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Les « captifs » du périurbain ?

Université de Toulouse II - Le Mirail

Département de Géographie, Institut D. FAUCHER Centre Interdisciplinaire de Recherche Urbaine et Sociologique (CIRUS) Centre Interdisciplinaire d"Etudes Urbaines (Cieu) (UMR 5193 du CNRS) Accession à la propriété et modes de vie en maison individuelle des familles modestes installées en périurbain lointain toulousain

Les " captifs » du périurbain ?

Thèse de doctorat de Géographie et Aménagement du territoire

Présentée et soutenue publiquement par

Lionel ROUGE

Le 14 avril 2005

Sous la direction conjointe de

Marie-Christine JAILLET et Jean-Paul LABORIE

Jury :

Guy DI MEO, Professeur de Géographie, Université Bordeaux III, (rapporteur) Antoine HAUMONT, Chercheur LOUEST, Ecole d"Architecture de Paris-Val de Seine Marie-Christine JAILLET, Chercheuse CNRS, Directrice du CIRUS-Cieu, Université

Toulouse II

Jean-Paul LABORIE, Professeur de Géographie et Aménagement, Université Toulouse II Robert MARCONIS, Professeur de Géographie, Université Toulouse II

André SAUVAGE, Professeur à l"Ecole d"Architecture de Bretagne, Université Rennes II

(rapporteur) 2005
2

Avant propos

Ce travail n"aurait pu être réalisé sans les conseils et le soutien constant de mes deux directeurs de

recherche, auxquels va ma plus grande reconnaissance et toute ma gratitude. Merci à Marie-Christine

Jaillet pour avoir su, du premier au dernier jour, orienter mes errances, faire taire ou monter les

doutes, encourager mes efforts, et d"avoir lu et critiqué minutieusement les différentes versions de ce

texte jusqu"à que celui-ci trouve une forme finale qui lui doit beaucoup. A Jean-Paul Laborie pour sa

vigilance critique.

Cette thèse a également bénéficié de nombreux soutiens financiers et intellectuels que je souhaite

remercier. L"attribution depuis cette année d"un poste d"ATER au département de Géographie de

l"Université de Toulouse-Le Mirail. Un poste de chargé d"étude dans le cadre de trois contrats du Plan

Urbain Construction et Architecture (PUCA) intitulés " La maison individuelle comme objet de

transaction entre intimité, sociabilité et urbanité », " La construction de nouvelles urbanités par les

nouvelles mobilités : des urbanités sans citadinités ? », ces deux recherches ayant été conduites au

sein du laboratoire du CIEU (merci Marie-Christine), et " Les échelles de l"Habiter » au sein du

groupement SCALAB, coordonné dans l"agglomération toulousaine par le bureau d"études URBANE

(merci Anne). Enfin je remercie tout particulièrement, dans ce cadre, l"équipe de l"Institut de

Formation de Services Social de la Croix Rouge d"Albi (merci Isabelle).

Toutes ces expériences et toutes ces rencontres, m"ont permis de mener à bien ce travail dans un

milieu universitaire ou professionnel stimulant et foisonnant de diversités, et d"enrichir l"âpreté et la

solitude de la recherche par un apprentissage de l"enseignement et du travail collectif. Ma reconnaissance va aussi à tous ces ménages qui, dans le cadre de ce travail et des autres

activités de recherche, ont bien voulu me recevoir et me faire partager les instants de leur vie. Ces

moments de leur quotidien représentent, bien au-delà de cet exercice scientifique, une profonde et

inestimable leçon de vie et d"humanité.

Un mot, pour toutes ces " fourmis » du laboratoire qui m"ont encouragé, écouté et soutenu et ont

participé à la construction au remaniement ou à la relecture de mes écrits. Merci à Christiane

Thouzellier pour tout et même au-delà (total respect !), à Françoise Desbordes pour son soutien

cartographique, à Monique Membrado et à Joëlle Jacquin d"être si sociologues, à Mariette, Isabelle,

Fabrice et Paul d"avoir supporté tous mes excès et d"avoir partagé les temps difficiles du doctorat

(spécial dédicace !). Merci à ma famille et aux ami-e-s, pour leurs encouragements constants.

Enfin, merci du fond du coeur, à Guy, pour son accompagnement quotidien dans cette longue

aventure et sans qui elle n"aurait sûrement pas pu se terminer. Merci pour ta relecture tout au long de

ce travail, tes conseils avisés et ton soutien. Cette thèse t"est dédiée. 3

SOMMAIRE

Introduction générale

Première partie. La maison individuelle en périurbain : la mise en place d"un modèle socio-résidentiel Chapitre I. Le processus de périurbanisation : d"un sous-espace urbain à la ville

émergente

1 Un processus de croissance urbaine

2 L"espace périurbain : support d"une politique du logement et d"un modèle

résidentiel

3 De l"autonomisation de l"espace périurbain à la ville émergente

Chapitre II. De l"accueil des couches moyennes à l"affirmation d"un modèle social

1 Un espace d"accueil des nouvelles couches moyennes salariées

2 L"essoufflement du modèle socio-résidentiel

3 La complexification de la division sociale de l"espace périurbain

4 Les transformations des modes de vie

Chapitre III. Vivre en maison individuelle : quelle(s) actualité(s) ?

1 les fondements d"un mode de vie

2 Les évolutions de ce mode de vie

Chapitre IV. L"accession à la propriété d"une maison individuelle par les familles

modestes : un acte risqué

1 Les risques de l"accession sociale à la propriété : la leçon de l"échec des prêts à

l"accession sociale (PAP)

2 La relance de l"accession sociale : le prêt à taux zéro (PTZ)

4 Deuxième partie. L"accession à la propriété en maison individuelle : quelles figures se dessinent pour les familles modestes toulousaines ? Chapitre V . La métropole toulousaine : une situation exemplaire

1 Le modèle résidentiel toulousain

2 La construction de la métropole toulousaine

3 La recomposition des ségrégations sociospatiales

Chapitre VI. L"observation de terrain et la construction d"un corpus

1 Les terrains

2 Le corpus d"enquête

Chapitre VII. Une figure de l"accession en maison individuelle plus contrainte : celle des familles modestes du périurbain lointain

1 La maturation du projet d"accession.

2 La localisation : quelle est la part du choix ?

3 Améliorer les conditions d"habitat au prix d"une mobilisation permanente

Troisième partie. Les modes de vie des périurbains modestes : entre mobilité(s) contrainte(s) et " assignation à résidence » Chapitre VIII. Vie quotidienne et pratiques de la ville : loin du modèle de la ville

émergente

1 L"automobile comme moyen de mobilité nécessaire

2 Une expérimentation de la ville loin du modèle...

3 Une mise à l"écart de la ville plutôt générationnelle et sexuée

Chapitre IX. Les relations sociales autour du logement : entre la maîtrise, l"usage moyen et le conflit

1 Les relations sociales à l"échelle de la commune : une diversité de situations

2 Les relations sociales à l"échelle du lotissement : une diversité de situations

3 La " maisonnée » : d"un lieu de sociabilité au repli et au maintien de la tradition

Chapitre X. Les figures de l"habiter : entre autonomie et " captivité »

1 L"archétype du retrait

2 L"archétype du repli

3 L"archétype de la " captivité »

5

Conclusion générale

Références bibliographiques

Annexes

Table des matières

6 " Ne pas essayer trop vite de trouver une définition de la ville ; c"est beaucoup trop gros, on a toutes les chances de se tromper. » Georges Pérec, 1974/2000 : Espèces d"espaces, Paris : Galilée, p. 119. " Je n"ai pas grand-chose à dire à propos de la campagne : la campagne n"existe pas c"est une illusion » Georges Pérec, 1974/2000 : Espèces d"espaces, Paris : Galilée, p. 135. 7

Introduction générale

" La ville émergente se dessine peu à peu sous nos yeux, mais nous ne savons pas la

reconnaître. ... toute cette périphérie, tranquille, ces lieux parfois éloignés des centres-villes,

où de nombreux urbains choisissent de vivre... ces larges territoires dont les habitants ont des modes de vie urbains, qui sont sans problèmes et dans lesquels il fait bon vivre. Et s"il y fait bon vivre c"est qu"ils recèlent des qualités. » 1 " Cette importance de la protestation s"observe également assez nettement dans les

périphéries des grandes agglomérations... La protestation ne semble pas, ou plus, un

phénomène concentré en ville, mais au contraire dans des espaces qui se vivent comme

relégués, méfiants vis-à-vis de la ville et de ses maux supposés, revendiquant une ruralité

fantasmée, illusoire dans ces espaces polarisés. » 2

Deux citations pour un même territoire, celui de l"espace périurbain. D"un côté, une

nouvelle expression ayant pour mérite d"obliger à porter un regard neuf sur des tissus

considérés jusqu"alors comme des sous-espaces urbains, mais qui est aussi porteuse d"une

dimension idéologique faisant de cet espace un " modèle ». De l"autre, des observations et des

analyses électorales

3 qui soulignent, au contraire, un certain malaise dans ces espaces " au

risque parfois d"une stigmatisation des habitants périurbains et d"une tentative de promotion d"un modèle d"urbanisation » 4.

1 G. DUBOIS-TAINE, " Introduction », in G. DUBOIS-TAINE & Y. CHALAS (Dir.), La ville émergente, Paris,

éd. de l"Aube, coll. " Monde en cours », 1997, pp. 11-40.

2 M. BUSSI & J. FOURQUET, " La mosaïque politique de la France. 15 cartes par canton pour comprendre les

élections présidentielles 2002 », in

http://www.cybergeo.presse.com, rubrique point chaud, 2002.

3 C.f. les textes de M. GRESILLON, " La grande spatialité du vote d"extrême droite », in D. PUMAIN & M.F.

MATTEI (Coord.), Données Urbaines n°2, Paris, Anthropos/Economica, coll. " Villes », 1998, pp. 49-58, J.

LEVY, " Quelle France voulons-nous habiter ? Vote, urbanité et aménagement du territoire », Territoire 2020,

n°7, 2003, pp. 121-139.

4 F. GIRAUT, " Le vote extrémiste à l"assaut de nouveaux territoires. Une théorie, une stigmatisation et quelques

éclairages », L"Espace géographique, n°1, 2004, pp. 87-91. 8

Ces deux extraits constituent le point de départ d"une réflexion centrée sur les modes de vie

périurbains et leurs inscriptions spatiales. Plus précisément, et dans la lignée de travaux

relativement anciens de l"équipe du CIEU sur l"espace périurbain et les modes de vie

pavillonnaires, il s"agit de tenter de comprendre quels sont les effets sociaux et spatiaux du

vécu en maison individuelle des familles qui y accèdent. Plus particulièrement, il s"agit de

s"intéresser, pour ce qui nous occupe ici, des catégories sociales les plus modestes, c"est-à-dire

composées d"ouvriers et d"employés ou des fractions inférieures des professions intermédiaires, dont les observations statistiques et cartographiques contemporaines montrent une installation de plus en plus lointaine du centre des agglomérations

5. C"est le vécu d"une

partie de cette " France périphérique » dont parlent C. GUILLY et C. NOYE dans leur atlas

des nouvelles fractures sociales, celle des familles modestes du périurbain lointain, de "

l"employé d"un lotissement bas de gamme »

6, qui nous occupera ici ; à la fois leurs processus

d"accession à la maison individuelle, les modes de vie que cette installation génère et ses effets

sur leurs identités sociales et le " faire société ». Cette recherche interroge donc d"un côté, le processus d"accession en maison individuelle

périurbaine, aussi bien dans son aspect idéologique que dans le mode d"habiter qui en découle,

et de l"autre, la recomposition des modes de vie liés à ce choix résidentiel, tant au niveau des

pratiques urbaines, des représentations socio-spatiales des modes d"appropriation de l"espace qu"il permet, que dans les recompositions identitaires qu"il suscite. La maison en périurbain

sera ici considérée comme un élément générateur d"un mode de vie ayant l"installation à la

périphérie de la ville comme support et le déplacement automobile comme condition

d"accomplissement de cette installation. Il s"agit donc à partir des propos tenus par les

ménages de faire apparaître leurs territorialités entendues ici comme le " reflet de la

multidimensionnalité du vécu territorial »

7 et au-delà leur spatialité " en tant que mode de

relation de l"homme au monde » 8.

5 C. GUILLY & C. NOYE, Atlas des nouvelles fractures sociales en France, Les classes moyennes oubliées et

précarisées, Paris, Autrement, 2004, 64 p.

6 Idem

7 G. DI MEO, citant C. RAFFESTIN, in " Territorialité », J. LEVY & M. LUSSAULT (Dir.), Dictionnaire de la

géographie et de l"espace des sociétés, Paris, Belin, 2003, p. 919

8 M. LUSSAULT, " Spatialité », in idem, p. 867

9

Pourquoi partir par l"analyse des modes de vie ?

La démarche d"analyse par les modes de vie consiste à mettre l"individu au centre de

l"observation. Ce type d"étude prend naissance entre 1925 et 1938 avec les travaux de l"école de Chicago (GRAFMEYER & JOSEPH, 1979), qui vont introduire une rupture dans les recherches sur la ville. Ce courant sociologique sera le premier à donner un contenu empirique

et factuel aux " modes de vie ». Quelques années plus tard, dans la sociologie urbaine

française, alors qu"un courant autour d"H. LEFEVRE (1968) penchera nettement pour une

approche holiste de l"espace urbain comme terrain privilégié de la lutte des classes, les

nécessités de la reconstruction d"après-guerre ainsi que la logique aménageuse et planificatrice

de cette période installant avec force une sociologie urbaine marxiste, P.H. CHOMBART DE LAUWE (1965) en s"attachant à analyser des processus ancrés dans la vie quotidienne des habitants, mettra davantage l"accent sur le cadre architectural et urbanistique de la vie des

familles ouvrières. C"est toutefois sur fond d"affaiblissement de la " culture de classe » que va

s"élaborer, en particulier dans les années quatre-vingt, l"étude des " modes de vie ». Cette notion reste néanmoins relativement peu définie et est souvent utilisée de manière

floue, permettant ainsi d"expliquer en quelque sorte " l"inexplicable » en sociologie : c"est-à-

dire ce qui atténue, en apparence, les différences entre classes, voire entre catégories

socioprofessionnelles. L"expression " mode de vie » ne sera d"ailleurs pas la seule à être

utilisée et plusieurs notions vont être employées, qu"il s"agisse de " quotidienneté », de

" pratiques sociales » ou de " genre de vie ». J.L. LACASCADE dans son ouvrage Marxisme

et modes de vie définira la notion ainsi : " Les modes de vie apparaissent comme des

complexes de pratiques et de représentations sociales portant sur les domaines distincts de la vie quotidienne : alimentation, vêtement, logement, santé, loisirs, équipements, etc. » 9. Le renouveau autour de ce champ s"inscrit toutefois dans un contexte nourri tant par la commande publique (ATP " Observation du changement social et culturel » du CNRS, appels d"offres DGRST sur les modes de vie...) que par les effets de la crise économique que l"on cherche à analyser. En effet, comme le souligne un document de travail du GRECO 06 " Processus d"urbanisation », " l"étude des pratiques sociales constitue un bon moyen

9 J.L. LACASCADE, Marxisme et modes de vie ; Essai de critiques sociologique, Paris, CSU, 1991, p. 14

10 d"approche des changements qui se manifestent depuis quelques années, ainsi que des transformations plus lentes qui affectent la société dans son ensemble... » 10. Beaucoup des auteurs de cette époque se placent alors, ce que nous faisons également, dans la lignée des travaux de M. DE CERTEAU

11, pour lequel les pratiques sociales correspondent

à : " l"ensemble des comportements plus ou moins intériorisés et des activités domestiques

et/ou sociales qui construisent l"identité sociale d"un individu (ou d"un groupe). Cet ensemble

de comportements peut être explicité à partir d"un certain nombre de déterminants et de

variables tels que les ressources et les contraintes qui pèsent sur l"individu (ou le groupe)

dont l"agencement et la hiérarchisation sont conçus selon un système de valeurs, ou un

modèle de référence et qui renvoient, explicitement ou non, aux rapports sociaux de

production et de consommation »

12. De cette définition, deux aspects nous paraissent

essentiels : - celui de système dont l"équilibre peut être remis en question lorsque des modifications

surviennent dans les variables évoquées plus haut, celles-ci étant génératrices de changement

dans le mode de vie et dans les pratiques. Par exemple, la modification des ressources, les

changements de domicile, la variation de la taille de la famille, mais aussi la promotion

sociale... - celui du rôle des modèles qui conditionnent les modes de vie et qui semblent peser davantage qu"on ne l"admet dans l"élaboration des pratiques sociales.

Afin d"étudier ces " modes de vie », deux démarches bien distinctes peuvent être mises en

oeuvre :

- l"analyse compréhensive de la vie quotidienne qui considère les attributs élémentaires

(pratiques, conduites, opinions, valeurs ou mentalités...) comme un ensemble homogène, tout en soulignant les aspects symboliques des éléments ou du tout ;

- l"approche explicative qui, quant à elle, attribue un sens à une certaine unité de

pratiques ou de conduites mais de l"extérieur, en cherchant des facteurs plutôt objectifs.

10 GRECO 6 " Processus d"urbanisation », " Production du logement et pratiques sociales de l"habitat »,

REMICA 17, CNRS, 1983, p. 28

11 Cf. M. DE CERTEAU, L"invention du quotidien, tome 1 art de faire, Paris, Folio essais, 1990, 350 p, et M. DE

CERTEAU, L. GIARD & P. MAYOL, L"invention du quotidien, tome 2 habiter, cuisiner, Paris, Folio essais,

1994, 416 p.

12 Idem, p. 80.

11 Pourquoi, dans notre travail, partir de l"habitat pour analyser les modes de vie des périurbains, en particulier ceux des familles modestes installées aux marges ?

Les travaux théoriques relatifs à ce champ, ont montré à quel point le rôle du logement et

du rapport au logement permet de poser " l"ensemble des problèmes théoriques de cette

totalité qu"est un mode de vie et dont il n"est qu"une composante »

13. Il s"agit donc, par cette

recherche, de rendre compte des pratiques sociales en partant des rapports sociaux du logement. A ce titre, il convient alors " de ne pas isoler trois constantes fixes et fondamentales

qui s"inscrivent dans des territoires aux échelles diverses, variables constitutives de ces

pratiques » 14 : · L"économique, c"est-à-dire les éléments financiers qui conditionnent les usages possibles de l"espace résidentiel : outre les revenus du ménage, les coûts d"investissement et de fonctionnement de l"habitat, les apports patrimoniaux... · Le social, pour comprendre comment l"appartenance à un groupe particulier renvoie à un modèle de référence et de comportement, à un ensemble de valeurs produites hors du groupe et adoptées par celui-ci, ici, celui de l"accession à la propriété d"une maison individuelle qui, s"il se communique d"un groupe social à l"autre, peut ne pas générer les mêmes pratiques ou les mêmes représentations. · Le politique, afin d"essayer de mesurer le degré d"implication des groupes dans la vie collective et politique locale. Enfin, nous considérons comme J.L. LACASCADE, qu"il n"y a pas de lien automatique entre les relations et les pratiques sociales. Les secondes ne sont pas en effet un pur reflet des

premières, qui seraient déterminées par l"appartenance de classe ou par l"économie.

L"adoption de pratiques est le fait de négociations. C"est donc à travers ces approches que

nous tenterons de saisir l"actualité des modes de vie en maison individuelle de familles

modestes toulousaines et de leurs effets socio-spatiaux.

13 J.L. LACASCADE, op. cit., p. 2.

14 GRECO 6 " Processus d"urbanisation », op. cit., p. 33.

12

Comme nous le verrons dans une première partie, l"habitat individuel peut être utilisé

comme une porte d"accès vers l"appréhension des différents phénomènes associés à la

périurbanisation. La périurbanisation est à interpréter comme un modèle socio-résidentiel qui

combine des caractéristiques sociales

15 (domination des familles avec enfants issues d"un

couche moyenne en plein essor durant les années soixante), une forme d"habitat

16 (constitution

d"un appareil d"Etat et d"un marché de la maison individuelle), une inscription spatiale

17

(ouverture d"espaces jusqu"alors agricoles à l"urbanisation) et des pratiques de l"espace

singulières (développement de l"automobile et des centres commerciaux de périphérie). Tout

ceci donne corps à une catégorie d"espace qui, au fur et à mesure que vont se développer les

politiques publiques régissant l"usage des sols ou les modes de financement du logement,

participera à la spécialisation et à la ségrégation des territoires urbains. L"existence de

contraintes sociales et/ou économiques joue en effet beaucoup dans la diversité des profils de l"installation en maison individuelle, en particulier pour les ménages qui n"ont pas d"autres

choix que d"accéder en périphérie lointaine. Autrement dit n"y a-t-il pas diversification de la

figure de la maison individuelle, en particulier du fait de la diffusion de l"accession sociale,

qu"elle se soit déjà manifestée comme dans les années quatre-vingt ou qu"elle émerge à

nouveau au travers du nouveau dispositif : le prêt à taux zéro ? Il reste que l"essor de cet espace pavillonnaire périurbain, qu"il se fasse sous la forme de

" nouveaux villages », de lotissements ou du " mitage », n"a été possible que parce qu"il a

rencontré le désir des ménages d"accéder à la propriété d"une maison individuelle

(HAUMONT & RAYMOND, 1966 - réédition 2001). La deuxième partie questionnera les ressorts de l"installation en maison individuelle périurbaine des familles modestes toulousaines.quotesdbs_dbs33.pdfusesText_39
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