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e

ANNÉE - Nº 17627 -7,90 F - 1,20 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINE -- FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY - DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANIVENDREDI 28 SEPTEMBRE 2001

SOMMAIRE

bL"impact sur l"économie :Le

FMI annonce 2,6 % de croissance

mondiale en 2001 au lieu des

3,2 % prévus auparavant. Il émet

l"hypothèse d"un léger rebond de l"économie américaine en 2002 et affiche une relative inquiétude pour la France. L"OPEP cherche à stabiliser les cours du pétrole à un niveau supportable. p. 2 et 3 bConsultations diplomatiques :

Les Etats-Unis ne font pas appel à

l"Alliance atlantique pour ripos- ter. Ils soumettent à l"ONU un pro- jet de résolution contre le terroris- me. La troïka européenne en Iran.

La Chine s"inquiète d"une poussée

américaine en Asie centrale. En

France, Lionel Jospin a annoncé

un débat au Parlement mercredi

3 octobre.

p. 6 et 7 bLa situation critique des réfu- giés :Le Pakistan maintient sa fron- tière fermée aux Afghans. Reporta- ges. Les Afghans pris au piège dans leur pays, déplore le HCR. p. 8 bHorizons-Enquête :Etre Arabe

à New York, où même les mieux

intégrés s"angoissent. Le reporta- ge de Dominique Le Guilledoux. p. 10 bHorizons-Débats et Analyses :

Deux points de vue, par Juliette

Minces, Dominique Eddé et Daniè-

le Sallenave. Deux analyses : " Aux Etats-Unis, le retour de l"Etat dans l"économie », par Chris- tophe Jakubyszyn et Laurent Mau- duit ; " Les ambiguïtés de l"allian- ce américano-pakistanaise », par

Patrice de Beer. Notre éditorial :

" Le Parlement oublié ». p. 12 et 13 bCulture :Les rappeurs musul- mans rejettent la radicalisation de l"islam. Disiz La Peste, Kery James,

Wallen condamnent les extrémis-

tes responsables des attentats du 11 septembre et disent com- bien ils sont attachés aux valeurs morales de l"islam, cette religion qui imprègne leurs textes. p. 31 Les écologistes américains au pas cadencé derrière la bannière étoilée

LA CAMPAGNEdes Etats-Unis contre le

terrorisme a déjà provoqué un dégât collaté- ral : le renvoi aux oubliettes des préoccupa- tions et de la contestation écologique. Dans la foulée des attentats du 11 septembre, les prin- cipales organisations environnementales amé- ricaines ont, avec une belle unanimité, retiré ou amendé leurs campagnes. Le Sierra Club, organisation californienne de défense de la nature, a donné le ton en proclamant que"le temps présent doit être au chagrin, à la réflexion et aux solutions pour la crise immédia- te. La nation est confrontée à d"autres problè- mes à plus long terme, mais l"heure n"est pas à en débattre. »Le Sierra Club a envoyé une note à tous ses membres les invitant à ne plus critiquer en public le président Bush, dont la politique environnementale était, depuis son arrivée à la Maison Blanche, particulièrement brutale.

Au NRDC (Natural Resources Defense

Council, 530 000 membres), le site Web a été nettoyé de toute critique à l"encontre du prési- dent Bush, tandis que la diffusion d"une publi-

cité télévisée stigmatisant l"administration àpropos de sa position sur le taux d"arsenic

dans l"eau potable a été annulée." On verra plus tard si on la diffuse,dit le porte-parole du

NRDC, Alan Metrick.La nation est aujourd"hui

unie : nous ne voulons pas apparaître en désac- cord avec le gouvernement. On va chercher les moyens de l"attaquer sur les questions d"environ- nement sans impliquer le président. » Greenpeace a, pour sa part, annulé les célé- brations de son trentième anniversaire, qui devaient avoir lieu le 15 septembre. Et sa cam- pagne contre le bouclier antimissile, qui était devenue un de ses axes stratégiques, est entrée dans la catégorie des espèces en dan- ger. Greenpeace USA est de surcroît confron- tée à un problème délicat : quinze de ses mem- bres doivent passer en procès le 20 novembre pour avoir pénétré dans une base militaire en juillet afin de protester contre le bouclier.

Dans le contexte actuel, ils risquent la prison

ferme. Mais une campagne de soutien active ne sera sans doute pas populaire. L"organisa- tion se souvient douloureusement de ce que lui avait coûté, en 1991, sa position hostile à l"intervention américaine en Irak : le nombrede membres de Greenpeace USA était passé de 1 800 000 avant la guerre du Golfe à

1 200 000 en 1992. Il est depuis descendu aux

enfers, avant de connaître une timide remon- tée : 260 000 membres aujourd"hui. Les autres

ONG ont retenu la leçon : en temps de guerre,

tout le monde derrière le drapeau.

Sur le plan politique aussi, les préoccupa-

tions environnementales sont renvoyées à des jours meilleurs. La première des réunions qui devaient se tenir à la Maison Blanche dans la semaine du 11 septembre pour arrêter la posi- tion de l"administration sur le climat a été reportéesine die.De même, le projet de loi sur les émissions de polluants, qui promettait une belle bataille au Congrès, attendra sans doute la fin de la campagne " Liberté immuable ».

Evidemment, l"esprit du public est ailleurs. Est-

ce qu"il sera plus facile pour l"administration de faire passer ses vues sur l"environnement ? " Oui »,répond sans hésiter Alan Metrick, de

NRDC." Maintenant, il sera plus dur de faire

avancer nos idées. »Hervé Kempf

POINT DE VUE

Sortir du flou

par Robert Malley

International................ 2

Horizons ....................... 10

France-Société........... 14

Régions......................... 18

Entreprises................... 20

Communication........... 22

Tableau de bord .......... 23

Carnet............................ 26Aujourd"hui.................. 27

Abonnements .............. 30

Jeux................................ 30

Culture .......................... 31

Guide culturel.............. 33

Kiosque ......................... 34

Radio............................. 35

Télévision ..................... 35

CONSOMMATION

L"eurosans peine

PROCHE-ORIENT

A Gaza,

Pérès-Arafat

PLUSIEURS ZONESd"ombre

demeurent sur les causes de la catastrophe de Toulouse, qui a pro- voqué la mort de vingt-neuf person- nes, vendredi 21 septembre. Telle qu"elle est formulée par le procu- reur de la République et par le directeur de la société Grande-

Paroisse, qui exploitait l"usine d"en-

grais où le drame s"est produit, l"hy- pothèse accidentelle ne résiste pas

à l"analyse des chimistes et des spé-

cialistes du nitrate d"ammonium - le produit à l"origine de l"explosion.

Celle-ci n"a pu avoir lieu sans l"ap-

port d"une très importante quanti- té d"énergie.

La thèse de la décomposition len-

te du nitrate d"ammonium - qui est un produit stable - dans son han- gar de stockage, suivie d"un auto- allumage, est catégoriquement reje- tée par les chercheurs. En outre, tous les accidents recensés par le passé ont impliqué un " détona- teur » : soit un incendie prolongé, soit une violente explosion primai- re. Pour l"heure, l"enquête n"a pas identifié ce qui aurait pu servir dedétonateur. Cette lacune permet difficilement de privilégier la thèse de l"accident"à99%», ainsi que l"avait fait le procureur. L"hypothè- se d"un acte de malveillance ne sem- ble donc pas pouvoir être écartée.

Dans l"attente de la venue de Lio-

nel Jospin, vendredi 28 septembre, au cours de laquelle le premier ministre devait rencontrer les élus toulousains et régionaux, de nom- breux maires ont interpellé le gou- vernement sur le devenir des sites industriels présentant des risques pour les populations dans les zones urbaines. La décision d"ordonner le déménagement de ces sites ne relè- ve en effet que de l"Etat. A Toulou- se, en outre, les deux usines voisi- nes de celle d"AZF, où s"est produi- te l"explosion, appartiennent à l"Etat et relèvent du ministère de la défense. M. Jospin devait annoncer des mesures d"urgence, notam- ment pour le relogement et la reconstruction des établissements scolaires.

Lire pages 14 et 27

LAURA RAUCH/AP

S

I le propre d"un bon

discours est de beau- coup dire sans trop révé- ler et de plaire sans trop s"engager, alors celui de Geor- ge W. Bush, le 20 septembre, fut presque un sans-faute. Sur la forme, d"abord : destiné à rassurer le peuple américain à double titre - sur la capacité de la nation à surmonter la crise autant que sur la sienne propre à la maî- triser -, le propos du président aura largement atteint son but.

Passé les dérapages verbaux des

jours qui ont immédiatement suivi l"attaque, le chef de l"Etat s"est montré à l"aise, jouissant du plein contrôle de ses gestes comme de son verbe. Un prési- dent qui se cherche depuis main- tenant huit mois a su trouver enfin l"accent juste, le timbre de voix qu"il fallait et le difficile

équilibre entre colère, émotion et

détermination.

Sur le fond, la question centrale

à laquelle George W. Bush se

devait de répondre était : quelle coalition pour quel objectif ? La nature de l"objectif façonnant, bien entendu, les contours de la coalition et vice versa. Il faut dis- tinguer, d"une part, ceux qui prô-nent une large coalition (compre- nant les alliés traditionnels comme les moins attrayants :

Iran, Syrie) visant un objectif

ciblé (Ben Laden et ses réseaux directs) ; de l"autre, les tenants d"une coalition beaucoup plus

étroite et visant un objectif plus

vaste (incluant Bagdad, Téhéran - je m"en tiens à une liste courte).

Le président Bush, semble-t-il, a

tranché... mais dans tous les sens.

George W. Bush n"a mentionné

qu"une poignée de cibles - le régi- me afghan des talibans, Oussama

Ben Laden, al-Qaida, le Djihad

islamique égyptien ainsi qu"une organisation ouzbèke -, tout en

évoquant tout groupe terroriste à

portée globale.

L"administration américaine

tend les bras implicitement à la

Syrie et à l"Iran, tout en menaçant

les nations qui apporteraient aide ou abri au terrorisme.

Lire la suite page 13Robert Malleyest ancien

conseiller spécial du président Bill

Clinton pour les questions israélo-

arabes et chercheur au Council on

Foreign Relations.

Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 10 F ; Autriche,25 ATS ; Belgique, 48 FB ; Canada, 2,50 $ CAN ; Cûte d'Ivoi-re, 900 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; Espagne, 250 PTA ;Gabon, 900 F CFA ; Grande-Bretagne, 1 £ ; Grèce, 500 DR ;Irlande, 1,40 £ ; Italie, 3000 L ; Luxembourg, 46 FL ; Maroc,10 DH ; Norvège, 14 KRN ; Pays-Bas, 3,30 FL ; PortugalCON., 300 PTE ; Réunion, 10 F

;Sénégal, 900 F CFA ;Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,20 FS ; Tunisie, 1,4 Din ; USA(NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $.

A moins de cent jours du passage à

l"euro, la majorité des Français conti- nuent de vouloir ignorer la nouvelle monnaie. Où se procurer des convertis- seurs ? Existe-t-il des moyens de calcul mental pour faciliter la conversion ?

Quels sont les nouveaux " euro-mots »

qui vont entrer dans notre vocabulai- re ? Un petit guide pratique. p. 28

GEORGE W. BUSHdevait pré-

senter, jeudi 27 septembre à Chica- go, une série de mesures destinées

à restaurer la confiance de ses

concitoyens. Car les Américains redoutent de nouvelles attaques terroristes. Le FBI est persuadé que d"autres formes d"attentats avaient été préparées, au moyen de petits avions utilisés en agricul- ture pour épandre des pesticides, et de camions bourrés de produits chimiques ou d"explosifs. Une ving- taine de personnes arrêtées par le

FBI possédaient, ou cherchaient à

acquérir, des permis permettant deconduire des camions transportant des matières dangereuses. Aux abords de Manhattan, les camions sont systématiquement fouillés.

L"Organisation mondiale de la san-

té a mis en garde contre l"utilisa- tion d"armes bactériologiques - variole, anthrax, etc. - ou chimi- ques, et l"un de ses responsables explique auMondeque l"OMS dis- pose d"un système mondial de sur- veillance. A Paris, cette question " hautement sensible »est classée " confidentiel défense ».

Lire pages 4 et 5

LE MONDE DES LIVRES

aJuifs cachés du Nouveau Monde aTrois brûlots sur lÒécologisme

L"entrevue entre Shimon Pérès et Yasser

Arafat a eu lieu, mercredi 26 septem-

bre, dans un climat tendu, à l"aéroport international de Gaza. Les projets envi-quotesdbs_dbs42.pdfusesText_42

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