[PDF] Les contrats administratifs DROIT ADMINISTRATIF. TRAVAUX DIRIGÉS.





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UNIVERSITÉ TOULOUSE 1 CAPITOLE

LICENCE EN DROIT-2ÈME NIVEAU GROUPE DE COURS N°II

DROIT ADMINISTRATIF

TRAVAUX DIRIGÉS

THÈME N° 5 :

Les contrats administratifsCas pratique n°1-Corrigé

À retenir absolument sous peine de ne pas

obtenir la moyenne à l'examen Références jurisprudentielles relatives aux contrats administratifs :

1.TC, 21 mars 1983,Union des Assurances de Paris:un contrat conclu entre deux personnes

publiques est présumé administratif ;

2.TC, 8 juillet 1963, Entreprise Peyrot contre Société de l'autoroute Esterel-Côte-d'Azur: même en

l'absence de mandat, une personne privée peut être réputée agir pour le compte d'une per-

sonne publique ;

3.CE, 21 mars 2007,Commune de Boulogne-Billancourt c. Société Mayday Sécurité : personne

privée transparente ;

4.CE, 31 juillet 1912, Société des granits porphyroïdes des Vosges:clauses exorbitantes ;

5.CE, Sect., 19 janvier 1973,Société d'Exploitation Électrique de la rivière du Sant:régime exorbi-

tant ;

6.CE, Sect., 20 avril 1956, Époux Bertin :relation avec l'exécution d'un service public ;

7.CE, 15 avril 1996, Préfet des Bouches-du-Rhône c. Commune de Lambesc :distinction contrat

de délégation de service public - marché de service public.(bis)

8.CE, 2 février 1983, Union des transports publics urbains et régionaux :pouvoir de modification

unilatérale ;

9.CE, 31 Mai 1907, Deplanque c. Ville de Nouzon : pouvoir de sanction ;

10.CE, 30 mars 1916, Compagnie générale d'éclairage de Bordeaux -ou arrêt " Gaz de Bor-

deaux » :théorie de l'imprévision.

Remarques :

1.Cette liste n'est pas exhaustive. Il s'agit d'unminimum vital destiné à faciliter les révisions.

2.Renoncez à l'espoir d'obtenir la moyenne si vous vous présentez à l'examen sans avoir en tête

cette liste - et les autres !

3.Une relecture hebdomadaire du cours et de toutes les listes est une nécessité absolue.

TD -www.lex-publica.com - ©M. Coulibaly2/41

Votre réputation d'administrativiste hors pair a conquis M. Jean Legrandjacques, directeur général de la société LASCAZ. A preuve, cet extrait de la missive qu'il vous adresse :

" Nous sommes à la veille du dépôt de bilan. Et pourtant, selon la formule consacrée, notre

société semblait promise à un bel avenir. En 2001, nous avons conclu un contrat avec notre bonne vieille ville de Trantor-Sur-Ciel. Je

vous dois un aveu : la défaite de nos concurrents n'est pas imputable à nos seules compétences tech-

niques. En vertu dudit contrat, nous avions en charge l'enlèvement et le traitement des ordures mé- nagères. Peut-être parce qu'ils doutaient de notre conscience professionnelle, les responsables de la

commune ont inséré dans le contrat ce qu'ils ont appelé - en riant!- des garde-fous : obligation

d'assurer une tournée par jour, contrôle permanent de notre activité, achats "massifs" de véhicules

appropriés et possibilité pour la commune de résilier unilatéralement le contrat. En contrepartie de nos prestations, nous recevions de la ville une certaine rémunération - comprenez ma discrétion. Nous avons honoré nos engagements contractuels avec une rare conscience professionnelle.

En 2005, la commune a même reçu le prix de la ville la plus propre de France ! En vérité, avec

l'agrément du maire, notre société s'est fait aider par l'entreprise Tangelp et frères. En vertu d'un

contrat que nous avons conclu avec cette société, elle s'occupait de l'incinération des déchets. Inutile

de vous dire que nous avons inséré dans ce contrat certains des garde-fous qui avaient tant fait rire

les "responsables" de la commune.

Nos misères ont commencé au lendemain de la dernière élection présidentielle. Sur la foi de

certains sondages, nous avions pris le parti de l'un des candidats, au grand dam de notre maire. De- puis, ce dernier n'a eu de cesse de nous faire payer notre engagement imprudent. Tout d'abord, il nous a contraints à effectuer une tournée quotidienne supplémentaire.

Ensuite, il nous a infligé de très lourdes sanctions pécuniaires pour inexécution fautive.

C'était injuste puisque nous étions en décembre 2007 et que, comme chacun le sait, la grève des

fonctionnaires battait son plein.

Enfin, il a édicté un décret inique - il est aussi Premier ministre!- mettant au bord de la faillite

des entreprises comme la nôtre (Contraintes financières, sociales...) Les questions que je soumets à votre sagacité sont les suivantes :

1 - Devant quel juge devons-nous porter le litige contractuel qui nous oppose à la com-

mune?

2 -La commune avait-elle le droit de nous imposer une tournée supplémentaire? Entre pa-

renthèses, sa décision est-elle une décision de poursuivre ?

3 - Le juge a-t-il le pouvoir d'annuler les sanctions pécuniaires prises par le maire à notre

encontre ?

4 - Notre société peut-elle, raisonnablement, espérer obtenir une compensation financière

pour le préjudice causé par le décret ?

5 -Enfin, je soupçonne la société Tangelp d'avoir partie liée avec le maire. Aussi voudrais-je

obtenir la résiliation du contrat qui nous lie. A quel juge dois-je m'adresser? PS: Vous remarquerez que je ne vous ai pas demandé de me réciter votre cours.»

TD -www.lex-publica.com - ©M. Coulibaly3/41

Corrigé didactique du cas pratique

N.B. : Ce corrigé a une visée essentiellementdidactique. En d'autres termes, l'auteur du

cas pratique ne s'attendait absolument pas à ce que le candidat rende une copie conforme à ce corri-

gé. Ce qui compte, c'est le respect des grandes lignes de la démarche.INTRODUCTION [résumant les faits pertinents...] :

sans conséquence sur la note

TD -www.lex-publica.com - ©M. Coulibaly4/41

Sommaire(Cliquez sur une ligne pour accéder directement à la page correspondante)

1 - Réponse à la question n°1 du cas pratique ........................................................ 5

Définitions et compréhension des termes de la question n°1 : ....................................................... 5

Compréhension de la question n°1 dans son ensemble : ............................................................... 6

Exposé des faits pertinents : ........................................................................................................ 7

Exposé et application des règles pertinentes aux faits pertinents : ................................................ 7

Conclusion et réponse à la question n° 1 du cas pratique : ......................................................... 16

2 - Réponse à la question n°2 du cas pratique ...................................................... 17

1 - Réponse à l'interrogation n°1 de la question n°2 du cas pratique : ....................................... 17

Compréhension des termes de l'interrogation n°1 de la question n°2 : .................................... 17

Compréhension de l'interrogation n°1 de la question n°2 : ..................................................... 18

Faits pertinents : ................................................................................................................... 18

Règles pertinentes : .............................................................................................................. 19

Application des règles pertinentes aux faits pertinents : ......................................................... 20

Conclusion et réponse à l'interrogation n°1 de la question n° 2 du cas pratique : ................... 21

2 - Réponse à l'interrogation n°2 de la question n°2 du cas pratique : ....................................... 21

Compréhension des termes de l'interrogation n°2 de la question n°2 : .................................... 21

Compréhension de l'interrogation n°2 de la question n°2 : ..................................................... 21

Faits pertinents : ................................................................................................................... 22

Règles pertinentes : .............................................................................................................. 22

Application des règles pertinentes aux faits pertinents : ......................................................... 22

Conclusion et réponse à l'interrogation n°1 de la question n° 2 du cas pratique : ................... 23

Conclusion synthétique et réponses aux interrogations n°1 et n°2 de la question n° 2 du cas

pratique : .................................................................................................................................. 23

3 - Réponse à la question n°3 du cas pratique ...................................................... 24

Compréhension des termes de la question n°3 : ......................................................................... 24

Compréhension de la question n°3 dans son ensemble : ............................................................. 24

Faits pertinents :........................................................................................................................ 25

Règles pertinentes : ................................................................................................................... 25

Application des règles pertinentes aux faits pertinents :.............................................................. 27

Conclusion et réponse à la question n° 3 du cas pratique : ......................................................... 28

4 - Réponse à la question n°4 du cas pratique ...................................................... 29

Compréhension des termes de la question n°4 : ......................................................................... 29

Compréhension de la question n°4 dans son ensemble : ............................................................. 29

Faits pertinents :........................................................................................................................ 30

Règles pertinentes : ................................................................................................................... 30

Application des règles pertinentes aux faits pertinents :.............................................................. 32

Conclusion et réponse à la question n° 4 du cas pratique : ......................................................... 33

5 - Réponse à la question n°5 du cas pratique ...................................................... 35

Compréhension des termes de la question n°5 : ......................................................................... 35

Compréhension de la question n°5 dans son ensemble : ............................................................. 35

Faits pertinents :........................................................................................................................ 36

Règles pertinentes : ................................................................................................................... 36

Conclusion et réponse à la question n°5 du cas pratique : .......................................................... 41

TD -www.lex-publica.com - ©M. Coulibaly5/41

1 - Réponse à la question n°1 du cas pratique

Devant quel juge devons-nous porter le litige contractuel qui nous oppose à la commune ? Définitions et compréhension des termes de la question n°1 :

Les définitions liminaires ne sont pas toujours obligatoires (Cf. méthodologie), mais elles ne sont

jamais inutiles dans la mesure où elles aident à (mieux) comprendre la question posée. commune :personne publique, plus précisément collectivité territoriale ou locale ; litige :un litige est "un désaccord sur un point de droit ou de fait, une contradiction, une opposition de thèses juridiques ou d'intérêts entre deux personnes." - 30 août 1924,Af- faire des concessions Mavrommatis en Palestine. (Voir annexe à l'introduction générale et au cours sur les juges de l'administration)

litige contractuel :un contrat est un acte plurilatéral, c'est-à-dire un acte destiné à régir

le comportement de deux ou plusieurs personnes qui en sont, juridiquement, les auteurs.

Un litige contractuel est un désaccord relativement à un contrat, ou plus précisément, un

désaccord concernant l'une des trois étapes du parcours juridique d'un contrat : la for- mation du contrat, l'exécution du contrat ou la terminaison (ou fin) du contrat.Nous sommes en présence de deux contrats engendrant un litige effectif et un litige po- tentiel :

1.Le contrat que la société LASCAZ,l'entreprise de M. Jean Legrandjacques (le

narrateur) a conclu en 2001 avec la commune Données pertinentes du cas pratique :" Nous sommes à la veille du dépôt de bilan. Et pourtant, selon la formule consacrée, notre société semblait promise à un bel avenir. En 2001, nous avons conclu un contrat avec notre bonne vieille ville de Trantor-Sur-Ciel Ce contrat a donné naissance à un premier litige (Questions n°1, 2, 3 et 4).

2.Le contrat que la société LASCAZ,l'entreprise du narrateur, a conclu en 2001

avec l'entreprise Tangelp et frères. Données pertinentes du cas pratique :"En vérité, avec l'agrément du maire, notre so- ciété s'est fait aider par l'entreprise Tangelp et frères. En vertu d'un contrat que nous avons conclu avec cette société, elle s'occupait de l'incinération des déchets." Ce contrat pourrait donner naissance à un deuxième litige (Question n°5) ; litige contractuel qui nous oppose à la commune :désaccord relativement au con- trat que la société LASCAZ(personne morale de droit privé d'où l'appellation de so- ciété) a conclu en 2001 avec la commune. Le désaccord porte sur l'exécution du contrat, et non sur sa formation contrairement à ce que suggère la proposition " Je vous dois un aveu : la défaite de nos concurrents n'est pas imputable à nos seules compétences techniques. »

TD -www.lex-publica.com - ©M. Coulibaly6/41

Plus précisément, le désaccord concerne la modification unilatérale des prestations de la société LASCAZ, l'aggravation de ses charges financières et les très lourdes sanc-

tions pécuniaires qui lui ont été infligées en décembre 2007 pour inexécution fautive.

Données pertinentes du cas pratique :" Nous sommes à la veille du dépôt de bilan [...] Tout d'abord, il nous a contraints à effectuer une tournée quotidienne supplémentaire.

Ensuite, il nous a infligé de très lourdes sanctions pécuniaires pour inexécution fautive.

C'était injuste puisque nous étions en décembre 2007 et que, comme chacun le sait, la grève

des fonctionnaires battait son plein.

Enfin, il a édicté un décret inique - il est aussi Premier ministre!- mettant au bord de la faillite

des entreprises comme la nôtre (Contraintes financières, sociales...) » devant quel juge devons-nous porter le litige contractuel :quel juge a compétence pour trancher le litige contractuel ?Etant donné que nous composons en droit admi- nistratif et que nous savons que l'administration a deux juges (juge administratif et juge judiciaire), le juge dont il s'agit peut être, en théorie, soit le juge administratif soit le juge judiciaire. Compréhension de la question n°1 dans son ensemble : La compréhension à laquelle nous sommes parvenu des termes de la question n°1 nous per- met de comprendre la question n°1 dans son ensemble de la manière suivante : Devons-nous porter devant le juge administratif ou le juge judiciaire le dé- saccord concernant à la fois la modification unilatérale des prestations de notre société, l'aggravation de ses charges financières et les très lourdes sanctions pécuniaires qui lui ont été infligées en décembre 2007 pour inexécution fautive dans le cadre de l'exécution du contrat que notre socié- té a conclu en 2001 avec la commune de Trantor-Sur-Ciel ? Ou encore : Qui du juge administratif ou du juge judiciaire a compétence pour trancher le litige concernant à la fois la modification unilatérale des prestations de notre société, l'aggravation de ses charges financières et les très lourdes sanctions pécuniaires qui lui ont été infligées en décembre

2007 pour inexécution fautive dans le cadre de l'exécution du contrat que

notre société a conclu en 2001 avec la commune de Trantor-Sur-Ciel ? Nous avons compris la question. Il nous reste à y répondre. La réponse consistera à appliquer les règles pertinentes aux faits pertinents. Il nous faut donc découvrir et les faits pertinents et les règles pertinentes.

TD -www.lex-publica.com - ©M. Coulibaly7/41

Exposé des faits pertinents :

Nous avons déjà exposé partiellement les faits pertinents, ce qui nous a permis de mieux comprendre les termes de la question, car on ne peut comprendre une question sans s'appuyer sur les faits auxquels elle se réfère.

Il s'agit à présent d'exposer intégralement les faits pertinents, c'est-à-dire les faits auxquels se

réfère la question n°1.

Données pertinentes : Voir cas pratique

Ainsi donc, les parties au contrat conclu en 2001 sont d'une part, la société LASCAZ (personne morale de droit privé) et d'autre part la commune de Trantor-Sur-Ciel (personne morale de droit public).

Le contrat a pour objet l'enlèvement et le traitement des ordures ménagères par la société

LASCAZ. Il s'agit bien des ordures ménagères de la ville.

Données pertinentes du cas pratique :" En 2005, la commune a même reçu le prix de la ville la

plus propre de France. » D'autres obligations pèsent sur cette entreprise : obligation d'assurer une tournée par jour,

contrôle permanent de son activité, achats "massifs" de véhicules appropriés et possibilité pour la

commune de résilier unilatéralement le contrat. En contrepartie de toutes ses prestations et obligations, l'entreprise se voit verser un prix par la commune - prix sans doute considérable et complaisamment fixé. Ultérieurement, trois événements se produisent qui vont engendrer un litige :

1.le maire de la commune a contraint l'entreprise privée à effectuer une tournée quoti-

dienne supplémentaire ;

2.ensuite, il lui a infligé de très lourdes sanctions pécuniaires pour inexécution fautive ;

3.enfin, en sa qualité de Premier ministre, il a édicté un décret inique mettant au bord de la

faillite des entreprises comme la société LASCAZ, l'entreprise du narrateur : Contraintes financières, sociales.... Exposé et application des règles pertinentes aux faits pertinents :

Le narrateur nous interroge :

Devons-nous porter devant le juge administratif ou le juge judiciaire le dé- saccord concernant à la fois la modification unilatérale des prestations de notre société, l'aggravation de ses charges financières et les très lourdes sanctions pécuniaires qui lui ont été infligées en décembre 2007 pour inexécution fautive dans le cadre de l'exécution du contrat que notre socié- té a conclu en 2001 avec la commune de Trantor-Sur-Ciel ? Ou encore : Qui du juge administratif ou du juge judiciaire a compétence pour trancher le litige concernant à la fois la modification unilatérale des prestations de notre société, l'aggravation de ses charges financières et les très lourdes sanctions pécuniaires qui lui ont été infligées en décembre

2007 pour inexécution fautive dans le cadre de l'exécution du contrat que

notre société a conclu en 2001 avec la commune de Trantor-Sur-Ciel ?

TD -www.lex-publica.com - ©M. Coulibaly8/41

Puisqu'il est question de compétences juridictionnelles et de contrats, nous trouverons les

règles pertinentes dans les parties du cours qui ont trait aux compétences juridictionnelles et aux con-

trats.

Le cours nous permettra également d'indiquer la portée et les implications de la question n°1

du cas pratique.

1 - Introduction générale au cours : " T.C., 8 février 1873,Blanco

La compétence suit le fond. C'est l'équation droit administratif (le fond) = juge ad- ministratif (la compétence). La compétence est déterminée par les règles qui permettent de trancher le litige. A la

question " devant quel juge doit-on porter tel litige ? » il convient de répondre en envisageant

deux hypothèses :

1.Si le litige doit être tranché sur la base du droit administratif (fond), il ressortit à la

compétence du juge administratif (compétence) ;

2.Si le litige doit être tranché sur la base du droit privé (fond), il relève du juge judi-

ciaire (compétence). »

2 - Cours sur les contrats administratifs :

" Les contrats de l'administration se répartissent entre deux grandes catégories :

1.les contrats administratifs, qui relèvent du droit administratif et du juge administra-

tif,

2.les contrats de droit privé, qui relèvent du droit privé et du juge judiciaire.

Naturellement, la question " Devant quel juge doit-on porter un litige relatif à tel con- trat ? " appelle la question " Quelle est la nature juridique de ce contrat ? ". D'une façon générale, il est deux manières de vous interroger sur une chose :

1.l'interrogation directe portant sur la chose elle-même (par exemple, y a-t-il du

feu ?)

2.et l'interrogation indirecte relative à une conséquence inséparable de la chose (par

exemple, y a-t-il de la fumée ?) S'agissant d'un contrat, voici les deux types d'interrogation :

1.interrogation directe : quelle est la nature juridique du contrat ? (contrat ad-

ministratif ou contrat de droit privé ?)

2.interrogation indirecte : devant quel juge doit-on porter les litiges relatifs à ce

contrat? ou encore, quel est le droit applicable à ce contrat ? » La question n°1 du cas pratique correspond à une interrogation indirecte sur la nature du contrat conclu en 2001. Rappelons que nous avons compris cette question de la manière suivante : Qui du juge ad- ministratif ou du juge judiciaire a compétence pour trancher le litige concernant à la fois la

modification unilatérale des prestations de notre société, l'aggravation de ses charges finan-

cières et les très lourdes sanctions pécuniaires qui lui ont été infligées en décembre 2007 pour

inexécution fautive dans le cadre de l'exécution du contrat que notre société a conclu en 2001

avec la commune de Trantor-Sur-Ciel ?

Conformément aux passages pertinents du cours cités ci-dessus, la réponse à la question n°1

du cas pratique présuppose la réponse à la question suivante :le contrat passé en 2001 entre la

TD -www.lex-publica.com - ©M. Coulibaly9/41société LASCAZ, l'entreprise du narrateur, et la commune de Trantor-Sur-Ciel est-il un con-

trat administratif ou un contrat de droit privé ? Rappel du raisonnement générique qui gouverne la qualification juridique des con- trats :

Au stade de l'identification, c'est-à-dire de la qualification, on peut avoir affaire à deux types

de contrats administratifs :

1.les contrats qui tiennent leur qualification directement ou indirectement de la loi ou d'une

volonté particulière du juge : contrats administratifs par détermination de la loi et con- trats de droit privé par détermination de la loi ou de la jurisprudence,

2.et les contrats dont la qualification est la conséquence de l'application des critères juris-

prudentiels : contrats administratifs et contrats de droit privé. Voilà pourquoi lorsque l'on veut qualifier un contrat,

1.on doit d'abord se demander s'il s'agit d'un contrat administratif par détermination de la

loi ou d'un contrat de droit privé par détermination de la loi ou de la jurisprudence ;

2.en cas de réponse négative à la précédente question, on se demandera ensuite s'il s'agit

d'un contrat de droit privé par détermination de la loi ou de la jurisprudence ;

3.les réponses aux deux questions précédentes étant négatives, on doit se demander si le

contrat peut être qualifié de contrat administratif en application des critères jurispruden-

tiels.

1 - Le contrat passé en 2001 entre la société LASCAZ et la commune de Trantor-Sur-

Ciel appartient-il à la catégorie des contrats administratifs par détermination de la loi ? Pour répondre de manière rigoureuse, nous devons confronter le contrat de 2001 à la liste des contrats administratifs par détermination de la loi. Liste des contrats administratifs par détermination de la loi : les contrats de vente d'immeubles du domaine privé de l'État (loi du 28 pluviôse an VIII - 17 février 1800), les marchés de travaux publics (loi du 28 pluviôse an VIII), les contrats comportant occupation du domaine public (décret-loi du 17 juin 1938). Il est manifeste que notre contrat n'a pas sa place dans cette liste. Données pertinentes du cas pratique :" En vertu dudit contrat, nous avions en charge l'enlèvement et le traitement des ordures ménagères. » Il n'est question ni de vente d'immeubles du domaine privé de l'État, ni d'occupation du do-

maine public. Le contrat de 2001 n'a pas davantage pour objet l'exécution de travaux publics, c'est-

à-dire la réalisation de travaux sur des immeubles, pour le compte d'une personne publique et dans

un intérêt général (cf. cours : T.C., 7 juin 1999,COMMUNE DE VILLENEUVE D'ASCQ). Nous ne saurions non plus affirmer que le contrat tombe sous le coup des dispositions de

l'article 2 de laloi n° 2001-1168 du 11 décembre 2001. En effet, outre le fait que nous ignorons la

date précise de la conclusion du contrat, rien dans le libellé du cas pratique ne nous permet de soute-

nir que le contrat a été passé en application du code des marchés publics, et nous savons que nous ne

devons rien ajouter au libellé du cas pratique.

TD -www.lex-publica.com - ©M. Coulibaly10/412 - Le contrat passé en 2001 entre la société LASCAZet la commune de Trantor-Sur-

Ciel appartient-il à la catégorie des contrats de droit privé par détermination de la loi ou de la

jurisprudence ? Notre démarche sera la même que précédemment. Liste des contrats de droit privé par détermination de la loi : les contrats d'affermage des taxes communales - loi du 17 mai 1809, les contrats relatifs à l'ordinaire des corps de troupes. Liste des contrats de droit privé par détermination de la jurisprudence : les contrats conclus entre les services publics industriels et commerciaux et leurs usagers en vue de fournir à ces derniers des prestations de services. Notre contrat ne figure dans aucune de ces deux listes. Données pertinentes du cas pratique :" En vertu dudit contrat, nous avions en charge l'enlèvement et le traitement des ordures ménagères. » L'objet du contrat de 2001 n'est pas l'affermage des taxes communales, et ni la commune ni l'entreprise privée n'apparaissent comme des usagers de quoi que ce soit. Nous sommes donc tenté de conclure que notre contrat n'est ni un contrat administratif par détermination de la loi, ni un contrat de droit privé par détermination de la loi ou de la jurisprudence.

Toutefois, un facteur nous oblige à différer ou à nuancer cette conclusion : la liste des con-

trats administratifs par détermination de la loi et les listes de contrats de droit privé par détermination

de la loi ou de la jurisprudence ont été fournies dans le coursà titre d'exemples. Il se peut que ces trois listes ne soient pas exhaustives, comme il se peut qu'elles le soient. A ce stade de notre raisonnement, nous ne pouvons donc pas soutenir sans condition que le contrat de 2001 n'est ni un contrat administratif par détermination de la loi, ni un contrat de droit privé par détermination de la loi ou de la jurisprudence.

La logique nous force à écrire :les connaissances que nous tirons du cours nous autori-sent à dire que le contrat passé en 2001 entre la société LASCAZ et la commune de Trantor-

Sur-Ciel n'est

ni un contrat administratif par détermination de la loi, ni un contrat de droit privé par détermination de la loi ou de la jurisprudence.

3 - Le contrat passé en 2001 entre la société LASCAZet la commune de Trantor-Sur-

Ciel est-il un contrat administratif en application des critères jurisprudentiels ?

Rappel des critères jurisprudentiels :

Pour pouvoir être qualifié de contrat administratif selon la jurisprudence, un contrat doit sa-

tisfaire aucritère organique : il faut qu'au moins une personne publique soit partie à ce contrat (participation directe ou indirecte d'une personne publique)

TD -www.lex-publica.com - ©M. Coulibaly11/41et, au moins, à l'un descritères matériels ou complémentaires suivants : clause exorbi-

tante, régime exorbitant ou relation avec l'exécution d'un service public.

Application à l'espèce :

1 -Le contrat passé en 2001 entre la société LASCAZ et la commune de Trantor-Sur-

Ciel satisfait-il au critère organique ?

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