisse graduellement ces références afin d'épouser un nationalisme
territorialisé et laïque. Corollaire à ces changements, les SSJB du Québec adoptent unprogramme politique axé sur le renforcement des structures de l'État québécois en matière
constitutionnelle, linguistique, scolaire, culturelle et économique. Dans la foulée de cette redéfinition de son champ d'action, elle rompt avec les tenants du nationalisme canadien-sa justice, mon ferme appui. À ses progrès, mon fier concours. À ses produits, ma préférence. À ses héros, sa noble
histoire, son sol fécond, tout mon amour ». Rodolphe Fournier, Le Manuel des Sociétés Saint-Jean-Baptiste, Saint-
Hyacinthe, Éditions du Richelieu, 1953, p. 60.
4 Christophe Traisnel, " Réseau des Sociétés Saint-Jean-Baptiste : de l'unité des Canadiens français au nationalisme
des Québécois », Encyclopédie du patrimoine culturel de l'Amérique française, [en ligne]. Voir aussi Gratien Allaire,
" Le triangle canadien-français au tournant des années 1960. Le Conseil de la vie française en Amérique, la Société
Saint-Jean-Baptiste de Montréal et l'Ordre de Jacques-Cartier », Francophonies d'Amérique, n
o17,Printemps 2004, p. 107-116.
5 Anthony D. Smith, The Ethnic Origins of Nations, Oxford, Basil Blackwell, 1991 [1986], 332 p.
3 français, en particulier les SSJB de l'Ontario. Celles-ci doivent désormais composer avec ladésaffection de leurs consoeurs québécoises et tentent elles aussi d'épouser la nouvelle référence
franco-ontarienne. En l'espace d'une décennie, les changements qui se produisent sont, de par leurs natures, radicaux et tranchent avec l'histoire du mouvement Saint-Jean-Baptiste6. Ils s'accompagnent
d'une redéfinition du cadre de l'action politique chez ses sociétés. Traditionnellement axée sur
l'éducation patriotique des masses, la SSJB se perçoit alors comme le porte-parole attitré des
Canadiens français. Tirant sa légitimité de son membrariat imposant et de sa riche histoire, elle
cherche à assurer la direction de la nation en rassemblant en son sein l'avant-garde du combatnational qu'elle mobilise et tient éveillé aux problèmes politiques grâce à un programme de
formation, ses congrès annuels et les différents mémoires qu'elle soumet aux autorités. D'une
école des chefs nationalistes » et un organisme de vigilance, elle cherche à devenir un véritable
mouvement social en opposition aux politiques de l'État provincial. Son positionnement en faveur de la souveraineté du Québec (1969) marque ici un pointde rupture. Elle fait suite à un long débat dans ses rangs depuis le tournant des années 1960. Le
tout se fait graduellement, par tâtonnement, en observant les bouleversements profonds quimarquent la société québécoise. À une époque où les opinions se multiplient au sujet du devenir
juridique du Canada français, la SSJB cherche à informer la population sur ses différentes6 Une précision s'impose sur la nomenclature. Selon les sources consultées, on se réfèrera à la SSJB de plusieurs
manières tout au long de la présente étude. Lorsqu'on parle de la SSJB, de la " Société nationale » ou encore du
" mouvement Saint-Jean-Baptiste », il faut comprendre la Société dans son ensemble, y compris hors des frontières
du Québec. Lorsqu'il s'agit de la Fédération (Ontario ou Québec), il s'agit ici de l'organe provincial chapeautant les
différentes sociétés diocésaines et locales. Finalement, les sociétés diocésaines et locales sont identifiées par leurs
noms. À partir de 1972, la Fédération des Sociétés Saint-Jean-Baptiste du Québec adopte le nom de Mouvement
national des Québécois. À partir de ce moment, on se réfèrera à cet organisme selon le vocable " mouvement » ou son
sigle (MNQ). Aussi, dans la foulée de la déconfessionnalisation, plusieurs sociétés abandonneront le nom de Saint-
Jean-Baptiste pour s'appeler tout simplement " Société nationale ». On s'y réfèrera surtout avec leur sigle (SNQ).
4 réformes et à dégager les grandes lignes d'un programme d'action. C'est dans cette logique qu'elle lance les États généraux du Canada français et qu'elle participe aux commissionsd'enquête. Face à un gouvernement central de plus en plus présent dans la vie des citoyens, la
SSJB ne parle cependant pas d'une seule voix. Différents projets font surface afin de répondre au
contexte politique. Notre thèse expose ces projets et rend compte des discussions et des échanges
entre les différentes factions. Ultimement, le projet souverainiste gagne la faveur de la majorité
des membres. À partir de ce moment, nous explorons la cohabitation - parfois difficile - avecle Parti québécois alors que sont partagées des affinités militantes et des finalités sur le plan
idéologique.À l'instar d'autres acteurs de la société civile, les SSJB québécoises entreprennent une
réorganisation de leurs structures afin de mieux refléter les nouvelles sensibilités qui émergent à
l'heure de la Révolution tranquille. Devant les appels incessants à une plus grandedémocratisation, elles les décloisonnent, repensent leur fonctionnement et cherchent à revaloriser
la participation des membres. Dans la foulée de Vatican II, les SSJB québécoises délaissent
graduellement leur caractère religieux. Elles ouvrent également leur membrariat aux "Néo-
Québécois
», issus de l'immigration. Le Comité féminin provincial est aboli et les femmes entrent dans les structures régulières des SSJB. Influencées par l'animation sociale, elles cherchent à devenir un mouvement social revendicateur axé sur l'unilinguisme français et la souveraineté du Québec. Chemin faisant, elles adaptent leurs moyens d'action pour rejoindre lajeune génération. La Fédération des Sociétés Saint-Jean-Baptiste du Québec ira jusqu'à changer
son nom en celui de Mouvement national des Québécois pour refléter cette orientation. Il ne s'agit pas ici d'une simple opération de " rattrapage » visant à " moderniser » les cadres de la Société. Fort d'un nouveau nationalisme, d'un nouveau projet politique, de nouveaux moyens 5 d'actions, la SSJB redéfinit son identité. Groupe de pression participant à l'élaboration des politiques publiques, ses dirigeants utilisent le capital symbolique de leur réseau pour promouvoir leur programme. Ils établissentdes liens avec les gouvernements et ils interrogent les décideurs, entre autres, sur le rôle de l'État
en matière linguistique, scolaire et culturelle. Ces phénomènes sont particulièrement observables
sur le plan des fédérations provinciales. Fondées respectivement en 1939 et 1947, les Fédérations
des Sociétés Saint-Jean-Baptiste de l'Ontario et du Québec sont les agents ordonnateurs dumouvement. Faisant la synthèse des intérêts régionaux, elles sont des interlocutrices de premier
ordre auprès des gouvernements. C'est aussi à ce niveau que s'articule la prise de positions'appliquant à l'ensemble des sociétés. À ce titre, elles sont des lieux de médiation entre les
différents courants et tendances qui coexistent au sein de la SSJB. Ceux-ci interfèrent parfois
avec l'engagement politique, comme c'est le cas lors des audiences au Comité parlementaire de la constitution au Québec (1964-1965) alors que s'affrontent les tendances souverainiste etfédéraliste au sein de la Fédération. Notre thèse analyse ces moments de tensions qui définissent
les trajectoires militantes. Ceci étant dit, notre étude prend également en compte le point de vue
de certaines sociétés régionales, dont la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (SSJB-M) et la
Société Saint-Jean-Baptiste de Québec (SSJB-Q ) ; les plus importantes au plan numérique et symbolique. Concernant ces aspects, cette thèse puise auprès des études sur les mouvements sociaux 7.Ces dernières proposent un cadre conceptuel pour en expliquer la formation et le développement.
Empruntant à diverses approches, nous analysons comment le mouvement nationaliste met de7 Susanne Staggenborg et Howard Ramos, Social Movements, Don Mills, Oxford University Press, 2016, 3rd edition,
264 p.
6l'avant son idéologie afin de transformer les structures étatiques et, ultimement, la situation
juridique du Québec. Dans la lignée des travaux de David S. Meyers et Sidney Tarrow, nous remarquons comment la professionnalisation et l'institutionnalisation des mouvements sociaux participent à leur légitimation comme acteur du jeu démocratique depuis les années 1960 8.Toutefois, notre thèse croise ces phénomènes plus tôt, ce qui, comme l'explique Howard Ramos
et Katheleen Rogers, permet d'élargir le cadre temporel des études associées aux mouvements sociaux, quoi qu'en y apportant certaines nuances 9. Partant de la théorie de la mobilisation des ressources tel que développée chez SidneyTarrow et Doug McAdams, nous analysons les capacités d'un groupe à se mobiliser, à influencer
ses supporteurs et à canaliser ses ressources humaines et financières afin de rendre tangibles certains aspects de leur programme politique10. Cette dimension est intimement liée au concept
des "opportunités politiques » selon laquelle les mouvements décèlent, dans le jeu démocratique,
les moments où ils sont le plus susceptibles d'influencer les décideurs dans la réalisation de leurs
finalités politiques. En regardant ces aspects intérieurs et extérieurs au mouvement, nous sommes
à même de comprendre des pans de l'action collective des groupes tels que leurs tactiques. Leschoix des dirigeants, les effets souhaités et la manière dont ils cherchent à parvenir à leurs fins
8 David S. Meyers et Sidney Tarrow (Ed.), The Social Movement Society. Contentious Politics for a New Century,
Oxford, Rowman & Littlefield, 1998, p. 8.
9 Par exemple, dans le cas des SSJB, il n'est pas rare de référer à cette organisation comme " corps intermédiaire » ou
" groupe d'intérêts ». Médiateurs entre l'État et les citoyens, les sociétés nationales défendent une conception
particulière du bien commun axé sur la réalisation d'un programme nationaliste. Dans les années 1950, elles ne cadrent
pas dans la définition classique du mouvement social que l'on retrouve chez Sidney Tarrow pour qui le mouvement
social cherche à briser le statu quo des élites. La SSJB se veut un organisme de vigilance face aux visées centralisatrices
du gouvernement fédéral. Cette perception change cependant dans les années 1960 et 1970 à l'époque où le
mouvement s'identifie au souverainisme et à un nationalisme contestataire du statu quo en matière linguistique et
constitutionnelle. Howard Ramos et Kathleen Rodgers (Ed.), Protest and Politics. The promise of social movement
societies, Vancouver, UBC Press, 2015, p. 10-11.10 Sydney Tarrow, Power in Movement : Collective Action, Social Movements and Politics, Cambridge University
Press, 1994 ; Doug McAdams, John D. McCarthy, Mayer N. Zald, (Ed.), Comparative Perspectives on Social
Movements. Political Opportunities, Mobilizing Structures and Cultural Framing, Cambridge University Press, 2004
[1996]. 7dépendent de ces ressources et du degré d'ouverture de l'État à adopter des réformes11. Alors que
certains mouvements sociaux s'empressent d'adopter des modes d'action directs, le mouvement des SSJB privilégie les moyens traditionnels comme le lobbyisme, la participation aux commissions parlementaires, les campagnes de sensibilisation ou la publicité. Cette attitude estconforme aux observations de Miriam Smith au sujet des groupes d'intérêts, quoique la frontière
entre cette catégorie et le mouvement social tend à disparaître sur la scène politique canadienne 12. Plus largement, notre étude permet de mieux comprendre les liens entre les nationalisteset l'État. Comme le soulignent Catherine Corrigal-Brown et Mabel Ho, l'État joue un rôle dans
l'institutionnalisation des mouvements, la portée de leurs activités et le contenu de leurs campagnes13. Dans les suites des observations de Christophe Traisnel, nos recherches traduisent
cette tension au sein de la mouvance nationaliste entre la contestation et la participation au pouvoir14. Par exemple, à couteaux tirés avec les administrations Bertrand et Bourassa sur le
dossier linguistique, le MNQ profite de l'élection du Parti québécois pour lui intimer d'adopter
une nouvelle politique en la matière. Les relations avec les autres acteurs politiques tels que les
partis s'inscrivent dans la même logique. Ces entrées près des cercles du pouvoir expliquent
11 David S. Meyer, Nancy Whitter et Belinda Robnett (ed.), Movements, Identity, Culture, and the State, Oxford
University Press, 2002, p. 18.
12 Miriam Smith (ed.), Group politics and Social Movements in Canada, Toronto, University of Toronto Press, 2nd
edition, 2014.13 Au contraire d'autres organismes de la société civile, les SSJB ne peuvent compter sur les subventions de l'État
durant la période étudiée. Bien qu'ils réussissent parfois à soutirer quelques milliers de dollars pour le fonctionnement
de leur secrétariat (surtout durant la période duplessiste), l'aide n'est que sporadique et minimale. Elles ne doivent
compter que sur leurs propres ressources. Il faudra attendre 1984 pour qu'un protocole d'entente sur la gestion de la
Fête nationale du Québec (le 24 juin) vienne changer la donne. Catherine Corrigal-Brown et Mabel Ho, " How the
State Shapes Social Movements » dans Howard Ramos & Kathleen Rodgers (Ed.), Protest and Politics. The Promise
of Social Movement Societies, Vancouver, UBC Press, 2015, p. 101-117.14 Chrisophe Traisnel, " Les groups d'aspiration "francophoniste". Jalons pour une comparaison des aspects politiques
des francophonies canadiennes » dans Lucille Gilbert (dir.), Mouvements associatifs de la francophonie nord-
américaine, Québec, Presses de l'Université Laval, 2012, p. 43-68. 8également en partie les difficultés des SSJB hors Québec. N'ayant pas accès à la politique
provinciale avec autant de facilité, ces Sociétés doivent s'en remettre à d'autres associations,
plus imposantes numériquement, pour faire passer leur message. Un autre aspect que nous empruntons aux études sur les mouvements sociaux se réfèreaux approches culturelles pour comprendre comment les croyances, les idéologies et les identités
sont mises de l'avant afin de produire un sens commun et une appartenance à un groupe donné 15. Dans les suites des travaux de Pascale Dufour et de Christophe Traisnel, nous étudions les sociétés nationales vis-à-vis la trajectoire du mouvement souverainiste16. Par son vaste réseau, le
mouvement est à même de communiquer son approche identitaire sur la nation québécoise et le
débat linguistique. Nous y remarquons aussi comment l'opposition aux visées centralisatrices fédérales, l'unilinguisme et le souverainisme participent à l'émergence d' un " nationalisme decontestation » au tournant des années 1970 et d'une identité propre aux sociétés nationales17.
Une autre particularité de l'étude tient à la place des sociétés en situation minoritaire.
Partant du point de vue qu'il est nécessaire de faire dialoguer les deux contextes provinciaux afin
de dégager la pleine mesure des changements politiques et institutionnels au sein de la Société,
notre étude fait la lumière sur cet aspect central au militantisme politique durant la période
étudiée. Porteurs jadis d'une définition organique de la nation comme communauté de destin, les
rapports entre les deux organismes provinciaux se transforment à l'aube des États généraux du
15 Linda Pertusati, In Defense of Mohawk Land: Ethnopolitical Conflict in Native North America, Albany, SUNY
Press, 1997, 166 p. ; Hank Johnston et Bert Klandermans (Ed.), Social Movement and Culture, Minneapolis,
University of Minnesota Press, 1995, 287 p. ; David A. Snow and Robert D. Benford, "Ideology, Frame Resonance,
and Participant Mobilization ", International Social Movement Research, vol. 1, 1988, p. 197-217.16 Pascale Dufour et Christophe Traisnel, " Nationalism and Protest: the Sovereigntist Movement in Quebec», Miriam
Smith (Ed.), Group Politics and Social Movements in Canada, Peterborough, Broadview Press, 2007, p. 251-276.
17 Christophe Traisnel, Le nationalisme de conservation : le rôle des mouvements nationalistes dans la construction
politique des identités wallone et québécoise en Belgique et au Canada, Thèses, Ph.D. (Science politique), Université
Paris II Panthéon-Assas et Université de Montréal, 2004, 629 p. 9 Canada français. Les débats et les discussions qui surviennent ont alors un impact sur les représentations de la nation et la question des minorités francophones au Canada. En ce sens, notre projet de recherche revisite l'épisode de la rupture institutionnelle survenue au cours desannées 1960, et offre un regard neuf sur la transformation de la solidarité entre les francophones
du pays. De plus, nous situons la SSJB au sein du réseau institutionnel canadien-français et des
autres organismes tels que l'Ordre de Jacques-Cartier ou l'Association canadienne-française d'Éducation de l'Ontario.Repères historiographiques :
Jusqu'ici, les SSJB sont restées dans l'angle mort des historiens. Bien qu'elles soientévoquées fréquemment par les chercheurs, ces Sociétés ont rarement été le sujet principal de
leurs études. Depuis la parution de l'histoire de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal
(SSJB-M) par Robert Rumilly (1975), peu ont cru bon de marcher dans les traces du chroniqueur18. Les travaux de Martin Lavallée (2011), de Marie-Catherine Agen (1999) et de
Jean-Pierre Blain (1964) sont ici de trop rares exceptions19. De ces trois études se concentrant
exclusivement sur l'association montréalaise, seule celle d'Agen couvre une période temporelle semblable à la nôtre. S'intéressant aux rapports entre les communautés francophone etanglophone, et plus particulièrement à la question linguistique, le dossier constitutionnel est
18 Robert Rumilly, Histoire de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, Montréal, Édition de l'Aurore, 1975.
19Martin Lavallée, " Assumer la haute direction de la vie et de la race, la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal
(1915-1924) », Mens : revue d'histoire intellectuelle et culturelle, vol. 12, n° 1, 2011, p. 7-55 ; Marie-Catherine Agen,
"The Politics of the Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal", American Review of Canadian Studies, vol. 29, n° 3,
1999, p. 495-510 ; Jean-Pierre Blain, L'idéologie nationaliste de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, Thèse,
M.A. (Science politique), Université de Montréal, 1964, 163 p. 10traité à fond de train, sans égard aux autres facettes de son action politique. Si la SSJB-M retient
l'attention en raison de sa longue histoire et du prestige qui lui est rattaché, certaines sociétés
locales furent l'objet de travaux. C'est notamment le cas des SSJB de Sherbrooke, de Trois- Rivières et de Québec, respectivement sous la conduite de Claire Beaudoin (1990) d'YvanRousseau (1987), et d'Éric Foucart (1974)
20. Notons toutefois que les chercheurs ont fait la
lumière sur le rôle de la SSJB en tant que promoteur de la mémoire canadienne-française et
organisateur de la fête nationale. Ces études couvrent certes la dimension politique de lamémoire, mais elles s'aventurent peu au chapitre de la représentativité exercée par la Société
auprès des élus en dehors du champ commémoratif 21.20 La thèse de Beaudoin sur l'une des seules SSJB demeurées fédéralistes mérite qu'on s'y attarde. Partant d'une
optique locale, sa thèse déborde rapidement le cadre diocésain pour embrasser la dimension provinciale du débat
constitutionnel. Son étude sur la dissidence au sein du mouvement SSJB au tournant des années 1970 est l'une des
contributions importantes de ce mémoire alors que nous l'étoffons à partir des archives de la Société Saint-Jean-
Baptiste de Québec. Elle aborde aussi brièvement les rapports conflictuels entre la diocésaine de Sherbrooke et la
structure fédérative des SSJB. Cette dimension est également présente dans l'étude de Rousseau. Partant du cas de la
SSJB de Trois-Rivières, il pose de manière éclatante la question des luttes de pouvoirs au sein des instances. Usant de
la sociologie historique, l'auteur explore la composition sociale de la société et de ses dirigeants. Il traite aussi des
relations parfois difficiles entre la Fédération et sa diocésaine, surtout sur le plan de l'autonomie financière de cette
dernière. En posant ce regard structurel, l'historien met en lumière l'une des tensions centrales sur lesquelles nous
reviendrons à quelques reprises, soit la difficile définition des champs d'action entre les sociétés locales et
provinciales. Claire Beaudoin, La Société Saint-Jean-Baptiste de Sherbrooke, 1858-1980, Thèse, M.A. (Histoire),
Université de Sherbrooke, 1990, 180 p. ; Yvan Rousseau, Vie associative et rapports sociaux : le cas de la Société
Saint-Jean-Baptiste de la Mauricie, 1934-1975, Thèse, M.A. (Études québécoises), Université du Québec à Trois-
Rivières, 1987, 300 p. ; Éric Foucart, La Société Saint-Jean-Baptiste à Québec : de sa fondation à 1903, d'après ses
archives, Thèse, M.A. (Histoire), Université Laval, 1974, 350 p.21 Sur le rôle de la SSJB dans les commémorations historiques, notons : H.V. Nelles, The Art of Nation-Building:
Pageantry and Spectacle at Quebec's Tercentenary, Toronto, UTP, 2000, 408 p. ; Alan Gordon, Making Public Pasts,
The Contested Terrain of Montréal's Public Memories, 1891-1930, Montreal-Kingston, MQUP, 2001, 288 p.; Ronald
Rudin, Founding Fathers : The Celebration of Champlain and Laval in the Streets of Quebec, 1878-1908, Toronto,
Troie : Changes in Quebec Cultural Symbolism », American Review of Canadian Studies, vol. 27, n° 4, 1997, p. 523-
544; Katia Malausséna, Essai d'archéologie comparée des commémorations nationales anglaises, françaises et
québécoises (1980-2000), Thèse, Ph.D. (Histoire), Université Laval, 2002, 1126 p. ; Gaston Côté, " L'érection de la
croix du Mont-Royal », Mens : revue d'histoire intellectuelle de l'Amérique française, vol. 7, n° 1, 2006, p. 47-72 ;
Diane Joly, " Le défilé de la Saint-Jean-Baptiste de 1925. Une scénographie mémorable du patrimoine canadien-
français », Marie-Blanche Foucarde (dir.), Patrimoine et patrimonialisation, entre le matériel et l'immatériel, Québec,
Presses de l'Université Laval, 2007, p. 115-132 ; Marc Ouimet, Le lys en fête, le lys en feu : la Saint-Jean-Baptiste au
Québec de 1960 à 1990, Thèse, M.A. (Histoire), Montréal, Université du Québec à Montréal, 2011, 192 p. ; Annie
Gérin, " Les espaces multiples de la fête : la Saint-Jean-Baptiste 1968 à Montréal », British Journal of Canadian
Studies, vol. 27, n°1, hiver 2014, p. 1-20 ; Geneviève Zubrzycki, Beheading the Saint, Nationalism, Religion, and
Secularism in Quebec, Chicago, The University of Chicago Press, 2016, 246 p. 11 Plus rares encore sont les études sur la SSJB hors Québec. Pour ce qui nous concerne, l'exception demeure la thèse de maîtrise de Laurier Rivet (1976)22. Traitant de la Société Saint-
Jean-Baptiste d'Ottawa, Rivet y livre une analyse qui doit aujourd'hui d'être nuancée : celle d'une SSJB incapable de dépasser l'horizon de la province mère et de répondre aux besoins particuliers des francophones en situation minoritaire23. Or, comme le démontre notre thèse, la
SSJB de l'Ontario n'est pas qu'une simple succursale. Elle développe un discours, des campagnes et d'autres moyens d'action propres au contexte politique franco-ontarien. Ellen'hésite pas non plus à faire bande à part des sociétés québécoises dans des domaines tels que
l'éducation et la question constitutionnelle. Somme toute, il convient de redonner aux militantsde ces sociétés ontariennes une part d'agentivité, n'étant pas que les victimes passives de la
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